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dans l'hémisphère austral. Péron a commencé ces recherches; mais occupé d'une multitude d'autres travaux, il n'a pu y donner tous ses soins.

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Son apperçu général est que le plus grand nombre des fossiles de ces contrées ont leurs analogues vivans dans ces mêmes contrées. Nous allons en rapporter quelques exemples.

1o. Il a observé à Timor plusieurs hippopes ou tricdanes fossiles, à 1500 pieds d'élévation au-dessus du niveau de la mer. La même coquille vit dans les mêmes contrées. « Ce » qu'il y a de plus important, dit-il, Journal de Physique, > tome LIX, page 469, les individus fossiles ressemblent tel»lement à ceux du même genre, qu'on retrouve vivans sur les rivages, au pied des montagnes, que je crus pouvoir » consigner leur identité dans ma Topographie générale de » la baie de Coupang."

2o. A la terre d'Endracht, 25° de latitude sud, il a observé des tellines fossiles approchant de celles qu'on appelle soleil levant. Les analogues vivent dans les mêmes parages. Des vénus, idem.

Des buccardes, idem.

Des strombes, idem.

3o. A l'ile Bernier, terre d'Endracht,

Des natices fossiles analogues aux vivantes dans les mers de ces cantons.

Des nerites, idem.

4o. A l'ile Joséphine, latitude 35o,

Des pétoneles fossiles analogues aux vivantes dans ces

mers.

5o. Terre de Nuyts, latitude sud, 35°

Des Lucines fossiles analogues aux vivantes dans ces mers. Des turbots, idem.

Des nerites, idem.

Des vermiculites, idem.

6o. Ile Decrès, latitude sud 36o.

Des spondyles fossiles analogues à ceux qui vivent dans les mêmes mers.

7°. A la terre de Diemen, latitude sud 43°,

Des vénus fossiles analogues à celles qui vivent dans les

mêmes mers.

Mais, ajoute Péron, avec la bonne-foi du savant qui recherche sincèrement la vérité, depuis mon retour en Europe, ayant eu l'occasion de reconnoître, en examinant le beau ca

binet des fossiles des environs de Paris, formé par M. Defrance, combien il est facile de se méprendre sur cet objet, je dois avouer que je n'oserois plus garantir cette identité, quelque vraisemblable qu'elle me paroisse.

Si ces faits apperçus par cet infatigable et exact observateur se confirment, il paroitroit que la plus grande partie des fossiles de ces contrées ont leurs analogues vivans dans les mêmes mers, ce qui seroit un fait du plus grand intérêt.

La même chose a lieu pour les zoophites ou madrépores qu'on observe dans ces régions à une grande hauteur audessus du niveau des mers. Ces madrépores ne commencent à paroître que par les 34° latitude sud, en s'étendant vers les régions équatoriales. Ils forment des iles considérables, et des rescifs très-dangereux.

Le pays, dit Vancouver, est principalement formé de corail, et il semble que son élévation au-dessus du niveau de la mer, soit d'une date moderne: car non-seulement les rivages et le banc qui s'étend le long de la côte, sont en général composés de corail, puisque nos sondes en ont toujours rapporté, mais on en trouve sur les hautes collines, où nous sommes montés, et en particulier sur le sommet de Balt-Heat, qui est à une telle hauteur au-dessus du niveau de la mer, qu'on le voit de 12 à 14 lieues de distance. Le corail étoit ici dans son état primitif, spécialement sur un champ uni d'environ 8 acres, qui ne produisoit pas la moindre 'herbe dans le sable blanc dont il étoit revêtu, mais d'où sortoient des branches de corail, exactement pareilles à celles que présentent les lits de même substance au-dessus de la surface de la mer; avec des ramifications de diverses grossseurs... On rencontre plusieurs de ces champs de corail, si je puis m'exprimer ainsi : on y apperçoit une grande quantité de coquilles de mer.... >>

La conséquence qu'on peut tirer de ces faits, est que le niveau des eaux s'est abaissé peu à peu, et a laissé ces coraux, et ces coquilles a découvert.

Colles exire videntur,

Surgit humus, crescunt loca; descrescentibus undis.
Ovid. Métamorphose, lib. I, vers. 34o.

Mais les coquilles fossiles de Timor.... et autres lieux

dont nous avons déjà parlé, ont-elles les mêmes origines que celles dont parle Vancouver? Il ne le paroît pas.

Les productions de la Nouvelle-Hollande de la terre de Diemen,... leur sont particulières. Tout est nouveau, disoit Buffon, dans le Nouveau-Monde (l'Amérique). Tout est également nouveau dans ces contrées australes.

L'auteur rapporte avoir observé dans la baie de Réedlé des fucus gigantesques, dont la longueur étoit de 250 à 300 pieds. C'est le plus grand des végétaux pélagiens.

RAPPORT

Fait à la première Classe de l'Institut, dans sa séance du 19 décembre 1808,

PAR M. LA PLACE.

LA Classe nous ayant chargés, M. Haüy et moi, d'examiner un Mémoire de M. Malus, sur divers phénomènes de la double réfraction de la lumière, nous allons lui en rendre compte. En passant de l'air dans un milieu transparent non cristallisé, les rayons de lumière se réfractent de manière les sinus de réfraction et d'incidence sont constamment dans le même rapport; mais lorsqu'ils traversent la plupart des cristaux diaphanes, ils présentent un singulier phénomène qui fut d'abord observé dans le cristal d'Islande, où il est très-sensible.

que

Un rayon tombant perpendiculairement sur une des faces naturelles de ce cristal, est divisé en deux parties : l'une traverse le cristal sans changer sa direction; l'autre s'en écarte dans un plan parallèle au plan perpendiculaire à la face, et passant par l'axe du cristal, c'est-à-dire par la ligne qui joint les sommets de ses deux angles solides obtus. Nous nommerons section principale d'une face naturelle ou artificielle, tout plan mené d'une manière semblable. Cette division du rayon

lumineux

lumineux a généralement lieu relativement à une face quelconque, et quel que soit l'angle d'incidence. Une partie suit la loi de la réfraction ordinaire, l'autre partie suit une loi de réfraction extraordinaire, reconnue par Huyghens, et qui, considérée comme un résultat de l'expérience, peut être mise au rang des plus belles découvertes de ce rare génie. Il y fut conduit par la manière dont il envisageoit la propag propagation de la lumière qu'il supposoit formée par les ondulations d'un fluide éthéré. Cette hypothèse, sujette à de grandes difficultés, est sans doute la cause pour laquelle Newton et la plu-, part des physiciens qui l'ont suivi, ne paroissent pas avoir justement apprécié la loi qu'Huyghens y avoit attachée. Ainsi oette loi a éprouvé le même sort que les belles lois de Kepler, qui furent pendant long-temps méconnues, pour avoir été associées à des idées systématiques dont malheureusement ce grand homme a rempli tous ses ouvrages. Huyghens avoit représenté par une construction géométrique, la réfraction. extraordinaire de la lumière dans le cristal d'Islande; M. Malus a traduit cette construction en analyse. La formule très-simple à laquelle il est parvenu, renferme deux constantes indéterminées, dont une est le rapport du sinus de réfraction au sinus d'incidence, dans la réfraction ordinaire du cristal; ensorte que sa double réfraction ne dépend que de deux constantes,comme la réfraction simple ne dépend que d'une seule; et pour rendre l'analogie plus frappante, nous observerons que si l'on fait passer par l'axe du cristal, une face artificielle, et si l'on conçoit un plan perpendiculaire à cet axe; tous les rayons incidens sur la face et situés dans ce plan, se diviseront en deux autres qui seront réfractés suivant la loi ordinaire; mais le rapport des sinus de réfraction et d'incidence sera différent pour chaque espèce de rayons: ces deux rapports sont les constantes dont nous venons de parler.. M. Malus les a déterminées plus exactement que ne l'avoit fait Huyghens; en substituant ensuite leurs valeurs dans la formule, et comparant ses résultats à ceux d'un grand nombre d'expériences très-précises et relatives aux faces naturelles et artificielles du cristal, il a trouvé entre eux un accord parfait et qui ne laisse aucun doute sur la vérité de la loi découverte par Huyghens. Nous devons à l'excellent physicien, M. Wolaston, la justice d'observer qu'ayant fait, par un moyen fort ingénieux, diverses expériences sur la double réfraction du cristal d'Islande, il les a trouvées conformes à cette loi Tome LXVII. DÉCEMBRE an 1808. Ooo

remarquable. L'analogie et des expériences directes sur le eristal de roche, ont fait voir à M. Malus, qu'elle s'étend encore à ce cristal; et il est extrêmement vraisemblable qu'elle a lieu pour tous les cristaux qui réfractent doublement la lumière; seulement, les constantes dont cette loi dépend; varient suivant la nature du cristal.

Voici maintenant un phénomène que présente la lumière, après avoir subi une double réfraction. Si l'on place à une distance quelconque au-dessous d'un cristal d'Islande, un se cond cristal de la même substance, et disposé de manière que les sections principales des deux cristaux soient parallèles; le rayon réfracté, soit ordinairement, soit extraordinairement par le premier, Te sera de la même manière par le second; mais si l'on fait tourner l'un des cristaux de manière que leurs sections principales soient perpendiculaires entre elles, alors le rayon réfracté ordinairement par le premier cristal, le sera extraordinairement par le second, et réciproquement dans les positions intermédiaires, chaque rayon émergent du premier cristal, se divise en deux autres, à son entrée dans le second cristal. Lorsqu'on eut fait remar quer ce phénomène à Huyghens, il convint avec la candeur qui caractérise un ami sincère de la vérité, qu'il étoit inexplicable par ses hypothèses; ce qui montre combien il est essentiel de les séparer, comme nous l'avons fait, de la loi de la réfraction extraordinaire, que ce grand géomètre en avoit déduite. Ce phénomène indique avec évidence, que la lumière, en traversant le cristal d'Islande, reçoit deux modifications diverses, en vertu desquelles une partie est réfractée ordinairement, et l'autre partie est réfractée extraordinairement; mais ces modifications ne sont point absolues elles sont relatives à la position des rayons par rapport au eristal; puisqu'un rayon rompu ordinairement par un cristal, est rompu extraordinairement par un autre, si leurs sections principales sont perpendiculaires entre elles. On peut se for. mer une idée assez juste de ces modifications, en supposant avec Newton, dans chaque rayon de lumière, deux côtés opposés, originairement doués d'une propriété qui le rend extraordinaire, lorsqu'il est tourné de manière que leurs plans soient perpendiculaires à l'axe du cristal, et qui le rend ordinaire, lorsque ces plans sont parallèles au même axe. A son entrée dans le cristal d'Islande, un trait de lumière est divisé par l'action du cristal, en deux rayons qui prennent.

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