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percées l'une dans l'axe de l'abside et l'autre vers le sommet du gable occidental.

La fenêtre de l'abside est fréquemment ornée de colonnes et d'archivoltes moulurées; les autres fenêtres sont généralement nues et présentent un double ébra

sement.

Presque toujours, une lucarne est percée dans le tympan qui sépare l'arc triomphal de l'abside de la voûte de la nef.

Ainsi défini, il sera facile de noter les analogies et les divergences qui existent entre ce type commun des églises romanes roussillonnaises et le monument de Coustouges.

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L'établissement des voûtes destinées à couvrir la nef et le chœur a surtout préoccupé l'architecte de l'église de Coustouges, à ce point que l'intention d'en assurer la stabilité, d'en garantir la durée se manifeste dans toutes les parties de l'œuvre. Ici surtout c'est la chose portée qui a commandé les dimensions de la chose qui porte. Ces dimensions ne sont pas données par le sentiment; elles résultent au contraire d'un raisonnement et d'un calcul. Si le constructeur est timide, il ne faut pas le croire incapable: il prévoit au contraire ce qui pourrait advenir de son œuvre et cherche à en prévenir la ruine.

Viollet-le-Duc.

L'édification du grand berceau de la nef lui inspirait des craintes sérieuses et ces craintes étaient fondées en raison des poussées énergiques que les voûtes exercent sur leurs appuis. Suivons-le donc dans le choix des moyens qu'il emploie pour le tracé de ses plans.

La largeur du vaisseau étant donnée, il s'agissait de choisir le genre d'arc que l'on pourrait bander sur cet espace pour couvrir la nef d'un berceau réunissant les meilleures conditions de stabilité. L'arc brisé fut adopté de préférence au plein cintre, à cause des avantages statiques qu'il présente sur ce dernier.

D'autre part, les grandes poussées qu'exerce le plein cintre sur les piédroits avaient donné lieu à de graves mécomptes lorsqu'on voulut substituer, pendant le x1o siècle, des voûtes en maçonnerie aux toitures en charpente des églises.

Les murs trop faibles en se déversant provoquaient la rupture des voûtes et par suite la ruine de l'édifice.

Ces différentes raisons durent fixer le choix du constructeur sur l'arc brisé; mais le tracé de cet arc varie dans de larges proportions; il s'agissait donc encore d'adopter un tracé convenable.

Le maître de l'oeuvre, en habile architecte, trace le tiers point qui se décrit avec facilité et permet d'établir les épures des voussoirs sur une aire de faible étendue'. La courbure de la voûte ainsi établie a servi de point

Nous désignons par arc en tiers point, l'are brisé obtenu en divisant l'ouverture en trois parties égales et en posant les centres sur les points diviseurs. Viollet-le-Duc pense qu'on donne à tort le nom de tiers point à l'ogive engendrée par le triangle équilatéral. (Dictionnaire d'architecture, article Ogive).

de départ pour déterminer l'épaisseur des appuis ou murs goutterots. Cette épaisseur semble résulter du tracé graphique suivant, fort employé au xvi° siècle et cité dans le tome IV, page 63 du Dictionnaire d'architecture de Viollet-le-Duc.

Soit A B (P.3, fig. 1) la largeur de la nef égale pour le cas à 950; des points OO' divisant ligne A B en trois parties égales nous traçons les deux portions de l'arc brisé. Inscrivons ensuite dans cet arc trois cordes égales: AC, CD, DB, et prolongeons la ligne AC audessous du diamètre AB; du point A comme centre, avec AC pour rayon, décrivons un arc de cercle; le point de rencontre E de cet arc avec la ligne AC prolongée donnera le parement extérieur de la culée. Or, pour le cas qui nous occupe, l'épaisseur EG est théoriquenient de 213 et pratiquement de 2m15. Cette différence provient de l'exécution et de l'imperfection même des méthodes graphiques.

Remarquons le fait singulier que le point E tombe à peu près à l'arase du soubassement et en détermine dès lors la ligne; cette circonstance confirme le procédé si nous la rapprochons de ce que dit Viollet-le-Duc au sujet des proportions: « que c'est toujours le niveau des bases qui est considéré comme la ligne horizontale servant de base aux triangles employés pour établir les proportions extérieures d'un édifice pendant le MoyenAge». Observons aussi que la corde CD peut dans ce tracé graphique être considérée comme très approxi

Viollet-le-Duc. article Proportion.

Dictionnaire d'architecture, T. vi, page 540,

mativement tangente au cercle décrit sur le diamètre A B et par conséquent être tracée sans tâtonnements. L'application de cette méthode ne rassure pas entièrement le constructeur, la voûte lui inspire encore quelque défiance; aussi, par surcroit de précautions, il contrebute les murs par des contreforts larges et peu saillants placés à leurs extrémités et aussi en correspondance des deux arcs-doubleaux qui soulagent la voûte à l'intérieur. Il donne à la voûte le plus de légèreté possible afin d'en atténuer la poussée; depuis les naissances jusqu'à une hauteur d'environ 2 mètres, l'appareil est en granit dont les hauteurs d'assise varient entre 022 et 025 et fait en quelque sorte suite au revêtement taillé des murs. A partir de ce point jusqu'au sommet de la voûte les assises qui ont 015 sont composées de voussoirs en grès rouge et en travertin (Tosca, en catalan). Ce mode de construction rend la partie active de la voûte plus légère à cause de la moindre densité des matériaux employés et lui donne plus d'élasticité eu égard à la multiplicité des joints distribués dans son appareil. La douelle est d'ailleurs taillée et appareillée avec le plus grand soin; il est regrettable qu'elle soit aujourd'hui recouverte d'un crépi.

L'épaisseur de la voûte est de 070 environ; elle est probablement formée par deux rangs de voussoirs.

Les voùtes du choeur ne sont pas moins curieuses. Celle du milieu est, comme nous l'avons déjà dit, un berceau ogival de 574 d'ouverture qui se soude à la voûte en cul de four de l'abside. Son cintre est tracé de manière à paraître à peu près concentrique à celui de la nef; l'ouverture étant divisée en huit

parties égales, les centres se trouvent aux 3o et 5° points diviseurs. La hauteur des piédroits de 5m 80 est sensiblement égale à l'ouverture de la voûte. Ce genre de tracé ayant pour base le carré est fréquent dans les églises du Roussillon '.

Les voûtes couvrant les chapelles latérales sont sur croisées d'ogives dont la clef est surélevée de 015 sur celle des formerets en arc brisé; la montée de ces formerets est de 1m75.

Les nervures diagonales de ces voùtes reposent sur des consoles encastrées dans les murs et sur les deux grosses colonnes qui se dressent à l'entrée du choeur; leur profil affecte la forme d'un boudin vu aux dont le 1/3 restant est noyé dans la maçonnerie.

Leurs conditions d'équilibre devaient, comme pour la grande voûte, attirer l'attention du constracteur; voici comment ce dernier a procédé pour les assurer.

Les points d'appui e f h (planche 1. Plan) se trouvant sur des murs épais ne peuvent céder sous l'effort d'une voûte aussi petite; il n'en est pas de même de la colonne isolée g, qui reçoit et la poussée de l'arcade fg et celle de l'arc-doubleau eg. La poussée de l'arc fg peut se décomposer en deux forces continues dans des plans verticaux passant par les droites ghet ge; celle agissant sur gh est détruite par la résistance de l'arcade centrale, tandis que celle qui s'exerce suivant eg tend à renverser le pilier g. D'autre part, l'arcade

Plusieurs fenêtres cintrées ont ainsi la largeur égale à la hauteur mesurée au niveau des impostes ; à l'église de Conat, la largeur de la nef dans œuvre est égale à la hauteur des appuis de la voûte prise du pavé au bandeau des naissances.

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