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change brusquement, à chaque émission ou extinction de courant, tout fil parallèle situé dans son voisinage en éprouve le contre-coup, et se trouve parcouru par un courant, qui possède beaucoup d'énergie, mais qui ne dure qu'un instant. C'est cette réaction brusque, ce courant induit, qui vient secouer la plaque vibrante du téléphone et lui fait rendre le son aigu et perçant d'un coup sec.

Tous les signaux télégraphiques transmis se répercutent ainsi dans le téléphone, et les bruits qui se font entendre sur un fil quelconque ont leurs échos sur les fils parallèles voisins.

Tout fil, en pénétrant sur un territoire donné, amène avec lui, et répand sur le réseau auquel il vient se mêler, les bruits lointains des télégrammes échangés, non seulement dans son pays d'origine, mais dans tous ceux qu'il a successivement traversés.

Tel est le grave obstacle qui, dès le début, s'opposa à l'établissement de communications téléphoniques à grandes distances. Mais, si déjà ces bruits se répercutent avec cette intensité sur un fil qui se trouve dans le voisinage d'autres fils télégraphiques, que sera-ce si on installe un téléphone sur les fils mêmes consacrés au service habituel du télégraphe? Pouvait-on songer à supprimer le vacarme qui se produisait alors, et qui était vraiment assourdissant?

Tel est le problème que Van Rysselberghe parvint à résoudre, en munissant le fil téléphonique d'un condensateur, d'une forme particulière, qui rendait silencieux le fil télégraphique, sans altérer les sons téléphoniques.

Pour détruire l'induction télégraphique, ainsi que pour opérer, par les mêmes fils, la transmission simultanée de télégrammes et de messages parlés, Van Rysselberghe, contrairement à une idée assez répandue, n'avait recours ni à des téléphones, ni à des microphones spéciaux. Tout le travail d'appropriation s'accomplissait dans les bureaux du télégraphe. C'est le télégraphe, et non le téléphone, qu'il modifia de façon à le rendre silencieux. Cela fait, on parlait et l'on écoutait, les fils étant ainsi préparés, à l'aide de microphones et de téléphones quelconques.

Les premiers essais de téléphonie à grande distance, basée sur le principe de la graduation des courants, en employant des condensateurs, eut lieu le 28 février 1882. Van Rysselberghe put parler par téléphone entre l'Observatoire royal de Bruxelles et la station météorologique d'Ostende, à l:

quelle il est relié au moyen d'un fil spécial, placé sur les poteaux du télégraphe.

Les mêmes essais furent répétés entre Bruxelles et Anvers avec le même succès.

En 1885, Van Rysselberghe se rendit en Amérique, pour mettre à profit les lignes télégraphiques d'immense étendue qui existent aux Etats-Unis, et il obtint des transmissions irréprochables à des distances énormes.

Il résulte des expériences de télégraphie et de téléphonie simultanées, faites en Amérique par l'électricien belge, que l'on peut correspondre avec succès à toute distance, directement, sans relais, ce qui ne se fait pas en télégraphie.

C'est à partir de ce moment que la téléphonie interurbaine prit en Europe et en Amérique un grand développement.

Nous devons ajouter pourtant que les dispositions maintenant adoptées, en France et dans les autres parties de l'Europe, sont toutes différentes de celles qu'employa Van Rysselberghe.

Aujourd'hui on fait usage de fils téléphoniques en bronze silicieux, qui sont d'une très faible résistance, et on double la ligne pour compléter le courant; en d'autres termes, on n'emploie plus la terre comme conducteur de retour, ainsi qu'il est d'usage en télégraphie.

C'est par ces moyens que la téléphonie entre les villes les plus distantes a pris l'extension et la sûreté que l'on connaît, et qui fait que l'on converse de Paris à Marseille et de Paris à Londres aussi bien qu'entre deux quartiers de Paris.

Van Rysselberghe n'aura pas eu la satisfaction de voir le développement considérable auquel est appelée la téléphonie interurbaine, à la création de laquelle il a si glorieusement contribué.

Van Rysselberghe était professeur d'électricité à l'Université de Gand, électricien-conseil de l'administration des chemins de fer, postes et télégraphes belges, etc.

Peu de temps avant sa mort prématurée, il avait proposé un système très curieux pour distribuer l'énergie électrique par la pression de l'eau dans les villes.

J'ai eu l'avantage d'être en rapport avec le savant physicien belge à la dernière Exposition de Bruxelles, en 1889, et j'ai pu apprécier ses rares qualités d'intelligence et de courtoisie.

FIN

TABLE DES MATIÈRES

ASTRONOMIE.

L'astronomie en 1893..

Les planètes.

Les petites planètes

Le Soleil..

La Lune..

La grande éclipse totale de Soleil de 1893.

Les comètes....

Étoiles filantes et bolides..

Étoiles temporaires et variables.

Les observatoires...

Variétés astronomiques

PHYSIQUE.

Les progrès de la photographie des couleurs..

La photographie sous-marine...

Emploi de cartouches solubles dans les mesures et expériences

océanographiques......

Photographie des projectiles en mouvement.

Sur la décroissance de la température dans l'air selon la hauteur.
Résultats fournis par la formation de bulles de savon au moyen

d'un savon résineux..

Nouveau mode d'éclairage des objets sous le microscope..
Étude de la filtration des liquides....

L'exploration de la haute atmosphère..

Nouvel accumulateur......

Emploi des accumulateurs en télégraphic..

Le câble téléphonique entre Belfast et Glasgow.

Un nouveau téléphote....

La cuisine et l'électricité...

L'autoconduction, ou nouvelle méthode d'électrisation des êtres

vivants...

Action de l'electricité sur les microbes..

Nullité de l'action de l'aimant sur l'organisme humain..
L'éclairage électrique des wagons de chemins de fer...
Les chiens électriciens..

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HISTOIRE NATURELLE.

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