les stèles funéraires de Q. Basilius Fortunatus', de P. Basilius Maximus, de L. Basilius Meleager 3.

Basiniacus ou Bassiniacus, nom d'un pagus compris au IXe siècle dans le royaume de Lorraine et attribué à Louis le Germanique par un partage de 8704. Rançonnières (HauteMarne) en faisait partie en 8925. L'orthographe moderne est Bassigny. Une inscription d'Augsbourg nous conserve la mémoire d'un vœu fait à Mercure par M. Bassinius Vitalis. Bassinius est un dérivé de Bassinus, dérivé lui-même de Bassus, deux surnoms qui se trouvent dans les inscriptions, le dernier très souvent".

Belniacus est le nom de deux villae, l'une appartenant à l'abbaye de Jumièges, suivant un diplôme de Charles le Chauve qui remonte à l'année 8498, l'autre à l'abbaye de Saint-Denis, comme nous l'apprend un diplôme émané du même empereur en 8629.

Belniacus est un dérivé de Belenius, dérivé lui-même du nom divin Belenus. Une inscription d'Afrique nous a fourni le nom d'une femme qui portait ce nom, Belenia Fabia 10. Dans le nom d'homme Bellenius, par deux 1, pour Belenius, on sent probablement l'influence du latin bellum. On trouve cette orthographe dans l'inscription du tombeau de Q. Bellenius Secundus Pius, recueillie, comme la précédente, en Afrique11.

Blaciacus locellus, donné à l'église cathédrale du Mans par Bertrand, évêque de cette ville, en 61512. Blaciacus, dans les

1. Corpus, VIII, 6396.

2. Corpus, VIII, 7230.

3. Corpus, VIII, 7231.

4. Annales de Saint-Bertin, dom Bouquet, VII, 110 a. Basiniacus avec une seule s.

5. Diplôme de Louis, roi de Provence, dom Bouquet, IX, 675 a. Bassiniacensis avec deux s.

6. Corpus, III, 5794.

7. Voyez les exemples réunis par De-Vit, Onomasticon, t. I, p. 686.

8. Dom Bouquet, VIII, 499 b.

9. Tardif, Monuments historiques, p. 117, col. 2.

10. Corpus, VIII, 1799.

11. Corpus, VIII, 4695.

12. Pardessus, Diplomata, t. I, p. 211.

environs de Vienne, donné à l'abbaye de Novalèse par Albon en 7391. Blaciacus, dans le Tonnerrois, donné à l'abbaye de Flavigny par l'abbé Widerad en 7462. Le dernier est aujourd'hui Blacy (Yonne). Les trois Blaciacus ont dû s'appeler originairement Blatiacus.

Blatius par un t est un gentilice qu'on trouve deux fois dans les inscriptions d'Espagne, qui nous fournissent les noms de L. Blatius Calpurnianus3 et de L. Blatius Ventinus ou Serventinus. On trouve aussi Blattius avec deux t : L. et M. Blattius dans une inscription trouvée aux environs d'Este, dans l'Italie du nord; les noms de P. Blattius Criticus sont gravés sur une inscription votive trouvée au sommet du mont Saint-Bernard"; Blattius Dexter éleva à sa femme un monument funèbre, trouvé à Altilia, dans l'Italie méridionale".

Britinniacus dans l'acte de fondation de l'abbaye de Limours, en 6978; Bretiniacus dans un diplôme des empereurs Louis et Lothaire pour l'église de Reims, donné de 826 à 830o.

Britanius est un des évêques sectateurs de l'hérésie macédonienne auxquels le pape Libère, vers le milieu du rve siècle de notre ère, adressa une lettre qui nous a été conservée par Cassiodore 10. Socrate a écrit son nom Bρettávios". C'est un dérivé du nom de peuple Britannus ou Brettanus.

Il y a en France six communes dont le nom s'explique par un primitif Britiniacus ou Brettiniacus: ce sont deux Bretigney, Doubs, et quatre Brétigny, Côte-d'Or, Eure, Oise, Seine-et-Oise.

Buciacus, dans un diplôme original de l'année 689 12. Bucius, d'où le nom de femme Bucia Apta, fourni par une

1. Pardessus, Diplomata, t. II, p. 372.

2. Pardessus, Diplomata, t. II, p. 400.

3. Corpus, II, 998.

4. Corpus, II, 1176.

5. Corpus, V, 2704.

6. Corpus, V, 6866.

7. Corpus, IX, 2492.

8. Pardessus, Diplomata, t. II, p. 244.

9. Sickel, Acta regum et imperatorum Karolinorum, t. II, p. 168, no 276. 10. Historia tripartita, liv. VII, chap. xxv; chez Migne, Patrologie latine, t. LXIX, col. 1088 b.

11. Histoire ecclésiastique, IV, 12. Cf. De-Vit, Onomasticon, t. II, p. 759. 12. Tardif, Monuments historiques, p. 638, col. 1.

inscription de Pompéies, est une variante orthographique de Buccius, qu'on trouve probablement pour la même femme appelée Apta Buccia dans une autre inscription trouvée à côté de la première. Le nom d'homme A. Buccius Victor se lit dans une inscription du musée de Naples qui a la même origine3. Si d'Italie nous passons en Afrique, nous y trouvons la même alternance entre Bucius et Buccius: dans une inscription de Lambessa, le nom de femme Bucia Saturnina'; dans une autre, le nom d'homme Buccius Antoninus 5. Bucia est encore un nom de femme dans une inscription de Cilly en Styrie: Vetulla Bucia Urbani f[ilia]".

La forme française de ce nom est Bucey, Bucy, Bussy. Il y a en France trois communes du nom de Bucey, une dans l'Aube, deux dans la Haute-Saône; cinq du nom de Bucy, dont trois dans l'Aisne et deux dans le Loiret ; et dix-sept communes du nom de Bussy réparties entre dix départements: Cher, Côte-d'Or, Loire, Marne, Meuse, Nièvre, Oise, Seine-et-Marne, Somme, Yonne. Il ne faut pas confondre ce nom avec celui de Boussy, qui représente le latin Buxetum.

Buriaca, villa mentionnée dans un diplôme faux attribué au roi Dagobert Ier et à l'année 6377.

Le gentilice Burius se lit deux fois dans l'inscription funéraire du légionnaire Burius Nocina, qui existe encore à Novare3.

Un primitif Buriacus explique les noms de trois communes qui s'appellent Burey, l'une dans l'Eure, deux dans la Meuse, et celui de la commune de Bury (Oise).

H. D'ARBOIS DE JUBAINVILLE.

1. Corpus, X, 1001.

2. Corpus, X, 1002.

3. Corpus, X, 1000.

4. Corpus, VIII, 4027.

5. Corpus, VIII, 2811.

6. Corpus, III, 5265.

7. Pardessus, Diplomata, t. II, p. 58; K. Pertz, Diplomatum imperii tomus I,

p. 168, l. 18.

8. Corpus, V, 6512.

UN

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DU TEMPS DE BONIFACE VIII.

Le manuscrit lat. 4038 de la Bibliothèque nationale contient, parmi d'autres épaves de la chancellerie pontificale, un groupe de vingt-deux feuillets de parchemin où sont écrites quarantedeux bulles de Boniface VIII. Le R. P. Denifle, qui le premier a attiré l'attention sur cette partie du manuscrit1, l'a identifiée avec un des articles de l'inventaire des archives du Vatican de 1339 et en a donné une description sommaire. Toutes les bulles qu'elle contient sont relatives à la légation en 1301 du cardinal évêque d'Ostie, Nicolas Bocasini, le futur Benoît XI, en Hongrie, où il était envoyé pour favoriser l'avènement au trône du prétendant angevin.

Elles ont été publiées en partie, entre autres par Raynaldi et par Theiner2; toutes figurent dans le registre de la septième année de Boniface VIII, conservé au Vatican, et y forment trente-six capitula, depuis le no 15 jusqu'au no 513. Ce manuscrit n'apportera donc aucun document nouveau à l'histoire de ce pontife, mais il peut fournir des renseignements intéressants sur les usages de la chancellerie pontificale à cette époque.

Ainsi que l'a déjà remarqué le R. P. Denifle, ce groupe se décompose en sept unités distinctes et parfaitement indépendantes.

1. Cf. Archiv fur Litteratur und Kirchengeschichte des Mittelalters, II. Band, I. Heft, 1886, Die pæpstlichen Registerbænde des XIII. Jahrhunderts und das Inventar derselben vom J. 1339, p. 18 et p. 94.

2. Raynaldi, Ann., ad a. 1301, § 4, et Theiner, Mon. Hungariæ, 1, 385, n° 619. Cf. Potthast, Regesta Pontificum Romanorum, no 25045.

3. Le R. P. Denifle dit donc à tort « que ces bulles manquent dans le registre de la 7 année et dans Potthast. Nous expliquons plus loin la différence entre les deux chiffres.

L'ordre de ces différents cahiers, si on peut leur donner ce nom, a été interverti dans la reliure actuelle. Il a dû être au XIVe siècle le suivant: 7o, 2o, 4o, 3o, 6o, 5o et 11.

Les dimensions des folios de ces divers cahiers sont sensiblement les mêmes : 0m25 sur 0m35; leur foliotation est moderne2. Les documents se suivent, séparés par un intervalle d'une ou deux lignes; ils ne portent pas de rubrique; le commencement de chaque pièce est distingué par une lettre majuscule noire, qui a été exécutée dans les cahiers 1, 2, 3, 4, 6, dont la place est seulement indiquée dans les cahiers 5 et 7. Ces légères différences et surtout les caractères de l'écriture et des abréviations permettent d'établir que chacun de ces cahiers a été écrit par une main différente3. Les corrections et additions que l'on remarque dans chaque cahier sont de la même main que le corps du texte. Dans tous les cahiers et au début de chaque document, on remarque en marge deux petites barres tracées légèrement. Une main qui semble contemporaine a écrit aussi en marge de chaque pièce une phrase qui ne parait pas destinée à guider le rubricateur, mais qui contient le résumé fort exact de son contenu'.

Ce manuscrit, qui, nous le savons, a appartenu à la chancellerie pontificale, est bien contemporain de Boniface VIII, mais il ne se rattache en aucune façon au registre conservé au Vatican. Dans le manuscrit de Paris, une même bulle est répétée deux fois dans deux cahiers différents; elle ne figure qu'une fois dans le registre. Une autre bulle, sauf de légères variantes, figure dans quatre cahiers différents; elle a été enregistrée sous forme de in eumdem modum à la suite du n° 15. Il en est de même pour une bulle destinée aux exécuteurs d'une grâce accordée qui, dans le manuscrit de Paris, forme deux pièces distinctes 5. Ce manus

1. D'après l'inventaire de 1339, le septième était le premier et inversement. D'autre part, on lit en chiffres romains, en marge de la dernière bulle du folio 115, qui termine un cahier: XXVa. Ce numéro désigne évidemment la place du document dans un groupement originaire des cahiers; on y arrive, en effet, exactement en disposant les cahiers actuels dans l'ordre suivant: 7o, 2o, 4o, 3o.

2. On trouve en marge de quelques-unes des pièces des chiffres arabes, dont la signification nous échappe.

3. Il est d'autant plus facile de se rendre compte des habitudes de main et d'abréviation que le même document figure dans quatre cahiers différents.

4. Ces résumés sont reproduits plus bas.

5. C'est ce qui explique la différence entre les quarante-deux bulles du ms. de Paris et les trente-six capitula du registre.