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EN DISTRIBUTION :

CATALOGUE des Livres anciens et modernes de la Bibliothèque de feu M. D. G... de B., dont la vente aux enchères aura lieu rue des Bons-Enfants, 28, les 17-21 janvier 1870.

Cette vente se compose d'environ 4,000 volumes de théologie, sciences et arts, littérature et histoire; Collection des auteurs latins, publ. par Lemaire, les œuvres de Cicéron, édition Victor Leclère, etc., etc.

M° Avril, commissaire-priseur, assisté de M. Aug. Aubry, libraire-expert, chez lesquels se distribue le Catalogue.

EN PRÉPARATION:

CATALOGUE de la belle Bibliothèque de M. TH., vice-consul de Suède et de Norvége, dont la vente aura lieu en février, rue des Bons-Enfants.

Théologie, économie politique, commerce, géographie; série d'ouvrages modernes sur la céramique, beaux-arts, livres à figures, et orués de vignettes; voyages, Histoire naturelle, théâtre, poëtes modernes, romanciers, littérature et histoire, Bibliographie. Nombreux ouvrages sur la Normandie.

CATALOGUE des Livres de la Bibliothèque de feu M. R.., dont la vente aura lieu en février, se composant de livres rares et curieux, anciens et modernes, riches reliures.

ACHATS DE BIBLIOTHÈQUES

DE PARTIES DE LIVRES

et de toute espèce d'ouvrages anciens et modernes

Expertise.

NOTA.

Rédaction de catalogues-Ventes publiques aux enchères..

- Adresser les lettres à M. Aubry, rue Séguier, 18.

VARIÉTÉS

BIBLIOGRAPHIQUES

LA BIBLIOTHÈQUE DE J. A. DE THOU

Jacques-Auguste de Thou, le cèlèbre historien, était le troisième fils de Christophe de Thou, premier président au Parlement de Paris (1). Destiné d'abord à l'état ecclésiastique, il passa ses premières années dans le cloitre de Notre-Dame, auprès de Nicolas de Thou, son oncle, qui était chanoine de cette église et conseiller au Parlement. Celui-ci, nommé bientôt évêque de Chartres, laissa le canonicat à son neveu qui le conserva près de quatorze ans. Ce fut là, en 1573, que de Thou, agé de 20 ans à peine, commença à rassembler cette bibliothèque (2), qui était appelée à devenir l'une des plus célèbres du XVIIe siècle.

Dès le principe, il ne négligea aucune occasion pour l'enrichir Le savant Pierre Pithou, qui avait lui-même réuni une assez considérable collection de livres, exprima, en mourant, le vœu que sa bibliothèque fût conservée par sa famille ou livrée en entier à une seule personne (3). De Thou s'empressa d'acquérir tous les manus

(1) Scévole de Sainte-Marthe, Gallorum doctrina illustrium qui nostra memoria floruere elogia, lib. III, p. 82.

(2) Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, etc., t. IX, p. 312.

(3) Grosley, Vie de Pierre Pithou, t. II, p. 246; mais voyez aussi Niceron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres, etc., t. V, p. 49.

crits (1), et de s'assurer le concours dévoué de François et de Jacques Pithou (2). Nicolas Lefèvre, le savant précepteur de Louis XIII, lui légua ses manuscrits, et nous savons par Scévole de SainteMarthe (3) et par L. Jacob (4), qu'il en avait une magnifique collection.

Vers l'année 1594, de Thou succéda à Jacques Amyot, comme maître de la librairie du roi. Malgré les nombreuses charges dont il était déjà revêtu, cette place ne fut pas pour lui une sinécure, et plusieurs améliorations importantes furent dues à son initiative. La bibliothèque du roi, installée depuis longtemps à Fontainebleau, venait d'être transportée au collège de Clermont (aujourd'hui lycée Louis-le-Grand), devenu libre par l'expulsion des Jésuites. De Thou fit réunir à cette collection, encore bien peu nombreuse, les précieux manuscrits provenant de la bibliothèque de Catherine de Médicis, et qui, depuis cinq ans, étaient restés chez l'abbé de Bellebranche, aumônier et bibliothécaire de cette princesse (5).

Pendant son séjour à la Bibliothèque du roi, de Thou s'était réservé dans l'établissement un cabinet de travail où se réunissaient, presque chaque jour les savants les plus célèbres de l'époque, qui tous s'honoraient d'être ses amis (6); et c'est certainement en souvenir de cette douce et sérieuse intimité qu'il ordonna par testament que sa bibliothèque fut toujours tenue à la disposition de ceux qui pourraient en désirer l'accès.

De Thou a dit avec vérité qu'il avait formé cette «noble » bibliothèque, comme l'appelle Michel de Marolles (7), « magna

(1) L. Jacob, Traic té des plus belles bibliothèques, p. 571.

(2) Lomeir, de bibliothecis liber, p. 207.

(3) Moriens, omnes suos corlices manuscriptos (horum enim amplissimam supellectilem colligerat), supremo testamento cui legavit. Sc. de Sainte-Marthe, Gallorum doctrina illustrium qui nostra memoria floruere elogia, lib. V, p. 161.

(4) Traicté des plus belles bibliothèques, p. 569.

(5) Voyez A.-F., les anciennes bibliothèques de Paris, t. II, p. 153 et suiv. (6) Michel de Marolles, Mémoires, t. II, p. 219.

(7) Paris ou description succincte et néantmoins assez ample de celte grande ville, p. 44.

diligentia ac somptu.» Ses fréquentes missions auprès des souverains étrangers, ses fonctions au Parlement, la rédaction même de son admirable histoire, ne lui firent point oublier un instant sa passion pour les livres. Dès qu'il était informé qu'il s'imprimait un bon ouvrage en Allemagne ou en Hollande, il y envoyait du grand papier, fabriqué à Paris exprès pour lui (1); les volumes lui étaient ensuite expédiés en feuilles, afin qu'il pût mettre à part les plus belles, et composer ainsi un exemplaire sans défauts (2). Les reliures étaient également surveillées avec le soin le plus minutieux; suivant Struvius, il y consacra plus de 20,000 écus (3). Presque tous les volumes, couverts par Le Gascon en maroquin rouge, vert ou citron, portaient sur le dos le monogramme de leur possesseur et sur les plats un écusson, qui fut assez souvent modifié dans ses détails (4), et dont la dernière disposition présente les armes du président de Thou accolées à celles de Gasparde de la Chastre, sa seconde femme.

Ismael Boulliau, père de l'astronome du même nom, puis le savant Pierre Dupuy eurent successivement la garde de cette bibliothèque qui, au commencement du dix-septième siècle, renfermait près de mille manuscrits précieux et plus de huit mille volumes. Elle avait déjà une telle réputation en 1598, que le pape Léon XI qui, avant son pontificat, était venu en France pour régler la paix de Vervins, fut curieux de la visiter, et avoua qu'il n'en existait pas une pareille en Italie (5). Cette magnifique collection était alors installée dans le bel hôtel de la famille de Thou (6); Christophe l'avait fait construire vers 1580, à l'extrémité de la rue Saint-André-desArts, près de l'église de ce nom (7).

(1) Sauval, Histoire et recherches des antiquités de Paris, t. III, p. 52.

(2) Vigneul-Marville, Mémoires d'histoire et de littérature, t. I, p. 26.

(3) Struvius, Introductio ad notitiam rei litterariæ, p. 93.

(4) Voyez J. Pichon dans P. Paris, les Manuscrits françois de la bibliothèque du roi, t. IV, p. 189 et 431.

(5) L. Jacob, Traicté des plus belles bibliothèques, p. 571. (6) G. Naudé, Advis pour dresser une bibliothèque, p, 139. (7) Voyez Lemaire, Paris ancien et nouveau, t. III, p. 288.

Jusqu'à sa mort, arrivée le 7 mai 1617, de Thou s'occupa d'enrichir sa bibliothèque et d'augmenter une assez belle collection de médailles qu'il avait récemment commencée. Il n'a pas oublié, en écrivant son testament, ces deux objets qui avaient tenu une si grande place dans sa vie, et la lecture de ses dernières volontés à leur égard suffirait pour nous prouver tout l'amour qu'il leur portait il confie provisoirement sa bibliothèque à P. Dupuy, qui la remettra plus tard au fils de de Thou, l'intérêt de la famille comme celui des lettres, exigeant qu'elle ne soit ni dispersée, ni vendue : « Bibliothecam meam, XL amplius annorum (1) spatio, magna diliagentia ac sumptu congestam, quam integram conservari, non « solum familiæ meæ, sed etiam rei litterariæ interest, dividi, vendi ac dissipari veto; eamque communem, cum numismatibus anti« quis aureis, argenteis et æreis, inter filios, qui litteris operam ma« nabunt, facio, ita ut etiam exteris, aliisque philologis ad usum << publicum pateat. Ejus custodiam Petro Puteano, cognato meo (2), «et multis nominibus mihi caro, donec filii adolescant committo, <<< qui et libros manuscriptos iis qui opus habebunt utendos dare « poterit, modo de illis restituendis idonee caveatur (3). » Les volontés de de Thou furent ponctuellement exécutées; sa bibliothèque passa à ses descendants, et P. Dupuy continua à en avoir la direction, tandis que son frère s'occupait d'en dresser le catalogue. Elle fut bientôt célèbre par toute l'Europe (4). Le cardinal Barberini, envoyé en France comme légat, ne voulut pas retourner à Rome sans l'avoir vue (5). Ce prélat était d'ailleurs un bibliophile distingué, et on sait qu'il eut pendant quelque temps Gabriel Naudé pour bibliothécaire (6).

(1) Naudé se trompe donc quand il dit : VINGT ANS. Voyez son Advis pour dresser une bibliothèque, p. 109.

(2) Voyez son épitaphe dans G. Brice, Description de Paris, 1. III, p. 214.

(3) Illustrissimi viri J.-A. Thuani testamentum, à la suite des Commentariorum de vita sua libri sex, p. 104.

(4) Vigneul-Marville, Mélanges d'histoire et de littérature, t. 1, p. 27.

(5) L. Jacob, Traicté des plus belles bibliothèques, p. 573.

(6) L. Hallé, Naudæi elogium, p. 10.

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