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quatre mois, les malades qui avaient été soumis à ces applications furent tous guéris.

Depuis cette époque, M. Semmola a poursuivi ses expériences.

Le savant correspondant de l'Académie rapporte qu'il a obtenu par sa méthode la guérison complète et permanente des malades présentant la forme de colique simple avec paralysie des muscles extenseurs. Il a, de plus, constaté une amélioration générale considérable avec diminution de l'albuminurie chez les malades offrant la forme cachectique avec albuminurie, mais sans altérations vasculaires apparentes..

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La polarité électrique du corps de l'homme et des animaux.

Le Dr Luys a découvert que certains individus plongés artificiellement dans le sommeil hypnotique acquièrent des qualités visuelles extraordinaires, ce qui leur permet notamment de distinguer les effluves magnétiques qui s'échappent du corps humain. A en croire ces hypnotiques, le côté gauche du corps donne des effluves d'une coloration bleue, le côté droit dégage des effluves rougeâtres. Dans une des séances de la Société de biologie, M. Luys a rendu compte d'une série d'expériences, qu'il exécute sur les « effluves du cerveau ». Voici le résumé de ces expériences, faites en collaboration avec M. le Dr Casin. Sur un chien de taille moyenne, fraîchement décapité, après avoir enlevé les téguments recouvrant le crâne, on sépara la calotte crânienne osseuse à l'aide d'un trait de scie circulaire, de façon à mettre à nu la surface des deux hémisphères cérébraux. L'expérimentateur demanda alors au sujet hypnotisé quelle était la couleur des effluves s'échappant du côté gauche du cerveau du chien. Le sujet répondit: « C'est bleu ». Pour le lobe droit, il répondit : << C'est d'un beau rouge ». Pour le lobe médian du cer

velet, il dit : « C'est jaune ». Enfin les effluves sortant des deux lobes cérébelleux droit et gauche lui parurent respectivement bleu pâle et rouge clair.

Au bout de quelques minutes, le cerveau du chien s'étant refroidi, l'hypnotisé déclara que les effluves colorés disparaissaient, et qu'il ne voyait plus que du noir. M. Luys fait tout d'abord remarquer qu'au point de vue du rapport entre le cerveau et le corps, les effluves du même côté du cerveau et du corps sont de même coloration, alors qu'au point de vue de l'action des mouvements volontaires c'est le côté gauche du cerveau qui commande le côté droit du corps, et le côté droit du cerveau qui commande le côté gauche du corps.

Cet entre-croisement n'existe pas au point de vue de la coloration des effluves magnétiques.

La disparition graduelle des effluves a pu être constatée par les mêmes sujets sur des personnes venant de mourir. Aussitôt après la mort, ces effluves diminuent de puissance et d'intensité de coloration, puis s'éteignent pour ainsi dire. Cependant les hypnotiques du Dr Luys en ont encore constaté quelques-uns, très faibles, il est vrai, s'échappant de l'œil d'un cadavre plusieurs heures et même 24 heures après la mort.

« Il y a donc, dit M. Luys, dans l'emploi de l'homme somnambulique un véritable réactif vivant dont on peut mettre les facultés artificiellement développées à profit pour étudier les courants magnétiques, électriques et neurologiques, courants qui sont pour lui visibles et sensibles, mais qui pour nous ne sont pas dans les conditions de visibilité possible.

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Les faits rapportés par M. Luys sont bien étranges, et il est nécessaire qu'ils soient répétés par d'autres savants et rigoureusement analysés avant qu'on puisse se faire une opinion à leur égard. Jusqu'à ce moment on ne peut qu'enregistrer l'affirmation exprimée à ce sujet par une de nos plus hautes personnalités scientifiques.

AGRICULTURE

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Moyens de remédier à la disette des fourrages. - Le Polygonum Sakhalinense.

La terrible sécheresse qui a sévi en France et dans une grande partie de l'Europe pendant toute la durée du printemps et une partie de l'été de 1893, a eu des conséquences désastreuses pour l'agriculture. Si la récolte du blé n'en a pas subi un très grand dommage, puisqu'elle a été de 100 millions d'hectolitres au lieu de la quantité normale de 120 millions, et si les fruits ont été, au contraire, d'une abondance phénoménale, les prairies, les fourrages divers ont été, on peut le dire, anéantis. Et comme l'année précédente avait été très pauvre en récoltes fourragères, ces deux années consécutives de disette ont eu pour conséquence la ruine de cette branche essentielle de l'agriculture et de l'élevage. Les bestiaux ne pouvant plus être nourris, le cultivateur a été forcé de les vendre à vil prix, avec la perspective d'en racheter, vienne l'hiver, à des prix fort élevés.

En présence de cette situation anormale, chacun a fait ses efforts pour remédier au mal, mais sans grand résultat. Le ministère de l'agriculture a multiplié ses circulaires pour donner aux propriétaires et aux éleveurs des conseils sur le remplacement des fourrages manquants par d'autres alimentations à l'usage du bétail. Les agro

nomes ont fait connaître quelques succédanés plus ou moins sûrs des herbages; enfin on a mis en lumière une plante qui pourra fournir à l'avenir une ressource dans les cas analogues à ce qui s'est présenté en 1893.

Il est bon d'enregistrer pour l'avenir le fruit de ces diverses recherches. C'est ce que nous allons faire rapidement.

Quand les récoltes fourragères viennent à manquer dans une localité, que les pâturages sont insuffisants pour pouvoir nourrir convenablement tous les animaux qu'on doit y mettre, et quand le foin a atteint des prix exagérés, inabordables pour le cultivateur, il faut avoir recours aux denrées dont on peut faire aisément des aliments pour les animaux, soit qu'on en dispose dans sa propriété, soit qu'on puisse les acquérir à un prix raisonnable.

On peut remplacer sans inconvénient le foin par les pailles de céréales. C'est d'ailleurs une pratique généralement usitée. On substitue à 1 kilogramme de foin de qualité moyenne 2 kilogrammes de paille. Si donc on donne babituellement à un animal 5, 6, 8, 10 kilogrammes de foin par jour, on devra lui donner un poids double de paille; seulement, comme 15 ou 20 kilogrammes de paille constitueraient une ration trop volumineuse, il faut, tout en remplaçant le foin par le même poids de paille, ajouter à la ration des grains, du son, des tourteaux, des drèches ou autres aliments semblables, qu'on peut se procurer à bon compte en quantité suffisante pour compléter la valeur alimentaire de la paille.

S'il n'a ni foin, ni paille, le cultivateur doit chercher à utiliser tout ce qui est à sa portée. Dans les localités où il y a de l'ajonc et des genêts, les jeunes brindilles d'ajonc broyées et les jeunes pousses de genêt peuvent remplacer le foin. Les jeunes pousses de roseau peuvent aussi remplacer du fourrage vert, poids pour poids.

On peut encore recueillir les herbes qui se trouvent le long des chemins, sur les haies, dans les carrières, etc.

L'ortie qui croît autour des habitations donne une excellente nourriture pour les vaches et les porcs, quand elle est fauchée et mise à sécher, ce qui lui enlève son principe irritant. Bien des herbes qui se perdent peuvent être utilisées.

M. Ch. Girard, chef des travaux du laboratoire de l'Institut national agronomique de Versailles, a rendu un grand service à l'agriculture en attirant l'attention, dans un mémoire très étudié, sur l'emploi des feuilles d'arbres comme succédané des fourrages.

Le feuillage des arbres est, on peut le dire, une véritable prairie aérienne, arrosée par les eaux que les racines. puisent dans les couches profondes de la terre.

Les feuilles de nos arbres à l'état vert peuvent remplacer dans l'alimentation des animaux, poids pour poids, les fourrages verts de trèfle ou de luzerne. A l'état sec, elles peuvent tenir lieu d'un même poids de foin. Il n'y a donc nulle difficulté pour substituer des feuilles d'arbres aux fourrages dans l'alimentation des animaux.

Au lieu d'acheter à un prix ruineux du foin, de la paille ou des grains, le cultivateur n'aura qu'à faire les frais de cueillette des feuilles des arbres qui longent les chemins autour de ses bâtiments ou qui bordent ses champs. Quels sont les arbres qui peuvent fournir ce fourrage accidentel?

D'après des recherches de M. Ch. Girard, presque tous nos arbres donnent des feuilles utilisables comme fourrage et égales au meilleur foin. En voici la liste :

Acacia, mûrier, tilleul, orme, érable, marronnier d'Inde, noisetier, peuplier, micocoulier, frêne, platane, charme, sorbier, bouleau, chêne, hêtre, pin.

Les feuilles de vigne constituent aussi un excellent fourrage, mais on ne doit les cueillir qu'après la vendange, pour ne pas nuire à la maturité du raisin et à l'aoûtement du bois.

Des nombreuses analyses chimiques qu'il a faites des feuilles des principaux arbres cultivés, M. Ch. Girard

L'ANNÉE SCIENTIFIQUE.

XXXVII.

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