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L'intérieur de la Nouvelle-Espagne, surtout une grande partie du haut plateau d'Anahuai, est dénué de végétation :: son élevation en est une des principales causes.

La límite des neiges perpétuelles sous l'Equateur, se trouve à une hauteur de 4800 mètres (2460 toises): sous le 45° de latitude, elle est à 2550 mètres (1300 toises au-dessus de la surface de l'Océan ). Au Mexique, sous les 19° à 20° de latitude, les neiges éternelles commencent, d'après mes mesures, à 4600 mètres, (2350 toises) d'élévation. Aussi des six montagnes colossales que la nature a placées sur une même ligne, entre fes parallèles de 19° à 19°, quatre seulement, le pic d'Orizaba, le Popocatepetl, l'Iztuccihualt, et le Nevado de Toluca sont perpétuellement couvertes de neige, tandis que les deux autres, le coffre de Perote, et le volcan de Colima en sont dépourvues pendant la plus grande partie de l'année.

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Le repos des habitans du Mexique est moins troublé par les tremblemens de terre, et par des explosions volcaniques, que celui des habitans du royaume de Quito et des provinces de Guatimala et de Cumana. Dans toute la NouvelleEspagne il n'y a que cinq volcans enflammés, l'Orizaba, le Popocatepetl, les montagnes de Tusta, de Jorullo, et du Colima; les tremblemens de terre qui sont assez fréquens sur les côtes de l'Océan-Pacifique, et dans les environs de la capitale, n'y causent cependant pas des malheurs aussi grands que ceux qui ont affligé les villes de Lima, de Riobomba, de Guatimala et de Cumana. Une horrible catas-trophe a fait sortir de terre, le 14 septembre 1759, le volcan de Jorullo, environné d'une multitude innombrable de petits cônes fumans. Des bruits souterrains, et presque d'autant plus effroyables qu'ils n'étoient suivis d'aucun autre phénomène, se sont fait entendre à Guanaxuato au mois de janvier 1804. Tous ces phénomènes paroissent prouver que le pays contenu entre le 18 et le 22°, recèle un feu actif qui perce de temps en temps la croûte du globe, même à de grands éloignemens de la côte de l'Océan..

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Exécuté par ordre de Sa Majesté l'Empereur et Roi, sur les corvettes le Géographe,l e Naturaliste, et la goëlette la Casuarina, pendant les années 1800, 1801, 1802, 1803 et 1804; publié par décret impérial, sous le Ministère de M. Champagny, et rédigé par M. F. Péron, Naturaliste de l'expédition, Correspondant de l'Institut de France, de la Société de Médecine de l'Ecole de Paris, des Sociétés Philomatique et Médicale de la même ville. Tome I, in-4, avec un Atlas, par MM. le Sueur et Petit.

EXTRAIT PAR J.-C. DELAMÉTHERIE.

CET ouvrage contient une multitude de choses neuves, et du plus grand intérêt pour les progrès de la philosophie naturelle. Nous allons en faire connoître quelques-unes à nos lecteurs.

Nous n'entrerons point dans les détails purement nauti ques et géographiques, quelque curieux qu'ils puissent être ; nous nous attacherons plus particulièrement à ce qui con-cerne l'Histoire naturelle.

DE L'HOMME.

Deux variétés principales de l'espèce humaine se présentent dans ces contrées, les hommes de la Nouvelle-Hollande,, et ceux de la terre de Diemen.

DE L'HOMME DE LA TERRE DE DIEMEN.

Ceux de la terre de Diemen sont plus bruns que ceux de la Nouvelle-Hollande : leurs cheveux sont crépus comnie ceux des nègres. Ils sont encore moins avancés dans la civilisation, car ils n'ont pas même eu l'art de se construire des cabanes, quoique le climat soit assez froid. Ils ont seulement des espèces de nattes d'écorce, qu'ils attachent avec des pieux fixés en terre, et dont ils font une espèce de paravent contre les vents. Ils se couchent le long de ces nattes du côté opposé au vent. Mais ils restent exposés à la pluie et à toutes les intempéries de l'air.

Ces individus se rapprochent assez des Européens pour la taille, mais ils en different, par leur conformation singulière avec une tête volumineuse, remarquable surtout par la longueur de celui de ses diamètres qui du menton se dirige vers le sinciput; avec des épaules larges et bien développées, des reins bien dessinés, des fesses généralement volumineuses, presque tous les individus présentent en même temps des extrémités foibles, alongées, peu musculeuses, avec un ventre gros, saillant et comme ballonné. Du reste, sans chefs, proprement dits, sans lois, sans aucune forme de gouvernement régulière, sans art d'aucune espèce, sans aucune idée d'agriculture, de l'usage des métaux, de l'asservissement des animaux, sans vêtement (l'auteur rencontra un jour une société de 25 à 30 femmes entièrement nues, quelques-unes avoient seulement un morceau de peau de kanguros sur les épaules), sans habitation fixe, sans autre retraite qu'un misérable abat-vent d'écorce pour se défendre de la froideur des vents du sud, sans autres armes que la zagaye et le casse-tête, toujours errant au milieu des forêts, ou sur le rivage des mers, l'habitant de ces régions, réunit sans doute tous les caractères de l'homme non-social; il est par excellence l'enfant de la nature. Combien il diffère cependant, soit au moral, soit au physique, de ces tableaux séduisans que l'imagination. et l'enthousiasme créent pour lui, et que l'esprit de système voulut ensuite opposer à notre état social!

DES PEUPLES SAUVAGES DE LA NOUVELLE-HOLLANDE.

Toute la Nouvelle-Hollande depuis le promontoire de Wilson au sud, jusqu'au cap d'Yorck au nord, paroit être habitée par une seconde race d'hommes essentiellement différente de celles qu'on a connues jusqu'à ce jour. La stature de ces hommes est à peu près la même que celles des habitans de la terre de Diemen : mais indépendamment de plusieurs autres caractères, ils diffèrent surtout de ces derniers par la couleur moins foncée de leur peau, par la nature de leurs cheveux lisses et longs, et par la configuration remarquable de leur tête, qui, moins volumineuse, se trouve déprimée en quelque sorte vers son sommet,... tandis que celle des Diemenois est au contraire alongée dans le même sens. Le torse des individus de ce nouveau peuple est aussi généralement moins développé. Du reste, même disproportion entre les membres et le tronc, même foiblesse, même gracilité des membres, et souvent aussi même tuméfaction de ventre.

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Pour ce qui concerne l'état social, les habitans de la Nouvelle Hollande sont à la vérité tout-à-fait étrangers à la culture des terres, à l'usage des métaux. Ils sont, comme les peuples de la terre de Diemen, sans vétemens, arts proprement dits, sans lois, sans culte apparent, sans aucun moyen assuré d'existence. Contraints comme eux, d'aller chercher leur nourriture au sein des forêts, ou sur les rivages de l'Océan, ils se nourrissent principalement de différentes espèces de grands coquillages. Ceux de l'intérieur des terres vivent de grenouilles, de lézards, d'insectes... Ils font quelquefois la chasse aux kanguros, aux easoards. Mais ces espèces d'animaux y deviennent très

rares...

Mais déjà les premiers élémens de l'organisation sociale se manifestent parmi eux. Les hordes particulières sont composées d'un plus grand nombre d'individus elles ont des chefs. Les habitations, quoique bien grossières encore, sont plus multipliées, mieux construites; leurs armes sont plus variées et plus redoutables; la navigation est plus hardie, les canots sont mieux travaillés, les chasses plus régulières, les guerres plus générales. Le droit des gens

n'y est déjà plus étranger. Enfin ces peuples ont assujéti le chien (il n'y en a point à la terre de Diemen ). Il ́est le compagnon de leurs chasses, de leurs courses, de leurs guerres. Du reste, aussi farouches que les Diemenois, ils se montrent encore plus intraitables envers les étrangers.

Ces peuples, ainsi que les Diemenois, contractent des espèces de mariages. Chaque homme a sa femme, et trèssouvent il la maltraite d'une manière cruelle. Comme les animaux, ils se livrent publiquement aux besoins de l'amour. Le défaut de nourriture les force souvent d'ôter la vie à leurs enfans.

L'auteur a voulu s'assurer par le moyen du dynamomètre (instrument pour constater la force de l'homme), si ces peuples étoient plus forts que les peuples civilisés. La table suivante, rédigée d'après un grand nombre d'expériences, indique la force respective de différens peuples.

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On trouve à la Nouvelle-Hollande des terreins de différentes natures, comme dans les autres parties du globe. 1o. Sur les bords de la mer, des grès qui contiennent des coquilles.

On n'a point trouvé de pierres calcaires. On est obligé de calciner des coquilles pour faire de la chaux,

2o. Des mines de fer, surtout des hématites cloisonnées. 3o. Du sel gemme.

4°. Des schistes, dont quelques-uns sont bitumineux,

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