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ciaux. Ce système doit donc être une sorte de moyenne des dimensions les plus généralement usitées, dimensions qui diffèrent souvent peu les unes des autres. Il faut aussi que l'exécution des vis proposées soit des plus faciles et comporte une grande précision. Enfin, sans multiplier inutilement les dimensions, il faut qu'elles soient en nombre tel, qu'elles offrent des ressources suffisantes dans tous les cas.

On peut se demander s'il ne conviendrait pas de choisir un système déjà adopté par un grand service public; malheureusement aucun des systèmes existants ne satisfait entièrement à toutes les conditions nécessaires. Celui de la Marine, qui a été étudié avec un grand soin, convient bien pour les vis entièrement ajustées qui entrent dans ses machines, mais il rendrait trop difficile l'exécution des vis grossières de certaines constructions. C'est pourquoi il est nécessaire, tout en se rapprochant autant qu'on le peut des meilleurs systèmes actuels, d'en établir un de toutes pièces.

Le mémoire de M. Sauvage étudie plusieurs systèmes de filetages: le choix de la Commission s'est porté sur le moins compliqué. Voici quels en sont les caractères principaux :

1o La forme de filet est fort simple: un triangle équilatéral avec troncatures droites; forme qui convient pour tous les métaux usuels, que les outils les plus simples peuvent exécuter avec précision, et qui est d'ailleurs l'une des plus répandues;

2o Les pas varient de demi en demi-millimètre, suivant les usages généralement adoptés;

3o Une série de 20 numéros-types détermine une collection étendue de vis de dimensions diverses, dont les pas et les diamètres sont donnés par une formule des plus faciles à appliquer ;

4o Entre les diamètres types ainsi déterminés, on peut intercaler tous les diamètres intermédiaires qui peuvent être utiles, sans créer, grâce à l'invariabilité des pas entre deux numéros-types, un nouvel outillage.

Il n'a paru guère possible à la Commission de trouver un système de vis à la fois plus simple, plus facile à calculer, plus général et se rapprochant davantage des usages établis.

<«< Comment faire adopter, dit M. Gustave Richard, un tel système par les intéressés ? La Société d'Encouragement est, nous le croyons, capable de mener à bien une telle réforme, désirée par tous ceux qui construisent ou emploient des vis, mais qui ne peut être l'objet d'une loi, ni aboutir par l'initiative d'un seul. Notre Société se rattache, en effet, à toutes les branches de l'industrie nationale, et possède l'autorité morale nécessaire pour provoquer l'adoption générale d'un système uniforme. Cette adoption serait, pour l'industrie entière, un immense bienfait, qu'il est difficile d'apprécier à première vue, mais dont on ne saurait exagérer l'importance.

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En conséquence, la Commission estime qu'il conviendrait de faire connaître le mémoire de M. Sauvage, avec ses propositions, aux personnes intéressées à la question, aux ingénieurs de l'État et des diverses Administrations, aux grandes Associations techniques, aux Services constructeurs de l'Armée et de la Marine, aux Compagnies de chemins de fer et de navigation, aux Constructeurs de machines et de charpentes métalliques, en un mot à tous ceux qui exécutent ou qui emploient des vis en grand nombre, ou qui s'occupent de l'étude des machines.

On provoquerait ainsi des observations utiles, qui pourraient être suivies d'une discussion générale de nature à préparer l'adoption d'un système uniforme.

Aussi la Commission a-t-elle demandé au Conseil de voter l'insertion du mémoire de M. Sauvage sur les filetages dans le Bulletin de la Société, et d'en prescrire un tirage à part de 5000 exemplaires, pour être distribués.

Dans la séance du 10 novembre 1893 de la Société d'Encouragement, M. Ed. Sauvage a rendu compte de l'état de la question des filetages et des jauges. Sur les

10 000 exemplaires du rapport dont le Conseil a ordonné le tirage, 8000 environ ont été distribués à la plupart des personnes que ces questions paraissaient devoir intéresser; la réserve de 2000 est nécessaire pour des distributions ultérieures et pour réparer des omissions inévitables.

L'idée de l'unification a été accueillie avec une grande faveur, ainsi que le prouvent les nombreuses réponses adressées au président de la Société. M. Sauvage a donné lecture de deux de ces réponses: l'une est d'un ingénieur, qui insiste sur les difficultés que lui a causées, dans le cours de sa carrière, le désordre actuel des filetages; l'autre est d'un ingénieur français établi au Chili, qui signale, parmi les causes qui déprécient nos machines à l'étranger, la difficulté de remplacer les moindres pièces. L'unification des filetages, qui existe pour les machines de provenance anglaise et américaine, ne pourra done que nous être très avantageuse sous ce rapport. On peut rapprocher de ces observations les arguments analogues souvent donnés en Angleterre pour préconiser l'adoption du système métrique.

Il serait beaucoup trop long de donner une analyse, même sommaire, de toutes les réponses reçues jusqu'en novembre 1893, par la Société d'Encouragement, provenant de chefs des grands services publics, de constructeurs, d'ingénieurs, de professeurs. Comme nous le disions plus haut, la plupart de ces réponses contiennent un éloge chaleureux du principe de l'unification; beaucoup donnent une approbation complète des projets présentés; quelques-unes proposent des modifications sur quelques points de détail ou même des systèmes différents.

La Commission des filetages et des jauges réunira et condensera toutes ces propositions, de manière à les présenter sous une forme précise à la réunion générale de la Société, qui devra statuer. Il sera nécessaire de demander quelques sacrifices aux auteurs des propositions plusieurs d'entre eux se déclarent par avance prêts à se ral

lier au système qui réunirait les suffrages des intéressés. Dans une question de cet ordre, où aucune règle théorique ne peut être invoquée, les systèmes sont forcément arbitraires, et on peut en imaginer un grand nombre il faut nécessairement en choisir un seul. Le désir de la Commission n'est nullement d'imposer ses idées, en écartant la discussion. Elle cherchera au contraire à tenir compte, autant que possible, de toutes les observations qui lui sont soumises, de manière à fixer des règles qui auraient l'assentiment général : puis elle présentera, sous la forme la plus simple, les principales contre-propositions qui lui auront été faites. L'accueil empressé qui a été fait à l'idée de l'unification permet d'espérer que les partisans nombreux de cette idée n'hésiteront pas à faire le sacrifice, inévitable, de quelques points de détail pour la faire triompher.

Si de nombreuses réponses ont été reçues par la Société, de grandes administrations, des constructeurs importants, des ingénieurs éminents n'ont pas encore répondu à l'appel qui leur a été adressé. Dans plusieurs cas, ce retard tient à ce que les intéressés ont voulu faire une étude approfondie de la question avant de donner leur avis: cet avis n'en aura que plus de poids. Il faut tenir compte aussi des délais inévitables dans des affaires de ce genre, qui n'exigent pas impérieusement une solution urgente.

On peut provoquer bien des réponses nouvelles et importantes en rappelant la question aux intéressés, et tous les membres du Conseil peuvent rendre grand service à la cause de l'unification par ce simple rappel. Ils peuvent être assurés qu'ils ne rencontreront nulle part l'indifférence. Il sera possible alors de convoquer la réunion générale qui pourra fixer définitivement les bases de l'unification des filetages et des jauges.

En terminant, il est bon de dire que les mêmes inconvénients ont amené en Allemagne le même désir d'unification.

12

Machine à recensement.

M. Cheysson a vu fonctionner à Vienne, en 1893, une très curieuse machine dans laquelle l'électricité est employée à classer et à inscrire les divers renseignements nécessaires pour en former les feuilles de recensement de la population des villes. Cet appareil, imaginé par un constructeur des États-Unis, M. Holleniltz, a été adopté dans ce pays en 1890, et a été importé en Autriche

en 1891.

M. Cheysson a donné à la Société d'Encouragement la description de cette machine, que nous allons résumer. Le recensement de la population autrichienne a été fait en 1891, dit M. Cheysson, au moyen de l'appareil Holleniltz, dont voici les dispositions essentielles :

Dans le census autrichien de 1891, la feuille de ménage remplie par le chef de famille a été envoyée directement au service central de statistique, qui en a extrait les fiches individuelles de chacun des membres de la famille. Ce sont ces fiches que doit compter et classer la machine. L'opération comprend deux phases principales :

1o La préparation des fiches à l'aide des feuilles de ménage;

2o Le comptage et le classement des fiches.

Pour qu'une machine puisse compter les données individuelles, il faut que celles-ci se présentent sous une forme qui se prête au dénombrement mécanique. M. Holleniltz, s'emparant du métier Jacquard, a eu recours à des trous. Chacune des données caractérisant un individu sera donc exprimée par un trou percé dans la fiche à un endroit déterminé, et ce sont ces trous que la machine se chargera de compter.

Il s'agit donc de quadriller la fiche en un certain nombre de compartiments, dont chacun aura une signi

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