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originale de Silvestre II, conservée aux archives de la couronne d'Aragon, à Barcelone1. Elles sont suivies de l'abréviation ordinaire du mot subscripsi, composée de deux s longues barrées.

Le papyrus est entier, mais il est détérioré et usé, surtout vers le fond; le tissu ligneux est cassé; des mots ont disparu ; ces accidents proviennent principalement de ce qu'on roule la bulle sur elle-même au lieu de l'enrouler autour d'un cylindre en bois ou en carton.

La suscription, sans salut, occupe la première ligne; elle est précédée d'un chrisme et tracée en belles capitales de 0TM033 de hauteur moyenne. La haste supérieure de l'l dans Silvester a une hauteur à peu près double; de même pour la haste inférieure du p dans eps, laquelle finit en pointe. Les deux u de servus sont de forme onciale. Il y a peu de majuscules dans le corps du texte.

L'écriture de la bulle est une minuscule soignée, qui parfois fait place à la cursive; les lettres s'agglutinent alors et forment, au moyen de suppressions de traits et de déformations, des groupes d'une lecture difficile. Certains groupes reviennent plus fréquemment ri, se, etc.

Les hastes sont un peu longues; elles se recourbent dans quelques mots, mais elles ne sont pas bouclées. Il est des lettres qui ont une forme particulière. L'a est emprunté à l'alphabet lombardique; il n'est pas fermé en haut, et le délié en est souvent relevé et fortement accentué à son extrémité, de sorte que la lettre ressemble assez à l'oméga. L'e cursif se modifie suivant les cas; quand il se lie à la lettre précédente, il ne se recourbe pas par en bas; ainsi, dans les groupes se (assensum), ce (apostolice); s'il s'unit à la lettre qui suit, c'est la boucle qui disparaît, comme dans em (alodem), en (Gerundensem), ep (Stephani). L'i disparaît presque complètement lorsqu'il est joint à une autre lettre : ri (desiderium). Le q est bizarre, on dirait un Q majuscule de

1. Bulle de décembre 1002, pour San-Cugat (Saint-Cucufat) del Vallés; JafféLoewenfeld, n° 3927; fac-similé des notes dans la planche jointe à l'article de P. Ewald, lettre A, et dans J. Havet, l'Écriture secrète de Gerbert, planche I, lettre A; mieux, mais de dimension réduite, J. Havet, même planche, lettre E. La similitude est telle entre les notes de la bulle de Barcelone et celles de la bulle d'Urgel qu'il est inutile de donner un fac-similé de celles-ci. Il suffit de dire qu'une mutilation du papyrus a emporté la partie supérieure des caractères qui représentent les syllabes sil et ves dans le premier mot, la totalité de celui qui devait représenter la syllabe ma dans le troisième et le second des deux points qui figuraient la lettre e dans le quatrième.

notre écriture anglaise (2), grand et mal formé; seulement, au lieu de finir par un trait relevé, il se recourbe vers le bas en inclinant à gauche. Souvent l'r se distingue peu ou point de l's; les deux lettres se composent d'une haste inférieure, munie à droite d'un appendice curviligne qui, dans l'r final, est remplacé par un trait presque droit, long et fort: legaliter. Le t est lombard et presque semblable à l'a oncial; le t cursif, lorsqu'il est au commencement d'un groupe de lettres, ressemble plutôt à notre a minuscule des caractères d'imprimerie (a), te (rite), ta, te (stabilitate). Le z est en capitale.

Les abréviations sont signalées au moyen d'un trait rectiligne ou plus souvent doublement infléchi, s'abaissant à gauche et se relevant à droite; exceptionnellement, le signe abréviatif affecte à peu près la forme d'un 7; il y a deux de ces signes au-dessus de Domini, dans la quatrième ligne avant la dernière. Us, à la fin de certains noms, est remplacé par un point et virgule: finib;.

Les mots sont mal divisés ; un seul mot est quelquefois partagé en plusieurs groupes per pe tu um.

Les signes de ponctuation sont rares; entre le dispositif et les clauses finales, par exemple, la fin de la phrase est marquée par un point et une virgule placés à la suite l'un de l'autre : « ... facere presumat., Si quis autem... >>

Si l'on compare la bulle de Silvestre II et celle de Serge IV (1011) qui est à Perpignan, on constate que dans la première l'écriture se rapproche beaucoup plus des caractères lombardiques et dans la seconde de la minuscule romane.

Les fragments disparus dans la bulle originale ont été rétablis dans le texte qui suit au moyen du Liber dotalium, dont les leçons sont généralement plus exactes que celles de la Marca Hispanica.

J'ai daté la bulle, après Baluze, Villanueva, Jaffé et M. Loewenfeld, de l'année 1001, qui correspond à l'indiction 14. Il est probable que l'évêque Salla obtint ce privilège pendant qu'il était à Rome, et qu'il le rapporta lui-même dans sa ville épiscopale. Ce prélat se trouvait, en effet, à la cour pontificale en l'an 1001 ou au commencement de 1002 avec le comte Armengol, ainsi que nous l'apprend un acte donné par ce comte en 10041.

Auguste BRUTAILS.

1. Villanueva, Viage literario á las iglesias de España, X, p. 119, et XII,

Silvester, episcopus, servus servorum Dei, || reverentissimo Salle, sanctae Urgellensis ecclesiae episcopo, suisque || successoribus in perpetu[um]. Desiderium quod relig[i]os[o]rum prepositorum || et sanctorum locorum stabilitate permanere monstratur sine aliqua est Deo | auctore dilacione sustentandum et quociens in suaę utilitatis commodis | nostrorum assensum et solitę apostolicę auctoritatis exposcitur || [presi]diu[m ultro] benignitatis intuitu nos convenit subvenire et rite pro in || tegra securitate ex racione solidare, ut ex hoc nobis quoque potissimum premium a con || ditore omnium Deo in sidereis arcibus conscribatur. Et ideo, quia postulastis || a nobis ut prephatum episcopatum sanctaę Urgellensis ecclesiaę apostolicaę auctoritatisserie muniremus et omnia ejus pertinencia que juste et legaliter habere vel tenere || videtur peren[ni jur]e ibidem inviolabiliter p[ermanenda confirmaremus]; propterea, tui flexi precibus, per hujus nostrę auctoritatis privilegium statuentes decernimus || ut cuncta loca urbana vel rustica, id est cortes, massas, salas, castella, casales, vine | as, terras diversaque predia culta vel inculta, cum decimis et primiciis suis, colonis vel || colonabus, servis et [anci]llis [et] ald[ioni]bus que ab aliquibus fidelissimis Christianis eidem episcopio concessa sunt sive in comitatus (sic) Cerdaniensis, pagus Libianensis, Bergitanensis, Paliarensis, || Ribacurcensis, Jestabiensis, Cardosensis, Anabiensis, Tirbiensis et locum sanctae Deodate || [c]um finibus suis, castrum quoque Sanaugia cum finibus [su]is, Calbiciniano, Feners sub monte, || Letone, Clopedera cum silvis et finibus earum, in pago Ausonensis Castelleto et Turrizella cum || finibus suis, in Marfano ipsum alodem qui fuit de Wisado episcopo, in Gerundense villa Adeiz cum omni || [al]ode vel ipsa parrocchia, item in Urgello villam quam dicunt Bescharan cum finibus suis et ipsam parro | echiam de Al[a]sse et ipsam villam de Boxedera, Nocolone, Sardinia, Salellas cum fevo et alode comitale, || in villa sancti Stephani fevo et alode comitale, in villa Andorra omnes alodes comitales et ipsam villam de [Montani || ce]ll[o] vel de Cubilare cum finibus eorum, castrum de C[a]rcobite cum finibus suis et villam de Sallente || cum finibus suis, et ipsum fevum de Arcavelle, etiam et monasterium sancti Petri in Scalas cum omnibus suis || pertinenciis et ipsam tur

pp. 12, 13 et 15: «En la escritura que copié de su original verás que el viage del Conde y del Obispo Salla à Roma fué hacia el año 1001, pues desde su regreso hasta la reunion de estos monasterios en 1004, dice que pasaron mas de dos años. »

rem que fuit de Marcuz atque aliam turrem in fines Celso[na] que fuit de B[ellone], || sive terciam partem telonei cum pertinenciis mercati vel omnia que per aliqua munimina ad eundem pium loc[um]' perti || nere videntur et quod ammodo et in antea t[u] tuisque successores legaliter acquisituri fueritis, cum magna securitate || pacifice et quiete habe[r]e vel tene[r]e et possidere debeatis in perpetuum; ita ut nullus rex, nullus princeps, null[us] || [comes, nu]llus [ma]rchio, nullus judex neque ulla magna parvaque persona aliquam vim aut invasionem in eodem episco || p[io neque i]n suis pertinenciis umquam facere presumat. Si quis autem temerario ausu, quod fieri non credi[m]us, || contra hujus [n]os[tre] apostolicę [c]onfirmacion[is seriem venire] tem[ptaverit, sciat se Domini] nostri apostolorumque principis Petri anathematis vinculo innodatum et cum diabolo et ejus atrocissimis pomp[is atque cum Juda] traditore Domini [et salvatoris J[esu] Christi [in] et[ernum ignem concrema]ndum simulq[ue] et [in vo]ra[gine] Tartarea || di[mersum] cum impiis deficiat. Qu[i] vero c[usto]s et obs[e]r[vator hujus] nostri priv[i]le[gii] extiterit bene[d[i]c[ci]onis gr[a]ciam et vitam aeternam a Domino con[sequatur]. Scriptum per manus Petri n[ot]arii et [sc]rini[arii] || san[c]tae Romanae ecclesiae, in mense maio, indiccione q[uarta decima].

* B[E]NE
VALET[E].

Silvester Gerbertus

ro[ma]nus episcopus subscripsi.

1. L'u de locum a disparu; il devait être surmonté d'un signe abréviatif, car il n'y a pas place pour l'm.

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LE MISSEL ET PONTIFICAL

D'ÉTIENNE DE LOYPEAU

EVÊQUE DE LUÇON.

Dans une récente visite à la bibliothèque du chapitre de Bayeux, qui m'avait été ouverte avec le plus gracieux empressement par M. le vicaire général Duvelleroy, je remarquai un volume in-folio, dont les peintures et les ornements attirent généralement l'attention des amateurs. C'est un missel qui, outre les messes, contient les prières et les cérémonies propres aux évêques, telles qu'on les trouve habituellement dans les pontificaux, c'est-à-dire la confirmation, les ordinations, la dédicace des églises, le sacre des rois et des reines, celui des évêques, la bénédiction des abbés. On peut donc le désigner sous le titre de Missel et pontifical.

Le livre est depuis longtemps à la cathédrale de Bayeux; il lui fut légué le 12 avril 1474 par Louis d'Harcourt, patriarche de Jérusalem et évêque de Bayeux'. Mais l'exécution trahit une époque beaucoup plus ancienne. Le caractère de l'écriture et le style des peintures nous reportent à la fin du XIV° siècle. L'aspect général du volume rappelle plusieurs des manuscrits qui ont été copiés et peints à cette époque pour le duc de Berry, frère de Charles V. Cette ressemblance, dont je fus frappé en ouvrant le Missel et pontifical de Bayeux, m'engagea à l'examiner avec un peu d'attention.

Au premier abord je reconnus que certains passages du texte dénotaient une origine poitevine. Cette origine est indiquée par trois articles du calendrier:

1. Note moderne mise en tête du volume.

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