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qui doit se faire pièce par pièce, en commençant par la supérieure.

« On se sert pour cela d'une solution de sublimé corrosif à 1 pour 1000, que l'on projette sur le plafond, les murs, les boiseries, les portes, les fenêtres, les parquets, à l'aide du pulvérisateur Geneste et Herscher. Lorsque les murs sont dégradés, dénudés, et en présence d'une infection sérieuse, il faut gratter les plâtres et les murs avant tout lavage et toute aspersion désinfectante.

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Lorsqu'on a achevé le lavage antiseptique du parquet, par lequel on doit terminer l'opération, on laisse la pièce ouverte, de façon qu'elle sèche promptement et puisse être bientôt réoccupée.

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Au cours de son étude, M. le Dr J. Rochard relate que la désinfection des locaux par le bichlorure au millième est entrée dans la pratique de tous les pays, et que jamais on n'a observé d'accidents chez les personnes qui ont ensuite occupé les locaux.

La solution phéniquée à 5 pour 100 est beaucoup moins active, et coûte vingt fois plus cher.

Toutefois, dans des expériences toutes récentes faites au laboratoire de M. Pasteur, MM. Chamberlant et Fornbach ont été conduits à donner la préférence à la solution de chlorure de chaux au dixième.

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La désinfection à bord des navires.

On embarque aujourd'hui des étuves à vapeur sous pression à bord de tous les navires de transport qui prennent des passagers et en particulier sur ceux qui font les voyages de l'Extrême-Orient. Les rigueurs des quarantaines ont été atténuées pour les navires qui, étant pourvus d'une étuve et ayant à bord un médecin, peuvent exécuter les désinfections nécessaires pendant leur traversée.

Les navires de l'État ne courent pas les mêmes dan

L'ANNÉE SCIENTIFIQUE.

XXXVII.

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à

gers, les maladies infectieuses y sont de rares exceptions; aussi n'ont-ils pas été jusqu'ici munis de ces précieux appareils. Il y a déjà tant de machines à bord, il y reste si peu de place, qu'on ne peut guère songer y introduire une nouvelle cause d'encombrement; mais on peut les remplacer à l'aide des ressources du bord et par l'emploi de la vapeur sous pression empruntée aux chaudières de la machine à vapeur.

On a expérimenté ce moyen en 1893, à bord du Courbel, avec un succès complet. Le procédé est si simple et si facile que nous n'hésitons pas à donner in extenso le procès-verbal de cette opération, parce qu'il peut servir de modèle et qu'on pourrait, le cas échéant, agir de même à bord des navires de même espèce.

Note sur un moyen employé à bord du Courbet, le 22 janvier 1893, pour désinfecter le linge et la literie d'un malade qui venait d'être envoyé à l'hôpital comme atteint de fièvre scarlatine.

Le Courbet ayant toujours pour le service de ses machines auxiliaires une de ses douze chaudières sous la pression de 4 kilos, on vida l'eau contenue dans une chaudière voisine de celle en action, on ouvrit le trou d'homme, on introduisit le linge, les draps, le matelas et le cadre (préalablement démonté) qui avaient servi au malade, après avoir enveloppé ces objets dans de la fourrure pour éviter leur contact avec les tirants toujours plus ou moins oxydés de la chaudière, et l'on referma le trou d'homme. On ouvrit alors, petit à petit, la communication du coffre de vapeur de cette chaudière avec celui de la chaudière voisine en action, et on surveilla les manomètres des deux chaudières avec soin. Celui de la chaudière vide resta stationnaire à zéro pendant près d'un quart d'heure, temps pendant lequel la vapeur introduite se condensait au contact des tôles froides, puis il monta doucement et graduellement. Lorsqu'il fut arrivé à 2 kilos de pression absolue, ce qui indiquait que la vapeur introduite se trouvait à une température de 120°,6, c'est-à-dire plus que suffisante pour le but que se proposait, on régla l'introduction de façon à maintenir cette pression et par conséquent cette température pendant vingt minutes, puis on ferma la communication entre les deux

l'on

chaudières et on évacua petit à petit à l'air libre la vapeur de la chaudière qui avait servi d'étuve. Le lendemain, lorsque cette chaudière fut refroidie, on ouvrit le trou d'homme et on en retira les effets, qui furent trouvés en bon état de conservation et qu'on mit à sécher.

La laine du matelas sera cardée à nouveau et il semble qu'elle sera susceptible encore de faire un bon usage.

Ce moyen de désinfection, qu'on n'a peut-être jamais employé, serait généralement d'une application facile sur les navires à vapeur et pourrait être fort utile en cas d'épidémie sur les bâtiments qui n'ont point d'étuves.

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Épuration par l'électricité des liquides infects.

En parlant de l'épuration des eaux des égouts de Paris, nous avons fait allusion au procédé de purification des liquides infects par l'électricité. Nous avons déjà, dans la 35° Année scientifique1, donné les détails de ce procédé, en faisant connaître ce qui avait été essayé en 1891 en Angleterre par l'inventeur, M. Webster, à Peckham et à Salford. Ce même procédé a été expérimenté au Havre en 1893, puis à Lorient, enfin, en décembre 1893, à SaintSébastien (Espagne), et partout il a donné de bons résultats. Il est donc intéressant de faire connaître ici les détails de cette opération.

C'est M. E. Hermite, chimiste de Paris, neveu de M. Hermite, le célèbre mathématicien de l'Institut, qui a dirigé l'expérience d'après les dispositions nouvelles. Il s'agissait, au Havre, d'épurer les produits des égouts ou des détritus organiques du quartier Saint-François, réputé le plus malsain de la ville.

Le procédé de M. Hermite, comme celui qui a été employé en Angleterre en 1891, est basé sur l'emploi d'un liquide désinfectant très énergique, obtenu par l'électrolyse de l'eau de mer, dans une machine appelée électrolyseur. Dans les villes éloignées du littoral, on peut rem1. Pages 401-403.

placer l'eau de mer par une dissolution de chlorure de sodium et de chlorure de magnésium.

Le chlorure de magnésium seul est décomposé, le chlorure de sodium sert de conducteur. C'est la mise en pratique immédiate de la loi de Faraday et du principe qui la régit: Quand on fait passer un courant dans une dissolution aqueuse d'un chlorure, celui-ci est décomposé en même temps que l'eau; il se forme au pôle positif un composé oxygéné du chlore très instable et doué d'un grand pouvoir d'oxydation, et partant de désinfection. Au pôle négatif se forme un oxyde qui a le pouvoir de précipiter certaines matières organiques. En électrolysant une solution de chlorure de magnésium, on dissocie les différents éléments de ce corps et on en forme d'autres substances, dont l'une, le composé d'oxygène et de chlore, est douée d'une très grande puissance oxydante et blanchissante, parce qu'elle abandonne très facilement son oxygène. A richesse égale de chlore gazeux, sa puissance est cinq fois plus grande que celle du chlorure de chaux. C'est à une qualité identique que le permanganate de soude, essayé comme désinfectant à Londres, doit ses énergiques vertus. Mais ce sel a le désavantage de coûter très cher ce qui le rend inapplicable dans la plupart des localités de minime importance, dont le budget est en général modeste.

Le composé chloré obtenu par l'électrolyse peut rendre les mêmes services et les rendre à bas prix, surtout dans les villes et villages situés au bord de la mer.

M. Grimshaw, qui a étudié avec soin les différents procédés d'épuration des eaux vannes au point de vue du prix de revient, estime que l'électrolyse ne coûte pas plus de 0 fr. 019 par mètre cube. Ce prix n'est évidemment pas exagéré; peut-être pourrait-il s'abaisser encore, car la plupart des villes sont aujourd'hui pourvues de dynamos servant à l'éclairage et qu'on pourrait employer pour fournir à l'épuration l'électricité nécessaire.

L'eau de mer traitée par l'électrolyse décompose les

matières organiques en même temps qu'elle détruit les microbes. Elle tue les anaérobies par le simple abandon de son oxygène, et les aérobies par l'action chimique destructive qu'exerce l'oxygène à l'état naissant sur les cellules microbiennes, en oxydant les matières grasses qu'elles renferment en abondance. Cette action a été démontrée par M. Duclaux, et M. Chantemesse a prouvé qu'en faisant agir la solution électrolytique sur un milieu infesté de bacilles, on pouvait constater, au bout de quelques instants, leur destruction complète.

L'électrolyse est également employée en Amérique pour désinfecter les eaux d'égout déversées par la ville de Brewster et qui venaient souiller les eaux potables de New-York. C'est le système Woolf qui est en usage, et il a été décrit par l'Electrical Engineer.

M. Woolf emploie des électrodes positives en cuivre platiné et des électrodes négatives en charbon. Une cuve électrolytique de 5000 litres de capacité contient trois des premières et quatre des secondes. Le procédé est continu. L'eau de mer circule avec une vitesse calculée sur la proportion d'éléments à oxyder. Son mélange avec les eaux d'égout purifie complètement celles-ci.

C'est du moins ce qu'affirme le docteur Edson, qui a pris l'initiative de cet essai et qui, en face des résultats obtenus, en recommande l'application dans les grandes villes.

En résumé, d'après les résultats constatés en Angleterre, en Amérique, en France et en Espagne, le procédé d'assainissement par l'eau de mer électrolysée est une précieuse conquête pour l'hygiène des villes.

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L'hygiène des écoles.

Par les soins du Ministre de l'Instruction publique, après avis préalable du Comité consultatif d'Hygiène et de l'Académie de Médecine, un règlement a été publié en

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