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Myt-Rahyneh est sur la route du Caire à Saqqarah. On fait donc en une fois l'excursion. de Myt-Rahyneh et de Saqqarah. Un peu avant d'arriver au second de ces villages on rencontre le premier.

Le voyageur qui veut visiter Myt-Rahyneh et Saqqarah peut attendre que sa dahabieh soit prête et faire de cette visite la première étape du voyage de la Haute-Egypte. Il s'arrête alors à Bédréchyn.

Mais s'il lui paraît plus convenable de faire de la visite à Myt-Rahyneh et à Saqqarah l'objet d'une simple excursion, il doit choisir entre deux routes: 1o Il peut monter à âne au Caire et n'en descendre que devant le colosse de Myt-Ralyneh; les âniers connaissent le chemin et serviront de guides. 2o Il peut envoyer d'avance les ànes à Bédréchyn, qui est la station du chemin de fer de Minieh la plus rapprochée de Myt-Rahyneh; il fait alors le trajet du Caire à Gyzeh en voiture, et à la station de cette ville il prend le chemin de fer (1); c'est la voie la plus suivie,

(1) Le chemin de fer passe à la station de Gyzeh à 9 heures. Le trajet est d'environ une demi-heure.

surtout par les voyageurs qui n'ont pas de temps à perdre, ou qui craignent la fatigue d'une longue route faite tout entière à âne, aller et retour.

Memphis fut vraisemblablement la plus grande ville de l'Egypte, et si, comme nous le croyons, la Pyramide à degrés de Saqqarah appartient à la 1re dynastie, on peut affirmer que Memphis remonte à une antiquité que Thinis seule peut lui disputer. Un palais de « construction barbare» s'y trouvait comme à Héliopolis.

Les fouilles n'ont pas confirmé l'assertion de Strabon qui nous dépeint Memphis comme touchant le pied de la chaine Libyque. Memphis, au contraire, semble avoir été resserrée entre le Bahr-Jousef d'un côté, le Nil de l'autre, et avoir formé une ville très-allongée qui s'étendait au nord presque jusqu'à Gyzeh et au sud jusqu'à Schinbab, ce qui explique la dispersion de ses nécropoles. Tout le long du terrain dont nous venons d'indiquer les limites sont des buttes plus ou moins arides parsemées çà et là de blocs de granit et de pans de murailles qui émergent du soi. La principale de ces buttes est celle sur laquelle est situé le village de MytRahyneh. C'est là qu'était le temple fameux

consacré à Phtah, le Vulcain des traditions grecques.

L'histoire de Memphis est, d'ailleurs, à peu près celle d'Héliopolis. Seulement, nous trouvons ici un secours qu'Héliopolis nous a refusé. Les nécropoles de Memphis encore florissantes (Pyramides. Abousyr, Saqqarah, Daschour) nous renseignent, en effet, sur l'histoire de cette ville pendant les diverses périodes de son existence. Déjà fondée sous les plus anciens rois successeurs de Ménès, florissante sous la IVme dynastie, qui est la grande époque des Pyramides, sous la Vme et le com-. mencement de la VIme, négligée ou abandonnée sous la XIme, la XIIme et la XIIIme, Memphis ressuscite comme l'Egypte elle-même quand les rois de la XVIIIe dynastie ont réussi à purger le sol national de ses envahisseurs. Tour à tour prise et reprise sous les dynasties suivantes par les Assyriens, les Ethiopiens, les Perses, Memphis conserve sous les Grecs une partie de son ancienne splendenr, bien que Strabon nous la montre à l'époque de son voyage comme déjà déserte. Mais les temps sont proches où il ne restera de Memphis que des ruines et où se vérifiront à la lettre les sombres menaces de Jérémie : « O fille de l'Egypte, préparez ce qui peut vous

<< servir dans votre captivité, parce que Memphis « sera réduite en un désert; elle sera aban<< donnée et elle deviendra inhabitable. » De longues buttes où le dattier croit seul, çà et là un pan de mur, un fût de colonne brisée, des statues mutilées, à moitié enfouies dans le sol ou couchées dans la boue, telle est, en effet, de nos jours la ville qui a exercé pendant des siècles une si profonde influence sur les affaires du monde.

Il ne faudrait pas croire cependant que Memphis a disparu tout d'un coup et comme d'une seule pièce, juste au moment où périt en même temps qu'elle l'antique civilisation égyptienne. A ce sujet, il est même curieux de voir dans Abdel-Latyf ce qu'étaient encore les ruines de Memphis il y a huit cents ans. « Passons maintenant, << dit le voyageur arabe, à d'autres vestiges de << la grandeur de l'Egypte; je veux parler des << ruines de l'ancienne capitale de ce pays. Cette << capitale était Memphis ; c'était là que les Pha<< raons faisaient leur résidence, et cette ville << était le siége de l'empire des rois d'Egypte. « Malgré l'immense étendue de cette ville et la << haute antiquité à laquelle elle remonte, nonobs<< tant toutes les vicissitudes des divers gouver

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<<nements dont elle a successivement subi le << joug, quelques efforts que différents peuples << aient faits pour l'anéantir, en en faisant dis<< paraître jusqu'aux moindres vestiges, effaçant jusqu'à ses plus légères traces, transportant <<< ailleurs les pierres et les matériaux dont elle << était construite, dévastant ses édifices, muti<< lant les figures qui en faisaient l'ornement; << enfin, en dépit de ce que quatre mille ans et << plus ont dù ajouter à tant de causes de des<<truction, ses ruines offrent encore aux yeux << des spectateurs une réunion de merveilles qui << confond l'intelligence, et que l'homme le plus << éloquent entreprendrait inutilement de dé<< crire. Plus on la considère, plus on sent aug<< menter l'admiration qu'elle inspire; et chaque << nouveau coup d'œil que l'on donne à ses ruines << est une nouvelle cause de ravissement. » Et plus loin Abd-el-Latyf ajoute: « On voit au même << lieu des piédestaux établis sur des bases énor<<mes. Les pierres provenant de la démolition des << édifices remplissent toute la surface de ces << ruines; on trouve en quelques endroits des << pans de murailles encore debout..., ailleurs << il ne reste que les fondements, ou bien des << monceaux de décombres. J'y ai vu l'arc d'une

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