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qui est encore aujourd'hui considéré comme relativement

rare.

En résumé, la miellée du tilleul est, par sa composition, comparable à la manne du mélèze étudiée par M. Berthelot, et à celle de l'Alhagi camelorum, où la présence de la mélézitose a été signalée pour la première fois par M. Villiers.

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Nouveau procédé de culture du champignon de couche.

La culture du champignon de couche, si importante pour la banlieue de Paris, se fait encore aujourd'hui par des procédés empiriques qui n'ont pas changé depuis plusieurs siècles. Cependant les résultats qu'ils fournissent sont fort incertains, et c'est en partie aux pratiques en usage qu'on doit attribuer le grand développement des maladies qui sévissent sur les produits de cette industrie. MM. J. Costantin et L. Matruchot ont cherché à perfectionner cette culture en s'aidant des données que la science cryptogamique fournit actuellement.

Plusieurs naturalistes ont déjà réussi à obtenir le développement complet de quelques champignons Basidiomycètes non comestibles, présentant des affinités lointaines avec la Psalliota cultivée. Mais, pour le champignon de couche, jamais la culture à partir de la spore n'a été obtenue aujourd'hui encore on ne sait le produire que par le procédé grossier des champignonnistes, en partant du mycélium, c'est-à-dire du blanc de champignon, qu'on trouve à l'état spontané dans les tas de fumier.

MM. J. Costantin et L. Matruchot sont arrivés à obtenir son développement complet, à partir de la spore, à l'aide d'une méthode dont la portée paraît générale et qui pourra peut-être s'appliquer à d'autres espèces comestibles, comme le bolet et la morille, dont la culture a été jusqu'à ce jour vainement tentée.

Voici la méthode suivie par les expérimentateurs :

On recueille les spores d'une façon pure et on les sème à l'abri de tout germe étranger, sur un certain milieu nutritif stérilisé. On obtient ainsi un mycélium qui s'agrège en cordons et qui est du blanc pur. Par des cultures répétées sur un substratum identique, ce blanc peut être multiplié indéfiniment; transporté à un moment donné sur du fumier stérilisé, il s'y développe abondamment en quelques semaines. A cet état, il a l'aspect et l'odeur caractéristiques du blanc naturel. Qu'on vienne à le larder dans une meule de fumier ordinaire, il prend, s'accroît et fructifie normalement.

On a donc entre les mains un blanc artificiel, ayant toutes les propriétés du blanc naturel que les maraîchers fournissent aux champignonnistes. Y aurait-il intérêt à substituer le premier au second? Les avantages de cette substitution peuvent se résumer ainsi :

Le blanc naturel est très souvent impur: il apporte avec lui des maladies variées et redoutables. Cette contagion par le mycélium pourrait être évitée grâce à l'emploi du blanc artificiel, toujours pur, préparé par la méthode des expérimentateurs.

Quelles sont les variétés de champignons qu'il importe de choisir?

On sait qu'il existe diverses variétés de champignons de couche; celles dont le chapeau est tout à fait blanc sont les plus estimées sur le marché. Or le champignonniste qui lève du blanc vierge dans un tas de fumier doit, s'il veut voir ce blanc se développer dans la meule et pro duire, le recueillir avant qu'il y ait eu fructification: il ignore donc à quelle variété de champignons il a affaire. La nouvelle méthode permet, au contraire, de prendre la spore d'une variété déterminée et de cultiver une race de choix.

On peut ainsi produire du blanc d'une façon permanente. Actuellement la production du blanc est intermittente; le champignonniste ne peut se procurer de blanc

nouveau qu'à la fin de l'automne et pendant l'hiver. Les cultures pourraient, au contraire, fournir du blanc frais à une époque quelconque de l'année, ce qui est un avantage évident.

Toutefois l'avantage le plus important de la fabrication de blanc pur paraît être la suppression possible de toutes les maladies que le blanc apporte généralement avec lui. Or, d'autre part, on peut arriver, par la désinfection préalable d'une carrière, à y détruire les germes laissés par les maladies ayant sévi sur des cultures antérieures. On voit donc qu'il serait possible, par l'emploi combiné des deux méthodes, de diminuer, dans une large mesure, l'intensité des maladies cryptogamiques du champignon de couche. Ce résultat intéresse spécialement la région parisienne, dont une vaste partie du sol souterrain est encore inutilisée. La culture des champignons de couche, devenue moins aléatoire, pourrait trouver là à s'étendre beaucoup, sans empiéter en rien sur le terrain réservé aux cultures maraîchères qui se font à la surface du sol.

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Moyens de prévenir les falsifications des graines.

M. Schribaux, professeur à l'Institut national agronomique de Versailles, a fait à la Société d'encouragement une communication intéressante sur les falsifications des semences agricoles et sur les moyens d'en assurer la répression.

De tous les facteurs de la production végétale, la semence est certainement l'un des plus importants. On connaît le proverbe : « Telle semence, telle moisson »>. Malheureusement trop d'agriculteurs oublient que les semences renferment en germe les qualités et les défauts des plantes cultivées et ne leur accordent pas toute l'attention qu'elles méritent. Celles des plantes fourragères

graminées et légumineuses se distinguent surtout par leur médiocre qualité. On sait que les plantes fourragères se récoltent avant la maturité. N'ayant pas l'habitude d'en produire les semences, l'agriculteur s'adresse au commerce, qui le trompe fréquemment tantôt sur l'origine, tantôt sur la nature, sur la quantité ou sur la qualité de la marchandise vendue.

pro

Le commerce des semences fourragères est devenu cosmopolite la Nouvelle-Zélande nous envoie du dactyle, la Finlande du vulpin des prés. L'Amérique du Nord duit aujourd'hui la plus grande partie des autres graminées fourragères ensemencées en Europe. En même temps que l'Italie, elle exporte également d'importantes quantités de luzerne et de trèfle des prés. Cependant le commerce les livre à la culture comme ayant été récoltés en France. M. Schribaux fait ressortir l'importance des dommages causés à l'agriculture française par l'introduction de trèfles et de luzernes d'origine étrangère. Les plantes qui en proviennent, n'étant pas adaptées à notre climat, résistent imparfaitement à nos hivers. De nombreux champignons les attaquent; enfin il résulte d'expériences variées poursuivies par la station d'essais de semences de l'Institut agronomique de Versailles qu'elles produisent 20 à 50 pour 100 de moins que nos variétés indigènes.

Les semences d'un prix élevé sont très souvent mélangées d'autres espèces de même apparence, mais d'une valeur marchande beaucoup moindre. C'est ainsi qu'à la luzerne, qui vaut en moyenne 200 francs les 100 kilogrammes, on ajoute de la minette, qui en vaut 50. L'avoine jaunâtre, cotée 300 à 400 francs, est frelatée avec de la couche flexueuse, mauvaise graminée qu'il faudrait extirper de nos prairies si elle venait à s'y propager. On leste la fétuque des prés de ray-grass, le vulpin des prés de brouque laineuse, etc., etc.

M. Schribaux a introduit récemment en France une plante fourragère nouvelle, connue sous le nom de vesce velue. La faveur dont elle a joui en 1893 a fait monter

le prix des semences de 40 à 130 ou 160 francs les 100 kilogrammes. M. Schribaux affirme qu'au moins la moitié des lots offerts actuellement sur le marché français et sur le marché allemand renferme de 20 à 40 pour 100 d'impuretés dangereuses, nielle et vesces sauvages, qui empoisonneront les terres cultivées pendant de longues années. Dans quelques échantillons il n'a pas rencontré une seule graine de vesce velue.

On trompe également l'acheteur sur la quantité de la marchandise aux graminées on ajoute des balles, aux légumineuses des matières minérales. Récemment le parquet de Gien a saisi chez un négociant de la même ville du trèfle des prés dans lequel M. Schribaux a trouvé 10 pour 100 de sable quartzeux coloré en jaune et 13 pour 100 de sable ferrugineux. A la fin du mois de mai 1893, deux négociants de Moulins, chez lesquels une perquisition a été opérée, ont avoué avoir mélangé pendant l'année courante 11 000 kilogrammes de sable à du trèfle violet.

Enfin, une fraude qu'on pourrait appeler classique, tant elle est fréquente, consiste à introduire de vieilles semences dans des semences nouvelles. Il existe à Paris et en province des maisons s'occupant exclusivement de la vente de vieilles semences et qui ne craignent pas d'exercer leur commerce au grand jour.

Pour la création de prairies, l'agriculture demande ordinairement au commerce des mélanges tout préparés de semences de légumineuses et de graminées. Sur 10 échantillons analysés par M. Schribaux provenant d'importantes maisons de Paris, 5 étaient inutilisables; les autres, composés avec moins de fantaisie, n'étaient pas non plus irréprochables. Ces mélanges, présentés à l'agriculteur crédule comme étant le fruit de patientes recherches, ne renferment le plus souvent qu'un ramassis de semences de toute nature qui ne trouveraient pas preneur si on cherchait à les écouler par espèces séparées. M. Schribaux recherche quelles mesures il conviendrait

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