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occupent ensemble un espace d'environ 2000 toises de lon gueur, sur 1800 de largeur.'

Les trois sommités se dirigeant dans le même sens, nous avons cherché, M. Fleuriau-de-Bellevue et moi, quelle pouvoit être la place qu'occupoit le principal cratère. Nous avons reconnu qu'il devoit avoir existé dans l'intervalle qui sépare les deux collines les plus élevées. Ce cratère est moins reconnoissable que celui de Saint-Loup mais ces deux collines se trouvent composées, surtout à leurs sommités, d'une si grande quantité de scories rouges, noires ou grises cendrées en larmes, bombées ou roulées sur ellesmêmes, de laves poreuses, boursoufflées, de tuffa, et de cendres agglutinées, qu'on ne peut pas douter qu'elles n'aient formé une partie de l'enceinte de l'ancien foyer.

Si on examine les flancs de la colline la plus proche de Saint-Thibery, on trouve de nouvelles preuves de ce fait en observant que les courans qui se dirigent vers ce lieu, paroissent provenir de ce même cratère. L'un de ces courans s'est prolongé en forme de promontoire, dans le lieu sur lequel on a construit le fort de Saint-Thibery : et la lave s'y étant accumulée, a formé sur un courant plus ancien, une chaussée balsaltique de 35 pieds de hauteur, qui paroit souvent divisée en trois couches, dont les deux inférieures offrent des prismes à 3, 4, 5, 6, pans : la plupart de ces prismes sont hexagones, et passablement réguliers. Plusieurs ont de 12 à 14 pieds de hauteur, sur un à deux pieds de diamètre. La lave qui les a formés est compacte, un peu poreuse, contenant de l'augite et peu de peridot.

On observe distinctement à cent toises au midi de SaintThibery, une coulée qui a recouvert le sable et le gravier quartzeux de la plaine, ce qui prouve, à ce qu'il paroit, ainsi que l'ensemble de ce vallon, qu'il est postérieur à tous. les dépôts marins, et qu'il n'est pas d'une date très-réculée.. La nature des laves de ce volcan, est:

1. Laves argilo-ferrugineuses avec augite et peridot ou olivine, de la zéolithe mésotype,

Quelques-unes sont prismatiques..

2. Des laves boursoufflées.

3. Des scories.

4. Des sables agglutinés.

5. Des cendres agglutinées.

6. Des pouzzolanes rouges. 7. Des tuffa.

Les deux volcans d'Agde et de Saint-Thibery sont au milieu d'un sol entièrement calcaire.

Montagne basaltique du Mont-Ferrier.

La petite montagne basaltique du Mont-Ferrier est baignée à l'est par la rivière du Ler, bornée au sud par le territoire de Montpellier, au nord, par le pic de Saint-Loup. Sa hauteur peut être d'environ 40 toises. Elle semble se continuer vers l'ouest jusqu'à la colline de Valmahargues, faire le pendant de la montagne volcanique de Saint-Loup, ainsi que de la chaine et chaussée basaltique de Saint-Thibery. Sa distance de Saint-Loup n'est que de deux mille toises.

Elle est isolée au milieu d'un sol entièrement calcance secondaire. On en fait facilement le tour en une den-heure; on ne peut y appercevoir aucune trace de cratère. Cependant, d'après l'inspection des lieux et les substances qui y sont con tenues, M. Fleuriau-de-Bellevue, un des naturalistes qui ait visité le plus les volcans brûlans, a été parfaitement convaincu que tous les produits du Mont-Ferrier étoient volcaniques, et qu'ils avoient un grand rapport avec les substances qu'on trouve dans les volcans éteints du Vivarais.

Les substances qu'on trouve à Mont-Ferrier, sont :

1. Différentes variétés de spinelle pléonaste (ou ceylanite.) 2. Le peridot, ou olivine."

3. L'augite.

4. L'hornblende, ou amphibole.

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Sommité basaltique du Valmahargues.

En partant de Montpellier, et se dirigeant vers le nord, on trouve, à deux mille toises à l'ouest du Mont-Ferrier, une sommité basaltique élevée d'environ vingt toises au-dessus de la plaine, et qui est très-remarquable par sa formation, car elle est presque toute calcaire, et on n'y rencontre des basaltes qu'à l'ouest et au nord. Sa forme est celle d'un cône tronqué, et on en fait le tour en dix minutes.

Les substances qu'on y trouve, sont:

1. Des basaltes.

2. Des spinelles pléonastes (ceylanites ).
3. Des staurolites (granatites).

4. De l'hornblende (amphibole).

5. De l'obsidienne.

6. De l'épidote.

7. Du peridot ( olivine ).

8, De l'augite.

9. Du fer titané.

10. Du fer oxidulé.

11. Des brêches basaltiques.

Observations.

Il me paroit difficile de concevoir la formation des substances qui couvrent la surface des deux cratères d'Agde et de Saint-Thibery, sans admettre une cause volcanique pour l'unique agent des changemens qu'elles ont éprouvés dans leur constitution primitive. Ce que j'avance, je le dis sans avoir égard à aucun système, et seulement en me fondant sur la nature des lieux, seul genre de preuve auquel on doit recourir. Peut-être que ceux qui ont visité ces lieux avec des yeux observateurs, m'objecteront les dispositions horizontales de quelques couches de laves compactes, disposition qui au reste est ici très-rare, et qui sembleroit dépendre le plus souvent d'autres causes que de celles que j'indique. Je leur ferai observer que Dolomieu ayant vu dans Ile de Lipari des couches horizontales opérées par la voie

sèche, celles-ci peuvent avoir eu la même formation. « Dans » certains escarpemens, dit-il, et dans plusieurs coupes de » montagnes, les coupes sont exactement horizontales et » parallèles entre elles avec des alternatives dans le grain » et la consistance des bancs, ainsi qu'elles le seroient, si » elles étoient des dépôts des eaux. »

Un naturaliste que je respecte infiniment, a cru avoir observé dans quelques endroits d'Agde des couches de chaux carbonatée recouvertes par des couches de basalte. Ce fait observé dans l'ile de Mull par M. Faujas, dans l'Auvergne, le Vicentin, le Tyrol et la Sicile, par Dolomieu, ne s'est pas présenté à moi dans l'examen des lieux dont je parle, ni à mon compagnon, M. Fleuriau-de-Bellevue. Mais en supposant qu'il existât, il ne paroît nullement contradictoire avec le caractère volcanique que présente l'ensemble des lieux. Les expériences de sir J. Hall ont fait voir combien la compression modifie les effets de la chaleur, et que par la seule pression de 386 livres, on pourroit obtenir, après une fusion complète, un carbonate calcaire solide faisant effervescence avec les acides jusqu'au dernier fragment; ce qui est une preuve qu'il avoit conservé tout son acide carbonique. M. Fleuriau-de-Bellevue a fait voir par des observations nombreuses, combien ce refroidissement changeoit les effets de la chaleur. Or en supposant, comme nous l'avons déjà fait, qu'une couche de laves eût coulé sur une couche calcaire, il pourrait très-bien se faire que la chaux carbonatée éprouvant, même si l'on veut, une chaleur capable de la fondre, n'eût conservé par la suite aucune trace de fusion. En effet, d'après les expériences déjà citées de Hall, on sait combien la compression apporte de modifications dans l'action de la chaleur : et ici les deux causes se sont trouvées réunies: ces couches ayant été comprimées par la lave qui couloit sur leur surface, et privées ainsi du contact de l'air extérieur, auront pu conserver leurs caractères pierreux, leur refroidissement ayant été lent. J'observerai ici comme un fait digne de remarque, qu'on trouve à Sabstantion près de Montpellier, des briques de construction romaine, qui contiennent dans leurs masses, des fragmens de spath calcaire rhomboidal, qui n'ont perdu aucun de leurs caractères; et cependant elles ont au moins éprouvé un feu assez grand pour leur faire perdre leur eau

de cristallisation. Les fragmens qui sont dans le milieu de la masse sont les mieux conservés; et il est facile d'en sentir la raison.

La cause qui a pu opérer la formation des collines basaltiques du Mont-Ferrier et de Valmahargues, ne me paroit pas facile à préjuger, et elle semble enveloppée d'un voile plus obscur,

Quelques Observations sur Balaruc.

Plusieurs naturalistes, parmi lesquels je citerai Montet ayant attribué les eaux thermales de Balaruc à une cause volcanique, et voulant m'assurer de la vérité de cette assertion, je fus visiter ces eaux. En partant de Montpellier, quand on a quitté la grande route de Toulouse, à trois lieues et demie de cette première ville, on trouve une suite de collines formées par un marbre grossier, quelquefois en couches qui suivent de plusieurs côtés les inclinaisons de la colline, et qui plongent quelquefois dans un point opposé. Ces couches n'ont que huit à dix pouces d'épaisseur. A Balaruc, et au sud-est de l'étang de Thau, j'ai encore trouvé le même marbre, mais çà et là parsemé de pyrites à l'état hépatique, et souvent tellement souillée d'oxide rouge de fer mêlé d'argile, empâté de nouveau par cet oxide et rempli de spath calcaire cristallisé, que tout annonce une grande confusion dans la formation de cette roche. Elle est d'ailleurs mêlées d'huîtres et autres fossiles pétrifiés, le plus souvent décomposés. Il semble avoir quelques analogies avec le marbre qu'on trouve au sud-est.

J'arrivai à Balaruc le 14 décembre 1807; il geloit depuis quatre jours, et mon thermomètre ne s'éleva à midi qu'à 3 degrés au-dessus de zéro. Je le plongeai dans l'eau de la source pour en connoître la température: je la trouvai de 3710 au-dessus de zéro, d'après l'échelle de Réaumur. Leroy et Pouvair assurent que la chaleur de ces eaux est pendant l'été, de 42 à 43°; et ce dernier ajoute, que pendant la canicule elle monte jusqu'à 48 à 49°, ce que j'aurais desiré vérifier, puisqu'en général la température des eaux thermales est à peu près constante. M. Ramond fait observer que les sources de Bagnères connues depuis 2000 ans cou

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