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L'acide salicylacétique.

Cet acide, dont on vante les propriétés antiseptiques, est préparé, d'après le Répertoire de pharmacie et l'American Journal of pharmacy, par l'action du salicylate de soude sur le monochloracétate de soude, à la température de 120 degrés.

Par traitement avec l'acide chlorhydrique dilué, l'acide salicylacétique se sépare, et on le lave à l'eau froide, pour le débarrasser du chlorure de sodium formé. Après dessiccation, on le lave à l'éther, afin d'éliminer l'acide salicylique libre. On le purifie par cristallisation au moyen de l'eau bouillante, qui abandonne des cristaux en forme de lames lustrées. Il fond à 188 degrés et il est très peu soluble dans l'eau froide, l'éther, le chloroforme et le benzol, mais soluble dans l'eau chaude et dans l'alcool.

Le sel d'antipyrine de cet acide, qui est formé par la combinaison d'une molécule de chaque composé, paraît présenter certains avantages sur la salipyrine, en raison de son action antiseptique plus énergique.

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La teucrine.

Le professeur Mosetig-Moorhof, de Vienne, désigne ainsi un extrait de Teucrium Scordium (Germandrée aquatique), plante qui croît dans l'Allemagne centrale, et qui est connue depuis les temps les plus reculés pour ses propriétés excitantes et antiputrides.

On l'obtient, d'après l'American Journal of pharmacy, en faisant une décoction avec la plante sèche; la liqueur obtenue est concentrée jusqu'à consistance de

miel et purifiée par un traitement à l'alcool; la solution filtrée est alors évaporée jusqu'à ce que sa densité soit devenue égale à 1,15; on stérilise l'extrait et on l'enferme dans des flacons de 3 grammes environ de capacité et hermétiquement fermés.

La teucrine se présente sous l'aspect d'un liquide brun, miscible à l'eau en toutes proportions, d'odeur caractéristique et à réaction acide. Évaporée, elle fournit un résidu de 21 pour 100; calcinée, elle laisse 4,60 de cendres. La teucrine est préconisée comme un remède très efficace dans le traitement des abcès et des adénites fongueuses. On l'emploie en injection hypodermique. Elle produit une élévation rapide de température et augmente la circulation du sang dans la partie malade.

A l'intérieur elle a été administrée en capsules gélatineuses à la dose de 50 centigrammes comme amère et stomachique.

Plusieurs autres espèces de Teucrium, entre autres le Pulegium vulgare, possèdent les mêmes propriétés médicinales, mais à un degré moindre.

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La tropacocaïne.

Cette substance a été retirée par un chimiste allemand, M. Giesel, de la coca du Japon. Un autre chimiste allemand, M. Liebermann, a réussi à obtenir la tropacocaïne (ou benzoyl-pseudo-tropéine) par la voie synthétique.

Des expériences instituées sur les animaux par le D' A. Chadbourne (de Boston) avec le chlorhydrate de tropacocaïne provenant du laboratoire de M. Liebermann et envoyé au savant américain par M. le Dr O. Liebreich, professeur de pharmacologie à la Faculté de médecine de Berlin, ont montré que ce médicament est un puissant analgésique local, qui, sous certains rapports, paraît être supérieur à la cocaïne. En effet, la tropacocaïne serait

beaucoup moins toxique que la cocaïne, et l'anesthésie que produit sur l'œil et sur la peau la première de ces deux substances serait beaucoup plus prompte à apparaître que lorsqu'on se sert de la seconde. En outre, les solutions de tropacocaïne étant légèrement antiseptiques conserveraient leur efficacité pendant deux à trois mois, tandis les solutions de cocaïne commencent à se décomposer et à perdre leurs propriétés analgésiques au bout de trois à quatre jours.

que

L'application de tropacocaïne sur l'œil y provoque tout au début une légère hyperémie, qui disparaît rapidement. D'après les essais cliniques de MM. les Drs K. Schweigger, professeur d'ophtalmologie à la Faculté de médecine de Berlin, et Silex, son assistant, le chlorhydrate de tropacocaïne en tant qu'analgésique local de l'œil ne serait nullement inférieur à la cocaïne et lui serait même supérieur dans certains cas, à cause de son action plus rapide, qui permettrait de diminuer la durée de certaines opérations ophtalmologiques.

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La bromopyrine et l'acide gymnémique.

La bromopyrine, dérivée de l'antipyrine, est en petites aiguilles fines quand elle cristallise dans l'eau chaude. Dans l'alcool dilué chaud, elle cristallise en aiguilles blanches et luisantes. Elle est presque insoluble dans l'eau froide et difficilement soluble dans l'alcool et le chloroforme; son point de fusion est 114 degrés.

On ne possède pas de renseignements bien précis sur son action physiologique.

L'acide gymnémique qui répond à la formule C2 H55 012 est retiré d'une plante de la famille de Asclepiadacées, le Gymnema sylvestris. Cet acide se présente sous la forme d'une poudre vert-blanchâtre, de saveur acide, âcre, peu soluble dans l'eau et l'éther, très soluble dans l'alcool.

Get acide jouirait de la singulière propriété d'abolir complètement la perception des saveurs sucrées et amères. Les sujets dont la langue a été frottée avec l'acide gymnémique sont incapables de distinguer, pendant quelques heures, la quinine d'avec le sucre, tandis que la saveur des substances acides et salées est conservée.

En s'appuyant sur ce fait, on a conseillé de faire gargariser les malades avec une solution alcoolique de cette substance (1/10) avant l'administration des médicaments

amers.

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Le thiuret, antiseptique à base de soufre.

D'après un recueil allemand cité par la Médecine moderne, le Dr Blum a découvert un corps nouveau, le thiuret, dont les énergiques propriétés antiseptiques seraient dues à un dégagement de soufre à l'état naissant.

Le thiuret est une base faible, qui se présente en cristaux, légers, inodores, presque insolubles dans l'eau, et assez solubles dans l'alcool et dans l'éther. Il provient, par oxydation, du phényldithio-thiuret, dont il ne diffère que par 2 atomes d'hydrogène en moins. Traité par les alcalis à chaud, il dégage du soufre en abondance. Il en est de même quand on le met en présence de corps réducteurs et de l'acide chlorhydrique. Dans ce dernier cas il donne lieu, entre autres produits de décomposition, à la base d'Hofman ou amide du méthénylamido-phenylmercaptan. Tandis que le phényldithio-thiuret, qui en se décomposant laisse dégager de l'acide sulfhydrique et non du soufre à l'état naissant, ne possède aucune propriété antibactérienne, le thiuret est doué de propriétés désinfectantes intenses, et même bien plus intenses qu'aucun des antiseptiques secs aujourd'hui connus.

Ainsi, des plaques d'agar ou de gélatine, infectées de pseudomembranes diphtéritiques, de selles typhiques, de

crachats pneumoniques; des plaques de gélatine acide d'Uffelmann inoculées avec du bacille typhique, des plaques d'agar et de gélatine, imprégnées de bacille diphtéritique, de bactéridie charbonneuse, de bacilles pyocyanique et typhique, du choléra des poules, de staphylococcus albus, et saupoudrées de thiuret, sont restées entièrement stériles.

Le thiuret ajouté à une solution de glucose à 5 pour 100 contenant de la levure de bière en arrête la fermentation, et ce résultat est dû au dégagement de soufre à l'état naissant produit par l'action de la levure elle-même sur le thiuret.

Grâce à ses propriétés antiseptiques, il était possible d'introduire le thiuret dans la thérapeutique, mais son insolubilité en empêchait l'emploi. Le docteur Blum a donc cherché parmi les sels de thiuret (iodhydrate, chlorhydrate, o-crésotinate, borate, p-phénylsulfate) ceux qui sont assez solubles pour être employés. Il a reconnu que le phenylsulfate de thiuret est celui qui, tout en étant assez soluble, possède le pouvoir antiseptique le plus énergique. Ce sel se présente sous la forme d'une poudre cristalline, légère, inodore, jaune, de saveur très amère, soluble dans l'eau à raison de 3 à 4 pour 100, insoluble dans l'alcool, l'éther et l'huile.

Saupoudré sur des plaques d'agar ou de gélatine alcaline et acide infectées des différents microbes cités plus haut, il empêche tout développement microbien.

Sur tube, son pouvoir désinfectant s'étend jusqu'à 1 centimètre de la surface. La fermentation du glucose par la levure est immédiatement arrêtée par l'addition du phénylsulfate de thiuret.

Ces résultats favorables d'expériences in vitro ont conduit le docteur Blum à essayer le phénylsulfate de thiuret sur les animaux, comme antiseptique sec.

Appliqué à l'extérieur, ce sel ne se montre nullement vénéneux. A l'intérieur, à la dose de 3 grammes, il a donné lieu chez des chiens et des lapins à une diarrhée

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