Oui, de mes larmes j'inonde Ce papier, à flots de fiel; Oui, de mon malheur cruel La diversité féconde
Partout me montre, à la ronde, Un vrai chaos de Babel. Comme un homme, par exemple, Qui, las d'efforts et d'émois, Fuyant la guerre et ses lois, Suspendit aux murs du temple Son armure qu'il contemple Pour une dernière fois:
Tel, sans force et sans courage, Quand j'ai vu que j'épuisais Tous mes jours, sans avantage, De dépit je suspendais,
Sur les saules du rivage, Cette harpe où je chantais: La harpe tant célébrée Du temps d'amour, de plaisir, Disant: Musique adorée, Sous la garde du zéphyr, Je te laisse consacrée Sur l'autel de l'avenir!
Je t'offre à la Renommée Qui sur tout veille toujours, Toi, qui berçais mes amours, O ma harpe bien-aimée;
Se mudam os gostos d'ella. Acha a tenra mocidade Prazeres accommodados; E logo a maior edade Já sente por pouquidade Aquelles gostos passados.
Um gôsto que hoje se alcança, · Amanhã já o não vejo:
Assi nos traz a mudança
De esperança em esperança, E de desejo em desejo. Mas em vida tão escassa Que esperança será forte? Fraqueza da humana sorte, Que quanto da vida passa Está recitando a morte!
Mas deixar nesta espessura O canto da mocidade! Não cuide a gente futura Que será obra da edade O que é força da ventura. Que edade, tempo, e espanto De ver quão ligeiro passe, Nunca em mi puderam tanto,
Car tôt s'en vont en fumée Nos desseins avec nos jours. Ainsi la tendre jeunesse Trouve en tout des agréments, Et puis l'âge de sagesse
Croit futiles, et délaisse Tous ces doux amusements
Qui charmaient ses premiers ans.
Tout bien fuit dès qu'on y pense, Et qui peut le ressaisir?
Ainsi nous mène à plaisir De ce monde l'inconstance, D'espérance en espérance Et de désir en désir. En cette vie incertaine, Quel espoir est assez fort?
Oh! qu'il est triste ton sort, Misérable vie humaine
Dont chaque heure, éteinte à peine, Te récite un chant de mort!
Mais, laisser en ce bocage
Les chants de mon beau matin...! O vous, qui viendrez demain
Recueillir mon héritage,
N'imputez pas à mon âge Les durs effets du destin! Car le temps, qui fuit si vite, Sur mon cœur n'a pu jamais
Que, posto que deixo o canto, A causa d'elle deixasse.
Mas lembranças da affeição, Que alli captivo me tinha, Me perguntaram então, Que era da musica minha Que eu cantava em Sião? Que foi d'aquelle cantar, Das gentes tão celebrado? Porque o deixava de usar, Pois sempre ajuda a passar Qualquer trabalho passado?
Canta o caminhante ledo No caminho trabalhoso Por entre o espesso arvoredo; E de noite o temeroso Cantando refreia o medo. Canta o preso docemente, Os duros grilhões tocando; Canta o segador contente, E o trabalhador, cantando, O trabalho menos sente.
Assouvir si bien ses traits, Qu'en quittant mes chants d'élite, Il faille aussi que je quitte
La cause de leurs attraits.
Mais, une voix douce et grave, Réveillant l'affection
Dont je suis encor l'esclave, Dit en cette occasion: Qu'as-tu fait du chant suave Que tu chantais dans Sion? Pourquoi ne plus faire usage De ces cantiques si chers Aux peuples de l'univers, Si le tendre et doux ramage Est un baume qui soulage Nos douleurs et nos revers?
Il chante en l'âpre colline, Le dispos et gai voyageur Qui dans la forêt chemine, Et, la nuit, tremblant de peur, C'est en chantant que domine L'homme craintif sa terreur. Il chante au bruit de ses chaînes, Le captif dans sa prison; Le moissonneur, dans les plaines, Chante en faisant sa moisson, Et le serf sent moins ses peines, Aux accents de sa chanson.
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