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INTRODUCTION

Il n'est pas de sujet qui paraisse au premier abord plus épuisé que celui de la guerre de Cent ans il n'en est pas, à vrai dire, qui soit moins connu dans son ensemble. La question, très complexe, a été examinée sous des aspects bien différents. Les uns l'ont étudiée au point de vue militaire ou maritime, ou, séduits par l'histoire locale, ont tracé le tableau des ravages commis par les Anglais dans quelques provinces, raconté les batailles, les sièges, les prises de châteaux forts. D'autres ont écrit les biographies des capitaines ou des routiers les plus fameux. D'autres enfin, versés dans l'histoire ecclésiastique, ont dépeint les calamités qui accablèrent la France, la désolation des églises, des monastères et des hôpitaux. Mais, bien que certaines parties aient déjà été défrichées, malgré des études détaillées sur des questions spéciales, le sujet essentiel n'a jamais été traité, voire même effleuré l'histoire diplomatique de la guerre de Cent ans est à faire. C'est précisément cette lacune que j'ai entrepris de combler.

Ce livre est donc une histoire des rapports entre la France et l'Angleterre depuis 1328, à l'avènement de Philippe VI et d'Edouard III, jusqu'en 1342, à la mort de Benoît XII. C'est ce que j'appellerai les préliminaires de la guerre de Cent ans. Durant cette période, si l'on excepte deux campagnes militaires, et qui avortent, tout

l'intérêt réside dans les négociations diplomatiques. Le différend franco-anglais, réglé une première fois par le traité de Paris en 1259, et repris avec plus d'acuité, se pose désormais sous sa forme définitive. Les rois d'Angleterre resteront-ils ducs de Guyenne et vassaux du roi de France? Détrôneront-ils les Valois? Malgré tous les efforts de la diplomatie, en dépit de l'intervention constante de la papauté, qui dirige les débats, la question demeure insoluble. Le conflit, juridique à ses débuts, dégénère en une véritable guerre.

Ainsi la bataille se livre d'abord sur le terrain diplomatique entre la France et l'Angleterre. Philippe VI et Edouard III sont continuellement aux prises. Benoît XII, au nom du Saint-Siège, ne cesse de s'interposer pour ajourner le conflit; et, si l'on fait abstraction de l'intervention pontificale, bien des faits des débuts de cette guerre restent inexpliqués. Aussi bien est-ce pour maintenir au sujet son unité que j'ai systématiquement écarté certaines questions qui s'y rattachent d'une façon directe, mais qui, développées abondamment, auraient été des digressions et des hors-d'œuvre je n'ai pas insisté sur les guerres d'Ecosse, sur la croisade, sur les alliances conclues par les parties belligérantes avec les Etats d'Allemagne, de Flandre, d'Espagne et d'Italie, sur la politique de Louis de Bavière; je n'ai fait qu'indiquer sommairement la rivalité des dominations française et anglaise en Guyenne; je n'ai pas voulu exposer les conséquences que la guerre a pu avoir sur le gouvernement intérieur, l'état social et économique des deux royaumes de France et d'Angleterre. Toutes ces questions, qui feront l'objet de travaux particuliers, sont accessoires; elles sont, si je puis dire, au sujet que j'ai voulu traiter, ce que les accidents sont à la substance.

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