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lien II, qui lui donna le titre de son ambassadeur ordinaire en Pologne et de son conseiller secret. Il n'en fut pas de même à la cour de Rome: on y procéda contre lui avec éclat; il y fut cité et excommunié dans toutes les formes; on l'y condamna même au feu, comme hérétique. Dudith ayant perdu sa femme, dont il avait eu deux garçons et une fille, se remaria en 1579, avec Elisabeth Sborovitz, veuve du comte Jean Tar. nost. Forcé de quitter la Pologne après l'élection d'Étienne Bathori, il alla s'établir à Breslau, en Silésie, où il passa les dernières années de sa vie. Voici le portrait que Nicéron a fait de Dudith ; « Dudith était bien fait de sa personne, et avait quelque chose de majestueux sur son visage. Il était sobre, et ennemi de l'ivrognerie et des excès de bouche auxquels ceux de son pays s'abandonnent ordinairement. Il était doux, affable, civil, modeste, libéral, et extrêmement charitable. Il supporta avec beaucoup de constance diverses calamités qui lui arrivèrent. Il haïssait les vices, et non point les hommes, et tâchait de faire du bien à tout le monde. Pour ce qui est de sa religion, on n'en saurait dire rien de bien positif. Le désir de se marier le fit peu à peu approcher de la créance des protestants; il embrassa leurs sentiments les uns après les autres, mais il ne s'en tint pas là; ses irrésolutions en matière de foi le conduisirent plus loin: il donna dans les erreurs des sociniens, qui encore ne le satisfirent point, au rapport de Martin Ruarus, qui était de cette secte et qui nous apprend que Dudith commença sur la fin de sa vie à douter des vérités de la religion chrétienne, ou du moins à en disputer avec Socin, et que comme on ne satisfaisait point entièrement à ses difficultés, il prit le parti de ne plus s'occuper de questions de théologie, et se tourna du côté des mathématiques. » On a de Dudith: Dionysii Halicarnassei Historia, latine; Venise, 1560, in-40; - Cardinalis Reginaldi Poli Vita; Venise, 1563, in-4°; Commentariolus de Cometarum significatione et dissertationes novæ de Cometis; Bâle, 1579, in-4°; - Epistola de Hæreticis non per· sequendis et capitali supplicio afficiendis; Christling, 1584, in-8°; Epistola ad Theodorum Bezam, in qua disputatur an ecclesiæ nomen soli reformata conveniat; Heidelberg, 1593, in-8°; Epistolæ medicinales; dans les Epistolarum Philosophicarum... Volumen de Laurent Scholzius; Francfort, 1598, in-fol.; Orationes in concilio Tridentino habitæ ; Offenbach, 1610, in-4o; et quelques autres écrits moins importants, dont on trouvera la liste dans Nicéron.

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Reuter, Vie d'André Dudith, en tête de ses Orationes. Sand, Bibl. Antitrinitariorum. Czwittinger, Specimen Hungariæ litteratæ. - Nicéron, Mémoires pour servir à l'histoire des hommes illustres.

DUDLEY, nom d'une ancienne famille anglaise, d'origine normande, dont voici les principaux membres :

DUDLEY (Edmond), né en 1462, exécuté le

18 août 1510. Sa profonde connaissance des lois attira sur lui l'attention du roi Henri VII, qui en fit son conseiller privé. Dudley n'avait encore que vingt-trois ans. Son importance politique ne commença cependant qu'en 1497, époque où il fut nommé baron du trésor. Pour en remplir les coffres, il exerça dès lors, concurremment avec son collègue Empson, toutes sortes d'exactions. Ils enrichirent la couronne, ils accrurent leur propre patrimoine; mais le peuple souffrit et fut appauvri. La mort de Henri VII mit fin à la domination de ces ministres prévaricateurs, et leur incarcération fut un des premiers actes du nouveau roi. Condamné à Guildhall, le 16 juillet 1509, il ne fut pas d'abord mis à mort, à cause des répugnances mêmes d'Henri VIII, qui ne faisait que céder à l'entraînement populaire. Enfin, le 18 août 1510, il fut exécuté avec son complice Empson. On a de lui: The Tree of the Common Wealth; 1509, ouvrage composé pendant qu'il était en prison.

Biogr. Brit.

DUDLEY (John), duc de Northumberland, fils du précédent, né en 1502, exécuté à Lordres, en 1534. Après s'être distingué dans la campagne de Picardie, en 1523, il vint à la cour, où son esprit, ses avantages extérieurs, lui gagnèrent la bienveillance de Wolsey et de Cromwell, qu'il déserta quand il jugea que leur protection lui serait inutile. En 1541 il fut nommé vicomte de L'Isle dans le Berkshire; en 1543 il eut le commandement de la place de Boulogne, nouvellement conquise, et en 1545, il reçut la direction de la flotte, en qualité de grand-amiral. Honneurs et fortune, il dut tout à Henri VIII, qui lui octroya quelquesuns des domaines de l'Église, fit de lui son exécuteur testamentaire et lui légua cinq cents livres sterling. Comme il arrivait si souvent alors, ce qu'il avait gagné sous un règne, il le perdit sous le règne suivant. Sa place de grand-amiral fut donnée à Thomas Seymour, frère du duc de Somerset, protecteur du royaume. On lui conféra comme compensation le titre de comte de Warwick. Il rentra dans son grade en 1549, après avoir vaincu les rebelles du comté de Norfolk, commandés par le tanneur Robert Ket. Sa faveur s'accrut après la chute de Seymour; nommé grand-maréchal d'Angleterre en 1551, il obtint en outre le titre de duc de Northumberland. Quoique le fils de Dudley eût épousé la fille de Somerset, celui-ci trama la perte de son rival, et fut exécuté pour ce fait le 22 février 1552. Parvenu au comble de la faveur, Northumberland voulut monter plus haut encore et mettre la couronne sur la tête de sa bru, Jane Grey, fille aînée du duc de Suffolk, au détriment des sœurs du roi, Mary et Élisabeth. A la mort d'Édouard IV, le 6 juillet 1553, il fit conduire, pour plus de sécurité, sa bru à la tour de Londres, et le 10 juillet il la fit proclamer reine. Aussitôt une insurrection formidable éclata dans Suffolk. Northumberland se mit en marche pour

Lorsqu'il approcha des faubourgs de Londres, il remarqua que le peuple s'empressait pour le voir, mais non pour le bénir. Il sentit alors son courage s'affaiblir. Venu à Cambridge et ayant appris que le conseil sur lequel il croyait pouvoir compter s'était prononcé contre lui, il se mit à agiter son chapeau en criant: Vive la reine Mary. Ce retour tardif au principe de la légitimité lui servit de peu; arrêté par le comte d'Arundel, il fut conduit à la Tour de Londres et condamné à la peine capitale. Au dernier moment il revint à la religion catholique, qu'il avait abjurée au temps où cela pouvait servir son ambition. Le lendemain il subit sa peine, après avoir adressé au peuple une allocution. On ne peut que flétrir le souvenir de ce personnage, qui abrégea, dit-on, la vie d'Édouard VI et causa la fin tragique de Jane Grey. Lingard, Hist. - Biog. Brit.

DUDLEY (Ambroise), comte de Warwick, fils de Jean, né en 1530, mort en 1589. Il seconda vaillaniment son père, lorsque celui-ci marcha contre les rebelles du comté de Norfolk, et fut assez en faveur auprès du roi Édouard IV. Impliqué dans la tentative de donner la couronne à Jane Grey, il fut condamné à mort; mais la sentence ayant été commuée, il resta en prison jusqu'au 18 octobre 1554, époque où il fut rendu à la liberté. En 1557 il prit part à une expédition dans les Pays-Bas, et se distingua devant SaintQuentin contre les Français venus au secours de cette place, attaquée par les Espagnols. Il eut le malheur de perdre dans cette affaire son plus jeune frère, Henry. Instruite de la belle conduite d'Ambroise Dudley, la reine Mary leva la proscription qui pesait sur sa famille, et sous la reine Elisabeth il compta parmi les personnages considérables du règne. On lui conféra un grand nombre de titres honorifiques, entre autres ceux de baron de L'Isle et de comte de Warwick. Il eut le bon esprit de se tenir loin des intrigues, et se fit surtout remarquer par la douceur de son caractère. On l'appelait the good earl of Warwick.

Chalmers, Gen. biog. Dict.

DUDLEY (Robert), baron de Denbigh, comte de Leicester, fils de Jean, duc de Northuinberland, et frère d'Ambroise Dudley, comte de Warwick, né vers 1532, mort le 4 septembre 1588. Il entra jeune encore au service du roi Édouard IV, qui l'arma chevalier. En 1550 il épousa Amy, fille de sir John Robsart de Sheen dans le Surrey; le roi Édouard assista à la célébration du mariage, qui cependant ne fut pas heureux. A l'avénement de la reine Mary, Robert Dudley, déjà parvenu à de hautes fonctions, fut enveloppé dans la disgrâce qui venait d'atteindre tous les membres de sa famille : il fut emprisonné, mis en accusation et condamné à la peine capitale; mais cette peine fut commuée, et au mois d'octobre 1554 on le rendit à la liberté.

Lorsque Élisabeth monta sur le trône, Dudley

devint bientôt le favori de cette princesse : il fut nommé successivement grand-écuyer, chevalier de la Jarretière, et membre du conseil privé. Tout alla ensuite au gré de son ambition. Il osa même aspirer à la main de la reine. Celle-ci venait d'éconduire un nouveau prétendant, le duc Casimir, fils de l'électeur-palatin; cependant, malgré les astres qu'elle avait fait consulter, et qui annonçaient qu'elle épouserait dans sa trente et unième année un seigneur à qui elle donnerait un fils et une fille, la reine ne se pressa pas de combler l'espoir que Dudley avait conçu malgré les liens qui l'unissaient à Amy Robsart. On l'accèsa, non sans vraisemblance, d'avoir fait disparaître violemment cet obstacle vivant à ses projets d'élévation. « Comme sa femme, dit un contemporain, le gênait dans ses projets ambitieux, il l'envoya par Oxford chez un de ses serviteurs, nommé Forster: quelques jours après la jeune femme tomba, comme par accident, du haut d'un escalier, et se brisa la tête, sans que le chaperon qu'elle avait sur les cheveux fût aucunement dérangé. Sir Robert Varney était resté seul ce jour-là avec la jeune femme et avait congédié tous les domestiques pourquoi ces mesures de précaution? Ces deux hommes connaissaient seuls le secret de cette catastrophe (1). »

Dudley repoussa comme calomnieux tous les bruits qui l'accusaient; il y eut mêine un semblant d'information juridique, dont le résultat fut que la mort de lady Dudley devait être attribuée à un accident. Les projets de mariage entre la reine et son sujet reprirent alors leur cours; on dit même qu'elle aurait donné sa parole à ce dernier. Les courtisans n'osaient témoigner leur improbation; craignant de la manifester directement. Cécil et ses amis firent agir l'ambassadeur en France, Throckmorton, qui chargea son secrétaire d'insinuer l'opinion défavorable qu'on avait à l'étranger au sujet de Dudley. Quoiqu'elle parût repousser toutes ces attaques, Élisabeth ne donna pas suite dès lors à ce projet de mariage. On se fera une idée de l'empire de Dudley sur la reine par ce détail curieux, que n'osant annoncer directement l'échec des troupes anglaises lors du siége de Rouen à cette princesse altière (26 octobre 1562), les ministres chargèrent le favori de lui en communiquer la nouvelle : « J'ai déjà quelque peu frayé la route, écrit-il à Cécil (30 octobre même année), touchant la grande perte de Rouen, en cette façon : J'ai dit que le bruit courait qu'il y avait eu dernièrement un terrible assaut de donné, à la suite duquel il y avait grandement à craindre que la ville ne fût perdue ».

Chose singulière, en apparence contradictoire, mais qui pouvait bien n'être qu'un moyen d'éprouver son favori, Élisabeth proposa à Marie Stuart

(1) On sait que c'est à cette tragique aventure qu'on doit un des meilleurs romans de W. Scott: The Castle of Kenil-worth.

d'épouser Dudley. Pour donner à ce dernier plus d'importance, elle le nomma comte de Leicester, et entoura d'une grande solennité cette nomination, qui eut lieu à Westminster. « La reine elle-même, dit Melville, vint accomplir le cérémonial, et il se mit à genoux devant elle avec une extrême gravité; mais elle ne put s'empêcher de mettre sa main sur son cou en souriant et le chatouillant, l'ambassadeur français et moi étant près d'eux. » Il y eut des négociations pour amener le mariage projeté; Marie ne parut pas regarder comme sérieuse la proposition d'Élisabeth, et celle-ci mit fin à cette comédie en permettant à Henri Darnley de se rendre à la cour d'Écosse avec des lettres de sa main et de celle de Dudley, dont l'ambition aspirait plutôt à devenir l'époux de sa souveraine. Ce courtisan, jaloux de toute autre influence, précipita la chute du duc de Norfolk, et siégea parmi les juges qui le condamnèrent, en 1572. A la même époque, il épousa, à ce qu'il paraît, lady Howard Douglas, douairière de Sheffield, qui lui donna des enfants, mais qu'il ne voulut pas reconnaître pour sa femme; il la força même de se marier avec un autre homme. En 1575, il reçut à son château de Kenilworth la visite d'Élisabeth, qui y demeura pendant dix-sept jours, et qu'il traita avec une magnificence dont on évalue les frais à 60,000 liv. st. (1); cependant, trois ans plus tard, en 1578, il épousa la veuve de Walter Devereux, comte d'Essex. Le duc d'Anjou, qui prétendait à la main de la reine, la fit informer de ce nouveau lien contracté par Dudley. Élisabeth en eut un tel dépit, qu'elle lui ordonna de ne point quitter le château de Greenwich, et déjà il était question de l'envoyer à la Tour, quand le comte de Surrey détourna ce coup de la tête de Dudley, dont cependant il était le rival. Cette rivalité fut marquée par les alternatives habituelles à ces sortes de luttes. Dudley avait contre lui Cecil et la plupart des autres conseillers d'Élisabeth. Cecil en particulier fit de nombreuses objections au mariage de la reine avec Dudley. Tout en lui donnant l'assurance qu'elle n'épouserait que lui, elle ajourna indéfiniment, si bien que Dudley n'atteignit jamais ce but, où tendait toute son ambition. En 1585 il fut envoyé dans les Pays-Bas, avec le titre de gouverneur; mais il n'y satisfit ni la reine ni les habitants: aussi fut-il rappelé en 1587. Revenu en Angleterre, il fut accusé au sujet de son gouvernement par lord Buckhurst et d'autres; mais Élisabeth détourna encore cet orage, et soutint son favori contre tous ceux qui l'attaquaient. Il fut même nommé lieutenant général des armées destinées à défendre l'Angleterre, menacée d'une invasion espagnole en 1588. Mais au mois de septembre de la même

(1) On trouve dans un écrivain du temps, Georges Gascolne, les détails vraiment curieux de ces fêtes, où toutes les splendeurs de cette fin du moyen âge se trouvaient réunies: banquets, représentations mythologiques, combats d'ours et de chiens, petite guerre, simulacre de l'expulsion des Danois, enfin divertissements allégoriques.

année la mort vint mettre un terme à la longue faveur dont il avait joui. C'était du reste un personnage des plus médiocres, affectant même à l'occasion la piété et le puritanisme. On lui doit cependant la fondation de l'hôpital de Warwick, dont il donna la direction au puritain Thomas Cartwright. Sa vie et ses actes avaient été l'objet d'un pamphlet des plus violents, publié en 1584 et connu sous ce titre : Leicester's Common Wealth, réimprimé un grand nombre de fois. En dernier lieu (1706), ce pamphlet portait le titre de Secret Memoirs of Robert Dudley, etc., avec une préface et des additions du docteur Drake. V. R.

Biog. Brit. Lodge's Illustr. — Lingard, Hist. of Engl DUDLEY (Robert), fils du précédent et de lady Douglas Sheffield, né à Sheen, en 1573, mort en septembre 1639. On cacha, dit-on, sa naissance, soit, ce qui est assez probable, que Leicester voulût empêcher la reine d'être informée de ses relations avec une autre femme, soit aussi, ce qui est moins certain, pour prévenir le courroux de la comtesse d'Essex, avec laquelle il avait également une liaison. Cependant, le jeune Robert Dudley fut considéré comme le fils légitime de Leicester jusqu'au mariage de ce dernier avec la comtesse d'Essex, vers 1578. Il fut élevé avec soin, et au sortir de ses études il obtint à la cour, grâce à son extérieur, un favorable accueil. Il en profita pour se faire charger d'une mission aux bouches de l'Orénoque, mission qu'il remplit à ses frais, en 1594. Avide de gloire, il accrut sa renommée par la valeur qu'il déploya lors de la prise de Cadix, en 1596. C'est à cette époque qu'il forma le projet de se faire reconnaître comme héritier du titre de son père; mais il trouva un obstacle dans la haine de la veuve de Leicester. Dudley demanda alors la permission de s'absenter pendant trois années. Il partit ayant pour compagne de voyage une jeune femme vêtue en page, quoiqu'il laissât en Angleterre sa femme et quatre filles. Arrivé en Italie, il se fonda sur une prétendue dispense du pape pour se marier avec le page supposé. Cette conduite lui attira l'animadversion de son pays : ses biens furent confisqués. Il chercha alors à rentrer en grâce auprès du roi Jacques en lui soumettant un moyen d'avoir des subsides sans le concours du parlement; cette proposition fit du scandale, et des poursuites furent dirigées contre plusieurs personnages, parmi lesquels Robert Cotton, dans la bibliothèque duquel on avait trouvé une copie manuscrite du plan de Dudley. Celuici crut prudent de ne point pousser plus loin ses projets et de se tenir à Florence. Il fut parfaitement accueilli par le grand-duc Côme II et par la grande-duchesse, sœur de l'empereur Ferdinand II. Cette faveur lui valut en 1620 la dignité de prince du saint-empire, sous le titre de duc de Northumberland, et d'être admis die one plus tard dans la noblesse romaine. de se rendre utile à sa nouve

par ses connaissances dans le commerce et la navigation. Il contribua aux travaux de desséchement de la campagne de Pise, fit agrandir le port de Livourne, qu'il abrita par la construction d'un môle, et en assura la prospérité en obtenant qu'il fût déclaré port franc. Les bienfaits du grand-duc mirent Dudley en état de satisfaire à son goût de luxe et d'apparat; il fit aussi servir une partie de cette munificence du prince à la protection des lettres et de ceux qui les cultivaient. Lui-même écrivit un ouvrage intitulé: Arcano del mare di Roberto Dudley, duca di Northumbria e conte di Warwick; Florence, 1630, 1646, 1661, 6 vol. in-fol.

La femme qu'il avait laissée en Angleterre obtint de Charles Icr, pour elle et ses enfants, la restitution des biens confisqués sur lui et le droit de porter le titre de duchesse de Northumberland. Elle mourut en 1668. Biog. Brit.

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Chalmers, Gen, biog. Dict.

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* DUDLEY (Henri BATE), journaliste et auteur dramatique anglais, né à Fenny-Compton, en 1745, mort le 1er février 1824. Destiné à l'Église, il étudia et prit ses degrés à Cambridge; son goût des dépenses et du plaisir répondait peu à la carrière qu'il devait embrasser aussi tourna-t-il ses vues vers les entreprises littéraires, et il fonda (1775) le Morning-Post, qu'il fit suivre (novembre 1780) du MorningHerald. L'une et l'autre de ces feuilles eurent un rapide succès. Vers la même époque, il commença l'English Chronicle et un journal français Le Courrier de l'Europe. Devenu ensuite acquéreur du rectorat de Bradwell, il obtint la médaille d'or pour les améliorations qu'il introduisit dans la culture des terres de cette localité. En 1804 il eut un bénéfice à Kilscoren, et bientôt après il fut nommé chancelier du diocèse de Ferns. En 1807 il obtint du duc de Bedford, alors lord lieutenant d'Irlande, le rectorat de Kilglass, qu'il garda jusqu'en 1812. Il se démit à cette époque de tous les emplois qu'il remplissait en Irlande, pour s'en tenir au rectorat de Willingham. Enfin, il fut nommé baronet. Henry Bate portait depuis 1784 le nom de Dudley, un de ses amis, qui avait fait de lui son héritier. On doit à Dudley d'avoir révélé à Garrick, avec lequel il était lié, le talent de mistress Siddons et d'avoir mis en lumière d'autres esprits remarquables. On a de Dudley diverses pièces de théâtre, dont quelques-unes se jouent encore. Les principales sont : Flitch of Bacon; 1779, in-8°; The Woodman; 1791, in-8°; · The rival Candidates; 1775, in-8°; - The Blackamoor wash'd white; 1776, in-8°: la représentation de cette pièce, qui avait un caractère politique, excita tellement l'ardeur des esprits qu'on tira l'épée et qu'il y eut des rixes en plein théâtre; - The Travellers in Switzerland; 1793, in-8°; - At home; - Dramatic Puffers ; 1782, in-8°. Baker, Biog. Dram. Gentleman's Magaz. DUDLEY (Jean-Guillaume WARD), homme

d'État anglais, d'une branche collatérale des Dudley, né le 9 août 1781, mort le 6 mars 1833. Fils du troisième vicomte Dudley-Ward, il fut élevé à Addington et dans la retraite, par un précepteur particulier, le docteur James, d'Oxford. Appelé à représenter Townton au parlement, il se fit remarquer par son talent d'élocution et une grande aptitude pour les affaires. Sauf de rares intervalles, il siégea presque toujours aux communes de 1803 à 1823, grâce à l'appui du gouvernement, qu'il soutenait. A la mort de son père, en 1823, il entra à la chambre des lords, et devint en 1827 et 1828 ministre des affaires étrangères dans le cabinet wigh qui eut pour chefs Canning et lord Goderich. C'était l'époque de l'adoption par Canning du système d'alliance entre la Russie, la France et la Grande-Bretagne au sujet de la Grèce, et qui eut pour issue la bataille de Navarin. Une maladie cérébrale troubla dès lors les facultés de Dudley, et précipita sa fin. On remarqua souvent, au temps où il jouissait de la plénitude de sa raison, l'élégance de ses discours et de ses dépêches. On a de lui: Life of J. Horne Toke, dans le Quarterly Review.

Annual Register. — Lesur, Ann. hist. univ., 1823-1833. DUDLEY (Paul), naturaliste anglais, vivait dans la première moitié du dix-huitième siècle. Il fut membre de la Société royale, et voyagea dans l'Amérique du Nord. Il publia des articles d'histoire naturelle dans les Philosophical Transactions, 1710-1715.

Rose, New biogr. Dict.

DUDLEY (Thomas), graveur anglais, né vers 1634, mort en 1700. Élève du graveur Hollar, il imita sans l'atteindre la manière du maître. Quelques-unes de ses productions ne manquent cependant point d'un certain mérite. On cite ses gravures pour l'Esope de Barlow et son portrait de l'évêque Russell, signé, dit-on, du pseudonyme de Thomas Anglus et daté de 1679. Nagler, Neues Allg. Künstl.-Lexic. DUDLEY-DIGGES, Voyez DIGGES. DUDON ou DUDES. Voy. DUDES.

DUDON, historien français, vivait dans les premières années du onzième siècle. Chanoine puis doyen de la collégiale de Saint-Quentin, il fut chargé par Albert, comte de Vermandois, d'une mission auprès de Richard Ter, duc de Normandie. Celui-ci l'accueillit avec la plus grande bienveillance et l'engagea à écrire l'histoire des Normands. Dudon rédigea en latin une espèce de chronique fabuleuse des conquérants de la Neustrie. Cet ouvrage a été inséré par Duchesne dans les Historia Normanorum Scriptores antiqui; Paris, 1619, in-fol. C'est moins une histoire qu'un recueil de traditions et de légendes. « Il n'y a pas plus de fond à faire sur cette histoire, dit dom Rivet, que sur la Théogonie d'Hésiode et l'Iliade d'Homère. Cette mauvaise manière d'écrire l'histoire est assortie à un style qui ne vaut pas mieux. L'un et l'autre suffisent pour constater que l'auteur était homme de beau

coup d'imagination et de peu de jugement. Rien de plus déplacé, rien de plus bizarre, rien de plus obscur que les poésies, souvent mêlées d'expressions grecques et de termes latins, fabriqués exprès en faveur de la mesure, dont il a rempli son ouvrage. On y compte plus de cinquante apostrophes en vers, outre des autres poésies de presque toutes les sortes, héroïques, élégiaques, ïambiques, épodes, qui se lisent à la tête du premier livre. Sa prose n'est pas meilleure que sa versification, surtout lorsqu'il a pris le ton d'orateur. A peine trouverait-on dans toute la fausse éloquence de la basse latinité quelque chose d'un goût plus fade et d'un style plus guindé que son épître à Adalberon, évêque de Laon, pour le prier de revoir son histoire. C'est ici que les mots extraordinaires et de nouvelle fabrique ne sont pas épargnés. La prose, au reste, qu'il emploie dans le corps de l'ouvrage serait tolérable. Dudon a divisé ce bel ouvrage en trois livres, et lui a donné pour titre : Des Mœurs et des Exploits des premiers Ducs de Normandie. Le premier livre, qui est trèscourt, est employé à traiter de l'origine des Normands et de leurs brigandages sous leur duc Hasting, Le second contient les exploits du duc Rollon. Le troisième est destiné partie à l'histoire de Guillaume I, partie à celle de Richard, son fils et son successeur, et finit à sa mort, en 1002. Cette dernière partie est plus prolixe que toutes les autres ensemble, mais la vérité n'y est pas plus respectée. » Guillaume de Jumiége à continué l'ouvrage de Dudon, et c'est à ces deux écrivains que Robert Wace a emprunté les matériaux de son roman du Rou.

Histoire littéraire de France, t. VII.

DUDON (Pierre-Jules), jurisconsulte français, né en 1717, mort le 7 novembre 1800. Il fut procureur général près le parlement de Bordeaux et membre de la première assemblée des notables, en 1787. Opposé aux innovations de l'Assemblée constituante, il présenta à la chambre des vacations de sa compagnie, au mois de mars 1790, un réquisitoire qui le fit traduire à l'a barre de l'Assemblée nationale; son âge avancé fit qu'on lui permit de se justifier par écrit. Il fut défendu avec succès par son fils. Détenu comme suspect en 1794, il échappa cependant à la mort. On a de lui: Compte-rendu des Constitutions des Jésuites; Bordeaux, 1762, in-12. Arnault, Jouy, etc., Biog. nouv. des Contemp.

DUDOYER DE GASTELS (Gérard), auteur dramatique français, né à Chartres, le 29 avril 1732, mort à Paris, le 18 avril 1798. Dudoyer ne commença point sa carrière par le théâtre; il étudia d'abord, avec autant d'ardeur que de succès, les sciences dans toutes leurs parties; mais ayant un jour rencontré Mile Doligny, actrice du Théâtre-Français, il en devint éperdúment amoureux, et lui adressa des vers, qui furent insérés dans l'Almanach des Muses. Ces vers décidèrent de sa vie; il épousa Mlle Doligny, et abandonna les sciences pour la poésie et l'art

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* DUDOYER DE GASTELS ( Mme), plus connue sous le nom de Mlle DOLIGNY ( Louise-Adélaïde BERTHON DE MAISONNEUVE, dite), célèbre actrice de l'ancienne Comédie-Française, née à Paris, le 30 octobre 1746, morte dans la même ville, le 14 mai 1823, était fille d'un joaillier de la reine. Dans son enfance, elle avait quelquefois paru sur le Théâtre-Français, dans divers rôles, sous le nom de la petite Maisonneuve; de là naquit sans doute le germe d'un goût qui ne fit que se développer en jouant plus tard sur les théâtres de société. Elle alla ensuite jouer à Rouen, où elle obtint du succès. De retour à Paris, le bruit de sa réputation l'avait fait engager dans la troupe des comédiens français du théâtre de Manheim, lorsque l'abbé de Voisenon lui procura, par l'entremise de la marquise de Pompadour, un ordre de début pour la ComédieFrançaise. Elle y débuta le 3 mai 1763, par le rôle d'Angélique, dans La Gouvernante, et par celui de Zénéide, dans la pièce de ce nom, et dès le premier jour elle réussit complétement. Ce succès se soutint si bien, que la jalousie commença à s'agiter autour d'elle; aussi, rebutée de toutes les tracasseries qu'elle essuyait, Mlle Doligny allait partir pour Bruxelles, lorsque le duc de Duras, intendant des menus, la fit admettre dès le 13 mai comme pensionnaire, aux appoin. tements de 2,000 livres. Le 10 avril 1764 elle fut reçue sociétaire, et toucha la part entière. Pendant vingt années qu'elle passa au théâtre, elle conserva au même degré la faveur publique. Livrée exclusivement au genre comique, elle rendait avec une intelligence égale les caractères de fille dévouée, d'amante ingénue, d'épouse tendre, de femme aimable : Victorine, Eugénie, Rosine, qu'elle joua d'original, Mine Beverley, prouvèrent la souplesse et l'étendue de son talent; mais le rôle où elle excellait était celu de Lisette, du Glorieux : là elle savait allier les nuances les plus opposées, en arrachant de douces larmes, après avoir provoqué la gaieté, ce qui ne s'accorde guère avec le reproche que lui fait La Harpe « d'avoir un jeu monotone ». Cette actrice est une des premières qui rompit avec la routine, en quittant l'éventail et les gants blancs, qui avaient été jusque alors les accessoires de rigueur dans tous les rôles d'amoureuse, parce que l'on croyait que pri vées de ce maintien, celles-ci seraient embarrassées de leurs mains : « d'où il s'ensuit, dit un recueil du temps, que cette innovation ne peut être tentée que par une actrice consommée». Mlle Doligny prit sa retraite le 25 avril 1783,

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