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telles sont les tombes de Saqqarah, et tel est, ajoutons-nous, le principe de toutes les tombes antiques qu'on trouve en Egypte.

CHAPITRE DEUXIÈME

VOYAGE DANS LA HAUTE-EGYPTE.

Il y a quelques années, on ne pouvait aller dans la Haute-Egypte qu'en dahabieh. Aujourd'hui des bateaux à vapeur qui partent à jour fixe y conduisent les voyageurs.

Pour bien jouir du voyage, il faut la dahabieh. Dans la dahabieh on est chez soi, et tout à ses impressions. On s'arrête, on descend, on chasse, on visite les villages, on ne quitte les monuments que quand on s'en est suffisamment pénétré. Peut-être est-on quelquefois trop à la merci du vent; mais on ne doit s'embarquer sur la dahabieh que si on a du temps devant soi. On voit par là qu'aux voyageurs qui veulent vraiment voir l'Egypte, la connaître et en profiter, nous recommandons la dahabieh. Quant aux bateaux à

vapeur, nous n'avons rien à en dire. Tout y est propre et confortable. On déjeûne, on dîne à heure fixe, on arrive devant les monuments et on admire à heure fixe, à côté d'un drogman et de voyageurs qu'on ne connaît pas. On ne voit pas l'Egypte; on en a seulement une idée, désavantage compensé par l'économie de temps et l'économie d'argent (1). Par la force des choses, le voyage en dahabieh est ainsi devenu, à l'époque pressée où nous sommes, un voyage de luxe; le bateau à vapeur est pour tout le monde. C'est l'Egypte qui y perd, car on l'apprécie moins.

Du Caire à Assouan, les lieux antiques qu'on aperçoit de la rive ou que les Guides décrivent, sont très-nombreux. Nous ne nous arrêterons qu'à ceux qui présentent un intérêt archéologique réel et qu'il est indispensable d'avoir

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De Boulaq à Bédréchyn.... 23 kil.
De Bédréchyn à Zawyet... 64 »

(1) Nous publierons, à la fin de ce volume. l'itinéraire des bateaux à vapeur qui font le service à époques régulières entre le Caire et la première Cataracte.

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De Qolosaneli à Minieh.... 36
De Minieh à Beni-Hassan.. 23 >>

De Boulaq à Beni-Hassan.. 271 »

De Boulaq à Beni-Souef le trajet est fastidieux. Les rives sont basses, le paysage est monotone, les villages se découpent mal à l'horizon. Une pyramide de forme étrange poursuit en quelque sorte le voyageur pendant des heures entières. C'est celle de Meydoum. De loin, elle semble élevée sur le sommet d'une colline; cette colline n'est qu'une butte artificielle formée autour de la base par l'écroulement du revêtement extérieur. Les Arabes l'appellent IIaram-el-Katdab (la fausse Pyramide). Ils la supposent, en effet, formée par le rocher lui-même autour duquel une grosse maçonnerie donne au monument la forme d'une pyramide, assertion qu'on n'est pas en mesure de vérifier, puisque la Pyramide n'est pas ouverte. Quoi qu'il en soit, la Pyramide de Meydoum est certainement la mieux soignée, la mieux construite de l'Egypte. Ce qu'on en voit n'est sans doute que le noyau, et quand

elle était complète (si elle l'a jamais été), peutétre était-elle construite à degrés comme la plupart des monuments de ce genre. Le nom du roi qui l'a fait élever pour son tombeau est inconnu. On suppose cependant avec quelque raison que ce roi est Snéfrou, le prédécesseur de Chéops. Autour de la Pyramide s'étend une nécropole qui appartient principalement au temps du premier des deux Pharaons que nous venons de nommer. C'est dans la chambre du plus septentrional des mastaba de cette nécropole que nous avons découvert (janvier 1872) les deux admirables statues qui sont aujourd'hui conservées au Musée de Boulaq, dans la Salle des Bijoux.

A partir de Beni-Souef, le paysage prend un peu d'animation. On commence à voir poindre à l'horizon les innombrables cheminées des usines à sucre du Vice-Roi, qui sont la fortune et l'avenir de l'Egypte. Un peu après Qolosaneh, on passe au pied de la montagne de Gebel-Teir (la montagne des Oiseaux). Là s'élève, sur une pointe, le couvent de Deir-el-Bakarah, ainsi nommé de la poulie dont on se servait autrefois pour y faire monter les voyageurs. Il est habité par des moines, cordonniers de leur état, dont

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