ARLEQUIN. Voyageons donc à petit bruit. Le PRINCE. Nous voici aux Portes de la Ville de Carizme. AIR 14. (Voulez-vou: favoir qui des deux) Dans cet agréable féjour Un grand Monarque tient fa Cour, L'Auteur même de ma naissance A peine eft plus puiffant que lui. ARLEQUIN. AIR 4. (Comme un Coucou que l'amour presse) Sa Cour doit-être magnifique. SCENE II Le PRINCE, ARLEQUIN, plufieurs FOUX renfermez. I. FOU, qu'on ne voit point. AIR 48. (Belle Brune, belle brune) II. FOU, qu'on ne voit point. AIR 127. (Nanette, dormez-vous ?) Nanette, dormez-vous? Nanette, dormez-vous? III. FOU, qu'on ne voit point. Que faites-vous, Marguerite? Ratiffez-vous des navets? Le PRINCE, continuant l'Air qu' Arlequin a (commencé. Qu'entends-je! Le concert eft beau. ARLEQUIN. Ah! quelle diable de mufique! Le PRINCE. (méme Air.) Nous n'entendons que trop d'ici. I, FOU, qu'on ne voit point. Ma Princeffe, Ma Princeffe. II. FOU; 1 II. FOU, qu'on ne voit point. O charmante Nymphe! III. FOU, qu'on ne voit point, riant. Ha, ha, ha, ha, ha, ha, ha! Le PRINCE, continuant l'Air qu'il a comm encé, Ami, je commence à comprendre. Ce font aparemment des foux qu'on tient renfermez dans ces Tours. ARLEQUI N. Juftement. En voilà qui paroiffent. I. FOU, à une fenêtre, & montrant Arlequin (du doigt. ho! La plaifante figure! Ho, ho, ho, ho, ARLEQUIN, le contrefaifant. Ah! le joli mignon! Ha, ha, ha, ha, ha! II. FOU, à une fenêtre, dans l'attitude d'un (homme qui rêve. AIR 16. (Folies d'Espagne.) Non, non, jamais rien ne fut comparable Aux traits divins dont je fuis enchanté : C'eft des beaux yeux de ma Nymphe adorable ARLEQUIN C'est un fou férieux, celui-là. Le PRINCE. C'eft fans doute un Amant à qui l'amour aura troublé la cervelle. I. FOU. AIR 116. (Sans-deffus-deffous) Nous étions trois dans un logis, bis. Aimant tous trois la Chambriere, Sans deffus-deffous, Sans devant derriere, Mais elle fe moqua de nous; Sans devant derriere, Sans-deffus-deffous. ARLEQUI N.. Voilà un drôle de Corps. I. FOU. AIR 74. (Je paffe la nuit & le jour") Quand je fuis près de ma Fanchon, Rien ne laffe ma complaifance; Je fais ce que veut le Tendron; Je chante; &, s'il veut que je danfe, Je fuis toujours prêt à danser, Prêt à danfer, Prêt à danfer, Je fuis toujours prêt à danfer. ARLEQUI N. J'aime mieux celui-ci, il est plus gaillard. I. FOU. Prêt à danfer, Prêt à danfer. Je fais toujours prêt à datifer. ARLEQUIN, après l'avoir contrefait. L'Orignal! SCENE III. Le PRINCE, ARLEQUIN, le CONCIERGE des Tours. Le PRINCE. Quel homme vient à nous? E 4 ARLE |