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L'œil habitué aux finesses de la tombe de Séti Ier a peine à se faire aux rondeurs de cette sculpture, si séduisante qu'elle paraisse au premier abord.

4° Tombe de Ramsès IV. Elle diffère des autres par sa largeur, la hauteur de son plafond et le peu d'inclinaison qu'on lui a donné; on la visiterait facilement à cheval. Au fond git le sarcophage. Il est en granit et de proportions. colossales. Après la tombe de Belzoni, on ne voit plus qu'avec distraction ces peintures molles, cette gravure sans vie que rendent encore plus incertaines les milliers de graffiti grecs dont la tombe est couverte.

Nous ne poursuivrons pas plus loin ces indications. Aux voyageurs que la visite des quatre belles tombes qui précèdent n'auraient point encore satisfaits, nous indiquerons la tombe de Ramsès VI; du témoignage des graffiti qu'on trouve dans l'intérieur, il résulte que les anciens, pour des raisons inconnues, la désignaient sous le nom de Tombe de Memnon; elle est remarquable par les représentations astronomiques de ses plafonds. Nous indiquerons encore la tombe de Ramsès IX; ce que les artistes chargés de la décoration des murs ont dù y dépenser de temps

effraie l'imagination; dans les peintures étranges où le principe de la génération joue un si grand rôle, il ne faut rien voir autre chose qu'une application très-énergique des idées de résurrection après la mort, d'immortalité promise au défunt, qui prévalent dans le tombeau. La tombe de Ramsès VI est le n° 9 de Wilkinson; la tombe de Ramsès IX est le n°6. C'est sous ces numéros que les guides les connaissent, et habituellement les indiquent aux visiteurs.

Le retour de Bab-el-Molouk au Nil s'effectue par trois chemins au choix. Les plus pressés prennent par la route du matin; c'est la plus directe. S'il reste du temps à dépenser, on peut s'engager dans le sentier qui monte aux flancs de la montagne, et une fois au sommet, soit redescendre en se dirigeant vers l'est, soit redescendre en se dirigeant vers le sud. Ces deux descentes sont un peu raides et se font à pied. La première fait arriver à Deir-el-Bahari et à l'Assassif; la seconde, après des détours assez longs, mène derrière Médinet-Abou, et procure ainsi au visiteur l'occasion de revoir en passant ce temple, le Ramesséum et le temple de Qournah.

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De Louqsor à Erment.. 14 kil.
D'Erment à Esneh..... 42 >>
De Louqsor à Esneh.... 56

De Boulaq à Esneh..... 762

Le temple d'Esneh est situé au milieu de la ville. La salle hypostyle, nettoyée jusqu'au dallage, est seule visible. On dit que les autres parties du temple gisent encore presque intactes sous les maisons de la ville qui les cachent à nos yeux; selon une autre tradition, Champollion aurait mème pu encore voir le sanctuaire où il aurait reconnu le nom de Thoutmès III. Mais ces faits auraient besoin d'être établis avec plus de solidité avant d'entrer définitivement dans le domaine de la science. Ce qu'il y a de certain, c'est que, dans l'état actuel des choses, on ne voit du temple d'Esneh que sa grande salle antérieure.

La façade et toutes les colonnes de cette salle sont d'époque romaine. On y lit les cartouches de Claude, de Domitien, de Commode, de SeptimeSévère, de Caracalla, de Geta. Le fond de la salle est d'époque grecque et annonce une partie construite par Ptolémée Philométor.

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La sculpture de la salle est détestable, et la rédaction des textes est si mauvaise, si entrecoupée de jeux de mots, de calembours, de lettres détournées de leur valeur, qu'il faut une attention soutenue et presque une aptitude spéciale pour deviner le sens des phrases qui se cachent sous la pitoyable écriture dont nous avons des échantillons sous les yeux. Au plafond cependant on aperçoit des chapiteaux de colonnes qui, à travers l'enduit de fumée noire dont ils sont recouverts, laissent voir un travail soigné et délicat, et une pureté de forme qui, dans un temple de cette époque, semble dès l'abord assez étonnante. C'est que l'architecture n'a pas suivi dans leur chûte rapide la gravure et la sculpture. Peu de temps après l'avènement des Ptolémées, la gravure et la sculpture ont, en effet, toujours été en déclinant, comme si les Grecs n'avaient pu s'habituer à ces formes conventionnelles et toujours un peu en dehors de la nature que la tradition imposait à ces deux arts. L'architecture, au contraire, s'est émancipée. Elle est entrée dans une voie nouvelle où elle a presque tout gagné. La colonne a pris de la grâce. Sans renoncer encore au principe des architraves monolithes, et par suite sans

se décider à élargir ses entrecolonnements, elle monte plus hardiment vers les plafonds. C'est surtout dans les chapiteaux que l'influence est manifeste. Certes le beau bouquet de lotus épanouis qui, à Philæ par exemple, forme un si délicieux motif de chapiteaux, est déjà en germe à Médinet-Abou et à Karnak. Mais sous les Grecs ces anciennes formes sont modifiées et rajeunies; de nouvelles sont créées. En un mot, les Grecs ont laissé périr entre leurs mains, presque dès leur arrivée en Egypte, l'art savant et traditionnel de la sculpture en relief. L'architecture, moins hiératique, a pris au contraire un certain essor, puisque c'est sous les Grecs seulement que commencent à paraître, comme la manifestation d'un art transformé, la colonne qui n'a plus l'air de s'écraser sous ses architraves et le chapiteau aux lignes curieusement entremêlées dont le pronaos d'Esneh nous offre quelques remarquables exemples.

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