ques de l'évèque Rachion, de 788; diverses chroniques du moyen âge, etc.). La seconde partie de la lettre est remplie par la discussion de cette question: L'incendie du 24 août a-t-il été le résultat d'un funeste hasard, ou bien n'est-ce pas de sang-froid que tous les trésors détruits par l'ennemi ont été voués à la destruction? Sans passion, sans déclamation, mais au contraire dans le langage le plus calme et le plus simple, M. Reuss montre que le forfait a été prémédité, et je défie quelque personne que ce soit, qui porte un cœur loyal, de ne pas approuver les conclusions de cet honnête homme, disons mieux, la souveraine sentence de ce juge sans reproche. Oui, M. Reuss n'a fait que devancer l'histoire, quand il a si noblement flétri, au nom de toutes les droites consciences, ce qu'il appelle « un crime de lèsecivilisation. » Félicitons l'auteur de la Destruction du protestan tisme en Bohéme d'avoir hautement proclamé la vérité. Je sais bien qu'en accomplissant ce devoir, il a sacrifié son avenir. Mais s'il provoque la colère du vainqueur, il aura pour lui la sympathie des vaincus; s'il est injurié par l'Allemagne, il sera glorifié par toutes les autres nations. Il a donc choisi la meilleure part. Puisse son exemple retenir sous les plis du drapeau en deuil de la patrie tous ses concitoyens, et leur rappeler à tous qu'il vaut mieux être du côté du droit que du côté de la force! PHILIPPE TAMIZEY DE LARROQUE. MOLIÈRE ET LA COMÉDIE ITALIENNE Par LOUIS MOLAND, avec 20 vignettes; Paris, Didier; in-12 de 390 p. 4 fr. Il y a longtemps que nous désirions présenter aux lecteurs du Bulletin cet ouvrage, complément naturel des savants travaux dont l'auteur a encadré le texte de Molière dans les Chefs-d'œuvre de la littérature française. Inspiré par la curiosité qui pousse aujourd'hui la critique à la recherche des atavismes littéraires, M. Moland a refait pour son idole ce que M. F.-V. Hugo fit pour Shakespeare il y a quelques années. Le grand poête, remarque-t-il avec raison, le grand artiste n'est pas un accident fortuit, un phénomène isolé. Il se sert des matériaux bruts qu'a rassemblés, dans les époques de formation, la foule obscure de ses devanciers, et les galvanise par son génie. C'est surtout la critique moderne qui a détruit cette aveugle croyance qui fit longtemps de ces hommes des êtres éclos par une sorte de génération spontanée. D'ailleurs l'examen dont ils sont devenus l'objet ne diminue pas notre admiration; elle ne fait, au contraire, que s'accroître, avec l'intérêt incessant dont nous les entourons. A l'égard de Molière, notre écrivain le plus national, cette analyse en amont date de loin, et M. Moland a eu pour précurseurs bien des historiens au siècle dernier, notamment Louis Riccoboni et Cailhava. Lui-même, dans sa magistrale édition de Molière, avait indiqué les sources principales où le grand Poquelin avait puisé, mais en s'y restreignant à ce qui se rapporte immédiatement à son sujet. Il s'étend ici à l'ensemble de la tradition comique de l'Italie, abordant l'étude de la comédie italienne par le côté qui regarde la France et surtout Molière. A la première étude, tout analytique, la seconde ajoute une synthèse qui devient la base du livre, sans être cependant une histoire du théâtre italien. Par exemple Pulcinella, entre autres, y est omis, car il n'a figuré que sur les théâtres de marionnettes, n'a guère paru dans les troupes italiennes qui visitèrent la France, et n'est, dans l'intermède du Malade, que le prête-nom d'un autre type. Molière connut les Italiens et les Espagnols: l'inventaire dressé à sa mort accuse 240 volumes de comédies; c'est évidemment là presque tout le théâtre écrit jusqu'alors. Il les vit jouer, puisque la troupe espagnole de Joseph de Prado alterna, de 1660 à 1673, avec les comédiens de l'Hôtel de Bourgogne, qu'il alterna lui-même, au Petit-Bourbon et au Palais-Royal, avec les troupes italiennes depuis 1658, et qu'avec tous il collabora aux fêtes royales. Il fréquentait même, au dire de Palaprat, les derniers, « vivant avec eux dans une étroite familiarité, parce qu'ils étaient bons acteurs et fort honnêtes gens. » Il leur prit aussi davantage : les imbroglio de Calderon purent sans doute le frapper, mais ils lui vinrent surtout à travers la traduction italienne, et sa comédie n'affecte d'ailleurs ni l'allure, ni le ton du draine espagnol. Molière était obligé, en qualité de directeur, de ne pas se maintenir sans cesse dans la haute comédie et de descendre parfois des hauteurs du style pour exprimer le pittoresque; puis l'action n'est pas le caractère dominant de l'esprit français qui est très-raisonneur... quand il raisonne. C'est le contraire au delà des monts; il emprunta donc au théâtre de ce pays son tempérament mouvementé, son intrigue : ce fut le canevas sur lequel, prenant son bien où il le trouvait, il broda ses merveilleux personnages: emprunts légitimes, puisque les résultats en étaient supérieurs et que c'était pour en obtenir des perles qu'il dérobait le fumier d'Ennius. Il en tira non le développement, qui est le propre de l'homme de génie, mais les moyens d'expression; et ces moyens tout matériels, cette virtuosité naturelle de l'action, il l'améliorait toujours en y ajoutant ce choix, cette épuration qui, faisant du mo dèle une statue, produit l'œuvre d'art; il lui assignait un rôle psychologique. « Il apprit des Italiens, dit M. Moland, à donner du re rief aux idées comiques... » Ce n'est pas dans la partie pensée, « c'est aux endroits où son théâtre s'anime que les commentateurs ont d'ordinaire à constater quelque imitation, à signaler quelque rapprochement. Remarque d'une grande justesse qu'on peut étendre au grand metteur en scène des chroniques d'Holinshed, de Belleforest et des contes italiens. Parmi les rapprochements constatés par M. Moland, et pour la liste complète desquels il a trouvé d'immenses ressources dans sa belle collection de pièces italiennes, il faut en noter un qu'il a fait le premier entre le Tartufe et lo Ipocrito de l'Arétin. Son livre divise en époques l'histoire aux xvi et XVII° siècles de la Commedia sostenuta et dell' arte dans leurs rapports avec la littérature française et surtout avec Molière; signalons-y Ja remarquable appréciation du second de ces genres, auquel il attribue sa véritable importance méconnue jusqu'ici par la critique, ainsi qu'une histoire fort complète des Gelosi, des Fedeli, etc. Vingt bois, qui reproduisent des estampes célèbres représentant des types ou portraits de la Comédie-Italienne, accompagnent le volume. JULES BONNASSIES. LIVRES En vente aux prix marqués A la librairie d'Auguste AUBRY OUVRAGES SUR LA CHASSE 6614. ALBUM DU CHASSEUR. Que saint Hubert vous garde. Légendes par A. de La Rue, inspecteur des forêts de la Couronne. Paris, 1865, in-4 obl., dos et coins de maroq. vert, tr, dor. Illustré de 12 photogr. d'après les dessins de M. Deiker, et d'un blason or et couleur, Publié à 80 fr., broché. Tiré à petit nombre. 55 » 6614 bis. BALDUS (J.). Lyra venatoria. Monachii, 1643, pet. in-12, format elzévirien, rel. parch., titre gravé et fig. gravées par Wolfg. Kilian. Petit vol de poésies latines. Rare. 5 » 6615. BAUDRILLART. Dictionnaire des Pêches. Paris, A. Bertrand, 1827, in-4, v. rac. (Manq. l'atlas.) 6 *» Contenant l'histoire naturelle des poissons, l'explication des termes, la desIcription des lignes, etc. 6616. BERRIAT SAINT-PRIX. Législation de la Chasse et de la Louveterie commentées. Paris, 1845, in-8, cart. 5 » 6617. BIRAGO (Fr.). Trattato cinegetico overo della caccia. Milano, 1626, pet, in-8, d.-rel. mar. vert du Levant, n. rog., tête dor. (Rare.) 7 » 6618. BLAZE (Elzear). Almanach des Chasseurs pour l'année de chasse 1839-1840. Paris, 1839, in-18, br. 2 Contient la vie du grand saint Hubert et les opérations cynégétiques de chaque meis, etc. 6619. BUDÉ. Traité de la Vénerie, par feu M. Bude, conseiller du roy François 1er et maître des requestes ordinaires de son hostel, trad. du latin en françoys par Louys Le Roy dict Régius, suyvant le com mandement qui lui en a esté faict par le roy Charles IX; publ. pour la première fois d'après le manuscrit de l'Institut par H. Chevreul. Paris, Aubry, 1861, pet. in-8, papier vergé. 51 6620. Tiré à 300 exempl. Le même, jolie d.-rel. maroq. vert, n. rog., tête dor. (Fers à la tête de cerf.) 7 50 6621. CAMUSAT-BUSSEROLLES. Code de la police de la chasse, commenté, revu par Franck-Carré. Paris, 1844, in-8, br. 3. 6622. CHASSES ET PÊCHES (Dictionnaire de toutes les espèces de). Paris, Agasse, an III, 2 vol. in-4 et atlas de planches, ens. 3 vol., bas. mar. (Extr. de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.) 9. 6623. CHASSE ROYALE, composée par le roy Charles IX et dédiée au roy très-chrestien Louys XIII. Trés-utile aux curieux et amateurs de chasse. Nouvelle édition, précédée d'une introd. par H. Chevreul. Paris, Aubry, 1858, in-12, br. Portrait du Roi et vignette. 3 6624. Le même, d.-rel. mar. vert, n. rog., tête dor. (Fers à la téta de cerf.) 5 50 6625. DEYEUX. Le Vieux Chasseur. Paris, 1851, in-18, br., orné de 55 figures gravées en bois. 2. 6626. DUVERGIER (J.-B.). Code de la chasse, ou Commentaire de la Loi du 3 mai 1844 sur la police de la chasse. Paris, 1844, in-8, br 1 50 6627. ENGELHARD (M.). La Chasse dans la vallée du Rhin (Alsace et Bade). Strasbourg, 1864, petit in-8, br., papier verge.} Tiré à petit nombre. 5. 6628. GARNIER (P.). Traité complet de la chasse des alouettes, au miroir, avec le fusil. 2o édit., augm. Paris, Aubry, 1866, pet. in-8, br. Fig. 6629. 2. Le même, jolie d.-rel., dos de maroq. n. rog., tête dor. (Fers à la téte de cerf.) 5. 6630. GARNIER (P.). Les Tueurs de lions ct de panthères, chasses et gibiers d'Algérie. Episodes cynégétiques en France avec préface, par J. La Vallée. Paris, 1868, in-12 de 300 pages. 3 » |