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torum ducis, abbatum et conventuum ac domini de Pontibus ordinatum est per nostram Curiam quod inquiratur per viros idoneos a nostra Curia deputandos de predictis tam advohatis quam advoha..... trum premissa vel aliqua ipsorum sunt vel esse debeant per homagium, fidelitatem vel juramentum vel alium deverium de feudo et retrofeudo ducis, abbatum et conventuum predictorum vel alicu..... per dictam inquestam inventum fuerit observetur; fuit etiam ordinatum quod per premissa non fiat aliquod prejudicium dicto duci vel ipsis abbatibus, conventibus, aut dicto domino de Pontibus super obediencia, ressorlo, superioritate et aliis expletis que predicti in terra ejusdem domini de Pontibus et ejus subditis habent aut habere debent vel alicui eorumdem; dictisque inquestis pendentibus, res contensiose quoad feudum in manu nostra tenebuntur, juramento de credulitate prius prestito a procuratore illius qui dixerit male fuisse advohatum. Actum Parisius, die Veneris post Oculi mei, anno Domini M° CC° octogesimo octavo.

Philippus, etc., universis, etc. salutem, Notum facimus quod nos quasdam litteras sigillo Helye Rudelli, domini de Pontibus et de Montiniaco, sigillatas, prout prima facie apparebat, vidimus in hec verba : « Excellentissimo principi domino Ph. Dei gratia Francorum regi, Helyas Rudelli, dominus de Ponte et de Montiniaco, se ipsum ad pedes regie Majestatis. Noverit vestra regia Celsitudo quod cum alias in parlamento vestro advohaverimus nos tenere et tenere debere in feudo a [seren]issimo domino nostro rege Anglie et etiam ab abbatibus sancti Johannis Angeliacensis et de Karrofo, retinentes ampl..... quod ultra ea que advohavimus ipsis eorum quolibet tenere in feudo debeamus, nos quanto melius ..... ea que sequuntur ..... nos tenere et tenere debere ab ipsis, videlicet a dicto domino rege Anglie1.....

1. Suit un long dénombrement, dont la fin manque.

(A suivre.)

L'ORIGINE CHAMPENOISE

DE L'IMPRIMEUR

NICOLAS JENSON

S'il est une question controversée dans l'histoire biographique des imprimeurs français, c'est bien celle de l'origine de Nicolas Jenson.

Ce célèbre typographe, qui alla se fixer en Italie et y perfectionner un art où il excella, naquit en France: il a eu soin de le prouver par de nombreuses souscriptions', comme celle-ci qu'on lit à la dernière page du Leonardi Aretini de Bello Italico adversus Gothos, imprimé par lui en 1474 (Hain, no 1559):

Gallicus hunc librum impressit Nicolaus Ienson

Artificis grates optime lector habe.

Mais deux villes, Langres et Tours, se disputent l'honneur de lui avoir donné le jour. Depuis un siècle, les bibliographes ont adopté tour à tour l'une ou l'autre de ces deux villes; ils ont invoqué des documents à l'appui de leurs dires, mais ils n'ont rien démontré et n'ont pas résolu le problème.

Suivant Sardini et Chalmel2, qui n'en donnent, il est vrai, aucune preuve, Nicolas Jenson serait né à Tours, dans les premières années du xv° siècle, et y exerçait la charge de maître de la monnaie3 lors

1. Il y en a de très variées; on les trouvera mentionnées avec soin dans la substantielle étude de G. Sardini: Esame sui principi della francese ed italiana tipografia ovvero storia critica di Nicolas Jenson (Lucca, Bonsignori, 1796-1798), 3° part., p. 13 sq.

2. Histoire de Touraine, IV (1828), p. 252.

3. Ce titre lui est plusieurs fois donné. Cf. De l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe, par Aug. Bernard (Paris, 1853), tome II, p. 274. Un autre document en fait un maître de la monnaie de Paris, et M. A. Madden (Lettres d'un bibliographe, II, Paris, Tross, 1873, p. 124) s'est rangé à cet avis.

qu'il fut envoyé à Mayence, par ordre du roi de France, pour s'initier aux récents progrès de la gravure en Allemagne. Dans son Supplément au Manuel du libraire', Deschamps semble donner raison à ces auteurs en parlant du « Tourangeau Nicolas Jenson. » Et plus récemment le D E. Giraudet a repris la thèse de Chalmel et cherché à l'appuyer sur deux preuves qui, selon lui, sont concluantes et viendraient consacrer la tradition du lieu d'origine de Jenson à Tours. M. Giraudet avait découvert la trace authentique d'une famille Jenson, dans cette ville3, au xve siècle, et avait trouvé des lettres de rémission données à Tours, par Charles VII, en faveur d'un jeune compagnon nommé Nicolas Jenson; par là il a cru faire cesser la controverse séculaire sur le lieu de naissance du célèbré imprimeur et répondre définitivement aux « allégations insoutenables » des membres de la Société historique et archéologique de Langres".

Prudemment, Aug. Bernard s'est tenu sur la réserve, et, après avoir énuméré les titres qui permettent de classer Jenson parmi les plus célèbres artistes dans les fastes de la typographie, avoue son ignorance et déclare ne point se prononcer sur d'aussi vagues hypothèses.

Examinons maintenant l'opinion de ceux qui tiennent pour la ville de Langres. C'est d'abord M. Ém. Jolibois, qui, un peu à la légère, avance que Jenson a joint quelquefois à son nom l'épithète de Lin

1. Dictionnaire de géographie ancienne et moderne (Paris, Didot, 1870), col. 1320. On trouve la même affirmation dans la brochure de M. Ch. Racinet : Le Breviarium Romanum sur vélin de Nicolas Jenson appartenant à la bibliothèque Sainte-Geneviève (Paris, 1858), p. 11, et dans beaucoup d'autres ouvrages de seconde main.

2. Les Origines de l'imprimerie à Tours (1467-1550), contenant la nomenclature des imprimeurs depuis la fin du XVe siècle jusqu'en 1850 (Tours, RouilléLadevèze, 1881), p. 95-99.

3. Délibérations municipales, aux Archives de la ville de Tours, registre XII (liste des habitants notables en 1471).

4. Ces lettres de rémission sont aux Archives nationales, JJ. 188, fol. 3; mais l'original dit clairement de ce jeune compagnon qu'il était natif d'Écosse. M. Giraudet a eu soin d'omettre ces deux mots, qui viennent à l'encontre de sa thèse.

5. M. Giraudet a reproduit ses assertions dans un volume plus récent les Artistes tourangeaux (Tours, Péricat, 1885), p. 224.

6. De l'origine et des débuts de l'imprimerie en Europe, II, p. 192 et 278. Cf. une lettre écrite à Aug. Bernard (Bibliothèque publique de Saint-Étienne, mss., correspondance, legs Bernard, XII, fo 270).

7. La Haute-Marne ancienne et moderne (Chaumont, 1858), in-4°, p. 265.

gonensis : c'est une erreur1. Vient ensuite M. Ch. Royer 2, qui, à propos de l'ouvrage de Sardini, cherche à prouver par la tradition l'origine langroise du fameux imprimeur. Ce sont enfin M. A. Daguin et le frère Asclepiade3 qui, d'une façon très sensée et très circonspecte. ont donné au lecteur toutes les pièces, mais sans se prononcer définitivement, en l'absence de documents suffisants. Ils terminent ainsi : « L'origine langroise de Nicolas Jenson est encore à prouver, mais « les revendications des Tourangeaux ne paraissent pas mieux fon« dées. >>

La seule autorité alléguée par ces auteurs est celle d'un chroniqueur de la fin du XVIe siècle, Eudes Javernault, avocat à Langres', qui cite le passage de Polydore Virgile sur Nicolaus Jenson Gallicus et continue ainsi : « Que ce Gallicus fust Langrois, deux choses le << monstrent clairement: 1° la famille des Jenssons qui sont à Lengres << et leur maison size en la grande rüe de nostre ville; 2o c'est que « les livres qu'il a imprimez le portent per Guillelmum Jenssonem « Lingonensem et de l'impression de Venize, là où ledict Jensson « s'estoit retiré; il y a de ces livres en la bibliothèque des Jacobins « de Lengres. >>

La deuxième proposition est fausse 7, et la première ne peut avoir grand poids, puisque les Tourangeaux ont découvert aussi une famille Jenson dans leur ville, et qu'en cherchant bien on retrouverait ce nom sans doute dans les archives de beaucoup d'autres cités.

Qu'on me permette de faire observer encore que l'expression « langrois » ne signifie pas seulement originaire de la ville de Langres, mais peut s'appliquer à tout le pays environnant.

La discussion menaçait de s'éterniser, et elle aurait pu durer longtemps encore, si M. le commandeur B. Cecchetti, conservateur des Archives de l'État à Venise, n'avait mis la main sur le testament de

1. Voir Sardini, ainsi qu'une notice de M. Voillard, bibliothécaire de Chaumont (Revue de Champagne et de Brie, XII, p. 507).

2. Bulletin de la Société historique et archéologique de Langres, I (1872), p. 179-190.

3. L'Imprimerie et la librairie dans la Haute-Marne et dans l'ancien diocèse de Langres, par deux membres correspondants de la Société historique et archéologique de Langres (Paris, Champion, 1883), p. 6-8.

4. Ces mémoires restés manuscrits se trouvaient encore, il y a quelques années à peine, dans la bibliothèque de feu Pistollet de Saint-Ferjeux. 5. Dans son livre De inventoribus rerum (Amsterdam, 1671).

6. Corr. Nicolaum.

7. Voir la note 1 ci-dessus.

Nicolas Jenson, dont il a, tout récemment, donné un court extrait dans l'Archivio veneto'. Ayant sans peine reconnu l'importance d'un semblable document 2, j'ai demandé à M. le commandeur Cecchetti de vouloir bien me faire parvenir la transcription complète de cet acte, tiré des Archives notariales de Venise, ce qu'il a fait avec la plus exquise bonne grâce et ce dont je ne saurais trop le remercier. Je puis donc, grâce à cette bienveillante communication, donner ce texte dans son intégrité :

Die septimo mensis septembris 1480, indicione xi.

Egregius mercator, Magister Nicolaus Jenson, francigena, impressor librorum, habitator Venetiarum, in confinio sancti Canciani, sanus per Dei gratiam, mente sanus et boni intellectus, licet corporis languens, misit pro me Hieronymo Bonycardi, publico imperiali auctoritate notario, meque rogavit de hoc suo testamento, imperiali more annotato, de voluntate, consensu et ordine ipsius testatoris in hac forma, videlicet:

Imprimis namque si et quando ipsum testatorem contigerit de hoc seculo migrare animam suam, altissimo Deo creatori nostro ejusque gloriose matri Virgini Marie, et toti sue celesti curie humiliter commendavit. Item jussit, voluit, et ordinavit corpus suum sepeliri debere ad locum et monasterium Sancte Marie de Gratia, cum dopleriis tresdecim quos deferant tresdecim pauperes, qui pauperes induantur de bonis ipsius testatoris, videlicet quilibet ipsorum secundum eorum statum; cui loco Sancte Marie de Gratia voluit et statuit fieri unum monumentum simplex et absque pompa, ubi sui commissarii poterunt remanere in concordio cum fratribus ipsius loci; cui loco et monasterio S. Marie de Gratia, pro anima sua et pro ipso suo monumento condendo, dimisit ducatos et legavit ducatos quinquaginta solvendos hoc modo, videlicet ducatos viginti quinque subito et alios ducatos viginti quinque cum infrascripti sui heredes habuerint denarios ab ipsius testatoris societate nuncupata Zan da Cologna et Nicolo Jenson, aut a prima societate Nicolaus Jenson et socii intitulata.

1. Fasc. 66 (juillet 1887).

2. M. le commandeur Cecchetti n'a pas aperçu (et ne pouvait apercevoir) tout l'intérêt de ce testament pour arriver à déterminer avec certitude le lieu d'origine de Nicolas Jenson: il eût fallu se trouver au courant des discussions qui viennent d'être exposées. Toutefois c'est à lui que revient l'honneur d'avoir mis la main sur ce document.

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