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Un nouveau reptile fossile.

Les grands reptiles fossiles de l'époque secondaire désignés sous le nom d'Ichthyosaures sont bien connus. des naturalistes et des hommes instruits. On trouve dans les musées d'histoire naturelle des plaques de terrain, appartenant à l'époque du lias, sur lesquelles sont incrustés des ossements d'Ichthyosaure, parfaitement conservés.

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Ce n'est qu'en Angleterre et dans le Wurtemberg que l'on a jusqu'ici trouvé des squelettes d'Ichthyosaure. M. Albert Gaudry, professeur de paléontologie au Muséum d'histoire naturelle, vient de signaler un squelette de cette classe d'animaux en France, dans le calcaire hydraulique de Vassy (Somme), qui appartient au terrain du lias. Ce squelette a été découvert par M. Millot, directeur des usines à ciment de Sainte-Colombe et donné par au Muséum d'histoire naturelle de Paris. Après avoir figuré à l'Exposition de 1889, dans le pavillon de l'Union céramique, au milieu des échantillons de ciment, il a été apporté au Jardin des Plantes, où un artiste de la maison, M. Barbier, l'a débarrassé de sa gangue. L'Ichthyosaure de Sainte-Colombe est aujourd'hui exposé dans la nouvelle galerie de paléontologie.

M. Albert Gaudry donne à ce reptile fossile le nom d'Ichthyosaurus Burgundiæ. C'est un des plus grands Ichthyosaures qu'on ait jamais mis au jour, car il ne mesure pas moins de 7 à 8 mètres de long'; sa tête a 1,57 de longueur. On sait que ces reptiles fossiles sont pourvus d'une tête très longue et assez étroite, comme une sorte de long museau de crocodile. L'œil, garni de plaques sclérotiques osseuses, a 24 centimètres de diamètre. Il y a environ quatre-vingts dents de chaque côté.

M. Millot a découvert une seconde tête encore plus grande; malheureusement elle est fort incomplète.

M. Gaudry trouve que l'Ichthyosaurus Burgundiæ ressemble à l'Ichthyosaurus communis par la forme de ses dents, à l'Ichthyosaurus lonchiodon par ses dents et certaines particularités des nageoires. Les Ichthyosaurus zelandicus et quadriscissus seraient également des Reptiles de Sainte-Colombe. Malgré ces ressemblances, les différences restent nombreuses et justifient l'appellation nouvelle donnée par M. Albert Gaudry.

Le mémoire de l'éminent paléontologiste a para dans

le Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, recueil aussi intéressant et aussi riche en travaux de haute valeur que les publications similaires des plus grandes villes de France.

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Perforation des roches basaltiques du golfe d'Aden par des galets.

On sait que les singulières cavités connues sous le nom de marmites des Géants ont été produites par le choc de galets finissant par creuser profondément les roches. Pendant le voyage qu'il a fait au bord de la mer Rouge, M. Jousseaume à eu l'occasion d'étudier le mode de formation de cavités creusées dans les roches des environs de Périm, qui sont analogues aux marmites des Géants.

Il existe dans le golfe d'Aden de grands massifs volcaniques qui se prolongent sous la mer par une pente tantôt très rapide, tantôt presque insensible. M. Jousseaume a remarqué sur des nappes horizontales de basaltes, qui apparaissent à la marée basse, des excavations profondes, produites par des galets ou par des blocs mobiles que flots font mouvoir sur place.

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Les galets, trop petits pour résister aux efforts des vagues, trouvent un point d'appui dans l'entre-croisement

des nombreuses brisures qui divisent en tous sens ces nappes de basaltes. Maintenus à la même place par ces anfractuosités, ces galets travaillent chaque jour, agités par les flots de la marée montante, à l'agrandissement et à la régularité des contours de ces cavités.

A Little Aden, la partie submergée de cette roche qui se découvre à la marée basse est creusée, comme les gouttières d'un toit, de deux sillons parallèles, d'environ 10 mètres de longueur sur 0m, 20 de largeur et 0m,12 de profondeur. Dans ce double sillon se meuvent des galets que le flux et le reflux lancent, comme une navette, d'une extrémité à l'autre.

De toutes les cavités de ce genre, celle que M. Jousseaume a rencontrée à l'extrémité sud-ouest de Périm est, par la régularité de son contour et sa dimension, la plus importante. Cette cavité, véritable marmite de Géants, est creusée dans une roche basaltique de 15 à 20 mètres de large, qui s'étend en bordure le long de la côte. Sa forme est celle d'une vaste marmite légèrement déprimée, dont l'intérieur est lisse et régulièrement arrondi. A son ouverture, le diamètre perpendiculaire au rivage est de 0,80; le diamètre adverse de 0,70. Sa profondeur n'est que de om,65; mais, en tenant compte de l'ondulation légère que présente la roche à la surface, on arrive à 0m, 70, longueur égale à celle du petit diamètre de l'ouverture.

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Saint-Gervais.

Nous avons raconté longuement dans notre dernier Annuaire la catastrophe qui a anéanti l'établissement balnéaire de Saint-Gervais, en Savoie, par suite de la fonte subite d'un glacier, dont les eaux ont tout ravagé sur leur passage.

On se demandait si une telle catastrophe ne pourrait se renouveler dans un intervalle plus ou moins éloigné.

M. Delebecque, ingénieur des Ponts et Chaussées de l'arrondissement de Thonon, a visité, pendant l'été de 1893, le glacier de Tète-Rousse, dont le débordement causa la terrible catastrophe. Il a constaté que l'eau débitée par le glacier, à raison de 10 litres par seconde en été, s'écoulait librement, mais qu'il n'était pas impossible que l'orifice d'écoulement vint à être obstrué par les neiges ou des blocs de glace et que ce barrage amenât la formation d'une nouvelle poche d'eau, et par suite une nouvelle catastrophe.

D'où l'éminent ingénieur conclut à la nécessité de surveiller activement le glacier.

Tous les ingénieurs qui ont été chargés d'observer ce glacier conseillent une extrême prudence. Quelquesuns ont même ajouté qu'il serait préférable, pour éviter une nouvelle catastrophe qui se produira inévitablement, de ne pas relever les bâtiments écroulés, et de laisser cette partie de la vallée complètement inhabitéc.

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Couches à pétrole des environs de Pechelbronn.

Il y a une douzaine d'années, une transformation complète s'est subitement produite dans l'extraction du pétrole que contiennent les couches tertiaires des environs de Pechelbronn, dans la Basse-Alsace. A une exploitation pénible et lente du sable bitumineux, par puits et galeries, a succédé un procédé beaucoup plus simple et infiniment plus productif. Des forages pratiqués à la sonde font jaillir l'huile minérale, tantôt jusqu'au-dessus du sol, tantôt dans des conditions qui permettent de l'aspirer au moyen de pompes.

Ce nouveau régime a révélé des faits très dignes d'intérêt, notamment une richesse souterraine en pétrole et

en gaz carbonés qu'on était loin de soupçonner, ainsi que des températures intérieures d'une élévation anormale.

C'est l'inondation d'une galerie profonde par le pétrole qui, en 1881, suggéra à M. Le Bel l'heureuse idée de recourir à des forages, pour se dispenser d'une exploitation souterraine. Sans pénétrer au delà d'une profondeur de 150 mètres, ces premiers forages provoquèrent des sources jaillissantes de pétrole. Sur une dizaine, il en est qui produisirent 40 000 à 50 000 kilogrammes d'huile minérale en 24 heures.

A la suite de la découverte inattendue de cette richesse, une Société acquit la concession et se mit à poursuivre activement les recherches, tant aux environs de l'ancien centre d'exploitation que dans d'autres parties du périmètre concédé, et en les poussant jusqu'à des profondeurs plus grandes.

M. Daubrée, qui a visité en détail les nouvelles mines de pétrole, a donné à ce sujet à l'Académie des sciences les détails qui vont suivre.

Les forages pour les recherches du pétrole sont aujourd'hui au nombre de plus de cinq cents. Bien que n'étant pas très éloignés les uns des autres, ils ont fourni des résultats fort différents. Quelques-uns n'ont rien donné. Dans d'autres, les gaz intérieurs font jaillir l'huile minérale au-dessus du sol, avec une force parfois effrayante. Depuis 1882, vingt et une fortes sources jaillissantes onl été rencontrées. Ce jaillissement n'est pas de très longue durée; on peut en moyenne l'évaluer de trois à quatre ans; cependant il en est un, le no 186, qui dure depuis l'année 1884 et donne encore 8000 kilogrammes d'huile par jour. La force expansive des gaz s'épuise peu à peu; alors des pompes vont chercher l'huile dans la profondeur, d'où elles aspirent en même temps de l'eau salée.

L'abondance des gaz intérieurs est parfois très considérable. Ils lancent de hautes gerbes et leur sortie ébranle le sol, avec production de bruits souterrains qui rappellent un tremblement de terre. L'un de ces

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