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partie inférieure, tandis que l'eau parfaitement claire s'écoule d'une façon continue par la partie supérieure.

L'action du sulfate de fer s'explique facilement. Ajouté en petite quantité aux eaux impures, ce sel est décomposé par les sels alcalins et alcalino-terreux qu'elles renferment. L'oxyde ferrique ainsi précipité entraîne avec lui la totalité des corps en suspension, les matières grasses, les matières albuminoïdes, les principes colorants et les principes odorants, en particulier les sulfures solubles, qu'il fixe à l'état de sulfure de fer.

Le précipité ainsi formé, abondant, lourd, grenu, se rassemble rapidement, de sorte que la décantation dans les bassins de dépôt se fait sans difficulté. L'eau décantée est, par suite, rejetée parfaitement claire, incolore, neutre, complètement désinfectée et imputrescible; elle ne renferme plus qu'une très faible proportion des matières organiques contenues primitivement en dissolution.

Le poids du résidu obtenu avec le sulfate de fer est moins grand que dans le procédé à la chaux. L'évacuation des boues, recueillies dans les bassins de dépôt, peut se faire au moyen de pompes; elles sont séchées dans des bassins creusés dans le sol ou dans des appareils mécaniques, tels que les filtres-presses.

Après dessiccation, ces boues, qui renferment des produits utilisables, peuvent être écoulées complètement, ce qui est indispensable pour permettre un fonctionnement régulier et continu. Ces résidus renferment, en effet, des matières azotées qu'on peut séparer par un traitement convenable et écouler alors dans le commerce.

Voici la composition moyenne des boues d'épuration de l'eau de l'Espierre par le sulfate ferrique, après dessiccation sur le sol, obtenues à l'usine de Grimom pont:

Eau....

20,90

Résidu minéral(sable, argile, peroxyde de fer). 30,63
Matières grasses...

Matières organiques azotées.

30

18,47

100,00

En traitant ce produit par le sulfure de carbone, on enlève la matière grasse qu'il renferme et il reste une poudrette azotée, à 3 pour 100 d'azote environ, qui peut être livrée à l'agriculture.

Quant à la graisse ainsi obtenue, il est à remarquer que sa composition est assez différente de celle de la graisse extraite directement des eaux de lavage des laines; elle renferme en effet, outre la graisse de la laine, les matières grasses des savons et les graisses ménagères qui l'améliorent sensiblement. Cette graisse, épurée par une distillation dans la vapeur d'eau surchauffée, se fractionne en une série de produits qui pourront être utilisés en partie dans la stéarinerie, en partie en savonnerie, en partie comme huile de graissage, etc.

La quantité de sulfate de fer à employer pour épurer l'eau de l'Espierre est très variable; cependant on n'a jamais dépassé 1 kilogramme par mètre cube avec des eaux fort chargées. Il en faut souvent beaucoup moins.

En résumé, avec le sulfate ferrique il est possible d'épurer convenablement et d'une façon continue de grands volumes d'eaux d'égout. On peut en outre se débarrasser régulièrement des boues que fournit l'opération et obtenir, par leur traitement, des produits susceptibles d'être mis en valeur, de façon à couvrir une partie et peut-être même la totalité des frais de l'épuration.

En parlant du système de l'épandage sur le sol, employé par les ingénieurs de la ville de Paris, pour le traitement des eaux d'égout, nous disions qu'il est fâcheux que ce procédé, dispendieux et infidèle, ait été adopté sans attendre les perfectionnements que la science pouvait réserver à la question de la purification des eaux d'égout. Nous ne croyons pas que le sulfate de fer puisse être utilisé pratiquement pour purifier toute la masse des eaux des égouts de Paris, mais il est certain que les procédés pour ce genre de traitement ne manquent pas aujourd'hui, et qu'ils auraient pu fournir une solution infiniment moins dispendieuse que celle qui est en usage à Paris et qui

entraîne de si grandes dépenses par les formidables accumulations d'eaux qu'elle exige.

Dans le chapitre Hygiène publique, nous ferons connaître, d'autre part, un procédé d'épuration des mêmes liquides par l'électricité, qui est en ce moment en expérience au Havre et à Lorient et promet de bons résultats.

Il est donc à regretter que nos ingénieurs, les Chambres et l'administration aient si gravement engagé les finances de la ville de Paris, par l'adoption du système de l'épandage, sans se préoccuper des progrès à venir de la science et de l'industrie.

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Préparation de l'acide citrique par synthèse et par la fermentation du glucose.

Des fermentations acides provoquées par les champignons filamenteux ont déjà été observées, notamment celle qui donne lieu à la production de l'acide oxalique. M. Ch. Wehmer en a trouvé une nouvelle dans la formation de l'acide citrique au moyen d'une solution de glucose. L'acide citrique est un produit de sécrétion important de certaines moisissures, et il se forme d'une manière analogue à celle qui préside à la transformation du glucose en acides lactique ou acétique, au moyen des bactéries.

Si l'on abandonne des solutions sucrées, de composition déterminée, à l'action de certains champignons, l'hydrate de carbone est décomposé, et il se forme, en même temps que de l'acide carbonique, un acide organique, dont les propriétés et la composition sont identiques à celles de l'acide extrait du jus de citron.

M. Wehmer a reconnu dans deux espèces de champignons la propriété de transformer le glucose en acide citrique. Ces organismes avaient jusqu'ici échappé à l'observation; leur espèce était inconnue. Les petites dimen

sions de leurs organes reproducteurs et leur ressemblance microscopique avec des espèces déjà connues étaient les causes principales de l'ignorance dans laquelle on était resté sur leur compte.

Ces moisissures forment, au-dessus des solutions appropriées, des tissus verts, comme feutrés, dont l'épaisseur atteint un demi-centimètre et plus; elles ressemblent au penicillium, mais s'en distinguent par des caractères morphologiques assez difficiles à découvrir. M. Wehmer leur a donné le nom de citromycètes, et il distingue les deux espèces connues par les mots pfefferianus et glaber. Les spores de ces champignons sont abondantes dans l'air. On peut facilement en faire la sélection par culture, en différentes contrées, comme, par exemple, à Hanovre, et à Thann en Alsace, où la fabrique de produits chimiques a entrepris des expériences sur une grande échelle depuis l'année 1890.

Les liquides sucrés, les fruits, etc., favorisent le développement de ces moisissures. Cependant ce sont les solutions de glucose qui semblent constituer le milieu le plus favorable. La présence de l'acide citrique déjà formé semble être sans influence nuisible sur la marche de la fermentation; M. Wehmer l'a vue se continuer quand le milieu sucré renfermait jusqu'à 8 pour 100 d'acide citrique.

En opérant dans de bonnes conditions de température, de hauteur de liquide, d'aération, etc., et en présence de sels nourriciers convenablement choisis, on arrive à décomposer jusqu'à 50 pour 100 du glucose employé. Un essai comprenant 11 kilogrammes de glucose a donné, dans l'usine de Thann, 6 kilogrammes d'acide citrique pur. Dans ces conditions, il ne se forme pas d'autres produits organiques secondaires.

17

La fabrication automatique du vinaigre.

M. Troost a lu à la Société d'encouragement un rapport sur les appareils automatiques de M. E. Barbe pour la fabrication automatique du vinaigre de vin, de cidre ou d'alcool.

Dans ce procédé, le travail manuel est supprimé et l'alimentation des cuves se fait avec la plus grande régularité le jour et la nuit.

Les cuves, disposées en longues lignes parallèles, ont 2,25 de hauteur, 1,15 de diamètre à la base et 0m,85 de diamètre à la partie supérieure. Leur capacité est d'environ 15 hectolitres; elles renferment 260 kilogrammes de copeaux de hêtre enroulés en spirale, et dont la surface développée est de plus de 34 mètres carrés.

A la partie inférieure des cuves, l'air nécessaire à l'acétification est réparti en un très grand nombre de points différents, par des boîtes perforées, disposées en croix, et recevant l'air par une ouverture unique munie de douilles concentriques qui permettent d'augmenter ou de diminuer l'accès de l'air suivant la température intérieure et la marche de l'acétification.

Des tablettes disposées toutes sur un même plan horizontal supportent au-dessus de chaque cuve un flacon de 1 litre environ de capacité. Ce flacon communique par son goulot avec une canalisation générale qui, grâce à un clapet spécial, peut rester en communication avec l'atmosphère ou être mise, à un moment donné, en communication avec un réservoir d'air comprimé.

Le fond du flacon est percé de deux ouvertures : l'une d'elles est munie d'un tube par lequel arrive le liquide à acétifier, venant d'un récipient alimenté par un réservoir placé à l'étage supérieur; le niveau du liquide dans le récipient est maintenu constant par un robinet flotteur;

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