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Je désirais passionnément posséder tout ce qui existait du Journal de l'ama teur en conséquence je le fis demander à Paris par mes correspondants. Après les instances les plus vives et six mois bien comptés, j'obtins enfin un résultat.

On m'envoya :

1848 (sans titre ni table), Bibliographie universelle, journal du libraire et de l'amateur de livres, pp. 1-64;

Journal de l'amateur de livres (faisant suite à la Bibliographie universelle), nos 5-12, 1er mars-15 août 1848, pp. 65-144 ;

Lacune du no 13 au no 16 inclus, ou 113 pp. MM. les correspondants déclarent qu'il est de toute impossibilité de se procurer ces pages absentes;

No 17, 1er septembre 1848, pp. 257;

Nos 18-24, 15 septembre-15 décembre 1848, pp. 275-384.

Ce volume, comme ceux de la Sibylle, ne diminue pas de prix, malgré son énorme vide;

1849 (point de titre ni de table), du no 1 au no 16, 1er janvier-15 août 1849, 248 pp.

1850. Janv. 50 pp.

Maintenant, nous le demandons à la librairie parisienne, nous le demandons à M. Jannet lui-même, est-il vrai qu'une publication qui vit depuis deux ans ne puisse arriver entière aux amateurs? Quels si grands obstacles s'opposent à ce que le désir d'un helluo librorum soit satisfait en payant? Certaines parties du journal sont-elles épuisées par des distributions mal calculées ? Ces questions, je l'avoue, m'intéressent ainsi que plusieurs autres de mes amis, et nous comptons sur une réponse.

Annuaire de l'économie politique et de la statistique pour 1850, par MM. J. GARNIER et GUILLAUMIN, 7° année. Paris. Guillaumin, 1850, in-8° de 560 pp.

Une plus grande extension a encore été donnée à la Bibliographie, qui reflète assez bien la nature des préoccupations vers lesquelles les esprits se sont plus particulièrement portés.

Derniers vers de M. le baron de Reiffenberg.

Réparation à M. Haensel, qui signe le JOURNAL DE L'AMATEUR DE LIVRES, et que j'avais cru un être fantastique.

Mon cher monsieur HAENSEL, agréez mes excuses;
Un démon qui me prend bien souvent dans ses ruses
Me fit croire un beau jour que vous n'existiez pas,
Étre

que dédaigna la vie et le trépas.

Il ne faut pas pourtant que cela vous irrite,

Des sceptiques outrés n'ont-ils pas fait un mythe

De cet homme puissant qui ne nous a laissé
Qu'un successeur, sans force, orgueilleux et glacé?
Ce colosse détruit, s'il fallait les en croire,
M. Leverrier seul en connaîtrait l'histoire,
Et juché dans les airs, son astrolabe en main,
Retrouverait Saint-Cloud, Wagram et le Kremlin.
Je ne vous compte point au nombre des étoiles
Quoique des sombres nuits en déchirant les voiles,
Des lettres vous puissiez ramener la clarté,
Et leur rendre leur but avec leur dignité.
Vous n'êtes pas non plus parmi les pseudonymes,
Des caprices d'auteurs déplorables victimes.
Quand on écrit si bien, quand le trait est si vif,
Au fond d'un monde abstrait l'on n'est jamais captif.
La réalité bat sous votre phrase heureuse,
Tour à tour enjouée et grave et sérieuse.
Et puis ce dévoûment pour la sainte amitié,
De notre ami Jannet, identique moitié!
Cet accord de pensers, cette douce harmonie,
Démontre à tous les yeux que l'on vous calomnie;
Lorsque l'on sent si bien, quand le cœur et l'esprit
Chacun, de son devoir est nettement instruit,
Serait-on, par hasard, un être chimérique,
Une création futile et fantastique?

Non, vous êtes vivant, très-vivant, et le mort
Est peut-être celui qui confesse son tort.

DE RG.

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NÉCROLOGIE.

Au moment de distribuer le second numéro du tome VII de ce Bulletin, nous recevons la triste nouvelle de la perte que la Belgique vient de faire en la personne de M. le baron de Reiffenberg, mort aujourd'hui jeudi le 18 avril, à 6 heures du matin.

C'est en corrigeant les dernières épreuves de ce numéro qu'il a rendu le dernier soupir! Nous donnerons dans un de nos prochains numéros la biographie de ce célèbre bibliophile et publiciste.

Malgré cette grande perte, le Bulletin du Biblophile continuera à paraître régulièrement.

J'ose compter sur la collaboration des savants de tous les pays qui ont encouragé cette publication aussi utile qu'intéressante, et je ferai tous mes efforts pour y apporter les améliorations qu'elle pourrait réclamer.

J.-M. HEBERlé.

HISTOIRE

des livres et DES BIBLIOTHÈQUES.

Addition à la bibliothèque dramatique de M. DE Soleinne.
(V. pp. 8-9.)

Longtemps même avant que Corneille et Molière eussent relevé la scène française de son abjection, on voulut, dans tous les pays, avoir des comédiens français. C'était l'ambition des petits princes, et les grands seigneurs eux-mêmes avaient des troupes à leurs gages, tels que le duc d'Épernon et plus tard le maréchal de Saxe. Si les la Rancune y étaient communs, les Destin s'y montraient beaucoup plus rarement. Les mœurs singulières de ces associations d'individus ont été retracées d'une façon fort adoucie, mais très-gaie, par Scarron, ce génie cul-de-jatte qui ne put jamais sortir de ce triste milieu (1).

Peu à peu ces bateleurs, en s'élevant de quelques degrés, quittèrent les granges et les salles de cabarets pour monter sur des planches un peu plus décemment assises. Mais il se passa encore beaucoup d'années avant que le théâtre sortît de la barbarie et des traditions ridicules. Les galanteries des petits-maîtres de province,

(') Le principal mérite du Roman comique est d'être entremêlé de nouvelles fort agréables imitées ou traduites de l'espagnol, et que Scarron introduit de gré ou de force dans le courant de la narration: entre celles-là, il en tira plusieurs du recueil de doña Maria de Layas, intitulé: Novelas ejemplares. Le châtiment de l'avarice est, pour ainsi dire, une traduction interlinéaire d'El castigo estla miseria. V. Théophile Gautier, Paul Scarron, Revue des Deux Mondes, Brux., 1844, III, 28-58.

TOME VII.

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