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« conserve une voix dans la partie du corps qui lui reste. Quant à lui, assis dans son trône, << privé de sa tête, il résonne en soupirant pour << se plaindre à sa mère de l'outrage de Cambyse; <«<et lorsque le brillant soleil lance ses rayons, il

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annonce le jour aux mortels ici présents. << Ta mère, la déesse Aurore aux doigts de rose, ò célèbre Memnon, t'a rendu vocal pour moi << qui désirait t'entendre. La douzième année de

l'illustre Antonin, le mois de pachôn comptant << treize jours, deux fois, ô être divin, j'ai en<< tendu ta voix, lorsque le soleil quittait les flots << majestueux de l'Océan. Jadis le fils de Sa<< turne, Jupiter, te fit roi de l'Orient; mainte<<nant tu n'es plus qu'une pierre; et c'est d'une << pierre que sort ta voix. Gémella a écrit ces vers à son tour, étant venu ici avec sa chère << épouse Rufilla et ses enfants. »

DEIR-EL-MÉDINEH. Entre les colosses et Médinet-Abou, derrière la partie de la nécropole antique nommée Qournat-Mouraï, est un petit temple perdu dans un pli de terrain. Il a été commencé par Ptolémée Philopator et achevé par les successeurs de ce prince. Sans aucun doute, la place qu'il occupe dans la nécropole et la présence

d'Osiris parmi les dieux de l'intérieur, en font un monument d'intention funéraire. Mais, comme il arrive souvent, les inscriptions ne nous font. pas aller au-delà des conjectures sur la destination définitive du monument et l'idée générale qu'il a servi à consacrer.

On ne conseillerait pas aux voyageurs de se déranger pour le visiter, si son élégante façade, construite sur un modèle dont on ne trouvera pas un exemple mieux conservé en Egypte, ne valait la peine d'être vue. On étudiera aussi avec fruit une curieuse fenêtre ouverte dans la paroi sud de l'une des chambres intérieures.

MEDINET-ABOU. Quand on traverse la rive gauche de Thèbes en arrivant du nord, comme nous le faisons en ce moment, on aperçoit toutà-fait au sud, du plus loin qu'on vienne, une grande colline presque noire du sein de laquelle émergent çà et là quelques constructions d'un jaune doré.

La colline est le village copte qui, à la chute de la religion égyptienne, se forma autour du temple dont nous apercevons les restes, l'ens evelit peu à peu et finit par le couvrir presque entièrement de ses maisons. Le temple est Mé

dinet-Abou, ainsi nommé du village qu'il a d'abord précédé, et auquel maintenant il succède.

Pour la plupart des voyageurs, Médinet-Abou est le temple célèbre élevé, comme une sorte de Versailles, à la gloire de Ramsès III. Mais en réalité Médinet-Abou est le composé de deux temples, dont voici la description.

Aux chapi

1° Temple de Thoutmès III. teaux fleuris des colonnes qui s'élèvent dans le fond de la première cour, au style gauche des sculptures et particulièrement des hieroglyphes, on devine que l'entrée est d'époque romaine. On lit en effet les noms de Titus, d'Adrien, d'Antonin, sur les diverses parties de la cour.

Le pylône à moitié construit qui vient après la cour est également d'époque romaine, bien que la porte placée entre eux soit d'un côté du règne de Ptolémée Lathyre, de l'autre côté du règne de Ptolémée Aulète.

Une petite cour se présente ensuite, bordée à son extrémité par un pylône de la construction la plus élégante. Ici il faut presque deviner les dates. Quelques cartouches de Tahraka (XXVme dyn., 680 av. J.-C.), de Nectanébo II (XXXue

dyn., 350 av. J.-C.) sont bien visibles çà et là; mais quelquefois il faut savoir rendre à son véritable auteur un cartouche que Ptolémée Lathyre a pris à Nectanébo, lequel l'a pris lui même à Tahraka.

Quand on a franchi la porte ouverte au milieu du pylône et passé l'autre cour qui suit cette porte, on est dans le temple proprement dit. Les cartouches les plus anciens qu'on y trouve sont ceux de Thoutmès II, les plus nombreux sont ceux de Thoutmès III. Viennent ensuite, jusqu'à Ptolémée Physcon, des cartouches de presque toutes les époques dont il est curieux d'étudier l'enchevêtrement au milieu des restaurations que le temple a subies.

Maintenant que nous connaissons le fondateur et les diverses époques du temple de Thoutmès, quelle en est la destination? à quel usage était réservé ce petit édifice avant que Ramsès III lui donnât pour voisin le grandiose monument qui attire à lui seul aujourd'hui toute l'attention? C'est ce que les inscriptions ne disent pas.

2o Temple de Ramses III. Le temple de Ramsès III est, par sa grandeur, par son ensemble, par son importance historique, par son style,

par la variété des tableaux dont il est décoré, un des monuments égyptiens dont la visite laisse la plus agréable et en même temps la plus forte impression.

Il se compose de deux parties séparées par une cour. La première est ce qu'on appelle le Palais. C'est celle qu'on trouve d'abord en pénétrant dans l'édifice par sa porte d'entrée. Vient ensuite le Temple proprement dit qui s'annonce par un majestueux pylône.

A. Le Palais a tous les caractères d'une habitation royale. Deux grandes tours carrées, dont les quatre murs sont symétriquement inclinés vers un centre commun, en forment le corps de logis principal. Les détails d'architecture méritent d'être étudiés. A l'extérieur, les fenêtres se présentent entourées d'ornements spéciaux d'une grande originalité (voyez surtout le côté extérieur nord). Aux étages supérieurs on voit que des consoles supportées par des prisonniers couchés sur le ventre,'étaient destinées à supporter les extrémités du velarium qui devait s'étendre au-dessus du passage d'entrée et protéger du soleil la façade orientale. Mais c'est principalement dans les chambres intérieures que se montre le caractère privé de l'édifice. Là Ramsès III

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