1 lent toujours dans le même lieu, et avec lá même tempé rature. La source de Balaruc paroit venir, autant qu'on en peut juger, des montagnes qui sont au nord et à l'est de Balaruc. Ces montagnes sont entièrement calcaires. Ce calcaire est souvent rougeâtre, et sa couleur paroît due à des oxides ferrugineux. Il se dégage presque continuellement de la source des. bulles de gaz que je crois être de l'acide carbonique, car elles rougissent la teinture de tournesol. Plusieurs savans, et particulièrement Montet, ont dit que les eaux de Balaruc sortoient d'un volcan éteint. On trouve effectivement des laves dans les environs ; mais elles ont été apportées du volcan d'Agde: et elles sont absolument étrangères au sol d'où sortent les eaux. D'autres ont avancé que le sol des bains de Balaruc contenoit beaucoup de matières bitumineuses; mais j'avouerai, avec la même franchise, que je n'y ai rien apperçu de semblable. M. le professeur Virerque a fait une analyse de ces eaux, qu'il m'a communiquée. Douze livres cinq onces de ces eaux lui ont donné, Chaux muriatée. Soude muriatée trois gros. Résidu composé en partie de chaux carbonatée, un gros cinquante-quatre grains. Tome LXVII. DECEMBRE an 1808. Hhh LETTRE DE M*** A J.-C. DELAM ETHERIE, SUR l'oxidation des métaux par le fluide électrique. Malines, le 20 novembre.. MONSIEUR, Je m'étois apperçu, en employant des fils minces dans les tuyaux qui servirent à mes dernières expériences sur l'oxidation des métaux, que les produits oxidés et fuligineux n'étoient point si abondans, que lorsque je me servois de lames ou de gros fils. Je fis faire en conséquence quatre fils d'environ de pouce; deux d'argent le plus fin que je pus. trouver, et deux d'alliage à égale quantité d'or et d'argent, pour voir quels en seroient les produits. Je fis agir ledisque pendant cinq heures sur ces tuyaux. A la première heure, l'on voyoit déjà que tout étoit différent ; après avoir enlevé celui d'alliage, je fis retourner celui d'argent, pour obtenir le transfert. D'abord, tout le fil négatif qui est le moins enfoncé dans le tuyau, se colore comme celui de ma dernière lettre; et deux heures d'action l'ont rendu dans l'état où vous le trouverez. Veuillez examiner les produits de tous les deux. Je n'ai point voulu le faire ici, parce que je desirois que vous en jugeassiez vous-même. Il est étonnant que l'argent, ce métal, qui, d'après M. Van-Marum, résiste le plus à l'action d'une forte batterie, s'oxide le plus de tous les métaux par un simple courant. Voilà de nouvelles anomalies qui se présentent. Vous verrez que le fil d'or du troisième tuyau, malgré qu'il fût soumis pendant tout le même temps que les fils d'argent, ne donna aucun préci IM pité, quoique ce métal produisit au même moment sans eau, à la sortie, du très-beau pourpre de cassius dont il teignit le papier entre lequel un même fil étoit pressé par deux lames de verre serrées avec des fils de soie ; vous les trouverez ici sous le n° IV. J'ose donc croire que l'oxide se trouveroit dans l'eau en l'évaporant. L'argent présente un autre phénomène ; j'en , arrangeai quatre fils comme ceux en or: en ouvrant le papier, n° V, je vis avec surprise, que non-seulement il s'y trouvoit de l'oxide entre la séparation des fils, mais que tout l'espace de papier du premier fil étoit teint en gris, et que le fil d'argent avoit conservé son poli et sa couleur métallique. Je me rappelai que la lumière colore l'oxide d'argent, et attachai avec un peu de pain à cacheter le papier contre un châssis qui recevoit les rayons solaires. A peine y avoit-il été pendant quelques minutes, qu'il prit couleur et après deux heures je le détachai dans l'état où il est. Le no VI a servi ensuite seul pendant trois heures au courant; le temps étoit meilleur, aussi trouverez-vous que le papier est plus carbonisé que par les fils précédens. Le principal but qui me fit entreprendre ces expériences longues et fastidieuses, est de prouver que celle des physiciens hollandais n'a changé en rien l'état de la question et des objections que vous eûtes le courage de faire dans tous vos discours, contre la réduction de l'eau en ses deux prétendus élémens. C'est toujours aux dépens d'un métal qui brûle, que la gazification se fait. Je me suis rappelé à ce sujet un passage si remarquable de la seconde édition des Elémens d'Histoire naturelle et de Chimie de M. Fourcroy, faite en 1786, trois ans avant que MM. Dienman et Van-Trootswyk publiassent leur belle expérience. Voici ces deux paragraphes, que je trouve dans le Ier vol. page 221 et suivantes. « Cette découverte (celle de M. Lavoisier au moyen » canon de fusil incandescent), et la théorie que des savans » en ont tirée, constitueront sans doute une des plus » brillantes et des plus heureuses époques des sciences phy>>siques. Mais comme il est de la plus grande importance » d'en examiner avec tout le soin possible les résultats et » les conséquences, nous croyons devoir proposer ici quel>>ques doutes, que nous soumettons d'ailleurs aux lumières » des savans auxquels sont dues ces découvertes. d'un > M. Lavoisier pense, avec beaucoup de physiciens et de Hhha >> chimistes modernes, que tous les fluides aériformes doi» vent leur état élastique à la matière du feu, ou de la » chaleur qui leur est unie. Il en est donc ainsi du gaz in» flammable; or comme la décomposition de l'eau et son >> changement en gaz inflammable, n'a jamais lieu que par » le contact des corps combustibles, ces derniers dans les» quels il paroit aussi naturel d'admettre la présence du » feu fixé ou de la lumière, qu'il l'est de l'attribuer à l'air » pur et à tous les corps gazeux, ne contribuent-ils pas à » la formation du fluide élastique combustible qui se dé»gage? Au reste, continue l'auteur, cette observation ne » tend en aucune manière à affoiblir les preuves de l'état composé de l'eau ; peut-être seulement le gaz inflam» mable n'y est-il pas entièrement contenu; et n'y a-t-il dans » ce liquide qu'un de ses principes? Si cette opinion étoit >> admise, on ne connoitroit qu'une des matières consti» tuantes de l'eau, savoir, l'air pur; on n'y admettroit qu'un » des principes du gaz inflammable. Nous verrons dans >> l'Histoire des acides, des métaux, etc. qu'il en est à peu » près de même de ces corps. Il nous semble qu'il y a tou»jours un de leurs principes inconnu. » Ce que M. Fourcroy pensoit alors, se réalise aujourd'hui, sentiment qu'il abandonna selon toute apparence, après la découverte des physiciens hollandais, parce qu'il croyoit que la matière du feu ou de la chaleur seule constituoit Te fluide électrique sans faire attention aux substances qu'il enlève aux combustibles à son passage par leurs pores..... Je finis, Monsieur ; que ceux qui veulent se rappeler toutes les réflexions solides qui ont été faites, tant en faveur que contre la théorie, relisent vos beaux Discours qui sont tous les ans à la tête de votre Journal, et l'Introduction à la Physique terrestre par M. de Luc.... BELLEVALIA Nouveau genre de plante de la Famille des Liliacées. PAR M. PICOT-LAPEYROUSE, chevalier de la Légion d'Honneur. l'a re C'EST véritablement une bonne fortune, ainsi que marqué un écrivain aussi ingénieux qu'élégant, de trouver un nouveau genre de plante, très-remarquable par ses caractères, dans des contrées qui depuis des siècles ont été soigneusement parcourues et étudiées par les Botanistes les plus célèbres et les plus exercés. Il n'existe pas cependant de plante plus commune au printemps, que celle que je vais décrire, que je vais décrire, dans les prairies chaudes des vallées des Pyrénées. Je l'ai trouvé à Barèges à Méliande, Marignac et Eup près Saint-Béal, même à Toulouse, à Frescati. Je consacre ce nouveau genre à la mémoire de RICHERDE-BELLEVAL, oublié par tous les Botanistes, quoique l'honneur d'une dédicace soit devenu presque trivial. Il étoit professeur de Botanique à Montpellier en 1598. C'est à lui que le jardin de cette Université dut son existence et sonprincipal lustre. BELLEVAL rendit des services importans à la Botanique, par son zèle, ses travaux, ses leçons et ses écrits; il publia et dédia à HENRY-le-Grand, fondateur du jardin de Montpellier, le premier Catalogue des plantes qui y étoient cultivées, et qu'il avoit rassemblées avec un soin, et une dépense extraordinaires. BROUSSONET a donné une nouvelle édition des opuscules de BELLEVAL, celui-ci, toujours occupé de la science, avoit fait dessiner et graver en cuivre un grand nombre de plantes rares, qu'il laissa à ses héritiers, peu jaloux de la gloire littéraire de ce professeur recommandable. Le genre de la BELLEVALIA (planche I), appartient à |