Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

circulaire ministérielle réglementant les vins de raisins secs et les astreignant à des obligations impraticables.

C'est alors que M. Audibert écrit plusieurs lettres à M. le Ministre; il fait appel à la science, prouvant qu'il est impossible de distinguer les vins de raisins secs de ceux faits avec des raisins frais.

M. Reboul, doyen de la Faculté des sciences de Marseille, adresse alors à M. le Ministre un rapport remarquable, concluant à l'identité des vins de raisins secs ou frais et au manque absolu de preuves caractéristiques pour les distinguer; à la suite de ce travail, M. le Ministre suspendit les effets de la circulaire.

Les vins de raisins secs ont été transportés dans le monde entier, et partout ils ont supporté la concurrence avec les vins ordinaires, soit au point de vue de leur utilité ou de leur conservation.

Il se monte dans ce moment à Marseille, sous l'instigation de M. Audibert, une fabrique colossale qui doit rendre à notre ville des sommes considérables.

Vous pouvez voir, exposés dans l'autre salle, un échantillon de la fabrique, dans tous ses détails, et des appareils nouveaux que notre concurrent vient d'approprier à cette industrie.

Une médaille d'argent a été justement attribuée à M. Audibert; vos félicitations sont acquises de droit à son industrie toute marseillaise.

M. Charbonnier n'en est pas à son coup d'essai; déjà, l'an passé, la Société de statistique lui avait décerné une médaille de bronze pour son invention du jaune de chróme inaltérable et les couleurs qui en dérivent, tels que le vert anglais et autres. Encouragé par cette récompense, notre praticien s'est mis de nouveau à l'œuvre; il a augmenté sa fabrication, fait des huiles cuites et des vernis, trouvé un moyen d'obtenir à bas prix des peintu

res toutes prêtes à exporter et que l'on emploie sans tout l'attirail des huiles et vernis, car elles comportent la juste proportion des substances utiles pour les délayer, de façon à ce que, il suffit d'ouvrir la boîte et d'un pinceau pour se mettre immédiatement à l'œuvre.

Si nous ajoutons une nouvelle composition de vernis à mature à bas prix, séchant très vite et une peinture spéciale et inaltérable pour la conservation des emballages, qu'ils soient en bois, en fer, ou tous autres, nous vous aurons donné la justification de la médaille d'argent que le jury lui attribue.

La fabrication des huiles de lin cuites est faite par un procédé spécial; il en est de même des vernis qui, grâce à la confection des fourneaux, se trouvent à l'abri des inflammations, qui sont une des causes de pertes et des accidents inhérents à cette industrie.

L'usine de M. Charbonnier est installée pour fournir par semaine mille kilogr. d'huile de lin cuite, qui se vend très aisément à cause des prix auxquels le fabricant peut les livrer.

L'exportation des vernis est considérable; car notre industriel, grâce à sa position et son outillage, peut les donner à des prix inférieurs, tout en faisant un joli bénéfice. Le vernis, à base d'huile empyreumatique, qui est très siccatif, rend de grands services dans la marine, où il a été très apprécié.

Quant aux peintures prêtes à employer, on les expédie en boîte; toute couleur peut se produire selon la demande. et l'application se fait immédiatement après l'ouverture du récipient. L'on peut les fournir à quatre-vingts centimes le kilogramme.

Nous regrettons l'absence de notre lauréat retenu auprès de sa famille par un grand malheur, mais vos applaudissements seront peut-être un adoucissement à ses chagrins.

Monsieur Signoret est un chercheur, la preuve en est dans son brevet d'invention pour ses sacs, boîtes, sachets, etc., pour échantillons de poste.

Lorsque l'administration des postes se décida à recevoir les échantillons, l'on ne pouvait transporter certains objets parce qu'ils avaient l'inconvénient de tacher ceux des voisins, tels que les huiles et autres; notre concurrent se mit à l'œuvre, inventa divers procédés, et grâce à lui, l'on peut aujourd'hui envoyer par la poste et avec autorisation d'icelle, des échantillons de toute espèce, dans les formats les plus variés, sans crainte pour la casse ou les taches.

Les sacs pour échantillons sont de trois sortes: ceux pour les graines et grains; celui pour les farines, contenant une double enveloppe en papier spécial pour l'examen des produits; quant à celui qui doit contenir des substances que l'on veut préserver de l'humidité, il a une double enveloppe en papier métallique; la production a été de trois millions de sachets.

Les boites postales sont brevetées depuis 1878, époque de leur invention; 130 mille boîtes ont été livrées au commerce; les unes contiennent des bouteilles en plus ou moins grande quantité; tout est disposé pour l'envoi et l'on n'a qu'à les remplir, un ruban de caoutchouc ferme la boîte. L'industrie dont nous nous occupons exige une grande variété dans les formes de bouteilles et de boîtes, selon les objets qui doivent les remplir. Croirait-on que notre concurrent emploie 500 modèles différents pour les boites postales et près de 600 pour les bouteilles ?

Passons aux vers-à-soie: M. Signoret fabrique depuis 1876, des cellules pour le grainage des vers-à-soie (système Pasteur); leur construction est de beaucoup supérieure à toutes celles faites par les autres fabricants; de plus, il confectionne un châssis pour la conservation des graines

de vers-à-soie qui est breveté; cet article permet de leur donner toujours de l'air et de les empiler de façon à tenir le moins de place possible, quoique leur permettant l'aération indispensable pour la santé des œufs.

Tous les objets pour la poste, fabriqués par notre lauréat, ont le précieux avantage d'être parfaitement calculés pour le poids qu'ils doivent contenir; de cette façon, l'on est sûr que la poste reçoit les échantillons qu'on lui porte et qui, par les procédés de l'inventeur, donnent au négociant la seule peine de les remplir. Le chiffre des affaires de cette maison est environ de trente-cinq mille francs. Nous vous engageons à voir l'exposition de M. Signoret; elle est variée, et nous sommes sûr que vous applaudirez tous à la médaille de bronze qui lui est accordée. Quelquesuns songeront, peut-être, que cette récompense n'est pas à la hauteur des travaux de M. Signoret, mais ils seront consolés, en pensant que le jury sera heureux de revoir notre concurrent dans les concours futurs, sûrs que son industrie aura pris une telle extension, qu'une haute récompense lui sera décernée plus tard.

Travailler incessamment au perfectionnement des industries, faire affluer dans notre ville des fabrications qui n'y ont pas de similaire, encourager tous les progrès, tel est le but que se propose la Société de Statistique de Marseille, tout en mettant en pratique l'adage français du XVI siècle, par lequel nous terminons ce trop long compte-rendu :

Les bonnes coustumes sont à garder

Et les mauvaises à laisser.

Les choses ne valent que ce qu'on les faict valoir.

PROGRAMME

DES

PRIX PROPOSÉS

PAR LA

SOCIÉTÉ DE STATISTIQUE DE MARSEILLE

POUR ÊTRE DÉCERNÉS

dans la séance publique de l'année 1881.

PREMIER CONCOURS

Prix de 50 francs ou Médailles

Pour un mémoire sur la Statistique ou la Topographie d'une ville ou d'un canton du département des Bouches-du-Rhône.

DEUXIÈME CONCOURS

La Société de Statistique de Marseille décernera des médailles d'or, de vermeil, d'argent, de bronze et des mentions honorables aux personnes qui auront introduit, dans le département des Bouches

« VorigeDoorgaan »