Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

M. Duveyrier se livra au théâtre, où les brillants succès obtenus par son frère lui promettaient une carrière facile; ses espérances ne furent point trompées, et plusieurs de ses pièces réussirent pleinement: La Marquise de Senneterre, avec son frère; Michel Perrier, avec le même; Le Comité de bienfaisance, avec M. Jules de Wailly, Lady Seymour, sont les œuvres les plus remarquables signées par lui. M. Duveyrier a en outre publié des articles dans le Livre des Cent-et-un,dans L'Artiste, et dans Le Monde,où il a rédigé le feuilleton théâtral. M. Charles Duveyrier avait abandonné la littérature pour se faire directeur de la Société générale des Annonces; mais cette entreprise cessa en 1848. Il fonda alors le journal Le Crédit, qui vécut peu de temps. Depuis lors M. Duveyrier s'est remis à écrire pour la scène, et il a donné en 1855, avec M. E. Scribe, Les Vépres siciliennes. Cet opéra, dont la musique est de Verdi, obtint un très-grand succès. H. MALOT.

Louis Huart, Galerie de la Presse, de la Littérature et des Beaux-Arts.

* DU VIDAL, marquis de MONTFERRIER (JeanAntoine), magistrat et physicien français, né à Montpellier, le 15 octobre 1700, mort dans la même ville, le 9 mars 1786. Fils d'un syndic général de la province de Languedoc, il obtint, par lettres des états du 15 janvier 1707, la survivance de cette charge, dont il entra en possession lors de la mort de son père, en février 1733. Éprouvant d'abord peu de goût pour les fonctions syndicales, il avait consacré la plus grande partie de son temps à l'étude des mathématiques, de la physique et surtout de l'anatomie. La Société royale des Sciences de Montpellier l'agrégea, en 1727, comme adjoint-anatomiste; bientôt il eut le titre d'associé dans la même classe, et passa depuis dans celle de physique. Il lut, au mois de décembre 1729, un Mémoire sur une trombe terrestre, qui, le 2 novembre précédent, avait causé de grands ravages à Montpellier. On doit encore à ce savant plusieurs Observations d'anatomie et de physique, observations intéressantes, bornées presque toujours à la simple exposition des faits. C'est à lui que l'on doit l'établissement des moulins de Vaucanson en Languedoc, et la construction du nouveau pont du Gard. Au milieu des nombreuses occupations de sa place, Du Vidal ne perdit jamais de vue la Société royale des Sciences, qui lui est redevable de plusieurs Mémoires, qu'elle a insérés dans ses recueils. En considération des services de Du Vidal, Louis XV lui accorda une pension en 1754, et érigea ses terres en marquisat.

H. FISQUET (de Montpellier). Mémoires de la Société royale des Sciences de Montpellier.

*DU VIDAL, marquis de MONTFERRIER (JeanJacques-Philippe-Marie), fils du précédent, administrateur français, né à Montpellier, le 12 avril 1752, mort à Paris, le 18 octobre 1829.

[ocr errors]

Il reçut en survivance de son père la charge de syndic général de sa province par lettres des états du 31 décembre 1767, et fut jusqu'au moment de la révolution le défenseur des intérêts matériels du Languedoc, dont il sut faire respecter les priviléges, sans blesser la susceptibilité ombrageuse du pouvoir. Après l'abolition des états provinciaux, Du Vidal vint à Paris, où l'avait devancé une réputation d'intégrité qui lui valut la direction du comité de bienfaisance de sa section. Arrêté en 1793, sa détention ne fut que momentanée. L'élévation au pouvoir de Cambacérès, son cousin germain, lui ouvrit l'accès des fonctions publiques. Du Vidal fut nommé administrateur général des hospices de Paris, inspecteur général des postes, et membre du conseil général du département de la Seine. Il se montra dans ces différents emplois plein de droiture et de bienveillance. Nommé membre du Tribunat le janvier 1802, Du Vidal présida plusieurs fois cette assemblée avec impartialité. Le 26 novembre 1803 il fut nommé conseiller-maître à la cour des comptes, lors de la suppression du Tribunat, et conserva cette place jusqu'en 1827, où son grand âge et ses infirmités lui firent demander sa retraite. Les connaissances administratives de Du Vidal lui donnaient une grande influence dans l'instruction des affaires ; et c'est sur son rapport que fut autorisée, en 1804, la création du cimetière de l'est, dit Père La Chaise. H. FISQUET (de Montpellier). Documents partic.

DUVIEUGET, poëte français, vivait au dixseptième siècle. Sa vie est inconnue. On a de lui: Diversités poétiques; Paris, 1632, in-8°. On y trouve quelques pièces de vers et une tragédie intitulée : Les Aventures de Polecandre et de Basalie. On peut voir dans les frères Par. faict et dans la Bibliothèque du Theatre Français une analyse de cette prétendue tragédie. Quant aux autres poésies du recueil, elles sont assez ridicules, à en juger par le passage suivant, que cite Chaudon; c'est une strophe d'une ode sur l'hiver :

Les ondes couvrent la prairie;

Tout pleure le beau temps qui fuit; Les brouillards font du jour la nuit; Le ciel a la dyssenterie; Les bois, ainsi que les roseaux, Sont ensevells sous les eaux; La mer devient universelle, Et va jusqu'à tel point monter Que les valets de Jupiter Y pourront laver sa vaisselle. Biblioth.du Théatre Français, t. II. — Les frères Parfaict, Hist. du Théâtre Français.--Chaudon, Dict. unir.

DUVIGNAU (Pierre-Hyacinthe), jurisconsulte et homme politique français, né en 1754, exécuté le 26 juillet 1794. Il fut avocat au parlement de Bordeaux, puis greffier du tribunal criminel de la Gironde. Envoyé par son département à la Convention nationale pour y soutenir l'inviolabilité des Girondins, et chargé de porter en cette occasion la parole, il fut livré quelque temps

après son retour dans sa ville natale. Condamné à mort par une commission militaire, il fut exécuté la veille de la chute de Robespierre. On a de lui: Éloge historique d'Armand de Gontaut, baron de Biron; Genève et Paris, 1786; - Poésies diverses; Genève, 1776, in-8°; Ode sur la mort de J.-J. Rousseau; Bordeaux, 1786, in-12; Suzette, comédie; 1774, in-8°; - Lettre d'un habitant de Guienne sur les administrations provinciales; 1787, in-12; Entretien d'un citoyen et d'un militaire; Londres, 1788, in-12.

Biographie nouvelle des Contemporains.

* DUVILLARD DE DURAND (EmmanuelÉtienne), économiste français, né à Genève, le 2 avril 1755, mort à Paris, le 11 avril 1832. Il appartenait à une ancienne famille du sudest de la France, réfugiée à Genève par suite

de la révocation de l'édit de Nantes. Il vint se fixer à Paris en 1773, et fut d'abord employé au contrôle général, sous le ministère de Turgot, et ensuite au trésor royal. Nommé en 1796 correspondant de la classe des Sciences morales et politiques de l'Institut (section d'économie politique), il devint en décembre 1799 membre du Corps législatif, et cessa d'en faire partie en 1802. Il fut en 1805 attaché au ministère de l'intérieur et chargé du travail de la statistique de la population. Retiré sous la Restauration à Montmorency, il y consacrait tous ses moments à l'étude. On lui doit : Recherches sur les rentes, les emprunts et les remboursements; Paris, 1787, in-4°; Plan d'une association de prévoyance; sans lieu ni date (Paris, 1790), ip-4°; -Analyse et tableaux de l'influence de la petite vérole sur la mortalité à chaque âge, et de celle qu'un préservatif tel que la vaccine peut avoir sur la population et la longévité; Paris, 1806, in-4°. La table de mortalité de Duvillard se trouve page 161 de ce livre : elle est souvent consultée comme élément de détermination des conditions de tontines ou d'opérations financières; · Formule pour trouver la hauteur des lieux par celles du baromètre et du thermomètre, avec laquelle on détermine pour la première fois le degré du thermomètre centigrade où le froid est absolu; Paris, 1826, in-4°. Duvillard a laissé de nombreux ouvrages manuscrits, dont La France littéraire de Quérard donne les titres. E. REGNARD.

Notice des Travaux de M, Duvillard, sans lieu ni date (Paris, 1814); In-4°. Beuchot, Journal de la Librairie.Documents particuliers.

DUVIQUET (Pierre), critique et jurisconsulte français, né à Clamecy, en 1766, mort à Paris, le 30 août 1835. Sa famille était alliée à celle des Dupin. Élève du collège de Lisieux, il obtint, à la suite d'un prix et d'un accessit remportés au concours et à l'occasion de la naissance du dauphin, une bourse au collége Louis-le-Grand, le 7 décembre 1781. Devenu ensuite docteur agrégé à l'université de Paris, puis maître de quartier

dans le collége où il avait étudié, il quitta ces dernières fonctions et l'habit ecclésiastique qu'il portait, pour entrer dans la carrière du barreau. Reçu avocat à Orléans en 1790, il vint plaider au tribunal de première instance de Clamecy. L'année suivante il fit partie du directoire de la Nièvre, et fut nommé substitut du procureur général. Mais l'opposition qu'il manifesta pour le coup d'Etat du 31 mai 1793 lui fit perdre ses fonctions, et quoiqu'il eût tenté de se dérober | aux poursuites, il fut arrêté. Heureusement pour lui, il put voir Fouché, alors en mission, allprès duquel il fit valoir ses services dans l'enseignement. Pour sauver Duviquet, ce con

ventionnel eut l'idée de faire de lui un soldat de l'armée des Alpes. C'est à ce titre que Duviquet chemina vers Commune affranchie (Lyon), où Fouché, qui s'y rendit de son côté, le nomma secrétaire de la commission temporaire de surveillance républicaine. Il exerça cet emploi avec la rigueur qui était à l'ordre du jour. Il fut ensuite envoyé à Grenoble en qualité d'adjudant général. Plus tard, il remplit successivement les fonctions de secrétaire général du ministère de la police et du ministère de la justice sous Merlin de Douai. Au Conseil des Cinq Cents, où il alla siéger comme député de la Nièvre en mai 1798, il soutint le Directoire, et cependant se montra opposé au

droit de nomination des membres du tribunal de cassation par le pouvoir exécutif. Il voulait aussi que les marchands fussent tenus de vendre le dimanche comme les autres jours. Au mois de floréal an VII (mai 1799), il demanda qu'on fit juger les naufragés de Calais : vote regrettable, aussi contraire à la justice qu'à l'humanité, quelque opinion que l'on ait d'ailleurs. Lorsqu'à la la chute de Merlin le Corps législatif délibéra sur la proposition de mettre cet ex-directeur en accusation, il s'y opposa par un juste sentiment de reconnaissance. Après le 18 brumaire, exilé de la législature, il fut nommé commissaire du gouvernement près le tribunal de sa ville natale. Il se démit de cet emploi en 1806, pour venir rem plir les fonctions d'avocat au tribunal de cassation. Il allait être placé au parquet de cette cour lorsque des circonstances d'une nature mysté rieuse l'obligèrent d'entrer dans une maison d'éducation pour y instruire des enfants. Il avait obtenu d'être nommé agrégé près le lycée Napoléon, aux modestes appointements annuels de quatre cents francs. Quand le critique Geoffroy mourut (1814), ce fut Duviquet qui lui succéda à la rédaction du Journal des Débats. « Geof froy mort, dit M. Jules Janin, on se disait par tout Qui le remplacera, ce grand critique? Et c'était une opinion générale qu'il ne serait pas remplacé, quand on vit apparaître un nouveau venu, qui, prenant tout de suite un style à lui, simple, correct, facile, honnête, plein de réserve, de conscience et de bon goût, prouva tout d'abord qu'il n'était pas indigne de se montrer dans cette noble arène. L'étonnement

at grand et général. On se demandait de toutes arts quel était celui-là qui osait écrire après Feoffroy, et qui connaissait le théâtre aussi bien ue Geoffroy, et qui parlait déjà avec tant de force t d'autorité. » Successeur du détracteur acharné e Voltaire et du dix-huitième siècle, Duviquet ut le bon goût de ne pas imiter ce système de révention, qui par cela même était contraire à la érité. Tout en admirant, comme il convenait, es chefs-d'œuvre consacrés, il eut de l'indulence pour les écrivains nouveau-venus dans la arrière, « C'était, ajoute M. Janin, un écrivain de race de ces vieux critiques, plus difficiles à emplacer chaque jour, qui avaient pris leur art u sérieux, qui s'y étaient préparés longtemps ar de longues et fortes études, et qui en effet nt obéi toute leur vie à la plus sérieuse, à la lus difficile et à la plus ingrate de toutes les voations. »

Duviquet fut aussi pendant quelques années irecteur du Journal des Débats. Il était à Clanecy au moment où il éprouva les atteintes de maladie qui devait le conduire au tombeau; il e fit transporter alors à Paris pour avoir la conolation de s'y éteindre au milieu de ses amis de haque jour. Comme beaucoup de journalistes, a peu produit en dehors de ses travaux quodiens. On a de lui: Vers sur la Paix; 1784, 1-8°; · Ode sur l'Éducation publique, avec ne Épitre; 1786, in-12; Une traduction de ouvrage d'Erskine, sous ce titre : Coup d'œil ur les causes et les conséquences de la guerre ctuelle avec la France; 1797; Une édition ɔmmentée et annotée de Marivaux, en collaoration avec Duport; - Une édition commentée 'Horace; 1825.

Arnaull, Jouy, etc., Biographie nouvelle des Contem orains. — J. Janin, Discours prononcé aux obsèques e Duviquet; août 1835.

DUVIVIER (Claude - Raphael), ingénieur ançais, né à Charleville, en 1771, mort le 9 ovembre 1821. Élève et ensuite répétiteur à 'École Polytechnique, il entra dans les Ponts et haussées, dirigea, sous les ordres de Boutard, la onstruction du pont de Nemours, et conduisit eul les travaux du pont de Bonpas sur la Duance. Au bout de cinq ans, le pont fut achevé, et oûta moitié moins que l'administration ne l'avait résumé. Au commencement de 1809, Duvivier at nommé ingénieur en chef, et chargé de diiger les travaux entrepris dans la Vendée, Il 'agissait de transformer en chef-lieu de déparement le petit village de La Roche-sur-Yon. Un areil ouvrage demandait beaucoup de temps, t Duvivier ne le vit pas achever; son souvenir este cependant attaché à la ville appelée tour à our Napoléon-Vendée et Bourbon-Vendée.

Moniteur du 22 décembre 1821,

DUVIVIER (Franciade-Fleurus), général rançais, né à Rouen, le 17 avril 1794, mort à Paris, e 8 juillet 1848. Fils d'un officier supérieur, il fut levé dans les traditions militaires de cette époque.

Admis en 1812 à l'École Polytechnique', il s'y distingua par une rare aptitude aux sciences exactes, et obtint en 1814 le grade de lieutenant d'artillerie. Capitaine du génie en 1817, il semblait voué par la Restauration à une carrière sans éclat, lorsque la guerre d'Afrique lui ouvrit les champs de bataille. Le général en chef Clausel, qui avait succédé, le 2 septembre 1830, au maréchal de Bourmont, ayant prescrit la création des zouaves, Duvivier reçut le commandement d'un bataillon de ce corps, dont il avait été l'organisateur. Au retour de l'expédition dirigée sur Médéah, en 1831, par le général en chef Berthezène, l'armée, franchissant les gorges de Mouzaïah dans la nuit du 2 au 3 juillet, fut assaillie par des masses de Kabyles qui occupaient les crêtes sur son flanc droit. Le désordre de l'arrière-garde ayant semé le trouble dans toute la colonne, Duvivier se jeta hors des rangs avec les volontaires parisiens, et protégea la retraite en soutenant pied à pied le choc de l'ennemi. Le 2 octobre, une autre colonne, aux ordres du général Faudoas, tombée de nuit dans une embuscade, à l'est de BouFarick, fut encore sauvée par l'énergie de Duvivier. En 1833, désigné par le ministre de la guerre pour exercer le commandement supérieur à Bougie, Duvivier, qui jouissait alors en Afrique de la plus haute réputation, prit possession de ce poste le 7 novembre, et fut nommé peu de mois après lieutenant-colonel. C'était, à proprement parler, un emploi d'officier général, conférant le commandement de 4,000 hommes; le choix qui fut fait de Duvivier prouve ses capacités exceptionnelles, Dans ces nouvelles fonctions, il sut tempérer la rigueur des devoirs militaires par une administration qui tendait à nous concilier la confiance des vaincus, Malheureusement, une intendance civile avait été installée prématurément à Alger, à côté du gouverneur général. Cette division de pouvoirs sur un sol en armes, qui ne possédait pas encore d'intérêts civils français, compromettait le présent sans assurer l'avenir. Duvivier ayant fait arrêter et voulant mettre en jugement, comme correspondant avec l'ennemi, M. Lowasy, commissaire du roi, et qui négociait avec Oulid-ou-Kebah, chef des montagnes bougiotes, apprit que ce commissaire était chargé d'une mission dont le maréchal d'Erlon ne lui avait pas donné connaissance (27 mars 1835). Justement offensé d'une mesure qui abaissait son autorité devant les Arabes, Duvivier se plaignit énergiquement; mais le maréchal d'Erlon, affaibli par l'âge et soumis à l'influence de l'intendant civil, M. Lepasquier, ne reconnut point son erreur. Duvivier demanda à rentrer en France. Les officiers de la garnison de Bougie lui offrirent à son départ une épée d'honneur, qu'il eut la modestie de refuser. Il assista en 1836, sous le commandement du maréchal Clausel, à la première expédition de Constantine, et se distingua par son audace à l'attaque de la porte Bab-el-Qued. Après la retraite dé

sastreuse que les éléments imposèrent aux Français, nommé commandant supérieur du camp de Guelma, il sut inspirer aux Arabes voisins tant de respect et de sympathie, que quand les envois d'argent pour la subsistance des troupes étaient en retard, les tribus acceptaient des billets signés de lui, et les faisaient circuler comme une monnaie courante. Colonel en 1837, maréchal de camp en 1839, il rentra en France en 1841, et fut désigné pour une expédition à Madagascar, qui n'eut point lieu. Réunissant alors les souvenirs de son séjour en Afrique, le général Duvivier publia un tableau exact des fautes et des excès qui avaient ralenti la marche de la conquête française et paralysé les efforts de la colonisation naissante. Le jugement sévère qu'il exprimait dans cette publication, confirmé depuis par d'autres militaires distingués et par de graves historiens, déplut | au pouvoir: Duvivier ne fut nommé général | de division qu'après la révolution de 1848. Organisateur et commandant en chef des gardes nationales mobiles, député à l'Assemblée constituante par 182,000 suffrages de Paris, il fut blessé grièvement et succomba quelques jours après en combattant l'anarchie dans les journées de juin 1848. Doué de facultés érninentes et nourri de fortes études, le général Duvivier a laissé les ouvrages suivants: Essai sur la Défense des États par les Fortifications; in-8o, 1826; Observations sur la guerre de la succession d'Espagne; 1830, 2 vol, in-8°; Recherches et notes sur la portion de l'Algérie au sud de Guelma, depuis la frontière de Tunis jusqu'aux monts Auress compris, indiquant les anciennes routes romaines encore apparentes; 1841, in-4"; Solution de la question d'Afrique; 1841, in-8°; Quatorze Observations sur la brochure du général Bugeaud: L'Algérie : des moyens de conserver et d'utiliser cette conquête,etc.; 1842, in-8°; Abolition de l'esclavage, civilisation du centre de l'Afrique: projet pour y parvenir; 1845, in-8°; - Lettre à M. Desjobert, député de la Seine-Inférieure, sur l'emploi de l'armée aux travaux publics; 1845, in-8°; - Discours au peuple, sur les fortifications de Paris; 1844, in-8°;- Recherches sur les inscriptions phéniciennes et libyques; 1846, in-8°. Le général Duvivier avait collaboré à l'Histoire des Villes de France et au Journal des Sciences militaires. Sa mort a interrompu un grand travail qu'il se proposait de publier sur les origines de la langue phénicienne. P. CHRISTIAN.

[ocr errors]

-

E. Pellissier, Annales Algériennes. Moniteur universel. — Le général Daumas, La Grande-Kabylie.

DUVOISIN (Jean-Baptiste, baron), prélat français, né à Langres, le 16 octobre 1744, mort à Nantes, le 9 juillet 1813. Il fit ses premières études dans sa ville natale, chez les jésuites, et sa philosophie au séminaire de Saint-Sulpice, à Paris. Après avoir soutenu des conférences à SaintNicolas-du-Chardonnet, il devint successivement

professeur en Sorbonne, promoteur de l'officialité de Paris, censeur royal, chanoine d'Auxerre, grand-vicaire et chanoine de Laon. Duvoisin habitait cette dernière ville lors de la révolution. Il fut exilé comme prêtre réfractaire, en 1792, et passa d'abord en Angleterre, puis à Bruxelles. Les victoires des Français le forcèrent à chercher un nouvel asile; il se réfugia à Brunswick, où, sous la protection du duc régnant, Charles-Guillaume, il professa les sciences et les belles-lettres jusqu'en 1801, où il rentra en France. Lors de la réorganisation du clergé, il fut nommé évêque de Nantes, et entra si avant dans les bonnes grâces de l'empereur Napoléon, que celui-ci le chargea de résider auprès du pape Pie VII pendant son séjour à Savone et à Fontainebleau. Cette mission fut diversement interprétée. Duvoisin reçut les titres de conseiller d'État et de baron de l'empire. Peu après il mourut en deux jours, d'une fluxion de poitrine. Quelques instants avant d'expirer, il dicta cette sorte de testament. « Je supplie l'empereur de rendre la liberté au saintpère; sa captivité trouble encore les derniers instants de ma vie. J'ai eu l'honneur de lui dire plusieurs fois combien cette captivité affligeait toute la chrétienté, et combien il y avait d'inconvénients à la prolonger. Il serait nécessaire, je crois, au bonheur de S. M. que S. S. retournăt à Rome. » Parmi les nombreux ouvrages laissés par Duvoisin, on doit citer: Dissertation critique sur la vision de Constantin ; Paris, 1774, in-12; L'Autorité des livres du Nouveau Testament, contre les incrédules; Paris, 1775, in-12; -L'Autorité des livres de Moïse établie et défendue, contre les incrédules ; Paris, 1778, in-12; Essai polémique sur la Religion naturelle; Paris, 1780, in-12 ; — De vera Religione, ad usum theologiæ candidatorum; Paris, 1785, 2 vol. in-12; — Examen des Prin cipes de la Révolution française; 1795, in-8°; Défense de l'ordre social contre les principes de la Révolution française; Londres Brunswick, 1798; Leipzig, 1801; Nantes, 1820, in-8°. La première édition est anonyme. Cet ou vrage, très recherché à l'étranger, est presque inconnu en France; Voyage dans l'intérieur de l'Afrique, fait en 1795, 1796 et 1797, par Mungo-Park, traduit de l'anglais; Hambourg et Brunswick, 1799, 2 vol. in-8° : cette traduction est estimée comme la meilleure ; Démonstration évangélique; Brunswick, 1800, Paris, 1802, in-8°; et suivie de Essai sur la Tolérance, Paris, 1805, in-8°; 1821, 2 vol. in-12; 1826, in-18. Dans son Essai, l'auteur blâme la contrainte en matière de religion, et parce qu'elle est contraire à la liberté individuelle, et parce qu'elle ne fait que des hypocrites.

--

-

[ocr errors]

---

Arnault, etc.,Biographie nouvelle des Contemporains. – Quérard, La France littéraire.

DUVOISIN-CALAS ( Alexandre), romancier français, mort à Chartres, le 20 février 1832. Il était par sa mère petit-fils de Calas. Il suivit

--

'abord la carrière des armes, et devint officier l'état-major. Ayant donné sa démission, il fut ommé receveur dans les droits réunis et enoyé à Chimay (Belgique). Il quitta cet emploi n 1813, et vint se fixer à Paris, où il se consaEra à la littérature. On lui doit quelques romans, qui obtinrent assez de succès lors de eur publication, entre autres Adolphe de Valdheim, ou le parricide innocent; Paris, an x, -12; Firmin, ou le frère de lait, aneclote française; Paris, 1803, 2 vol. in-12; Wilhelmina, ou l'héroïsme maternel, histoire hongroise, 6 vol. in-12; Chansonnier des Casernes, ou nouveau recueil de chansons miitaires; Paris, 1822, in-8°; - La Veuve Caas chez Voltaire, ou un déjeúner à Fernay, pièce représentée à Chartres, dans les premiers jours de 1832. L'auteur, qui avait mis sa famille en scène, jouait lui-même le principal rôle de cette pièce. Ce spectacle de mauvais goût n'obtint aucun succès. A. JADIN. Documents par

Brunet, Manuel de la Librairie. · ticuliers.

[ocr errors]

* DUYSE (Prudens VAN), antiquaire néerlandais, né à Dendermonde, en 1805. Archiviste de la ville de Gand, il a composé de nombreux ouvrages lyriques ou dramatiques; il a aussi beaucoup contribué à faire revivre le goût de la langue flamande. La plupart de ses œuvres poétiques sont éparses dans des recueils contemporains, tels que les Lettenæfeningen et le. Nederdayssche Jaarbækje. Récemment il a été couronné par l'Institut des Pays-Bas pour son Histoire de la Poésie Néerlandaise depuis le quinzième siècle. M. Duyse a composé aussi des poésies françaises.

[blocks in formation]

*DWERNICKI (Joseph), général polonais, né en 1779. Il vivait dans ses terres, en Podolie, lorsque les troupes victorieuses du grand-duché de Varsovie parurent, en 1809, sur les bords du Dniester. I arma aussitôt quatre-vingts hommes, et ayant rejoint, à leur tête, le corps libérateur, il participa avec distinction aux derniers combats de cette mémorable campagne. Nommé chef d'escadron au 15e de lanciers, il fit dans ce grade la guerre de 1812, pendant laquelle il eut l'occasion d'exécuter plusieurs charges brillantes, particulièrement dans la malheureuse affaire de Mir et sur la Bérésina. En

1813 il se distingua plusieurs fois dans la campagne de Saxe, et reçut de la main de Napoléon la croix d'officier de la Légion d'Honneur. Devenu colonel, à la tête de trois escadrons de Krakouses, Dwerniçki chargea, en 1814, à Claye, l'avant-garde prussienne du général York, la culbuta et lui enleva un bataillon de chasseurs et plus de cent hussards. Sa charge contre la cavalerie prussienne à la barrière de Pantin ne fut pas moins brillante. De retour en Pologne, Dwerniçki obtint de l'empereur Alexandre le commandement du 2e de lanciers, et lors du couronnement de Nicolas à Varsovie, il fut promu au grade de général de brigade. Le gouvernement révolutionnaire polonais lui confia en 1830 un corps séparé, fort de 5,000 hommes, avec la double mission de défendre la rive gauche de la Vistule et de se porter ensuite, sur les derrières de l'ennemi, en Volhynie, pour opérer le soulèvement de cette ancienne province polonaise. Dwerniçki livra, le 14 février, au général Geismar le fameux combat de Stoczek, où le corps russe, complétement battu, perdit onze pièces de canons; cinq jours après, ♬ attaqua le général Kreutz, à Nova-Wies, et lui enleva 4 canons. Ces brillants faits d'armes valurent à Dwerniçki le grade de général de division. It poursuivit ensuite le corps de Kreuz, et après l'avoir rejeté sur la rive droite de la Vistule, puis sur l'autre bord du Vieprz, il s'avança jusqu'au fort de Zamosc, qu'il ravitailla et renforça par de nouvelles levées. Ainsi la premiere partie de sa mission difficile fut d'autant plus glorieusement remplie par Dwerniçki qu'il n'avait sous son commandement que des troupes pour la plupart irrégulières et mal montées. Il ne fut pas aussi heureux dans l'accomplissement de la seconde partie. Après avoir fait une fausse démonstration vers la Vistule, le 3 avril, Dwerniçki changea brusquement de direction, et le 11 du même mois traversa le Bug à Krylov et enleva un escadron de Cosaques, qui gardait les frontières de la Volhynie. Dans la même journée il tailla en pièces, à Poryck, un régiment de dragons russes, et le 16 il livra à Boremel un combat au général Rüdiger, dont le corps était quatre fois plus fort que le sien; 1,000 Russes laissés sur le champ de bataille, 4 pièces démontées, 8 prises, furent les trophées de cette victoire, qui fut la dernière. Les divisions de Roth et de Krassowski vinrent renforcer le corps de Rüdiger, et ce général se trouva ainsi à la tête de 30,000 hommes, tandis que Dwerniçki, affaibli par ses victoires mêmes, n'en comptait sous son commandement que 3,500. Cerné de tous les côtés, et s'étant aperçu que les Russes avaient violé le territoire autrichien pour le tourner et empêcher qu'il n'échappât de leurs mains, il se décida, le 28 avril 1831, à entrer en Gallicie, où les Autrichiens le forcèrent de déposer les armes. Surveillé par les Autrichiens, Dwerniçki ne recouvra sa liberté qu'après la

« VorigeDoorgaan »