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INVENTAIRE D'AUCUNES CHOSES TROUVÉES EN RÉCOLANt l'inventoire dudit
HEURTEVENT, LESQUELLES NE SONT POINT INVENTOIRIÉES ENTRE LES

PARTIES DE SONDIT INVENTOIRE.

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299. Premièrement, ung ciel et dossier, tenans ensemble, de drap de satin vermeil, à ondes vers, brochié d'or, à bestes, oyseaulx et roes de moulin en eaue1.

300.—Item, la couverture de mesmes.

304. Item, une coustepointe de taffetaz vermeil, brodée à lozenges persés, semés de rozes blanches, et plusieurs autres broderies, bestes et oyseaulx et personnages à cheval, chasteaulx et églises, la doubleure paellée de vert et de vyolet xx l. p. 302.Item, ung petit drap de laine du Dieu d'Amours, contenant iiij aulnes de long et de lé deux aulnes iij quartiers ix l. xviij s. p.

303. Item, une couverture de chayère, de drap d'or sotarin 2, bordée de veloux d'azur, semée de fleurs de lys d'or.

304. — Item, ung dosseret de drap d'or sotarin, bordé de veloux d'azur, semé de fleurs de lys d'or

xiiij 1. p.

305.Item, deux cuirs de Lyon non prisés 3.

306. Item, une grant vielle espée, à pommeau de cuivre doré, non prisé.

parties avoit prétendu ledit tapis à lui appartenir, et, de nouvel, avoit icellui tapis esté adjugié au Roy par ladicte Court, et en la Chambre des comptes apporté le vi jour d'octobre M CCCC XXI par maistre Jehan Hutin, clerc du greffier d'icelle Court, qui ledit tapis avoit recouvré des héritiers de feu maistre Vincent Lomoy, en son vivant procureur du Roy ou Chastellet de Paris, auquel il avoit esté baillé en garde pour le débat des parties. - Signé : Courtevache. Voyez le procès au sujet de la propriété de ce tapis au Parlement, Xia 1480, fol. 241.

1. D'après la description, cette pièce devait avoir beaucoup d'analogie avec ce que nous appelons aujourd'hui des verdures; mais il faut remarquer qu'il n'est question dans ce chapitre que d'étoffes de satin, de taffetas ou de drap décorées de broderies, et non de tapisseries.

2. Francisque Michel, dans ses Recherches sur le commerce des étoffes de soie, d'or et d'argent, a parlé du drap d'or satanin, satarin ou soubdanain, mais sans expliquer suffisamment ce terme (t. II, p. 227-231). Il ne cite pas la forme que nous rencontrons ici et paraît ne pas la connaître.

3. Voy. plus bas la description singulière de ces cuirs « velus à tout le poil. » C'étaient sans doute des peaux de bêtes avec leur toison.

307.Item, ung tappiz de gros file, sur champ noir, où il y a deux ymages, un homme et une femme, à ung faucon qui a prins le héron, et ung arbalestrier à un des coings, contenant ix aulnes un quart lxxij s. p.

308. Item, ung autre tappiz de fil délyé, de volerie, sur champ noir, à plusieurs personnages à pié et à cheval, et a escript dessus : Véez cy Jeunesce', etc., contenant iiij aulnes et demie de long et iij aulnes de lé xxiiij 1. vj s. p.

309. Item, ung tappiz appellé la tour du Boys 2, et y a cerfz à deux costez.

310.Item, une goutière de sarge perse, contenant ix quartiers. 344.ltem, ung gouterat de serge verte, vielz et usé, contenant iij aulnes.

342. Item, ung vielz banquier de serge perse, troué, contenant iij aulnes viij s. p.

313. — Item, deux vielz petiz coissins de cendail vermeil, usez et despéciez, de petite valeur.

344.Item, ung quartier de vielz drap d'or, champ vermeil, royé au long.

345. Item, ung vielz coissinet d'un vielz drap de soye, si destaint que on ne scet de quelle couleur il est iiij s. p. 316.Item, deux vielz tappiz de laine blanche, semez de fleurs de lys et de K couronnez, servans à la chambre de mesmes iiij 1. p.

317. Item, deux tappiz à sommiers, des armes de la Royne

iiij l. x s. 318. Item, une couverture à lit de tappicerie, sur champ vert perdu, à plusieurs personnages de petiz enffans et cerisiers, contenant iiij aulnes de long et iiij aulnes j quartier de lé xvj l. iiij s.

1. Ce sont les premiers mots d'une légende inscrite en haut du tissu, suivant un usage très fréquent à cette époque. Cette circonstance semblerait assez prouver qu'il s'agit ici, comme aux art. 307 et 309, d'une véritable tapisserie.

2. Ce tapis représentait sans doute le donjon de Vincennes, plus d'une fois cité dans le présent inventaire.

3. Les armes d'Isabeau de Bavière, — c'est sans doute de la femme de Charles VI qu'il s'agit ici, — étaient mi-parties de France et de Bavière (losangé d'argent et d'azur de 21 pièces mises en bande).

4. Rapprochez de cet article la tapisserie à personnages qui mangent cerises, n° 283.

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349.—Item, ung autre tappiz pour la couche de mesmes, contenant deux aulnes et ung quartier de long.

Lesquelles deux couvertures sont d'une chambre qui souloit servir ou temps Guillaume Foucault' en l'hostel de Saint-Pol, en la chambre au dessus de la chambre du Roy, et naguères y servoit du temps de Jehan Chappellain 2.

320. Item, le dossier de ladicte chambre, vielz, uzé et dessiré, à plusieurs personnages d'enffans, et au dessus est escript d'autre part: Povez regarder, etc.

c s. p.

324. Item, ung tappiz servant à ladicte chambre, ouquel a plusieurs personnages et arbres, où y a plusieurs escripteaulx dont le premier commence : Droit cy à l'erbette jolye3, etc. xlij 1. p. Et, quant est du ciel de ladicte chambre, on dit que Chappellain le a devers lui.

322. — Item, ung autre tappiz, que on treuve servant en ladicte chambre de Saint-Pol', tout vielz et uzé, à plusieurs personnages de petiz enffans et arbres, et une rivière où les enffans se baignent, contenant iiij aulnes et demie de long et ij aulnes iij quartiers de lé x l. viij s. p.

1. Guillaume Foucault était écuyer et premier valet de chambre du roi Charles VI. Il prend cette qualité dans plusieurs actes publiés par Douët d'Arcq dans son Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI (1, 239, 291) et qui portent les dates de 1402 et 1406. Avant cette époque, le nom de Guillaume Foucault figure sur une liste d'écuyers appartenant à la cour qui avaient reçu, le 1er mai 1400, des houppelandes à la livrée du roi (Ibid., I, 166).

2. Jean de Puligny, dit Chapelain, escuier, avait succédé, dans les fonctions de premier valet de chambre du roi, à Guillaume Foucault. Nous le voyons investi de cet office en 1418 (Choix de pièces inédites relatives au règne de Charles VI, t. II, p. 125). C'est lui qui, comme on l'a vu plus haut (p. 94, note 3), reçut en don tous les biens de Jacques Lempereur, confisqués pour crime de lèse-majesté. Sa chambre était placée, en raison de sa charge, immédiatement au-dessus de celle du roi.

3. Si la légende de la pièce précédente paraît rédigée pour servir de commenlaire à la scène figurée sur l'étoffe, on remarquera que les mots cités ici forment un vers de huit pieds et que la pièce contenait plusieurs écriteaux. Cette disposition rappelle forcément la tenture de Gombaut et Macée, où l'on voit également des écriteaux ou cartouches au-dessus des personnages avec les propos versifiés de chacun d'eux. Rapprochez de cet article le n° 308. Voy. notre étude sur les Amours de Gombaut et Macée, 1 vol. in-4 avec planches. Charavay, 1882. 4. C'est-à-dire de l'hôtel Saint-Paul, le palais construit par Charles V.

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323.

de Roy, à escussons d'azur, à une seule fleur de lys.

Ceste cuirasse a esté apportée du Boys' par Saintron, en faisant cest inventoire, et dit qu'elle est de l'inventoire, et pour ce soit adverty se elle sera mise en cest inventoire.

324.Item, un grant eschiquier, eschiqueté d'or et de gueules, non prisé.

325.

Item, ung dosseret2, d'un vielz drap d'or royé, bordé d'un vielz veloux qui fut vermeil, semé d'escuz de France et de couronnes

c s. p.

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Item, une grande cuirasse de cuir vermeil, pour la chambre

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1. Du Bois, c'est-à-dire du château de Vincennes.

2. Plus loin, cet article est ainsi désigné : « Ung pavillon ou dossier à esprevier d'orties, à mettre sur ung lit brodé de veluiau vermeil, semé d'escus de France et de couronnes, d'où fault grande partie de ladicte brodure... »

(A suivre.)

SAINT LOUIS

LES GAGES DE BATAILLE

ET LA PROCÉDURE CIVILE

De tous les actes législatifs émanés des rois de France au moyen àge, il n'en est pas dont on ait fait plus de bruit que de la célèbre ordonnance, dite de 1260, par laquelle saint Louis interdit les gages de bataille dans le domaine royal. Bien que son influence véritable et la manière dont elle a été appliquée soient des questions fort obscures, on n'a pas hésité à en faire le point de départ d'une ère nouvelle pour la procédure française, en lui attribuant l'introduction dans la procédure laïque de l'enquête du droit canonique; par suite, on s'en est servi comme d'un critérium absolu pour dater tous les textes juridiques du XII° siècle, et on s'est plu à en chercher et à en trouver la trace dans plusieurs d'entre eux.

L'un de ceux où cette trace a paru être le plus visible est certainement le célèbre ouvrage de Beaumanoir, les Coutumes de Beauvaisis. En effet, comme on y trouve à plusieurs reprises la procédure de l'ancienne coutume, qui admettait les gages de bataille, opposée à la procédure inaugurée par un établissement le Roi, qui les excluait, on n'a pas manqué de conclure que cet établissement était l'ordonnance dite de 1260. M. Viollet a déjà montré la fausseté de cette identification pour plusieurs des passages où Beaumanoir oppose les deux procédures, mais je crois qu'en comparant d'une façon plus complète l'ordonnance contre les gages de bataille avec les Coutumes de Beauvaisis,

1. Les Établissements de saint Louis, t. I, p. 337.

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