Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

L'on peut conclure de cette observation, si je ne me trompe, que l'irritabilité des végétaux ne souffre, non du passage momentané d'une température élevée à une médiocre, et qu'elle ne diminue en raison de la température: mais au contraire, lorsque l'irritabilité, comme on l'a vu par l'expérience précédente, a été exaltée par une atmosphère fort chaude, et qu'elle passe dans un instant à une autre froide, elle reste sensiblement amortie.

On n'ignore pas que la lumière est un stimulus pour les plantes. Je voulus done voir si à la lumière, c'est-à-dire quand elles sont investies par les rayons du soleil, les plantes de laitue et d'épineux donnent aucun signe de plus' grande énergie touchant leur irritabilité; mais je trouvai qu'étant irritées, elles distillent également, et avec la même vitesse, tant à l'ombre qu'au soleil.

Je les irritai par la lumière réunie et concentrée, en faisant parcourir çà et là sur les parties plus irritables de quelques plantes bien vigoureuses de laitue et d'épineux, le foyer d'une lentille. Lorsque la lumière du soleil, réunie dans le foyer de la lentille, étoit trop intense à brûler, elle échaudoit les plantes où elle se posoit, mais ne produisoit aucune irritation à leur faire distiller l'humeur accoutumée.

J'arrachai des plantes entières, et même des branches de baitue et d'épineux, et je les laissai faner sur une table de ma chambre, pendant l'été; depuis environ 10 heures, je les irritai où l'effet pouvoit être plus visible, et j'en obtins une légère irritation. Je mis alors une ou deux de ces plantes dans l'eau par la tige, et je vis après quelques temps, qu 'elles se rétablissoient de leur flétrissure ou mort apparente, et recommençoient à végéter. Un peu de temps s'étant écoulé, je mis à irriter d'autres plantes qui étoient encore plus fanées; elles ne me donnèrent point de distillation, alors je les mis dans l'eau, pour voir si elles recouvreroient leurs forces comme les autres, mais elles ne le' firent jamais; aussi elles montrèrent que tout principe de vie étoit éteint en elles. Il semble que l'irritabilité dans les végétaux ne survit point à la mort, et qu'elle se perd' entièrement avec la vie même. L'irritabilité animale se conserve encore un peu après la mort', dans quelques parties, et surtout dans quelques animaux; d'où il semble que les animaux la retiennent plus long-temps, et que dans les végétaux elle manque plus tôt.i

མ ་། ་

3

J'ai essayé d'irriter les plantes de laitue et d'épineux qui végétoient sur ce terrein, à diverses heures de là journée et de la nuit, et j'ai vu que le matin, lorsque les fleurs sont bien épanouies, et le soleil élevé sur l'horizon elles manifestent la distillation la plus énergique. C'est là ce que l'on voit, toutes les heures, celle où toutes les plantes sont dans le meilleur point de leur végétation, ou bien dans leur plus grande vigueur; et c'est alors qu'elles. ont la plus parfaite irritabilité.

C'est l'époque de la fleuraison et de la fructification & seulement le temps où les plantes montrent, par la distillation de l'humeur laiteuse, une irritabilité sensible, et l'âge où elles sont parvenues à la cime de leur vigueur, ou au maximum de leur force et de leur vie végétale.

D'ailleurs il est aisé de voir que l'irritabilité est toujours en raison de la vigueur des plantes. Qu'on choisisse des plus fraiches plantes de laitue et d'épineux en fleur, et qu'on les laisse faner, on trouvera qu'elles perdent la faculté de distiller, et par conséquent l'irritabilité en raison de leur flétrissure; mais elles la recouvrent aussitôt qu'on les met dans l'eau à végéter, et cette faculté s'augmente en proportion que leur végétation prend vigueur.

A

Mais laissons toute autre réflexion. La propriété qu'ont la laitue, l'épineux, et le tithymale de distiller humeur laiteuse, ou le suc propre, moyennant une irritation de quelqu'une de leurs parties plus succulentes, met, ce me semble, hors de doute, et fait presque toucher aux mains l'existence de l'irritabilité dans les plantes.

Il est vrai qu'on ne rencontre pas toujours cette irritabilité mais seulement à un certain âge, et pas dans toutes les plantes qui contiennent un suc propre. Mais n'est-ce pas pourtant à croire, que si cette propriété ne se manifeste pas à tout âge et dans toutes les plantes, mais seulement lorsqu'elle est extrêmement exaltée, et dans les plantes seulement, qui peut-être en sont parmi les autres plus enrichies, celles qui n'en montrent point, en soient privées ? On peut au contraire avec tout fondement, croire que les vaisseaux qui en étalent beaucoup à un certain temps, et dans certaines plantes, en ont dans d'autres temps et dans d'autres plantes en telle quantité suffisante pour le mouvement circulatoire des humeurs, et à ne pas excéder pour se rendre sensible. Or s'il est tout raisonnable de croire que les vaisseaux du suo

propre

[ocr errors]
[ocr errors]

propre sont doués de cette irritabilité, et que c'est par cette propriété que le suc est forcé de circuler en eux qui osera prétendre que les vases des autres systèmes en sont privés, et que la circulation des humeurs relatives en eux vient d'une autre cause, ou en vertu d'une autre force?

CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES

SUR LA MINERALOGIE

DU DÉPARTEMENT DE L'HÉRAULT;

PAR M. MARCEL-DE-SERRES, membre de la Société des
Sciences et Belles-Lettres de Montpellier et de la Société
Médicale de la même ville.

EXTRAIT.

Ce département qui a pris son nom de la rivière de l'Hérault, qui le traverse du nord au sud, est borné à l'est par le département du Gard, au sud par la Méditerranée et le département de l'Aude, à l'ouest par les départemens de l'Aude et du Tarn, et au nord par ceux de l'Aveyron et du Gard.

La plus grande partie de ce département est d'un calcaire secondaire. Les plaines sont toutes formées des dépôts d'alluvion de ces chaînes calcaires.

Au nord-ouest, le Mont-Carroux et le territoire qui est entre Olargues et Saint-Gervais, présentent des granits, dont le feldspath n'est pas la substance prédominante.

Tome LXVII. DÉCEMBRE an 1808,

Ggg

[ocr errors]

A l'ouest, en descendant vers Saint-Cosme, on rencontre des terreins schisteux.

Au nord, les environs de Lodève présentent des schistes dont plusieurs sont impressionnés.

Les eaux minérales sont une des principales richesses minéralogiques de ce département. On distingue au sud celles de Foncaudy, de la Madeleine et de Balaruc, et les eaux acidules de Pserols; au nord, celles de Lamason et Davesnes.

Les métaux y sont peu abondans: cependant on voit encore les vestiges des travaux qui avoient été entrepris pour l'exploitation d'une mine de cuivre près le villagede Ceps.

Les houillières au contraire s'y trouvent en grande quantité. On remarque vers le nord, des indices de charbon de pierre au bas de la montagne volcanique située entre Lunas et Lodève.

Mais une des productions minérales de ce département qui présente le plus d'intérêt, est la source de pétrole, connue vulgairement sous le nom d'huile de Gabian, située à 16 hectomètres de Gabian, et à 12 kilomètres de Pézenas. On prétend qu'elle fut découverte en 1618, qu'elle se perdit en 1740. Mais on réussit à la retrouver en creusant de nouvelles galeries. Ce bitume dont la pesanteur est 0,882, nage sur l'eau. Il paroît que cette source a fourni pendant quatrevingts ans, jusqu'à trente-six quintaux de pétrole chaque année; mais depuis 1776 elle n'en fournit plus que quatre quintaux.

Ce département fournit une grande quantité de marbre, du gypse, des argiles.

Les étangs salés y sont nombreux: les principaux sont ceux de Manguis, de Perols, de Thau, de Vendres et de Cebestan...

Les terreins volcaniques sont assez nombreux dans ce département. On y distingue principalement les volcans éteints d'Agde, de Saint-Thibery, de Mont-Ferrier.

Des Volcans d'Agde.

Cette ville est entièrement bâtie de pierres volcaniques. Les plus anciens historiens ne parlent point du volcan qui a existé dans ce canton; ce qui doit faire présumer qu'il étoit éteint à cette époque. Le territoire avance dans la Méditer

ranée en forme de promontoire. Il est lié par un banc de sable de plus de quatre lieues, avec la montagne sur laquelle est bâtie Sète. Ce banc de sable, de très-moderne formation, faisoit autrefois partie de la mer même, et prouve d'une manière indubitable, que ces attérissemens successifs de près de deux mille ans, ont considérablement diminué la partie orientale du golfe de Lyon. Parmi les autres preuves de ces attérissemens, on pourroit citer Aimargues Armesania, qui en 813 étoit située sur les bords de la Méditerranée, et qui en est maintenant éloignée de trois lieues.

Le volcan de Saint-Loup est situé à une lieue au sud est d'Agde. Son cratère a encore maintenant environ 300 toises, de diamètre. On observe encore deux courans principaux de laves, qui sont partis du cratère. Celui du sud se bifurque en deux, et sur l'une de ces branches est bâtie la ville d'Agde. L'autre, qui a coulé au sud-est, s'est étendu jusqu'à la mer, où il forme le cap d'Agde, et une petite ile basaltique sur laquelle est bâti le fort Brescou.

...

Toutes les laves de ce volcan sont à base argilo-ferrugineuse (1) grise, ou noirâtre, mêlées d'augite, de peridot, ou olivine;... on y observe des scories, des tuffa des sables et cendres volcaniques agglutinées. Plusieurs de ces substances ont été altérées par l'action des vapeurs acido-sulfureuses, par celle des eaux....

Du Volcan de Saint-Thibery.

En partant d'Agde et se dirigeant vers le nord, on trouve à une lieue et demie de cette ville, au midi dé Pézenas, trois sommités appelées Saint-Thibery-lès-Monts, dans la direction du sud au nord, dont la plus élevée et la plus étendue, qui est la plus près de Saint-Thibery, peut avoir au plus 194 mètres, ou cent toises au-dessus du niveau de la mer; la seconde a quelques toises de moins, et la troisième au sud est beaucoup plus basse. Ces trois sommités entièrement volcaniques, sont au centre d'un canton de même nature, formé principalement de deux grands plateaux qui

(1) Suivant la nomenclature de Dolomieu, ce sont celles que j'ai appelées fontiformes,

« VorigeDoorgaan »