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et dans la mer du Sud, s'observent également dans l'Océan indien, mais avec des modifications particulières qui dépendent des circonstances locales.

Les côtes, qui arrêtent et dévientle grand courantalizé des eaux de la mer du Sud, ne forment pas une chaîne continue comme le continent de l'Amérique. Ce courant pénètre à travers les détroits de ces îles, et peut donc se faire sentir dans l'Océan indien; il se porte sur les côtes orientales d'Afrique, celles d'Ajan, du Zanguebar, du Monomotapa.

Les vents alizés d'est de ce même Océan indien influent, comme dans les autres mers, sur ce courant des eaux. Mais on sait que ce vent alizé de ces mers, est singulièrement modifié par les vents particuliers appelés moussons, qui varient suivant les saisons; ils soufflent six mois, depuis avril jusqu'en septembre, au S.-S.-O., et six autres mois au N.-N-.E. Les courans des eaux y éprouvent donc les mêmes modifications.

Tous ces faits, qui ont été bien constatés par les navigateurs, prouvent qu'actuellement les eaux des grandes mers éprouvent en général quatre courans principaux. ( Voyez la Planche.)

a. Le premier est le courant alizé d'est, qui porte les eaux d'orient en occident, avec une vitesse assez considérable. « Les >> courans de Madère aux Isles-du-Vent, sont estimés porter >> au nord-nord-est et nord-nord-ouest, et faire entre les tropi>> ques environ quinze milles par jour. » Romme, tome I, page 214.

b. Le second est un courant qui déviant le premier à une certaine distance des côtes, porte les eaux équinoxiales vers les régions polaires, soit au nord, soit au sud. Celui du golfe du Mexique parcourt depuis deux jusqu'à cinq milles par heure.

c. Le troisième qui a lieu par 30 à 50o de latitude, a une direction contraire à celle du premier, c'est-à dire qu'il porte les eaux d'occident en orient, jusque par les 40 à 50 degrés de latitude.

d. Le quatrième venant des pôles, a une direction contraire à celle du second, et porte les eaux des régions polaires aux régions équinoxiales, jusque par les 60 à 50 degrés de latitude. Il charie les glaces jusqu'au banc de Terre-Neuve dans l'hémisphère boréal, et on le retrouve à la même latitude dans l'hémisphère austral.

La masse des eaux des mers avant l'apparition des continens étoit donc assujétie à un mouvement semblable à celui de l'atmosphère. Un courant général les transportoit d'orient en occident sous les régions équinoxiales.

Des courans latéraux de nord et de sud venoient se confondre avec ce courant vers l'occident.

Ceci en suppose un troisième pour remplacer les eaux qui venoient des pôles. C'étoit un courant qui à une certaine latitude avoit lieu au fond des mers.

Car les eauxdes régions polaires étant plus froides que celles des régions équinoxiales, sont plus pesantes. Lorsque ces eaux polaires étoient arrivées à une certaine latitude, celle de 50 degrés environ, elles rencontroient des eaux moins froides; alors elles se précipitoient au fond des mers pour gagner les régions équinoxiales.

Ce courant correspond à celui de l'atmosphère, qui rasant la surface de la terre, apporte des régions polaires un air froid qui remplace l'air chaud qui s'est élevé sous les régions équinoxiales.

Mais après l'apparition des continens, et dans l'état actuel, les courans des mers changèrent, parce qu'ils furent arrêtés par divers continens.

a. Les eaux de l'Atlantique sont arrêtées par le continent de l'Amérique. Celles du côté boréal, après s'être portées sur les côtes des Etats-Unis, reviennent sur elles-mêmes à la hauteur des Açores, pour remplacer le vide que le courant avoit fait.

Les eaux qui viennent du pôle boréal, contribuent à remplacer ce vide. Elles sont fournies par des courans qui arrivent de la mer du nord.'

b. Le courant austral de l'Atlantique se porte du côté du pôle austral, il revient ensuite de l'occident en orient, et remplace le vide qu'il avoit fait sur les côtes d'Afrique.

Les eaux, qui arrivent du pôle austral, y contribuent également.

c. Le grand courant alizé de la mer du Sud, arrêté par les Philippines, la nouvelle Hollande,... revient vers la Californie, et le Chili. De nouveaux courans des côtes remplacent le vide qu'il avait fait. Les eaux de ces courans des côtes sont fournies soit par ces courans secondaires, dont nous venons de parler, soit par les eaux apportées par les courans qui arrivent des pôles.

d. Le vide que fait le courant de la mer des Indes, qui se porte sur les côtes d'Afrique, est remplacé soit par les eaux qui se font un passage au travers des îles de l'Archipel indien, soit par les eaux qui viennent du pôle austral.

C'est par ces moyens que l'équilibre des eaux des mers est

maintenu.

Les courans des eaux qui viennent des pôles se font d'abord à la surface des mers jusqu'à une certaine latitude de 60 à 50 degrés, comme le prouvent les masses immenses de glaces qu'ils charient à ces hauteurs; mais rencontrant alors des eaux plus tempérées, ces eaux polaires gagnent les fonds des mers, et se rendent par des courans inférieurs vers les régions équinoxiales (1).

Mais indépendamment de ces courans généraux, les eaux des mers éprouvent un grand nombre de courans particuliers, dont l'existence a été constatée par les navigateurs; et modifient tellement les courans généraux, qu'on les reconnoît difficilement. Ils sont produits par des causes locales dont les principales sont :

,

a Des vents particuliers produits par la chaleur du soleil qui varient suivant que cet astre passe d'un tropique à l'autre: ceci est particulièrement remarquable dans les moussons de l'Inde. b Les brises de mer et de terre.

c Les pluies de longue durée, qui ont lieu dans les régions

équinoxiales particulièrement.

d Des tempètes, des tornados....

e Des trombes de mer.

f Les grands fleuves, tels que l'Amazone, l'Orenoque, la Plata, le Saint-Laurent,... en arrivant dans les mers, y produisent des courans plus ou moins considérables.

<< Le courant qui sort du lit de la rivière des Amazones, se >> fait sentir au loin en mer, et il se dirige ordinairement au >> N.-E. » dit Romme, tome I, page 214.

g Des fleuves sous-marins, en arrivant dans les mers, y produiroient les mêmes effets.

h On avoit supposé l'existence de certains gouffres, tels

(1) La température des eaux de la mer proche l'équateur à Cumana, est de 21 degrés, m'écrivoit Humboldt (Journal de Physique, tome 53, p. 61). La température de ces mêmes eaux, à leur surface, proche les zones glaciales, est presque à zéro.

que le fameux Maestrom sur les côtes de Norwege ;... mais leur existence ne paroît pas suffisamment prouvée.

i L'éruption des volcans sous-marins, et de ceux qui sont proche de mers, cause dans leurs eaux des mouvemens plus ou moins considérables.

k Les courans des côtes.

I La direction des courans est souvent changée par des causes locales.

<< A la surface des mers, dit Romme (1), beaucoup de cou>> rans accidentels résultent, soit du choc des courans primitifs >> sur les côtes qu'ils rencontrent, soit de l'élévation qu'ils font >> prendre aux eaux qu'ils apportent sur le rivage au-dessus de > leur niveau général. C'est ainsi que dans certains parages, des >> courans paroissent opposés aux vents régnans: d'autres sont >> des retours de courans; d'autres inférieurs ont des directions >> contraires à celle qu'on remarque à la surface. »

m Il y a des courans particuliers dont les causes ne sont pas bien connues, tels sont les courans du lac de Genève qu'on appelle seiches (Saussure, §20), quien élèvent subitement les eaux de quatre à cinq pieds, et les abaissent aussi promptement: ces alternatives se succèdent pendant quelques heures. Les ras de marée....

n Les grands courans sont toujours accompagnés de contrecourans ou eddys, c'est-à-dire d'un courant dont la direction est opposée à celle du courant principal. Nous avons vu qu'on observe constamment le long des côtes des courans opposés au courant principal.

Différens navigateurs parlent de courans opposés dans les mêmes parages; c'est que les uns étoient dans le courant principal, et les autres dans l'eddy.

Le courant principal d'un détroit se trouve ordinairement au milieu du détroit: mais très-souvent il y a deux eddys aux parties latérales.

o Dans quelques courans, comme dans des détroits, il y a presque toujours un courant inférieur opposé au supérieur. A Gibraltar, par exemple, il y a un courant supérieur, qui porte les eaux de l'Océan dans la Méditerranée, et un courant inférieur qui porte de la Méditerranée dans l'Océan.

(1) Tome I, page 194.

Dans la planche, qui est jointe ici, je n'ai eu égard qu'aux courans généraux, sans pouvoir entrer dans ces détails particuliers.

Les effets des courans sur les terrains primitifs, dont nous avons parlé, continuèrent d'avoir lieu après que les continens furent découverts, et peut-être plusieurs de ces terrains ravinés, divisés,... ne l'ont-ils été qu'à ces dernières époques. Il est peut-être impossible d'assigner si ces effets ont été produits antérieurement ou postérieurement à l'apparition des

continens.

Ces mêmes courans agirent également sur les terrains secondaires, qui contiennent des débris des étres organisés. Ils y produisirent des effets analogues à ceux qu'ils avoient produits sur les terrains primitifs.

a Ils en sillonnèrent les plaines, et y creusèrent des vallées ; ils élargirent les vallées formées antérieurement : enfin ils dégradèrent plus ou moins les montagnes.

b Des terrains secondaires ainsi creusés par les courans, présentent aux deux côtés correspondans de la nouvelle vallée, et à la même hauteur, des couches analogues de substances semblables, soit calcaires, soit gypseuses, soit schisteuses, soit bitumineuses...

Ces phénomènes s'offrent à chaque instant au géologue qui voyage. Ils sont très-sensibles dans les environs de Paris, surtout dans les couches de plâtre....

Le peu de dureté des substances, qui forment les terrains secondaires, est cause que la plus grande partie dece qui avoit été détaché par les courans fut réduite en partie terreuse; elle se déposa sous forme d'argile, de marne.... On trouve dans tous les terrains de Paris, une quantité immense de ces dépôts marneux, argileux...

Quelques portions néanmoins, comme les silex, si abondans dans les terrains secondaires, résistèrent à l'action des courans. Ils formèrent des galets, tels sont ceux des plaines des Sablons, de Montrouge,... dont j'ai parlé précédemment.

Il arriva quelquefois que ces galets furent agglutinés par un ciment quelconque. Ils formèrent des pouddings, souvent trèsvolumineux, tels que ceux que l'on voit du côté de Nemours, de Montargis......

Des pierres calcaires dures, comme les marbres, purent également faire des brèches, ou des pouddings....

Il continuoit à se former de nouvelles couches secondaires

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