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verre; elle fut taillée en biseau à la meule d'émeri, qui montra que la cémentation avait pénétré jusqu'à 10 millimètres environ de profondeur: quant à l'extrémité du crayon, elle était rongée sur la face du contact. Cette opération réclame une température de 900 ou 1000 degrés centigrades au plus, sinon la cémentation devient si grande que le métal coule.

En résumé, vers 1000 degrés, sous l'action d'un courant très faible (50 ampères et 2,5 volts), l'aciération du fer se produit avec une très grande rapidité.

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Emplois nouveaux de l'acide carbonique.

Nous avons dit dans notre dernier Annuaire que l'acide carbonique à l'état liquide, par conséquent maniable et transportable, se fabrique aujourd'hui industriellement et se prête à une foule d'usages divers.

Voici deux nouvelles applications de cet agent chimique :

Grâce à l'acide carbonique, on peut conserver le beurre sans en modifier ni le goût, ni les qualités. A cet effet, on place le beurre dans un récipient en fer, ou bidon, portant une tubulure à robinet, par laquelle on y injecte de l'acide carbonique à la pression de 6 atmosphères. L'air est chassé et le beurre peut rester aussi frais que jour de sa préparation pendant au moins cinq semaines, dans cette atmosphère inerte.

le

Autre procédé du même genre. En saturant le petit-lait avec de l'acide carbonique, on le transforme en une boisson rafraîchissante et nutritive qui mousse comme du vin de Champagne. Enfermé dans des siphons semblables aux siphons d'eau de Seltz, le petit-lait carbonaté peut se conserver pendant six semaines, se transporter et être consommé.

Ajoutons qu'il résulte de récents travaux de M. A. d'Ar

sonval que l'acide carbonique à haute pression est capable de déplacer les acides organiques et peut-être certains acides minéraux. L'urine soumise à une pression d'acide carbonique de 40 atmosphères pendant dix minutes se remplit de cristaux d'acide urique. Un tube de silicate de potasse liquide plein sort de l'appareil complètement solidifié et rempli d'acide silicique à l'état gélatineux. Une solution d'iodure de potassium est colorée en jaune par le déplacement de l'iode. Même résultat avec les bromures, chlorures, azotates de potasse et de soude. L'acide sulfurique n'est pas déplacé par l'acide carbonique à 40 atmosphères.

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Le chlore liquide; son emploi dans l'industrie.

Le chlore à l'état liquide vient d'entrer dans l'industrie chimique. Sous cette forme il pourra faire une concurrence sérieuse au chlorure de chaux, à l'eau de Javel, etc.

La liquéfaction du chlore est obtenue par une pompe à piston liquide. Ce piston liquide est formé d'acide sulfurique concentré, lequel est sans action sur le chlore.

La pompe est formée par un tube en forme d'U, cylindrique, en fonte et doublé intérieurement de plomb. Dans l'une des branches il y a de l'acide sulfurique, dans l'autre du pétrole. Une pompe aspirante et foulante comprime le pétrole, lequel communique son mouvement à l'acide sulfurique qui doit composer le piston. Le chlore est comprimé dans un serpentin refroidi. La pression à obtenir est de 6 kilogrammes à la température de + 15 degrés..

Le chlore liquide est emmagasiné dans des récipients en tôle de fer soudée ou en acier, qui peuvent en contenir 50 kilogrammes.

Le chlore liquide n'attaque à froid ni le fer ni le cuivre. Il a une densité 1,33 à 1,46. 1 kilogramme de

chlore liquide représente 300 litres de chlore gazeux et correspond à 3 kilogrammes de chlorure de chaux.

Le maniement des bouteilles de chlore liquide est très facile. Ces bouteilles sont disposées pour donner du chlore gazeux ou du chlore liquide.

Le chlore liquide rendra de grands services dans les laboratoires, où sa préparation pour les usages courants est toujours désagréable.

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Nouveau procédé de concentration de l'acide sulfurique.

M. L. Kessler a imaginé un nouvel appareil à concentrer l'acide sulfurique, dont plusieurs 'grandes usines se servent depuis quelque temps avec succès.

Cet appareil répond aux nouveaux besoins de l'industrie, qui réclame des acides de plus en plus concentrés; car les vases à évaporation en verre, en platine et en porcelaine employés jusqu'ici présentent chacun des défauts graves.

Le verre ne peut être utilisé qu'avec l'acide au soufre, qui tend à disparaître complètement du marché, et pour obtenir seulement de l'acide à 66 degrés commercial, qui correspond à 65°,5. La casse devient trop importante aussitôt que l'acide dépasse cette limite et le liquide ne bout plus que par soubresauts.

La porcelaine, que M. Kessler a le premier employée en grand, résiste un peu mieux; mais elle devient également trop fragile lorsque à l'emploi de l'acide fabriqué par les pyrites se joint une évaporation à haut degré qui, rendant le fer insoluble, tapisse le vase d'un dépôt très dangereux.

Tous deux d'ailleurs, étant mauvais transmetteurs de la chaleur, emploient trop de combustible.

Quant au platine, dont le prix avait doublé, bien que l'appareil à cuvettes ait réduit de plus des trois quarts

l'usure journalière, cette usure décuple pendant la concentration de l'acide à 66 degrés et elle devient en réalité à peu près prohibitive de l'emploi du platine.

Le nouvel appareil, au contraire de tous ceux employés jusqu'ici, ne fait plus intervenir la transmission indirecte de la chaleur au travers des parois du vase. M. Kessler envoie directement dans l'acide même les gaz surchauffés provenant soit d'un foyer à coke, soit d'un calorifère traversé par de l'air.

Ces gaz ou cet air y entrent à une température presque rouge, et n'en sortent plus qu'à 60 ou 80 degrés centigrades.

L'appareil, d'un aspect fort simple, est construit soit en lave, soit en grès naturel ou céramique. Ses dispositions intérieures sont assez semblables à celles des appareils à colonnes, formées de plateaux superposés de Cellier Blumenthal, qui servent à la distillation des spiritueux. Le mouvement des gaz est déterminé par une aspiration à l'aide d'un appareil à jet de vapeur.

La température relativement basse à laquelle sc produit la concentration permet de refroidir l'acide sortant au moyen de celui qui entre, sans refroidissement complémentaire ni emploi d'eau.

M. Kessler n'a pas davantage recours au refroidissement pour séparer les dernières traces d'acide entraînées par les gaz. Il les filtre simplement au travers de coke en grains, et il fait rentrer l'acide ainsi récupéré dans le haut de sa colonne. La vapeur d'eau seule non condensée s'échappe au dehors.

Dès lors plus de concentration préparatoire, plus de contamination par le plomb provenant de ce fait, plus de petits acides, plus de pertes possibles et d'émanations quelconques, plus d'usure de platine, mais une économie notable de combustible, une pureté de produits plus grande, les gaz nitreux et même l'arsenic disparaissant.

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Procédé de blanchiment par l'électricité.

Un chimiste de Paris, M. G. Hermite, est l'inventeur du procédé de blanchiment des tissus par l'électricité, qui attire depuis quelque temps l'attention des industriels. Un rapport a été fait sur ce procédé à la Société d'encouragement par M. de Luynes, professeur de chimie au Conservatoire des arts et métiers.

C'est dans l'usine de MM. Montgolfier, à la Haye-Descartes, que fonctionne depuis plusieurs années le procédé de blanchiment électrochimique de M. Hermite. M. de Luynes a suivi dans cette usine toutes les opérations. Quelques extraits de son rapport à la Société d'encouragement suffiront à faire connaître la nouvelle industrie.

Les principaux agents du blanchiment des fibres végétales, dit M. de Luynes, sont les chlorures de chaux ou de soude qui résultent de l'action du chlore libre sur la chaux ou la soude.

Pour obtenir des chlorures décolorants sans recourir à l'emploi du chlore, on commença par soumettre le chlorure de sodium en solution aqueuse à l'action du courant électrique. On espérait ainsi produire, du premier jet, une liqueur décolorante pouvant remplacer avec avantage les composés généralement employés. Mais ces tentatives ne donnèrent pas de bons résultats.

M. Hermite a repris ces expériences en 1883. Après avoir étudié avec soin ce qui se passe dans l'électrolyse du chlorure de sodium, et reconnu que l'emploi de ce sel seul devait être abandonné, il fut conduit à examiner le mode de décomposition des différents chlorures alcalins et alcalino-terreux, et il fixa son choix sur le chlorure de magnésium. Ce sel, abondant et peu coûteux, présente, au point de vue qui nous occupe, les avantages suivants : il est neutre, sa solution, convenablement étendue, n'offre

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