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C'est à Assouan que la plupart des voyageurs de la Haute-Egypte s'arrêtent. Quelques-uns franchissent la première Cataracte et vont jusqu'à Ouady-Halfa. Cet Itinéraire ne s'adresse qu'à ceux des visiteurs qui se contentent de l'admirable île de Philæ comme limite extrême de leur voyage sur le Nil.

Le chemin de fer de la Haute-Egypte ne dépasse pas encore Minieh et du Caire à Minieh, il n'y a rien à visiter. Au delà de Minieh, des routes existent; mais on ne trouve ni hôtels, ni voitures, ni montures capables d'un trajet suivi. Quand on se décide à un voyage de la Haute-Egypte, on ne peut donc hésiter sur le choix des moyens de transport. Le Nil est la seule grand'route de l'Egypte, et par conséquent, dès son arrivée au Caire, le visiteur doit s'enquérir, soit de la dahabieh, soit du bateau à vapeur qui va le conduire au but du voyage et le ramener.

Mais en attendant que les préparatifs soient achevés, on peut, sans presque quitter le Caire, rayonner autour de la ville et aller visiter successivement en une excursion d'un jour quelques lieux antiques qu'on trouve aux environs. Nous commencerons par ces derniers.

CHAPITRE PREMIER.

EXCURSIONS AUTOUR DU CAIRE.

On trouve aux environs du Caire les ruines de deux villes également célèbres: Héliopolis et Memphis. Héliopolis est située au nord-est du Caire et sur la rive droite du fleuve; Memphis est située au sud-ouest et sur la rive gauche.

Les ruines d'Héliopolis ne consistent qu'en une vaste enceinte au centre de laquelle se dresse un obélisque. Les ruines de Memphis comprennent, outre la ville proprement dite dont on voit les restes à Myt-Rahyneh, deux nécropoles qui sont les Pyramides et Saqqarah.

Héliopolis, les Pyramides, Myt-Rahyneh et Saqqarah, telles sont donc les quatre localités dont la description fait l'objet de ce premier chapitre.

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On va du Caire à Héliopolis en voiture en passant par l'Abbassieh, qui est une des résidences du Vice-Roi, et Matarieh, village qu'un puits miraculeux et un sycomore connu sous le nom d'Arbre de la Vierge ont rendu célèbre (1).

71) L'excursion d'Héliopolis comprend ainsi la visite à l'arbre dit l'Arbre de la Vierge et la visite aux ruines. Au sujet de l'arbre et du puits creusé dans le voisinage, le P. Vansleb, voyageur qui visita l'Egypte en 1672, s'exprime dans les termes suivants :

« Le 12 de juillet, je fus, en compagnie de quel«ques marchands français, au village de Matarea « situé du côté d'Est du Caire, en distance de che<< min d'environ deux heures de cheval, pour voir << les lieux que Nostre Seigneur Jésus-Christ et sa << très-sainte Mère ont sanctifiés de leur présence; « et en même temps le jardin, où l'on plantait << autrefois les plantes du baume.

«En entrant dans la cour, on voit à main droite « un petit oratoire des Turcs, bâti sur les ruines << d'une petite église Copte, où l'on révérait quel«ques vestiges de Nostre Seigneur et de sa très<< sainte-Mère. On l'appelle El-Makad (lisez El« Markad, ou le lieu du repos.

<< Il y a dans ce Makad un petit réservoir... Les << Coptes ont pour tradition que la Sainte Vierge << avait coutume d'y laver les linges de son cher « enfant et mêsme que pendant qu'elle était occu«pée à son travail, elle le faisait reposer dans une

:

Matarieh est à huit kilomètres du Caire; à un kilomètre au delà sont les ruines d'Héliopolis.

Héliopolis s'appelait A en égyptien, On en

<< niche, qui est dans la muraille du Makad, lieux « où les religieux Francs disaient autrefois la << messe par dévotion...

<< Tout proche de ce Makad ou Reposoir est le << puits miraculeux...

«La tradition des Coptes porte, et même quel<< ques historiens Mahométans en tombent aussi « d'accord..., que Nostre Seigneur s'est lavé dans <ce puits, et qu'il communiqua par un miracle à << ses eaux leur douceur et bonté extraordinaire... « Après avoir fait collation dans le Reposoir, et « bu de cette bonne eau par dévotion, nous en<< tràmes dans le jardin...

<< On voyait autrefois dans ce même jardin, le « Sycomore, qui, suivant la tradition des Coptes, << s'était fendu par un miracle, pour mettre à cou<< vert Nostre Seigneur Jésus-Christ et sa très<< sainte Mère, lorsque les satellites d'Hérode les « poursuivaient. On dit que, s'étant cachés dans << cette ouverture, ils se sauvèrent par ce moyen « de leurs mains, à la faveur d'une toile d'araignée << qui les couvrait, et qui paraissait fort vieille, « quoiqu'elle ait été faite dans un instant, par un << miracle divin.......

<< Les Pères Cordeliers de la Terre-Sainte, qui << demeurent au Caire, disputent avec les jardi<<niers la possession de cet arbre, disant qu'il << tomba de vieillesse l'an 1656 et qu'ils en ramas<< sèrent les dernières pièces, qu'ils conservent << dans leur sacristie, où je les ai vues, comme une « relique très-précieuse. Les jardiniers montrent « au contraire, dans ce jardin, une souche que j'ai << vue aussi, qu'ils assurent être le reste de cet «< ancien Sycomore... »

hébreu. C'était la ville de Ra ou du Soleil par excellence; de là son nom grec. Dans l'antiquité classique, Héliopolis a joui du renom d'une ville sacerdotale, célèbre par son collége de prètres. Solon, Platon, Eudoxe y vinrent étudier. Ce n'est pas cependant qu'Héliopolis ait été une ville considérable par son étendue et sa population, puisqu'un recensement fait sous Ramsès III ne lui attribue qu'un peu plus de douze mille habitants.

L'histoire d'Héliopolis peut être faite en quelques lignes. L'édifice « de construction barbare » dont parle Strabon devait rappeler par son architecture le temple d'Armachis aux Pyramides de Gyzeh et prouve que cette ville existait déjà sous l'Ancien-Empire. On trouve une trace d'Héliopolis sous la XIIme dynastie dans l'obélisque d'Ousertasen encore debout, et des blocs découverts pendant nos fouilles en 1858 nous ont montré que Thoutmès III avait travaillé à l'agrandissement de l'un de ses temples. A quelle époque

Les traditions sont toujours respectables, mais à condition qu'elles reposent sur une base solide. Si le sycomore qui s'est miraculeusement fendu en deux, était déjà mort et abattu en 1672, il ne peut être celui qui couvre aujourd'hui de son ombrage une partie du jardin de Matarich.

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