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paraître un supplément à ce travail, pour les années 1846 à 1849. Ce supplément est disposé selon l'ordre alphabétique, comme l'ouvrage auquel il fait suite, avec indication des prix et des noms des éditeurs.

62. Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d'Orange, publiée pour la première fois; suivie de pièces inédites sur l'assassinat de ce prince et sur les récompenses accordées par Philippe II à la famille de Balthazar Gérard; par M. GACHARD, archiviste général du royaume, etc. Bruxelles, gr. in-8°. Tome premier, 1847, de xuv et 508 pp.; tome second, 1850, de CLXIV et 520 pp. (La Correspondance formera 4 vol.; le 3 est sous presse, et paraîtra à la fin de 1850.)

Quoique cette publication importante ne rentre pas directement dans la spécialité de notre Bulletin, nous éprouvons néanmoins le besoin de la signaler à l'attention des amis des sciences historiques. Elle sera consultée avec fruit et avec intérêt par tous ceux qui s'occupent de recherches sur l'époque encore si peu connue de la révolution politico-religieuse des Pays-Bas au xvie siècle.

La Correspondance est riche en matériaux précieux, en documents inédits qui jettent une vive lumière sur les principaux acteurs du grand drame dont nos provinces furent alors le théâtre. L'homme instruit voit tout de suite, à l'ouverture du livre, qu'un esprit patient, exercé de longue date à ce genre d'investigations laborieuses, a recueilli avec un soin minutieux ces diverses pièces, qu'une main habile a mises en œuvre en les coordonnant par des sommaires analytiques d'une rigoureuse précision, en les éclaircissant par des notes substantielles, sobres d'une érudition déplacée, et disant tout juste ce qu'il est indispensable de savoir pour l'intelligence des événements et la connaissance des personnages qui figurent dans la Correspondance.

Nous nous proposons de donner dans notre prochaine livraison quelques extraits curieux des deux premiers volumes. Nous nous attacherons de préférence à présenter des renseignements bibliographiques sur les écrits favorables à la Réforme, imprimés clandestinement aux Pays-Bas, et destinés à préparer, à hâter le mouvement qui devait bientôt éclater, et avoir un si long retentissement.

CH. DE CH.

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HISTOIRE

DES LIVRES ET DES BIBLIOTHÈQUES.

Le testament de LOUIS PORQUIN.

Den wtersten wille van Lovvys PORQVIN deur em ghecomponeert in prose by maniere van een lieflyck Testament, inhoudende veel schoone leeringhen, tot instructie ende stichtinghe van zynen kinderen. Oock seer nut, oorboor en nootsakelyck allen ouders, om haren kinderen hier mede tonderwysen, om daer door te comen (met Gods hulpe) tot een goet eerlyck leven, ende salich sterven. — Gheprint Thantwerpen, inde gulden Roosen by Ameet Tavernier Lettersteke, ao 1565.

Tel est le titre d'un petit bouquin in-4o, inconnu jusqu'ici à tous les bibliographes, nous oserions même dire à tous les bibliomanes. Cette rareté appartient à M. J.-L.-C. Jacob, de La Haye, qui l'a communiquée à l'éditeur de ce recueil.

Bien souvent déjà le Bulletin du bibliophile s'est occupé de livres singuliers, rares ou curieux, mais rien encore n'a été décrit dans le genre de celui que nous avons sous les yeux. Ne croyez pas, lecteurs, que Louis Porquin se soit contenté de faire imprimer ses dernières volontés en simple et vile prose. Non, ce langage lui a paru trop vulgaire, et il a confié à un certain Anthonius Verensis le soin de mettre son testament en vers de six pieds. C'est ce dont il s'empresse de vous avertir en deux lignes placées à la suite du titre : Ende tot meerder affectie vanden jonghen Leser, heeft tselvde by eenen Anthonius Verensis wter prose in Rhetorycke doen stellen.

Mais avant d'aller plus loin, ne serait-il pas nécessaire de vous TOME VII.

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dire que ce livre est composé de 87 feuillets non paginés, avec réclames, et qu'il est entièrement imprimé en caractères de civilité? Rien de plus logique, nous paraît-il, que d'en faire la description en commençant par le titre. On y voit une petite gravure représentant Louis Porquin assis devant un meuble couvert d'un tapis et sur lequel se trouvent un crâne, un sablier et un livre ouvert. Sa femme est à sa gauche et parle à ses onze enfants rangés par ordre de primogéniture. La chambre où se passe cette scène est ornée d'une horloge et d'un rayon chargé de plusieurs beaux volumes. Louis Porquin semble expliquer l'Évangile à sa famille composée de cinq garçons et de six filles, et qui tous, jusqu'au plus petit, écoutent leur père avec attention. Sur le meuble on voit l'écusson des Porquin.

L'exemplaire de ce livre singulier que nous avons entre les mains est celui qui a appartenu à César Porquin, le deuxième fils de l'auteur et le seul qui vivait encore à cette époque. Aussi les six vignettes dont il est enrichi, au lieu d'être des gravures médiocres comme dans les exemplaires vulgaires, sont-elles ici de véritables miniatures peintes avec soin.

Tous les titres et les premières lettres de chaque alinéa sont également coloriés et dorés. Au 87° feuillet du volume on lit ces deux vers placés dans un encadrement formé de fleurs et de fruits, vers qui établissent le nom de son premier propriétaire :

Aen Cæsar Porquin behoort desen boeck,

God beware hem altijt in duechden cloeck.

L'encadrement et les vers sont imprimes et rehaussés d'or et de couleurs brillantes.

Notre exemplaire a conservé sa reliure primitive en veau gauffré et doré. On y voit aussi le nom de César Porquin avec la date 1565. Mais hâtons-nous de retourner à la description intérieure.

Au verso du titre se trouve encadré dans une vignette représentant Mars d'un côté et Vénus avec l'Amour, de l'autre, un extrait de l'octroi accordé le 24 septembre 1562, à Tavernier, pour imprimer les dernières volontés de Louis Porquin. Arrivons à l'analyse de l'ouvrage :

Fol. 2 ro. Lowys Porquin tot syn kinderen. Il expose à ses enfants le but et le plan de son ouvrage.

Fol. 4 v. De Gheboorte van Lowys Porquin. L'auteur y explique en quinze vers qu'il est né dans la ville de Keer en Piémont, le 13 mai 1511, à neuf heures du matin, dans la maison de Jacques Porquin, son père, à l'enseigne de la Croix d'or, et de Marguerite sa mère, et qu'il fut baptisé le même jour dans l'église de Notre-Dame. Pourrait-on jamais rencontrer plus de détails sur la naissance d'un personnage aussi peu important?

Fol. 5 r. Het bescheyt van Lowys Porquin gheslachte. L'amateur de généalogies trouvera dans ce chapitre une filiation complète des frères, des sœurs, des oncles paternels et maternels de l'auteur, etc., avec leurs alliances.

Fol. 7 ro. Hier naer volghen die reysen van Lowys Porquin. C'est dans ce chapitre que Louis Porquin vous annonce qu'il partit de sa ville natale le 20 janvier 1529, pour se mettre à la recherche d'une position sociale, omte vinden een goet beiach. Sans nous expliquer le but de son voyage, Porquin nous dit qu'il arriva à Bruxelles le 20 février suivant, et qu'après y avoir demeuré un an, il se rendit à Nivelles où il s'arrêta le 14 février 1530. II alla ensuite habiter Anvers pendant un an, et partit de cette ville avec son frère François pour retourner à Keer. Il revint à Nivelles le 20 avril 1536, d'où, après quelque temps de séjour, il fit route pour l'Écluse, ensuite pour Zirickzee dans l'ile de Schouwen, puis pour Middelbourg. Il ne resta pas moins de neuf ans cinq mois dans cette dernière ville qu'il abandonna en avril 1556, pour aller se fixer à Berg-op-Zoom, où il se propose de demeurer, dit-il, aussi longtemps qu'il plaira à Dien.

Daer ick sal wonen soo langhe alst God ghelieft.

Fol. 9 v°. Prologhe.

Fol. 11 r. Het Blaysoen van twapen van Tporquinsche geslachte. Fol. 13 vo. Het bedietsele op die devyse van Lowys Porquin. Dans ces trois paragraphes l'auteur parle de l'antiquité du lignage des Porquin, de ses armes qui sont représentées dans une grande vignette au vo du fol. 10, et de sa devise: Leeft vroomelyck. Lonis

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