Enfin, dans cet exil, mon seul soulagement,
C'est de parler de vous, madame, constamment,
Faute d'un cœur ami qui partage mes peines,
A la brise qui vient de vos rives lointaines,
A la lune rêveuse, aux doux chantres des airs,
A l'orage qui passe en grondant sur les mers;
Je demande au soleil, à l'étoile, à la nue,
Si du haut de l'azur, madame, ils vous ont vue,
Avec qui vous parliez, où, quand, de qui, sur quoi,
Et si jamais votre âme eut un soupir pour moi.
Dans cette chère erreur où mon esprit se plonge,
Je songe à vous le jour, et la nuit je ne songe
Qu'à vous, ange adoré qui peuplez mon sommeil. . .
Oh! qu'après un tel songe est triste le réveil!