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ITALIE.

DOTTOR FILIPPO RHо, medico de prima classe nella regia marina. Sguardo generale sulla Patologia di Massaua e studio sulle malattie febbrili che vi predominano.

Roma 1894 pagg. 65.

Cette brochure, ainsi que son titre l'annonce, peut se diviser en deux parties; dans la première l'A. nous donne un aperçu général sur les maladies de Massaua, tandis que dans la seconde il traite plus amplement la question des fièvres qui y prédominent.

En 1890 se déclara à Massaua la première épidémie de cholera, qui fut suivi en 1891 d'une seconde moins forte; on attribua la diffusion de la maladie à l'eau de puits infectés; M. le Dr. Pasquale y trouva en effet le comma bacillus.

La dyssenterie est peu répandue dans le corps d'occupation italien, elle est plus rare pendant les mois les plus chauds. Nous ne savons si les cas de hépatite suppurative qu'on a observés à Massaua doivent être considérés comme dépendants de la dysenterie. Les coups de soleil, très rares chez les marins, sont assez fréquents et parfois mortels chez les soldats de l'armée.

Le scorbut sévit surtout parmi les indigènes, il est très peu répandu parmi les Italiens. La variole, qui fait de grands ravages dans la population indigène, n'a pas atteint un seul soldat; cet exemple, dit M. Rho, devrait suffire à convaincre les sceptiques les plus intransigeants de l'uti lité de la vaccination et de la revaccination,

On trouve très fréquemment dans la population de Massaua le tænia solium et le tenia mediocanellata, les autres parasites si répandus en Egypte (bilharzia hæmatobia, anchilostoma duodenale, filaria sanguinis hominis, filaria medinensis) paraissent faire défaut. A Massaua les européens sont facilement sujets à deux dermatoses dues à l'influence du climat, le lychen tropicus et la furunculose; les affections vénériennes y sont plus rares et moins graves qu'ailleurs.

Les maladies oculaires sont aussi peu répandues parmi les européens; on voit quelques cas de conjonctivite et de héméralopie.

Chez les natifs de Massaua au contraire, les maladies oculaires sont très fréquentes, mais on n'y rencontre pas l'héméralopie.

Quant aux maladies chirurgicales, tandis que la plupart des blessures profondes et des plaies guérissent avec une promptitude qu'on ne saurait rencontrer ailleurs, il arrive très souvent que les blessures légères et les petites contusions superficielles s'enflamment, suppurent et donnent lieu à des ulcères atoniques ou fagadeniques,

Ces complications, qui, selon quelques auteurs seraient dues à un microorganisme saprogène spécial, guérissent quelques fois sous une simple médication antiseptique, mais dans les cas les plus graves il faut avoir recours au raclement, au cautère actuel et à l'excision des parties atoniques. Dans la seconde partie de son ouvrage, et dans l'appendice, l'A. nou donne un résumé critique et synthétique des travaux des médecins milis taires italiens à Massaua sur les fièvres assez fréquentes dans cette colonieet qui ont donné lieu à de longues discussions, qui rappellent singulièrement, celles des corps sanitaires dans les colonies françaises et anglaises sur le même sujet.

A l'exception de quelques cas de typhus, les fièvres dominantes à Massaua ne répondent pas à un type bien déterminé, elles peuvent néanmoins se ramener dans la plupart des cas à deux types: aux fièvres climatiques indéfinies des auteurs anglais (fébricules typhoides des cliniciens italiens, fièvre sudorale de Jaccout etc.), et surtout aux fièvres gastriques, dont la symptomatologie peut se résumer ainsi: Fièvre qui dure de 5, 7 jours, jusqu'à 3 semaines, avec un maximum quotidien entre 2 heures et 4 heures; troubles de l'appareil digestif constants et identiques à ceux des fièvres gastriques de nos contrées; troubles nerveux peu importants (cephalée, accablement, arthralgie etc.), hypertrophie de la rate et quelquefois du foie, conjonctives ictériques, anémie très grave.

Si l'on ajoute à ce que nous venons de dire, qu'un grand nombre d'affections propres aux pays chauds (béri-béri, ahinum, lèpre, micétome etc.) sont inconnues à Massaua, on pourra conclure avec le Dr. Rho que le climat, bien qu'il soit des plus chauds et des plus désagréables, y est relativement plus salubre que celui des autres régions tropicales.

P. SONSINO.

Agence générale de „JANUS" pour la Hollande: Société de l'Ancienne Maison

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