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50 baliveaux de l'âge de la coupe par hectare. En cas d'impossibilité, les causes en seront énoncées aux procès-verbaux de balivage et de martelage.

<< Les baliveaux modernes et anciens ne pourront être abattus qu'autant qu'ils seront dépérissants ou hors d'état de prospérer jusqu'à une nouvelle révolution, »

«< ART. 137. Dans les coupes des bois des communes et des établissements publics, la réserve prescrite par l'article 70 de la présente ordonnance sera de 40 baliveaux au moins et de 50 au plus par hectare.

« Lors de la coupe des quarts en réserve, le nombre des arbres à conserver sera de 60 au moins et de 100 au plus par hectare. »

L'article 70 de l'ordonnance fut l'objet de vives critiques dès son apparition. Parade lui reprochait notamment d'exclure absolument le traitement en taillis simple dans les forêts soumises au régime forestier et de ne pas fixer le nombre des réserves mo• dernes, anciens, etc. à conserver; en d'autres termes, d'être indéterminé. « L'ordonnance ne s'arrête que devant le dépérissement des arbres et n'admet dans le nombre des réserves aucune modification... suivant l'emploi des bois. »>

Le premier grief de Parade est sans portée. Il n'y a guère en France que 20.000 hectares de taillis simple appartenant à l'État, y compris les taillis sartés; dans les forêts communales on en compte il est vrai 261.000 hectares (toujours y compris les taillis sartés ou furetés); mais ces forêts sont en majorité des taillis à écorce de chêne vert où il ne peut pas être question de balivage.

Il est certain d'autre part que le plan de balivage de l'ordonnance, irréprochable si on le suppose appliqué uniquement au chêne, devient inacceptable lorsqu'on est amené à incorporer dans la réserve des hêtres, des charmes, des bouleaux, des érables champêtres, des trembles, etc. Il est parfaitement justifié de laisser les chênes sur pied tant qu'ils sont en état de grossir encore sans se gâter, mais ce n'est pas le cas pour d'autres essences qu'il n'y a pas d'intérêt, qu'il serait même fâcheux de maintenir au-dessus des taillis jusqu'à maturité.

En ne faisant aucune distinction entre les essences les rédacteurs de l'article 70 de l'ordonnance réglementaire ont commis

une faute certaine. Ils envisageaient sans doute que la réserve dans les taillis sous futaie ne comprend en principe que des chênes, des frênes ou des ormes champêtres, mais ils ont eu le tort de ne pas le spécifier explicitement et de ne pas prévoir des modifications à leur règle pour le cas très fréquent où la réserve se trouve autrement constituée (1).

En fait aucun plan de balivage, quel qu'il soit, n'a jamais été observé en France, parce qu'aucun n'est pratiquement réalisable. Le chapitre qui lui est relatif dans les aménagements ne peut comporter utilement que des conseils, des indications de tendance, sans précision de chiffres. C'est un grave inconvénient du mode de traitement en taillis sous futaie que cette impossibilité de réglementer numériquement l'exploitation de la partie la plus intéressante du capital d'exploitation. Il n'y a à cette situation d'autre remède que l'éducation donnée aux agents chargés de la marque des coupes de taillis sous futaie, leur application à tirer le meilleur parti du matériel forestier, réservant tous les arbres intéressants, réalisant ceux dont la coupe s'impose au point de vue cultural ou économique, en se défendant de tout entraînement dans un sens ou dans l'autre (2).

(1) A cet égard, le plan de balivage daté de 1754, qui est analysé dans la note de la page 88, sub 4o, est franchement supérieur à celui de l'ordonnance de 1827.

(2) Il y eut une époque, heureusement assez loin de nous, mais dont les tendances n'étaient pas encore complètement oubliées il y a un demi-siècle, où certains forestiers, mûs par des considérations diverses, réalisaient systématiquement les arbres réservés par leurs prédécesseurs dans les taillis sous futaie, transformant ceux-ci en taillis simple. De nos jours nous voyons régner une tendance inverse à multiplier le nombre des arbres réservés à un tel point que le taillis disparaît entièrement et que la forêt se transforme en une futaie inéquienne tout en conservant (ce qui est fâcheux) le cadre d'aménagement des taillis sous futaie qui ne lui convient plus.

CHAPITRE III

ÉVOLUTION DE LA MÉTHODE DU TAILLIS SOUS FUTAIE

$ 1. Extension

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et causes de régression du taillis sous futaie.

Le taillis sous futaie a été, pendant longtemps, l'objet d'une très grande faveur en France où il a pris une place absolument prépondérante (1). Cette vogue se justifie surtout par l'extrême souplesse de ce mode de traitement. Il peut fonctionner, suivant

(1) Voici, d'après les statistiques officielles, la surface traitée en taillis sous futaie à diverses époques dans les forêts des différentes catégories de propriétaires. Les surfaces sont indiquées en milliers d'hectares.

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Les variations de contenance ressortant du tableau ci-dessus s'expliquent,pour les forêts domaniales, par l'étendue variable des taillis en conversion de futaie à diverses époques. Dans les autres catégories de forêt elles tiennent surtout à la difficulté de distinguer absolument les taillis simples des taillis sous futaie à réserve très réduite.

Voici encore quelle était, en 1912, dans l'ensemble des forêts françaises, l'importance des divers modes de traitement :

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l'âge d'exploitation et l'importance des réserves en arbres, avec un capital matière variant par exemple, dans une forêt aménagée, de 50 jusque 150 mètres cubes et plus par hectare moyen et un capital deniers variant entre des limites encore bien plus étendues. Le propriétaire d'une pareille forêt a la faculté d'augmenter ou de réduire à volonté ce capital, sans détruire l'état aménagé de son exploitation. La régénération s'opère naturellement, sans frais, sans risque d'insuccès. Les travaux d'amélio ration dans les peuplements, peu importants, sont encore trop souvent à peu près complètement supprimés. Le revenu com. porte des catégories de produits très variées, depuis les petits fagots jusqu'aux grumes de première classe, ce qui lui assure une grande chance de fixité. Cela suffit à expliquer que, déjà il y a un siècle, la presque totalité des forêts particulières et communales feuillues (abstraction faite des taillis à écorce), les deux cinquièmes de l'ensemble des forêts et sensiblement plus de la moitié des forêts feuillues françaises étaient traitées en taillis sous futaie, et qu'elles le sont encore aujourd'hui.

A côté de ses avantages le traitement en taillis sous futaie présente des inconvénients qui, devenant de plus en plus sensibles, ont fini par provoquer son abandon, ou du moins sa déformation de plus en plus complète là où il est encore nominalement pratiqué.

L'inconvénient principal du taillis composé consiste en ceci que les trois quarts de sa production sont en bois de feu, et pour la grande majorité en bois de faibles dimensions, petits rondins et fagots de menus bois. Ces dernières catégories de marchandises sont de moins en moins recherchées par la consommation, au point que leur vente, même à vil prix, devient difficile dans beaucoup de forêts.

D'autre part, la récolte du produit des taillis exige quatre ou cinq fois plus de travail humain, à volume égal de bois, que celle des futaies. Cette circonstance la rend fort onéreuse, parfois impossible, à la suite de la raréfaction énorme de la maind'œuvre agricole. Dans beaucoup de forêts l'exploitation du taillis est devenu une charge, et non plus une source de profit, pour l'acquéreur d'une coupe de taillis sous futaie.

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Allongement de la durée de révolution des taillis et multiplication du nombre des arbres de réserve.

Incompatibilité de ces deux mesures.

L'impossibilité de fait, dans la plupart des forêts, de continuer à pratiquer le taillis sous futaie pour les motifs indiqués ci-dessus, a déterminé les forestiers à faire subir à ce mode de traitement des modifications profondes dans son application.

L'un des procédés auxquels on a recouru consiste à allonger jusqu'à l'extrême limite la durée de révolution des taillis. On obtient ainsi, avec une plus grande hauteur de fût des arbres, une moindre proportion du volume des branches dans la futaie et, avec des taillis plus gros, plus élevés, une réduction de l'importance relative des menus bois dans leur rendement.

J'ai déjà exposé l'inconvénient très grave d'une augmentation inconsidérée de la durée de révolution des taillis sous futaie. Depuis qu'il est devenu tout à fait impossible d'exécuter des coupes de dégagement et d'éclaircie dans les sous-bois, les longues révolutions entraînent fatalement et promptement la disparition du chêne (Voir p. 191).

Cette disparition est encore rendue beaucoup plus certaine et plus rapide par une autre mesure prise en vue de remédier à la mévente et à la difficulté de récolte des bois taillis. On a pris le parti bien simple et tout naturel de laisser ces taillis sur pied et de limiter la coupe, dite de taillis sous futaie, à la réalisation d'un certain nombre d'arbres de la futaie. Mais comme il eût été contraire à la règle de l'aménagement de renoncer systématiquement, explicitement, à l'exploitation du taillis, on a tourné la difficulté en marquant, pour être réservés comme baliveaux de l'âge, un nombre énorme des brins de ce taillis. L'ordonnance réglementaire de 1827 parle de 40 à 50 baliveaux de l'âge par hectare, aujourd'hui il n'est plus de forestier qui s'effraie d'en marquer quatre, cinq, six fois autant, sinon davantage encore. Il est bien évident qu'on n'arrive à réaliser une pareille réserve qu'en choisissant, non plus seulement ni même surtout des chênes ou essences précieuses, mais en martelant tout ce qui se présente, c'est-à-dire, dans la généralité des cas, des charmes

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