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On dissout, en les refroidissant dans 600 grammes d'alcool méthylique, 58 grammes de sodium. La dissolution se fait rapidement; on ajoute alors 270 grammes de pyrocatéchine dissoute dans l'alcool méthylique; le mélange se prend en masse. On chauffe dans une autoclave à 120-130 degrés avec un excès d'iodure de méthyle. On laisse refroidir, on distille pour retirer l'alcool, puis on entraîne le résidu par la vapeur d'eau; le gaïacol est décanté, puis dissous dans la soude, et la solution sodique est agitée avec de l'éther, pour enlever le vératrol. On met le gaïacol en liberté par l'acide chlorhydrique et on l'entraîne de nouveau par la vapeur d'eau, enfin on distille dans un tube Lebel-Henninger.

Dans ces conditions, le liquide ne distille pas encore à température constante. Mais si l'on recueille la portion bouillant de 205 à 207 degrés et qu'on la refroidisse au moyen de chlorure de méthyle, le produit cristallise; les cristaux sont du gaïacol pur.

Le gaïacol est un corps solide blanc, très bien cristallisé, fusible à 28°,5 et bouillant à 205 degrés.

Les cristaux sont très durs et formés de prismes à douze pans appartenant au système rhomboédrique. La mesure des angles a donné constamment 30 degrés environ.

Fondu, le gaïacol reste en surfusion pendant un temps indéfini. A 0 degré, sa densité est de 1,1534; à 15 degrés, elle est de 1,143. Il est soluble dans la plupart des dissolvants organiques. La glycérine anhydre le dissout en grandes proportions; mais il est peu ou point soluble dans la glycérine officinale; celle-ci le dissout à chaud, et le laisse précipiter à l'état huileux par refroidissement. Il est soluble dans l'éther de pétrole et il cristallise très bien par l'évaporation de ce dissolvant.

Le gaïacol a une saveur sucrée; déposé sur la langue, il fond, puis provoque une sensation d'astriction intense, mais n'altère pas la muqueuse.

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La matière colorante du pollen des fleurs.

La carotine (C2H58), substance à laquelle les carottes doivent leur couleur, et qu'on retrouve à côté de la chlorophylle dans les organes verts de tous les végétaux, est aussi, comme l'ont reconnu MM. G. Bertrand et G. Poirault, la matière colorante des pollens jaunes ou orangés. C'est dans l'huile épaisse, souvent réunie en gouttelettes, qui recouvre la surface des grains de pollen, que toute la carotine est rassemblée. En effet cette huile se colore en bleu indigo par l'acide sulfurique, tandis que la membrane du grain jaunit seulement par ce réactif. Après avoir constaté ce caractère sur des pollens jaunes ou orangés d'origines diverses, à l'exclusion toutefois des pollens secs (Urticées, Graminées, etc.), qui doivent leur couleur jaune pâle à la cutinisation de leur membrane externe, MM. G. Bertrand et G. Poirault ont établi l'identité de la matière colorante du pollen avec la carotine. On s'est servi, pour ces recherches, du pollen de Bouillon blanc (Verbascum thapsiforme). Cette plante est abondante dans la campagne et ses volumineuses anthères contiennent un pollen fortement coloré. Six mille de ces anthères, soigneusement séparées des boutons floraux un peu avant leur épanouissement, ont été desséchées dans le vide et traitées par du pétrole très volatil: l'huile colorante s'est dissoute aussitôt, laissant les grains presque incolores, comme ceux des pollens secs.

La solution pétrolique, rapidement évaporée à la température ordinaire, abandonne un résidu graisseux, rougeorangé, devenant bleu-indigo au contact de l'acide sulfurique. Ce résidu donne, avec le pétrole, l'éther, l'alcool ou le benzène, des dissolutions jaunes; avec le sulfure de carbone, une liqueur rouge de sang. Celle-ci, étant ramenée à une coloration correspondant à celle d'une solution de

carotine à 0,003 par litre, ce qu'on apprécie au colorimètre, et examinée au spectroscope, sous une épaisseur de 0,02, donne un spectre exactement superposable avec celui de la carotine pure, examinée dans les mêmes conditions. On constate une absorption des radiations les plus réfrangibles, à partir du vert moyen, avec deux maximums très nets, correspondant, le premier à la raie b, le second à la raie F.

La cristallisation de la carotine du pollen étant rendue impossible par l'abondance des matières grasses, on a préparé son iodure (C26 H38 I2) en opérant dans des conditions qui rendent particulièrement sensible la production de ce composé.

Il suffit d'ajouter une solution récente d'iode dans le pétrole à une solution également pétrolique de carotine, pour voir se déposer une poudre d'un vert intense, presque noire, même quand on emploie des liqueurs ne contenant qu'un décigramme de carotine par litre. Le précipité est du biodure de carotine.

Une petite quantité de cet iodure, provenant du pollen de Verbascum, a été calcinée avec de la chaux, pour y doser l'iode. On a trouvé 11 milligrammes d'iode sur 0,029 d'iodure.

Cet iodure est facilement altérable. Inodore au moment de sa préparation, il dégage bientôt à l'air une odeur comparable à celle du rhizome d'iris desséché ou de la violette, odeur qui se retrouve aussi dans le produit d'oxydation spontanée de la carotine.

Comme le démontre suffisamment la coloration bleue par l'acide sulfurique, étant données les expériences précédentes, c'est la carotine qui teint les gouttelettes huileuses, qui apparaissent de bonne heure dans l'assise nourricière du pollen. Peu abondante au début, elle augmente ensuite rapidement, et forme, à la maturité, une partie notable de l'enduit pollinique.

Si le rôle physiologique de la carotine est encore inconnu, il ne paraît pas douteux que ce rôle soit différent dans les

feuilles et à la surface du pollen. L'enduit oléagineux qui recouvre les grains de pollen favorise, comme on le sait, le transport du pollen des fleurs par les insectes. Il paraît vraisemblable que, par l'odeur de son produit d'oxydation spontanée, la carotine attire ces animaux, dont l'odorat est remarquablement développé, et qu'elle contribue ainsi, d'une manière indirecte, à la fécondation. Mais c'est là une hypothèse que les auteurs ne présentent qu'avec réserve, jusqu'à ce que l'expérience ait déterminé la part de vérité qu'elle comporte.

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Ptomaïne extraite des urines dans l'eczéma.

M. G. Griffettes, qui a retiré de l'urine des épileptiques une base organique toxique, comme nous l'avons consigné dans notre dernier Annuaire, a extrait de l'urine dans l'eczéma une base nouvelle. C'est une substance blanche, cristalline, soluble dans l'eau, à réaction faiblement alcaline. Elle forme un chlorhydrate, un chloraurate et un chloroplatinate cristallisés; elle donne un précipité brunâtre avec l'acide phosphotungstique, jaunâtre avec l'acide phosphomolybdique, jaune avec l'acide picrique, jaunâtre avec le nitrate d'argent. Le chlorure. mercurique forme avec elle un précipité verdâtre. Elle est aussi précipitée par le réactif de Nessler.

L'analyse assigne la formule C His AzO à cette nouvelle ptomaïne.

Cette base est vénéneuse. Une solution dans l'eau stérilisée, injectée sous la peau d'un lapin, produit une inflammation catarrhale au point d'injection, une forte fièvre et finalement la mort.

L'eczémine ne se rencontre pas dans les urines normales; elle se forme donc dans l'économie au cours de cette maladie infectieuse.

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La carpaïne.

a

ét

Cette base, qui existe dans le Carica Papaya, d'abord étudiée par Van Ryn. Elle est cristallisable très amère, soluble dans le chloroforme ou l'alcool mais insoluble dans l'eau. Elle fond à 119°,5 et dévie droite le plan de polarisation. Sa composition est repré sentée par la formule C14 H27 Az O2.

Physiologiquement la carpaïne agit principalement su le cœur, et Effele a trouvé qu'avec le groupe de la caféin c'est le seul succédané de la digitaline qui ne cause pa d'irritation ou de suppuration lorsqu'il est administré pa la voie hypodermique. La dose quotidienne est de 6 mill grammes à 1 centigramme en injection sous-cutanée, de 2 centigrammes et demi par la voie stomacale. So action est très rapide.

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Le bergamiol.

L'éther que Schimmel a désigné, parmi une série d nouveaux produits, sous le nom d'acétate de lynalyle, aé introduit dans le commerce sous celui de bergamiol. possède une odeur de bergamote, bout de 108 à 110 degr et se trouve à l'état naturel dans les huiles volatiles de l vande, de bergamote et de petit grain (fruits jeunes d bigaradier).

L'acétate de géranyle, qui possède une odeur agréab rappelant celle de l'essence de lavande, bout de 111 115 degrés. C'est un éther que l'on rencontre dans le huiles volatiles de géranium, de lavande et de jor

odorant.

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