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s'en séparer, a songé à les mettre à la disposition de tous, en les donnant à un grand établissement public. On doit lui en être profondément reconnaissant.

La donation a été faite sous les conditions suivantes: La collection sera placée dans une salle spéciale. Elle sera rangée stratigraphiquement, suivant la classification adoptée par le donateur. Ce dernier se réserve, jusqu'en 1912, le droit exclusif de reproduire et de publier les objets de sa collection. Les personnes désignées par lui pour s'occuper de la publication de ses ouvrages auront le même droit. Les autres personnes ne pourront dessiner ou photographier au Musée que les objets déjà publiés, ou ceux qui seront publiés à l'avenir. Pour ceux-ci, ils n'auront cette faculté qu'un an après la publication.

Cette clause, toute transitoire et dont il ne restera plus trace dans dix ans, a été motivée par le désir bien légitime qu'a Piette de conserver la primeur de ses découvertes aux grands ouvrages qu'il prépare. Citons parmi eux: Les Pyrénées pendant l'age du renne, avec 200 planches, et L'art pendant l'âge du renne, avec 100 planches. Nous souhaitons vivement la très prochaine apparition de ces importantes publications, qui contiennent une foule de matériaux entièrement A. DE M.

nouveaux.

Collection Rambert

Nous apprenons que la collection Aymé Rambert, de Bourbonl'Archambault, presque entièrement composée d'objets recueillis à Vichy et dans les environs, vient d'être léguée et répartie entre divers Musées. Il serait plus juste de dire ce qu'il reste de sa collection, car Rambert, peu fortuné, avait dû à regret en revendre une partie pour vivre.

Au Musée de Saint-Germain reviennent les silex taillés d'époques diverses, au nombre de 200 environ; les vases, entiers ou brisés, d'époques gauloise et romaine; les figurines en terre cuite, parmi lesquelles celle connue sous le nom de « Guignol gaulois »>, statuette en terre blanche de 17 centimètres de hauteur; offrant une parfaite ressemblance avec le célèbre Guignol lyonnais; enfin les manuscrits et le journal des fouilles, comprenant environ 200 cahiers.

Au Musée du Louvre, tous les bronzes antiques, dont un représente un sujet érotique.

Au Musée de Cusset (Allier), divers objets gallo-romains et surtout les objets se rapportant au moyen âge,

Les silex et les bronzes ont été, pour la plupart, retirés des puits d'eaux thermales, lorsqu'on a procédé à leur curage. Ils prouvent que ces sources étaient connues bien avant la conquête romaine et que leurs eaux devaient déjà jouir alors d'une certaine renommée.

Du reste, les fouilles exécutées dans les mêmes conditions à Néris, Bourbon-Lancy, Saint-Honoré-les-Bains, Royat, etc., ont également livré des instruments en silex, pierres taillées, haches polies, pointes de flèches, etc., des haches en bronze, des statuettes, des monnaies gauloises, qui établissent la haute antiquité de ces stations thermales.

Collection Damour

La belle série de haches polies réunie par le savant minéralogiste Damour vient d'être acquise par M. Alexandre Stuer.

Cette superbe collection, qui ne comprend pas moins de 600 pièces en roches excessivement variées et parfaitement déterminées, est actuellement installée au Comptoir minéralogique, 4, rue Casteliane, où M. Stuer se fera un plaisir de la montrer aux personnes désireuses de l'examiner.

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Augustin Alexis Damour, né le 19 juillet 1808, et dont la mort survenue en 1902 a passé pour ainsi dire inaperçue, fut un des hommes ayant en minéralogie les connaissances pratiques les plus étendues. Il s'était spécialement adonné à l'analyse chimique des minéraux.

Parmi les nombreuses publications qu'il laisse, figurent plusieurs mémoires sur les roches utilisées par nos ancêtres préhistoriques.

Le plus important, communiqué en 1865 à l'Académie des Sciences, a pour titre: Sur la composition des haches en pierre trouvées dans les monuments celtiques et chez les tribus sauvages. Citons encore diverses notes intéressantes pour le palethnologue: Sur la callaïs, nouveau phosphate d'alumine hydraté recueilli dans un tombeau celtique du Morbihan; Note sur la composition de quelques haches en pierre recueillies en Anatolie, 1877; Notice sur la distribution géographique des haches et autres objets préhistoriques en jade néphrite et en jadéite, 1878, en collaboration avec Fischer; Nouvelles analyses sur la jadeite et sur quelques roches sodifères, 1881.

LIVRES ET

ET REVUES

B. ET V. KHANENKO. Drevnosti Pridnieprovia. Antiquités de la région du Dniepre. Vol. I a V, in-folio Kiev. Imp. Kouljenko 1899-1902.

La très luxueuse publication de M. et Mme B. Khanenko, commencée il y a trois ans et finie cette année, constitue, surtout pour nous, une véritable révélation des richesses archéologiques de l'Ukraine. Rédigée très modestement, comme un simple catalogue illustré des collections de ses auteurs, elle représente, sans beaucoup de prétentions ni d'apparat scientifique, un recueil vraiment précieux de documents reproduits par la phototypie et par conséquent parfaitement utilisables pour les comparaisons et pour les recherches archéologiques. Ne comprenant que les objets d'une seule collection, quoiqu'elle soit extrêmement riche, l'ouvrage de M. et Mme Khanenko ne peut évidemment nous donner des séries systématiques représentant tout le préhistorique de l'Ukraine, ni nous fournir tous les détails que nous aurions désirés sur les fouilles et les gisements. Quelques objets ne sont pas très rigoureusement datés, ni munis d'indications exactes sur leur provenance, mais en revanche les images sont parfaites et nous montrent, comme le ferait un beau musée, une magnifique réunion de pièces du plus grand intérêt pour l'étude de la région.

Le premier volume (15 pages et 12 planches), concernant les objets de la pierre et du bronze, ne contient que très peu de documents paléolithiques. Ce sont les instruments en pierre taillée de l'époque magdalénienne provenant du célèbre gisement de la rue Saint-Cyrille à Kiev. Un peu plus largement représentée est l'époque néolithique. Nous trouvons pour la première fois dans la publication de M. Khanenko des phototypies des vases peints et des figurines prémycéniens trouvés par M. Khvoïka dans le gouv. de Kiev, ainsi que des haches en silex et en bois d'élan du gisement néolithique de la rue de SaintCyrille. Les bronzes ne sont pas très nombreux non plus; il y a parmi eux quelques échantillons, des armes surtout,révêlant l'influence exercée par les formes de l'âge du bronze sur celles de l'âge du fer.

Le deuxième fascicule, beaucoup plus volumineux (14 pages et 37 planches), est consacré aux antiquités de l'époque antérieure à la grande migration des peuples et contient des objets en fer, en os, en terre cuite, en or et en argent. On y voit une magnifique série de poignards et d'épées en fer rappelant très exactement les formes

de l'âge du bronze, des haches, et surtout des objets d'ornement, dont les kourganes de l'Ukraine sont si riches, plaquettes d'or repoussées, pièces de harnachement en argent, etc., etc.

Dans le troisième volume (21 pages et 25 planches), qui forme la suite du précédent, nous trouvons de nouveau quelques objets également précieux comme métal et comme travail, un poignard avec sa ceinture couverte de plaquettes d'or, une série de mors de cheval en os sculpté, unique peut être par sa richesse, quelques miroirs, etc.

Le quatrième volume (30 pages et 20 planches), concernant l'époque des grandes migrations si intéressante pour l'Ukraine et presque inconnue en Europe occidentale, contient quelques objets orientaux (même chinois, avec le signe du Taï-ki), une série remarquable de fibules mérovingiennes ou gothes, une armure presque complète et hautement originale d'un guerrier nomade, quelques coupes eu argent richement décorées appartenant à l'art persan, ainsi que quelques vases en verre de l'époque romaine.

Le cinquième volume enfin, le plus gros et le plus riche (63 pages et 40 planches), représente l'époque slave. Ici nous trouvons des armes et des armures, beaucoup d'outils, quelques cadenas très intéressants, pas mal d'objets d'église et de dévotion, tels que des croix reliquaires ornées d'émaux cloisonnés, quelques échantillons d'objets d'art en or, comme par exemple une magnifique couronne princière en plaquettes d'or émaillées, quelques torques tordus, également en or, beaucoup de torques en argent, une série de bagues, de colliers excessivement riches et de boucles d'oreilles en argent en forme d'anneau surmonté de trois boulettes à jour. Quelques objets très curieux en ivoire ou en os ciselé et quelques échantillons de poterie complètent ce volume très richement publié. Evidemment la provenance slave de quelques-uns de ces objets peut être discutée, étant donné surtout que dans ces derniers temps les archéologues russes sont très disposés à voir l'élément slave partout où ils trouvent des crânes dolichocéphales, mais en somme ce volume, comme les précédents, est plein d'un vif intérêt. Si le bel onvrage de M. et Mme Khanenko laisse quelque chose à désirer, c'est qu'il soit publié avec un texte en langue française.

A. DE MORTILLET.

PAUL PALLARY.

Quatrième catalogue des stations préhistoriques du département d'Oran, Paris.

Ce travail, fait avec grand soin, est une suite aux inventaires publiés par l'auteur dans les comptes rendus des congrès de l'Association française pour l'avancement des sciences en 1891, 1893 et 1896.

Le total des indications contenues dans les 4 catalogues atteint le chiffre considérable de 607. Elles se répartissent ainsi : Chelléen en place, 5. - Chelléen à la surface, 13. Moustérien en place, 9. Moustérien à la surface, 4. Stations néolithiques, 74.

polies isolées, 34. Stations non classées, 132. Autres tombeaux, 29. Ruines berbères, 212.

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Haches

Tumulus, 63.

- Rochers gravés, 32.

ERNEST CHANTRE.

Nouvel inventaire des monuments mégalithiques dans le bassin du Rhône. Lyon, 1900.

L'auteur rappelle tout d'abord que les monuments mégalithiques sont assez rares dans le bassin du Rhône. Si on en a signalé un grand nombre, c'est que des roches isolées, des blocs erratiques ou des pointes de rochers d'aspect pittoresque ont fréquemment été pris pour des monuments.

De nombreuses visites à ces mégalithes ont permis à Chantre d'établir un nouveau classement des véritables monuments de cette région. Les départements des Hautes-Alpes, de l'Isère et de la Drôme sont assez pauvres ; seul celui de l'Ardèche présente un ensemble important. Ardèche. Sur les 320 dolmens signalés autrefois dans ce département, il n'en reste guère plus d'une centaine encore debout. On peut les diviser en 10 groupes principaux :

1o Le groupe de Ruoms ou de la Baume, comprenant 21 dolmens, tous situés sur la commune de la Baume. Sur ce nombre, trois placés près du village de Ruoms méritent d'attirer l'attention par leur bon état de conservation. Le premier se trouve au lieu dit Champ-Reinart, sur la gauche de l'ancienne route de Joyeuse, à 2 kilomètres environ de la gare de Ruoms. Le deuxième n'est qu'à quelques mètres plus loin. Le troisième se voit en descendant de Ruoms, à 40 mètres du chemin.

2o Le groupe de Beaulieu, composé d'environ 30 dolmens tous construits en dalles de calcaire de même nature que le sol. Parmi les mieux conservés et les plus rapprochés du village, Chantre cite 3 dolmens situés au lieu dit Chalmettes, colline aride au N.-O. de la commune de Beaulieu-Berrias 1 dolmen au lieu dit le Bouchet, à 1 kilomètre du village de Beaulieu; 1 dolmen au quartier du bois de Jourdan; enfin 5 dolmens au lieu dit le Rochat.

3o Le groupe de Banne, de Chandolas et de Saint-Alban-sousSampson, comprenant les trois séries portées, avec de fréquentes confusions, sur les communes de Berrias, Banne et Chandolas. Les 17 dolmens indiqués à Berrias sont en assez mauvais état. Sur les 11 de Banne, deux ont pu être confondus avec ceux très voisins de

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