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Colincamp, professeur de faculté; publications nombreuses.

Patru, professeur de faculté; ouvrages philosophiques. Chassang, maître de conférences à l'École normale, lauréat de l'Institut.

De la Coulonche, professeur au lycée Saint-Louis; savants mémoires.

Deltour, professeur au lycée Bonaparte, lauréat de l'Académie française.

Amiel, homme de lettres, chef d'institution.

Ludovic Halévy, homme de lettres, secrétaire-rédacteur au Corps législatif.

Parmi les étrangers, ont été promus :

Au grade de grand-officier :

Rossini, compositeur de musique, membre de l'Institut.

Au grade de chevalier :

M. Gabrielli, compositeur de musique.

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Correspondance de l'Empereur Napoléon Io.

On sait que depuis dix ans une commission était chargée de recueillir et de publier la Correspondance de Napoléon I". Le travail avançait lentement et avec les tiraillements inséparables de ces sortes de publications collectives. Une direction plus marquée est donnée à l'élaboration de cette grande œuvre par une nouvelle organisation de la commission qui en était chargée. Un décret a paru à cet effet cette année. Il nomme le prince Napoléon président, et lui donne pour auxiliaires des hommes d'une haute position ou d'une valeur incontestée.

Les termes du rapport qui motive cette réorganisation ont paru de nature à effaroucher les personnes qui ont le culte désintéressé de la vérité historique. Il est question « de mieux marquer l'importance de cette œuvre dynastique et nationale. Cette publication ne demandait pas tant ou demandait autre chose. « Ce que nous aurions désiré, dit le journal le Temps, c'est qu'elle fût purement et simplement une œuvre historique. L'intérêt de l'histoire, c'est l'intérêt de l'humanité elle-même, et il domine à nos yeux non-seulement les préoccupations dynastiques, mais même les préoccupations nationales. Cette publication aurait un caractère plus élevé, si elle restait exclusivement l'œuvre de la science et de l'esprit de recherche. Nous croyons que tous les amis des études historiques partageront notre regret à cet égard. »

Voici d'ailleurs le rapport adressé à l'Empereur par le ministre de sa Maison et des beaux-arts et le décret conforme dont il fut suivi.

Sire,

RAPPORT.

Votre Majesté, voulant élever à la mémoire de Napoléon Ier un monument qui transmit à la postérité les diverses phases de la pensée du fondateur de sa dynastie, a ordonné la réunion et la publication de la correspondance de son oncle.

Une commission, instituée par un décret du 7 septembre 1854, a été chargée de ce grand travail; elle a accompli sa tâche avec une activité et un dévouement dignes d'éloges; c'est par ses soins qu'ont été publiés les quinze volumes qui ont paru et qui conduisent le lecteur à la paix de Tilsitt.

Plusieurs membres de cette commission sont aujourd'hui décédés; quelques autres sont empêchés de prêter un concours aussi assidu que par le passé aux travaux de la commission; d'un autre côté, à mesure que la publication avance, les documents s'offrent avec une abondance qui dépasse toutes les prévisions.

En présence de cet état de choses, Votre Majesté a pensé qu'il convenait d'instituer une commission nouvelle; et, pour donner une preuve de plus du haut intérêt qu'il attache à une œuvre qui

est à la fois dynastique et nationale, l'Empereur a décidé que cette nouvelle commission serait présidée par son cousin S. A. I. le prince Napoléon.

En conséquence, et pour me conformer aux ordres de l'Empereur, je viens présenter à la signature de Votre Majesté un projet de décret qui a pour objet la formation d'une commission nouvelle et qui détermine en même temps les attributions de son président.

Je suis avec respect, etc.,

VAILLANT.

DÉCRET.

Art. 1er. Une nouvelle commission est instituée, sous la présidence de notre bien-aimé cousin le prince Napoléon, pour continuer les travaux relatifs à la publication de la correspondance de l'Empereur Napoléon Ier.

Art. 2. Sont nommés membres de cette commission :

MM. le comte Walewski, membre du Conseil privé;
Amédée Thierry, sénateur;

le comte de Laborde, directeur général des Archives de
l'Empire;

Sainte-Beuve, membre de l'Académie française;

le colonel Favé, l'un de nos aides de camp.

Art. 3. Notre bien-aimé cousin le prince Napoléon, comme président de la commission, sera chargé de toutes les mesures relatives à la direction des travaux et à la liquidation des dépenses.

Les employés du secrétariat seront nommés par lui.

Art. 4. Le président nous présentera, tous les six mois, un rapport sur les travaux de la commission et sur l'état d'avancement de la publication.

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Faits judiciaires. La propriété littéraire et le droit d'imitation.

Les faits judiciaires intéressent quelquefois la littérature. Voici entre autres un arrêt rendu par la Cour impériale de

Paris, en matière de propriété littéraire, qui nous semble avoir de l'importance.

« On se rappelle, dit la Revue et Gazette des Théâtres, que Mme veuve Scribe s'était opposée à la représentation au Théâtre Italien de la Somnambula, d'Un Ballo in maschera et de l'Elisire d'amore, qui ne sont qu'une imitation de trois ouvrages de son mari : la Somnambule, Gustave III et le Philtre.

La prétention de Mme veuve Scribe n'avait pas été admise en première instance.

La Cour impériale a réformé ce jugement et reconnu le droit de l'auteur et de ses héritiers.

Le directeur du Théâtre-Italien, M. Bagier, s'est pourvu en cassation. En attendant l'arrêt de la Cour supérieure, Mme Scribe, qui n'avait jamais prétendu priver le public des Italiens des trois pièces citées plus haut, a fait signifier à M. Bagier qu'elle était prête à donner l'autorisation exigée par l'arrêt qui a consacré ses droits. »

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Conférences et lectures publiques. Cours libres et cours officiels.

L'initiative prise l'année dernière par le ministre de l'instruction publique au sujet de la réouverture des conférences publiques qui avaient obtenu un certain succès, un an auparavant, à la rue de la Paix, a porté cette année des fruits inattendus. M. Duruy a créé, à côté de l'enseignement libre, une sorte d'enseignement officiel mondain, et le public s'est partagé en deux courants bien distincts. L'un se dirigeait vers la Sorbonne, où l'enseignement scientifique et littéraire vulgarisé restait aux mains des professeurs de l'Université; l'autre, après avoir été applaudir au commencement de 1864,,à la salle Barthélemy, les conférences

faites en faveur des Polonais, se partageait entre les conférences de la rue de la Paix, rétablies par MM. D. Charnay et Richard Cortambert, et celles que M. Lissagaray, à la suite d'un schisme, avait établies rue Cadet, dans la salle du grand Orient.

Tout ce mouvement de curiosité littéraire et ces nouvelles habitudes d'enseignement ne se sont pas produits sans quelques tiraillements de la part du public et de l'administration. A la salle Barthélemy, où le feu de l'improvisation entraînait quelques orateurs un peu loin, on interdit la parole à M. Prévost-Paradol, trop maître de sa plume; au grand Orient, l'autorité intervint encore pour défendre à M. Beauvallet, de la Comédie-Française, de lire Ruy-Blas de M. Victor Hugo. On alla plus loin au dernier moment : on substitua au sujet choisi par le lecteur, un sujet qui parut réunir à la fois plus de qualités littéraires et plus d'opportunité, on imposa à M. Beauvallet la lecture de Cinna ou la clémence d'Auguste. Malgré des intentions bienveillantes et libérales, des nécessités de situation ont souvent forcé la main aux dépositaires du pouvoir, et les orateurs des conférences libres ont plus d'une fois joué de malheur. Tantôt c'était le sujet que l'administration ne pouvait approuver, tantôt c'était la personnalité même du lecteur qui effarouchait sa prudence. Enfin, le principal fruit de ce nouvel enseignement public, duquel on était en droit d'attendre un agrandissement de liberté, ce sont les brillantes conférences officielles fondées à la Sorbonne, pour Paris, et reproduites dans tous nos départements par les recteurs d'Académies, sur le même type et sous les mêmes auspices.

En effet, une circulaire émanée du ministère de l'instruction publique a invité les professeurs de Faculté, ceux des Lycées impériaux, tous les fonctionnaires préposés au maniement de la parole à prêter leur concours le plus actif à cette œuvre de vulgarisation littéraire et scientifique, à cette diffusion réglementaire et autorisée des lumières de l'intel

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