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assez durable, mais sans aucun autre trouble et sans le moindre signe d'intoxication. Introduit dans la cavité abdominale de deux lapins, il n'y a produit aucune inflammation et on en a retrouvé une partie intacte.

Ces expériences autorisaient des recherches chez l'homme. Elles sont actuellement en cours d'exécution et le docteur Blum se réserve d'en donner connaissance plus tard.

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Le papier d'Arménie.

Le papier d'Arménie, très en vogue en ce moment comme désinfectant des pièces d'appartement, est fabriqué de la manière suivante :

On plonge du papier sans colle, du papier à filtrer par exemple, dans une solution saturée à froid de salpêtre; on le fait ensuite sécher en l'étendant sur des cordes. Cette préparation a pour but de lui communiquer la propriété de se consumer comme de l'amadou. On l'aromatise, en le plongeant dans une solution alcoolique d'essences, de résines et de baumes odorants, dont on peut varier la nature et les proportions, selon le résultat que l'on désire. Voici deux formules de ces solutions alcooliques : 300 grammes.

1° Alcool....

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On laisse déposer le tout, pendant un mois, et on filtre.

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HISTOIRE NATURELLE

Les tremblements de terre en 1893.

En 1893, on a eu à enregistrer moins de convulsions sismiques que dans les années précédentes, mais elles. ont présenté une sérieuse gravité. Nous allons consigner les principaux de ces événements.

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Le tremblement de terre de Zante. L'île de Zante, possession grecque dans la mer d'Ionie, a été le théâtre de deux tremblements de terre, le 31 janvier et le 17 avril, l'un et l'autre à peu près de la même violence.

Ce n'est pas la première fois que cette île, qu'on a appelée le jardin de la Grèce à cause de son admirable fécondité, est désolée par des commotions terrestres. Quelquefois le sol se trouve pendant des mois entiers comme dans un état de constante agitation. Les habitants s'accoutument tellement à ces secousses, qu'ils cessent en quelque sorte d'y prêter attention. Ce n'est que lorsqu'il survient quelque catastrophe qu'ils abandonnent leurs demeures et se réfugient sous des tentes; alors toute l'île retentit de leurs plaintes. C'est ce qui est arrivé après la secousse du 31 janvier.

Les commotions terribles qui ont caractérisé cette catastrophe avaient été précédées de l'apparition d'un volcan sous-marin, dans le bras de mer qui sépare l'île de Zante de la côte d'Albanie.

L'ANNÉE SCIENTIFIQUE.

XXXVII.

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Le 31 janvier, la plupart des maisons se lézardèrent, quelques-unes s'écroulèrent en partie. Par bonheur, les habitants purent gagner les rues et les places, ou se réfugier dans les parties de leurs demeures qui avaient été épargnées. C'est ainsi que l'on n'a eu à déplorer que deux morts et environ deux cents blessés, dont deux griève

ment.

Les secousses se renouvelèrent à diverses reprises. Un tiers des maisons s'est écroulé et la plupart des autres ne sont plus habitables. Les vieux faubourgs ont été particulièrement atteints. Parmi les monuments détruits ou fortement endommagés, on cite l'église catholique de Saint-Marc, une des plus anciennes et des plus curieuses des îles de la mer d'Ionie, le couvent historique de Scopos, de l'époque byzantine, la toiture des prisons, dont les débris blessèrent la plupart des détenus. Se sont écroulées également une partie de la citadelle vénitienne et de vieilles maisons ayant quelque valeur historique locale ou rappelant des traditions de grandeur et d'hospitalité seigneuriales. Tous les fours avaient été détruits ou endommagés de manière à ne pouvoir rendre aucun service.

Ce n'est pas d'ailleurs à la ville de Zante que s'est bornée la catastrophe. Tous les villages de l'île, une des plus belles et des plus riantes régions du Levant, sont en partie démolis. Les villages de Kéri, Mahérados, Agala, Mouzaki, Néohori, Romiri et quelques autres ne sont plus que des ruines.

Le roi de Grèce et la reine Olga voulurent visiter l'île dévastée. Mais la mer était épouvantable. Les souverains, arrivés en vue du port à cinq heures du soir, ne purent débarquer que le lendemain à onze heures du matin. Ils constatèrent l'affreuse réalité. Toute la ville de Zante, qui est la seule de l'île, était démolie ou à démolir. Les maisons étaient vieilles aussi n'ont-elles guère tenu. Les deux cents personnes qui ont été blessées l'ont été en sautant par les fenêtres.

Il y a eu le 31 janvier deux secousses dans la ville et dans les villages. La première à 5 h. 45 du soir, la seconde à 2 heures dans la nuit. Mais, depuis juillet, les habitants n'avaient pas passé un jour sans ressentir deux ou trois secousses. Pensez à l'énervement d'une population de 50000 âmes qui en sept mois constate 400 oscillations ou tremblements de terre. « Je n'ose sortir de ma maison, la seule peut-être qui reste intacte, écrivait un négociant de Zante, tant l'horreur du spectacle qui m'entoure est poignante. Il me semble que par mes fenêtres, dont toutes les vitres sont brisées, je vois une nouvelle Pompéi....

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On a signalé la belle conduite d'un Anglais, M. Forster, directeur du câble télégraphique de Malte de la Compagnie de l'Eastern Telegraph.

Aux premiers coups du tremblement de terre, l'épouvante s'empare de chacun, et les employés indigènes du télégraphe n'ont rien de plus pressé que de se sauver dans la campagne. M. Forster se précipite aux appareils; il télégraphie à Londres, prévient la Compagnie, puis par des télégrammes successifs l'Amirauté anglaise, à laquelle il demande d'envoyer un ordre de secours à la station navale de Malte, la plus rapprochée. Quelques minutes après, il attaque le point opposé, qui est Malte, et prévient le commandant de la station navale de ce qu'il vient de faire. Il lui expose la situation, en le priant de mettre un navire sous vapeur, de manière à être prêt à partir dès que l'ordre hiérarchique lui parviendra. C'est ce qui permit à l'un des bâtiments de guerre de la station d'arriver le premier à Zante, le lendemain matin, avec quinze mille kilos de biscuit, des tentes, des conserves et des secours. Les navires italiens n'arrivèrent que le lendemain, de même que les grecs, par la raison toute simple que, le télégraphe étant abandonné, personne ne pouvait correspondre avec Zante autrement que par Malte et Londres.

Déjà éprouvée le 31 janvier, l'île de Zante a été boule

versée de nouveau par un tremblement de terre le 17 avril. Nombre d'habitants ont été écrasés sous les débris de leurs maisons, dont la solidité avait été détruite en février et qui n'exigeaient qu'un faible effort pour s'écrouler.

Les conséquences du choc du 17 avril ont donc été plus grandes à Zante que celles du choc de février. Cependant on aurait tort d'en conclure que ce dernier a été accompagné du choc le plus violent. C'est le contraire qui paraît s'être produit. Ainsi, chacune des commotions a été suivie d'un raz de marée donnant la mesure de l'ébranlement mécanique du sol, mais celui d'avril n'a été ressenti que dans l'île. Au contraire, celui de février s'était propagé jusqu'au fond de l'Adriatique. A Venise, les gondoles du Grand Canal se sont trouvées complètement à sec; en outre, en février, les commotions ne se sont point bornées à se faire sentir à Zante: elles ont eu un écho jusqu'en Italie dans le nord des provinces napolitaines, sur la côte de l'est, au centre, dans l'Apennin, et même dans les environs de Naples; enfin le Stromboli est entré en éruption. Le caractère de la catastrophe d'avril est beaucoup plus local, aucune de ses conséquences lointaines n'a été signalée.

L'île de Zante avait déjà été éprouvée dans notre siècle par des tremblements de terre. Elle fut bouleversée en 1811, en 1820 et en 1840; mais jamais on n'a éprouvé deux chocs successifs d'une pareille gravité. C'est cette circonstance qui fait que tant de victimes ont été surprises dans leur lit. En effet, croyant que tout était fini pour longtemps, les habitants ne pensaient plus à la perspective de voir leurs malheurs recommencer avant un assez grand nombre d'années, et ils dormaient sans soupçonner l'imminence de la catastrophe qui allait les surprendre.

C'est, disons-nous, le 17 avril qu'a eu lieu le second tremblement de terre de Zante. On ne peut s'empêcher de faire remarquer ici que c'était précisément le lendemain de l'éclipse totale solaire du 16 avril, et de se demander s'il n'existe pas quelque rapport entre l'événe

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