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LIVRES ET REVUES

ERNEST CHANTRE.

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L'homme quaternaire dans le bassin du Rhône. Étude géologique et anthropologique. Paris et Lyon, 1901, in-8°, 74 fig.

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M. Ernest Chantre, un des maîtres de la paléoethnologie française, a depuis longtemps tout particulièrement étudié le bassin du Rhône, tant au point de vue géologique - publiant entre autres, avec le regretté et savant géologue A. Falsan, la Monographie des anciens glaciers et du terrain erratique du bassin du Rhône qu'au point de vue paléontologique et préhistorique. C'est en revoyant tout ce qui avait été écrit sur les découvertes concernant l'homme quaternaire dans cette région qu'il a compris le besoin de publier l'important travail dont nous rendons compte aujourd'hui.

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Elephas intermedius, 60 molaire inférieure gauche (1/3 g. n.). Argiles de Villevert.

L'auteur, dans l'exposé géologiq e du bassin du Rhône, démontre que la partie inférieure des alluvions anciennes appartient au Pliocène supérieur et est antérieure au dépôt des alluvions proprement dites ou de la progression des glaciers. Il donne la faune du Pliocène supérieur et cite les gisements où elle a été trouvée.

Le premier chapitre est consacré au quaternaire inférieur, époque chelléenne, qui est représenté dans le bassin du Rhône par des dépôts contemporains de l'époque de la progression des glaciers. Les alluvions et les argiles de la vallée de la Saone, dites de SaintCosme, ont donné une faune analogue à celle de Chelles, où l'on

trouve, entre autres, l'Elephas intermedius dont les molaires relativement larges ont des lamelles espacées et volumineuses qui le rapprochent de l'Elephas antiquus (lig. 47). Elles ont donné aussi des coups de poing en silex et en quartzite de la forme typique de cette époque.

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FIG. 48. Hache amygdaloïde en silex (2/3 gr. n.). Nety (Rhône).

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M. Chantre décrit et fait une savante critique des gisements où ont été découverts des instruments chelléens. Nous reproduisons (fig. 48) un coup de poing trouvé à la station de Nety, commune de SaintEtienne-des-Ouillières. Cette station est située à 290 mètres d'altitude et repose sur des alluvions anciennes avec poudingue siliceux. Aucune faune ne permet de déterminer exactement son age.

Les sablières du hameau de Veyrat, commune de Curson, signalée

par l'auteur dès 1885, ont donné un crâne entier d'Elephas intermedius et de nombreux cailloux de quartzite très grossièrement taillés à grands éclats (fig. 49). Ce gisement est préglaciaire.

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FIG. 49. Quartzite taillé de la sablière de Curson (Drôme) (2/3 gr. n.).

Le quaternaire moyen, époques Acheuléenne et Moustérienne, est décrit dans le deuxième chapitre. D'après l'étude de la période glaciaire alpine, M. Chantre conclut qu'une seule période glaciaire s'est développée pendant le quaternaire, et que cette période a pu se diviser en plusieurs phases, plus ou moins longues de progression et de recul. Sur les plateaux de la Bresse, du Lyonnais et du Dauphiné, le terrain glaciaire forme un manteau à peu près continu, mais accidenté.

La faune du quaternaire moyen est ensuite étudiée. Un très intéressant tableau signale les découvertes de débris d'Elephas intermedius et d'Elephas primigenius, avec le nom des localités et l'altitude où ils ont été trouvés.

Parmi les différents gisements décrits, l'auteur résume les impor

tants débats auxquels ont donnés lieu les sablières de Villefranchesur-Saône (Rhône). Il considère ces sables comme appartenant au quaternaire moyen, à la première période de recul des glaciers lors de leur plus grande extension. Quant aux silex taillés trouvés dans ce gisement, ils sont nettement du type moustérien (fig. 50 et 51).

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Silex moustériens des Sablières de Villefranche (Rhône). (gr. n.).

De nombreuses grottes du bassin du Rhône ont servi de repaire aux ours et aux hyènes, mais ne paraissent pas avoir été habitées par l'homme. Elles ont fourni un grand nombre d'ossements fossiles, entre autres des débris d'Elephas primigenius et de Rhinoceros tichorhinus. Les Balmes de Villereversure (Ain) ont donné un maxillaire inférieur complet de glouton, dont la présence a été rarement constatée dans les gisements quaternaires. Peu d'objets d'industrie ont été trouvés dans ces repaires.

Plus riches en silex taillés moustériens ont été les grottes de Rully, de Vergisson, de Germolles (Saône-et-Loire); de Soyons, du Figuier (Ardèche), et de la Masque (Vaucluse). On a aussi trouvé de nombreux instruments moustériens dans les stations en plein air d'Alix (Rhône), de Meyriat et de Noblens (Ain).

Le quaternaire supérieur, époque postglaciaire ou du recul des glaciers, forme le troisième chapitre. Après l'étude de la faune solutréenne et magdalénienne et des quelques crânes humains préhistoriques trouvés dans la région rhodanienne, M. Chantre donne une

savante description de la station classique de Solutré et des grottes et abris-sous-roche des départements de l'Ain, de l'Isère, du Gard et de la Haute-Savoie.

Cet excellent ouvrage se termine par des conclusions très nettes, résumées dans un tableau de classification des temps paléolithiques.

L'homme a vécu dans le bassin du Rhône pendant le quaternaire inférieure (préglaciaire), époque chelléenne, sous un climat tempéré. Il a été contemporain de l'Elephas intermedius.

Pendant le quaternaire inoyen, il a été témoin de l'extension des glaciers. Il a vécu, aux époques Acheuléenne et Moustérienne, sous un climat froid et humide, chassant une faune boréale parmi laquelle se trouve le Cervus tarandus et les Elephas intermedius el primigenius.

L'homme a aussi occupé la région pendant le quaternaire supérieur, période du recul des glaciers, époques solutréenne et magdalénienne. Le climat était froid et sec, la faune renfermait l'Elephas primigenius et le Cervus tarandus.

J. DE SAINT-VENANT.

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PAUL DE MORtillet.

Anciens fers de chevaux à double traverse. Bourges, 1902, 42 p., 5 pl.

Excellente monographie de fers de chevaux qui, par leur forme, ne paraissent pas être d'un usage bien pratique en gênant l'aplomb du cheval. Ils étaient cependant destinés, probablement, à protéger les parties sensibles du pied, fourchette et sole, comme nos fers à planche actuels. Cet excellent travail aidera certainement à fixer l'époque où ces fers étaient en usage.

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S. ZABOROWSKI. L'Homme préhistorique.
Paris, 1902 (in-12, 188 p., 9 fig.)

Ce livre, fort bien édité par la librairie Félix Alcan, malgré son petit format, contient beaucoup de documents. Il est appelé au succès. Mais il est regrettable que l'auteur, dans cette nouvelle édition, au lieu d'aller de l'avant, ait fait au contraire un pas en arrière. Dans le premier chapitre, il ne reconnait plus comme intentionnelle la taille des silex tertiaires de Thenay. Il émet même des doutes sur les silex incontestablement taillés d'Otta et du Puy-Courny.

Le livre de M. Zaborowski a pour objet la vulgarisation des sciences préhistoriques. Pour faire comprendre cette science, il est essentiel d'adopter une classification. Or l'auteur a négligé de traiter ce sujet et de nous dire celle qu'il suit dans son livre. Il a pris, il est vrai,

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