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M. Petzholdt veut changer ce mode de publication et le distribuer périodiquement par parties au public. Nous souhaitons que cette innovation soit heureuse. En attendant, nous dirons qu'aux chapitres ordinaires, il ajoutera chaque fois un catalogue d'anciens livres à vendre chez son éditeur. La tyrannie des éditeurs se fait encore ici sentir d'une manière bien palpable.

Nous devons, en ce qui nous concerne, remercier l'auteur de ce qu'il dit d'aimable de ce Bulletin, et de notre Annuaire de la bibliothèque royale pour 1850. Nous relèverons cependant une petite erreur. L'éloge de l'abbé Mann n'a pas été rédigé par M. Podevin, mais sur quelques-unes de ses notes. Il est notre œuvre indigne.

19. Verzeichniss einer werthvollen Sammlung von Büchern... welche den 25 Mærz 1850... in Frankfurt am Main offentlich versteigert werden sollen. (Frankf.) Kettembeil, in-8o de 436 pp.

Il y a, à chaque instant, en Allemagne, des ventes de livres considérables, où l'on ferait les marchés les plus avantageux, sans l'énormité des frais qui s'élèvent ordinairement à 50 p. %. Ces ventes offrent toujours des articles importants. C'est que dans ce beau pays, où le raisonner a troublé la raison, et où les idées sont malheureusement tombées dans une confusion dangereuse, tout le monde lit, lit trop peut-être, et possède au moins une petite bibliothèque. Le moindre professeur de gymnase, l'instituteur le plus indigent, se procurent, au prix de durs sacrifices, les ouvrages essentiels à leurs études. Que ne font pas alors ceux que favorise la fortune? Le catalogue que nous annonçons est rédigé sans ordre, comme tous ceux qui servent au même usage, mais il contient sur les littératures étrangères des articles réellement précieux.

On n'a que six volumes de l'ouvrage intitulé : Anecdotes et recueil de coutumes et de traits d'histoire naturelle particulière aux différents peuples de la Russie, par un voyageur qui a séjourné treize ans dans cet empire. Londres, 1792. Ici (p. 1540), il est accompagné du 7e et dernier volume manuscrit.

Le n° 5657 est une des pièces les plus rares du théâtre anglais : Love's mistress; or, the Queen's masque. 1640, réimprimé à Londres, en 1824.

Il doit être curieux de comparer la trilogie de Wallenstein de Schiller avec la tragédie de Henri Glapthorne:

The tragedy of Albertus Walkenstein. London, 1639. Ces rapprochements tournent toujours au profit de l'art, quand ils sont faits dans un judicieux esprit de critique.

Un grand nombre des publications des sociétés de bibliophiles de Stuttgart et de Camden, fixeront l'attention des amateurs.

20. Viertel-jahrs-catalog aller neuen Erscheinungen im Felde der

Litteratur in Deutschland, 1849, IVtes heft, October bis December. Muquardt, 1849, in-8° de 24 et 414 pp.

21. Catalogue des livres rares et précieux de la bibl. de M. E.-B. Baudeloque, dont la vente se fera le 10 avril 1850, etc. Paris, Potier, 1850, in-8° de iv et 376 pp.

Hâtons-nous de jouir de ces fruits rares et savoureux de la littérature, avant que le socialisme, nouveau calife Omar, ne livre à la flamme ou au pilon, les livres autres que ceux des Proudhon et des Cabet. M. Baudeloque, comme bibliophile, donnait la préférence aux anciens poëtes français, surtout aux dramatistes, mais particulièrement aux contes et facéties. Les bibliothèques de Labedoyère, Pixerécourt, de Soleinne, et principalement l'exquisc collection de Nodier, ont formé le noyau de la sienne, et les Derome, les du Seuil, les Padeloup, les Bozerian, les Thouvenin, Bauzonnet, Duru, Niédrée, Capé, se sont disputé à qui embellirait le mieux ces charmants volumes. Mais, nous le répétons avec une conviction que le 10 mars n'a fait que confirmer, gare au socialisme !

22. L'Europe monarchique du vendredi 8 mars 1850. Bruxelles, journal quotidien.

Ces jours derniers, à la vente du cabinet de M. Debruge-Duménil, le missel de Juvénal des Ursins a été acquis par le prince de Soltikoff pour le prix de 9,900 francs.

Ce livre est l'un des produits les plus riches et les plus exquis de la calligraphie et de la peinture du xve siècle. On y voit figurer, sous l'éclat des plus vives couleurs, les hommes de toutes les conditions, avec leurs costumes et leurs armes ; les monuments, l'intérieur des habitations, les ustensiles de la vie privée y sont reproduits; les usages, les cérémonies de l'Église, les combats, les supplices mêmes y sont exprimés dans leur vivante réalité.

Les contours des figures sont ravissants de souplesse et de grâce, les têtes pleines d'intention et de sentiment.

Les larges bordures du livre sont couvertes de rinceaux dont les ramifications figurent un joli feuillage broché de fleurs, de fruits, de personnages et quelquefois d'animaux bizarres, de figures capricieuses et de grotesques piquants. Les devises, les armoiries, les chiffres se mêlent à cet ensemble et forment de délicieuses compositions, resplendissantes d'or, de carmin, d'outremer qui révèlent tout le luxe du gothique fleuri.

Ce livre, de 50 centimètres de hauteur sur 34 de large, renferme 227 feuillets. Il est décoré de 2 grandes miniatures à pleine page de 33 centimètres de haut

sur 17 centimètres de large, non compris une large bordure historiée, et de 158 autres miniatures toutes encadrées dans de grandes lettres initiales richement enjolivées. Les lettres tourneures, toutes en couleur, sur un fond d'or enrichi de rinceaux, de fleurs, de fruits et d'armoiries sont au nombre de 3,223. 238 pages sont enrichies de bordures; 28 sont complétement embordurées, 86 le sont aux trois quarts, les 124 autres sont décorées sur la marge extérieure seulement.

Cette immense quantité de miniatures, de vignettes, de lettres ornées, présente une variété infinie dans les compositions, et bien que quatre siècles se soient écoulés depuis la confection de ce beau livre, les peintures sont dans le plus bel état de conservation et presque aussi fraîches que si elles sortaient des mains de l'artiste. L'écriture en gros caractères jusqu'au cent quatre-vingt-quatrième feuillet, et ensuite en caractères moyens, est toujours belle et nette.

Un grand nombre d'antiennes, de préfaces et ce que le célébrant chante à la messe, est noté.

Ce missel a été exécuté pour Jacques Juvénal des Ursins, pair de France, alors qu'il était administrateur perpétuel de l'évêché de Poitiers, après s'être démis de l'archevêché de Reims, c'est-à-dire de 1446 à 1456. Il passa ensuite dans les mains de Raoul du Fou, qui monta sur le siége épiscopal d'Évreux en 1478. Cet évêque fit couvrir de ses armes les armoiries des Ursins, qui étaient répandues à profusion dans les vignettes de ce beau volume; mais les armoiries de Raoul du Fou ont été presque effacées en quelques endroits où l'on voit reparaître au-dessous l'écu des Ursins. Ainsi, dans la bordure de la grande miniature à pleine page du folio 135, où l'on voit Jacques Juvénal lui-même, à genoux, élevant les yeux vers le Rédempteur, un ange, qui se tient devant lui, soutient l'écusson de ses

armes.

Donné par Raoul du Fou à son église, le précieux manuscrit fut conservé dans la bibliothèque de l'évêché ou de la cathédrale d'où il fut tiré à la révolution. II passa dans la bibliothèque de M. Masson de Saint-Amand, préfet de l'Eure, en l'an vii, et de là dans la collection créée par M. Debruge-Dumesnil, et possédée en dernier lieu par M. Labarte. M. du Sommerard lui a emprunté de nombreuses vignettes pour son grand ouvrage des Arts au moyen âge, et M. Lassus, architecte de la Sainte-Chapelle, en a tiré le dessin du magnifique autel qui décorera ce beau monument. « ( Voir la description du cabinet Debruge-Dumesnil, par M. Jules Labarte, pp. 550-557.) »

DE RG.

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REYNIER de Diest imprimait à Louvain en 1551; son graveur était Pierre van der Boercht.

HISTOIRE

des livres et des bibliothÈQUES.

Diatribe contre le curé et le barbier livrant aux flammes la bibliothèque de don Quixotte.

TOME VII.

D'un pas leste et discret quittant le presbytère,
Où vas-tu, don Péro, sous cet air de mystère?
D'un riche paysan faut-il fermer les yeux
Et recueillir les dons du mourant généreux ?
Ou bien, d'un pauvre diable abrégeant l'agonie,
Dépêches-tu déjà répons et litanie?

Des noces, un baptême, une confession
Causent-ils, dis-moi, ta méditation?

Mais le front soucieux, ton fidèle acolyte,

Le barbier Nicolas, de loin marche à ta suite,
Nicolas, bel esprit, Figaro de l'endroit,
A raser, à saigner, également adroit,

Du

pays connaissant les plus fraîches nouvelles,
Et dont l'avis jamais ne trouva de rebelles.
Vers le toit immortel d'un hidalgo fameux
Je vous vois vous glisser, conjurés ténébreux.
Par des détours enfin vous touchez à la porte;
On vous ouvre aussitôt : silencieuse et morte,
La maison vous reçoit comme le franc taupin
Qui par la sape a su se frayer un chemin.
La nièce de céans vous mène au sanctuaire,
Dont baiserait le seuil tout bibliothécaire;
Cabinet retiré, renfermant un trésor,

Qu'on ne formerait plus, même en prodiguant l'or.
Ce paisible séjour, fait pour la rêveric,

Rassemblait les héros de la chevalerie,

Livres dont aujourd'hui le plus humble feuillet
Serait couvert d'écus pesés au trébuchet;

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