Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

Il paroît donc que des causes semblables à celles qui altèrent le mouvement des planètes, troublent celui des Comètes d'une manière encore plus sensible. Clairaut annonça le retard du retour de cette Comète en 1759: il fit voir que ce retard dépendoit de l'action de Jupiter et de Saturne sur cette Comète.

On a soupçonné le retour de quelques autres Comètes. Le plus probable de ces retours étoit celui de la Comète de 1532, que l'on a cru être la même que celle de 1661, et dont on avoit fixé la révolution à cent vingt-neuf ans; mais cette Comète n'ayant point reparu en 1790, il y a tout lieu de croire que ces deux Comètes ne sont pas la même.

La nébulosité dont les Comètes sont presque toujours enveloppées, paroît être formée des vapeurs que la chaleur solaire à leur périhélie élève à leur surface. Il paroît encore que les queues des Comètes ne sont que ces vapeurs élevées à de très grandes hauteurs par cette raréfaction, peut-être combinée avec l'impulsion des rayons solaires.

Les masses des Comètes paroissent d'une petitesse extréme. Les diamètres de leurs disques doivent donc être insensibles, et ce que nous appelons leur noyau n'est, selon toute apparence, que la partie la plus dense de la nébulosité qui les environne. Cette partie est encore extrêmement rare, puisque l'on a apperçu quelquefois des étoiles au travers. Elle est ainsi pénétrée en entier par des rayons solaires que ses molécules réfléchissent dans tous les sens, et nous ne devons point y appercevoir de phases.

Les observations de la Comète apperçue la première en 1770, ont conduit les astronomes à un résultat très-singulier. Après avoir inutilement tenté d'assujétir ces observations aux lois du mouvement parabolique, ils ont enfin reconnu qu'elle a décrit pendant son apparition, une ellipse dans laquelle la durée de sa révolution est de cinq ans deux tiers. Lexel, qui le premier fit cette curieuse remarque, satisfit de cette manière à L'ensemble des observations de la Comète. Les recherches de Burckhardt l'ont conduit à fort peu près au résultat de Lexel, sur lequel il ne doit rester maintenant aucun doute.

Une Comète, dont la révolution est aussi prompte, devroit souvent reparoître. Cependant elle n'avoit point eté observée avant 1770, et depuis on ne l'a point revue. Pour expliquer ce double phénomène, Lexel a remarqué qu'en 1767 et en 1779 cette Comète a fort approché de Jupiter, dont la forte attraction a pu diminuer en 1767 la distance périhélie de son orbite,

-

de manière à rendre cet astre visible en 1770, d'invisible qu'il étoit auparavant, et ensuite augmenter en 1779 cette même distance au point de rendre la Comète pour toujours invisible.

De toutes les Comètes observées, celle-ci a le plus approché de la Terre, qui par conséquent auroit dû en éprouver une action sensible, si la masse de cet astre étoit comparable à celle du globe terrestre. Mais tous les calculs de Delambre (pour les Tables du Soleil) ont fait voir qu'elle ne peut pas être la cinq-millième partie de celle de la Terre; et comme elle a traversé le système des satellites de Jupiter, sans y causer le plus léger trouble, sa masse doit encore être plus petite.

,

<<< Non-seulement ajoute l'auteur ( Mécanique Céleste, >> tome IV, page 330), les Comètes ne troublent point sensi>> blement par leurs attractions les mouvemens des planètes et >>> des satellites; mais si dans l'immensité des siècles écoulés >> quelques-unes d'elles ont rencontré ces corps, comme cela >> est très-vraisemblable, il ne paroît pas que leur choc ait eu >> sur ces mouvemens une grande influence Nous devons >> donc être rassurés sur l'influence des Comètes, et les astro> nomes n'ont aucune raison de craindre qu'elle puisse nuire >> à l'exactitude des Tables astronomiques. »

...

Cependant l'auteur, malgré ces preuves convaincantes de la petite action que le choc d'une Comète pourroit produire sur la Terre, rapporte les opinions contraires de quelques philosophes.

<< Aux frayeurs, dit-il (1), qu'inspiroit l'apparition des Co>> mètes, a succédéla crainte que dans le grand nombre de celles >> qui traversent dans tous les sens le système planétaire, l'une >> d'elles bouleverse la Terre. Elles passent si rapidement près >> de nous, que les effets de leur attraction ne sont point à >> redouter. Ce n'est qu'en choquant la Terre qu'elles peu» vent y produire de funestes ravages; mais ce choc, quoique >> possible, est si peu vraisemblable dans le cours d'un siècle, >> il faudroit un hasard si extraordinaire pour la rencontre de >> deux corps aussi petits relativement à l'immensité de l'espace >> dans lequel ils se meuvent, que l'on ne peut concevoir à cet >> égard aucune crainte raisonnable. Cependant la petite proba>> bilité d'une pareille rencontre peut, en s'accumulant pendant >> une longue suite de siècles, devenir très-grande. Il est facile

(1) Exposition du Système du Monde, page 213,

>> de se représenter les effets de ce choc sur la Terre, si la >> masse de la Comète est un peu grande. L'axe et le mou>> vement de rotation changés; les mers abandonnant leuran. >> cienne position pour se précipiter vers le nouvel équateur ; >> une grande partie des hommes et des animaux noyée dans ce >> déluge universel, ou détruite par la violente secousse impri>> mée au globe terrestre; des espèces entières anéanties; tous >> les monumens de l'industrie humaine renversés: tels sont >> les désastres que le choc d'une Comète a dû produire, si sa » masse a été comparable à celle de la Terre. On voit alors >> pourquoi l'Océan a recouvert de hautes montagnes sur les>> quelles il a laissé des marques incontestables de son séjour. >> On voit comment les animaux et les plantes du Midi ont >> pu exister dans les climats du Nord, où l'on retrouve leurs >> dépouilles et leurs empreintes: enfin on explique la nou>> veauté du monde moral, dont les monumens certains ne >> remontent pas au-delà de quatre mille ans. L'espèce humaine >> réduite à un petit nombre d'individus, et à l'état le plus dé>> plorable, uniquement occupée pendant très-longtemps du >> soin de se conserver, a dû perdre entièrement le souvenir >> des sciences et des arts: et quand les progrès de la civilisation >> en ont fait sentir de nouveau les besoins, il a fallu tout re>> commencer, comme si les hommes eussent été placés nou>> vellement sur la terre. Quoi qu'il en soit de cette cause >> assignée par quelques philosophes à ces phénomènes, je >> le répète, on doit être pleinement rassuré sur un aussi ter>> rible événement pendant le court intervalle de la vie; d'au > tant plus qu'il paroît que les masses des Comètes sont d'une >> petitesse extrême, et qu'ainsi leur choc ne produiroit que des >> révolutions locales. >>>>

DES ÉTOILES.

LES ETOILES paroissent des astres analogues à notre Soleil. On observe des variations périodiques dans l'intensité de la lumière de plusieurs étoiles, que l'on nomme pour cela changeantes. Des taches très-étendues que les étoiles nous présentent périodiquement, en tournant sur elles-mêmes, à peu près comme le dernier satellite de Saturne, et l'interposition des grands corps opaques (Planètes, Comètes) qui circulent autour d'elles, suffisent pour expliquer les variations périodiques des éto des changeantes.

Quelquefois on a vu des étoiles se montrer presque tout-àcoup, et disparoître après avoir brillé du plus vif éclat. Telle fut la fameuse étoile observée en 1572, dans la constellation de Cassiopée. En peu de temps elle surpassa la clarté des plus belles étoiles, et de Jupiter même. 'Sa lumière s'affoiblit ensuite, et elle disparut seize mois après sa découverte, sans avoir changé de place dans le ciel. Sa couleur éprouva des variations considérables. Elle fut d'abord d'un blanc éclatant, ensuite d'un jaune rougeâtre, et enfin d'un blanc plombé. On peut supposer que de grands incendies, occasionnés par des causes extraordinaires, ont eu lieu à leur surface; et ce soupçon se confirme par le changement de leur couleur analogue à celui que nous offrent sur la terre les corps que nous voyons s'enflammer et s'éteindre.

On a divisé par la pensée les étoiles en divers groupes, qu'on appelle constellations.

L'astronomie n'a pas encore pu déterminer la grosseur ni la distance des étoiles à notre Soleil. On suppose que Sirius, qu'on regarde comme le plus proche, est à une si grande distance, que Herschel pense que sa lumière ne parvient à la Terre qu'en six ans quatre mois et demi.

1

On découvre encore un grand nombre de taches blanchatres, qu'on appelle nébuleuses. Herschel a fait des observations très-précieuses sur ces nébuleuses (J'en ai donné un extrait dans mon Discours préliminaire, tome 60, page 16 de ce Journal). Il suit de son travail que ces nébuleuses sont des amas immenses d'étoiles.

La voie lactée n'est qu'une de ces nébuleuses, dont notre Soleil et son système planétaire font partie, ainsi que les plus brillantes étoiles que nous appercevons.

Notre nébuleuse a un centre, où tendent toutes les étoiles qui la composent, ainsi que notre Soleil.

Toutes les nébuleuses paroissent avoir également chacune un centre commun, autour duquel circulent toutes les étoiles qui les composent.

On a divisé les étoiles à raison de leur éclat, en différentes grandeurs 1.2.3.4... Les plus éclatantes, telles que Sirius, Régulus... sont de la première grandeur...

Herschel avec ses magnifiques télescopes a découvert des étoiles qu'il suppose être de la 1342° grandeur: d'où il a conclu que leur lumière ne peut parvenir à la Terre qu'en près de deux millions d'années.

Les distances mutuelles des étoiles qui forment chaque groupe, sont au moins cent mille fois plus grandes que la distance du Soleil à la Terre. Ainsi l'on peut juger de la prodigieuse étendue de ces groupes, par la multitude innombrable d'étoiles que l'on observe dans la voie lactée.

Il paroît donc que les étoiles, loin d'être disséminées dans l'espace, à des distances à peu près égales, sont rassemblées divers groupes formés chacun de plusieurs MILLIARDS

en

D'ÉTOILES.

L'astronomie a déterminé les mouvemens propres à plusieurs étoiles, tels que Sirius, Arcturus,... analogues à celui de notre Soleil, qui se meut vers la constellation d'Hercule.

On suppose donc un centre général où toutes les étoiles de chaque nébuleuse tendent, comme nos planètes et Comètes tendent vers notre Soleil.

Il s'ensuit que les mouvemens de tous nos corps planétaires sont très-composés.

La Lune décrit un orbe presque circulaire autour de la Terre. Mais cette courbe est une suite d'épicycloïdes, dont les centres sont sur la circonférence de l'orbe terrestre.

Pareillement la Terre décrit une suite d'épicycloïdes, dont les centres sont sur la courbe que décrit le Soleil autour du centre de gravité de notre nébuleuse.

Enfin le Soleil décrit lui-même une suite d'épicycloïdes, dont les centres sont sur la courbe tracée par le centre de gravité de notre nébuleuse, autour du centre général de l'Univers.

Chaque étoile doit avoir, suivant les analogies, son système de planètes et de Comètes.

Cet exposé abrégé du système général des étoiles, des pla nètes et Comètes, nous prouve l'immensité de l'Univers, sans que nous puissions en concevoir les bornes.

DES

« VorigeDoorgaan »