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BIBLIOTHÈQUE DE BIBLIOGRAPHIES CRITIQUES'.

Dans une revue spéciale (le Bibliographe moderne) qu'il dirige depuis plusieurs années déjà avec une rare compétence, notre confrère M. Henri Stein avait eu l'idée, sous le titre d'« Actualités bibliographiques,» de dresser, à propos d'une personnalité littéraire ou artistique en vue ou d'une question historique et sociale à l'ordre du jour, une bibliographie des ouvrages relatifs à cette personnalité ou cette question, et plusieurs de ces catalogues ont déjà paru, précieux pour leur nouveauté et les avantages qu'ils offrent aux travailleurs (je signale en passant la bibliographie d'Holbein, dont on célébrait alors le quatrième centenaire).

Alors qu'il était secrétaire général de la Société des Études historiques, notre confrère M. Frantz Funck-Brentano imagina de reprendre cette idée et de lui donner à la fois plus d'extension et un caractère plus restreint, plus critique. Il partit de ce principe que, sur une question donnée, il valait mieux n'indiquer au travailleur que les ouvrages, les outils de son travail, vraiment indispensables et permettant de négliger les précédents, mais qu'il fallait donner les raisons de ce choix et apprécier ou discuter la valeur de ces documents. D'où ce nom de Bibliographies critiques donné à ce qu'il voulait être une collection universelle et infiniment élastique. Conçus de la sorte, il va sans dire, et c'est leur originalité, que ces catalogues ne sont pas susceptibles d'un grand nombre de pages, et, pour ne citer que deux exemples, la bibliographie de Molière et celle de Jeanne d'Arc, qui forment chacune un fort volume, pourraient et devraient se réduire à une feuille d'impression en ne marquant que les documents et ouvrages qui dispensent des

autres. >>

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Cette bibliothèque de bibliographies, » qui prétend justement « s'adresser au grand public comme aux érudits » et « être un guide non seulement pour les savants, les écrivains, les historiens de carrière, mais pour les professeurs, les étudiants, les publicistes, les amateurs d'art, d'histoire et de littérature, » est donc bien la première porte que doit ouvrir tout travailleur abordant un sujet nouveau. C'est le guide premier et préalable qui assure les premiers pas, indique les différentes voies. Du moins tel est le but proposé, et il est plein de promesses. Je crois, du reste, qu'on fera bien de s'en tenir strictement à ce caractère particulier, sous peine d'être taxé d'insuffisance par les

1. Bibliothèque de bibliographies critiques, publiée par la Société des Études historiques: 1 la Prise de la Bastille, par Fr. Funck-Brentano; 2° Histoire de l'industrie en France (avant 1789), par G. Martin; 3° Bossuet, par Ch. Urbain. Paris, Fontemoing éditeur. Prix de chaque fascicule 1 fr.

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spécialistes ou de partialité par les critiques. Il ne faudrait pas, par exemple, envahir le domaine de la bibliographie bibliophile et étudier à fond les diverses éditions des œuvres d'un écrivain. Les dates des éditions originales, l'indication des éditions complètes et critiques, s'il y a lieu, suffit amplement, surtout (c'est toujours le point) si déjà une bibliographie ainsi conçue a été publiée, à laquelle on peut renvoyer. Mais, d'ailleurs, il importe essentiellement que le peu qu'on indique et enseigne soit soigneusement vérifié et vraiment utile.

Au surplus, chacun des sujets traités comporte sa méthode particulière, et on ne saurait exiger que tous passent par le même moule. C'est affaire aux auteurs. En ce sens, on trouverait difficilement un meilleur modèle que la bibliographie critique de Bossuet, due à M. l'abbé Urbain. A première vue, on sera peut-être surpris du développement presque démesuré qu'il a donné à la bibliographie des œuvres de Bossuet (manuscrits; ouvrages publiés de son vivant; après sa mort; collections). Mais, outre qu'il n'existe pas, on le sait, d'édition critique générale de Bossuet et qu'on ne peut donc y renvoyer, l'auteur a déjà donné, au fur et à mesure, la littérature, indispensable à consulter, que comportent les principaux de ces ouvrages. Quant à la division suivante, des documents relatifs à Bossuet et à ses œuvres, le classement en est également aussi clair que bien informé (témoignages des contemporains; oraisons funèbres et éloges; biographie et histoire religieuses; gallicanisme; protestantisme; quiétisme; jansénisme; critique et histoire littéraires; réfutations et apologies), et l'on ne peut qu'y souscrire avec éloges. C'est là un vrai guide, s'il en fût, et tout à fait neuf.

J'aime moins la méthode employée par M. G. Martin, qui, il est vrai, s'attaquait à un sujet des plus complexes. Il a bien fait, pour cette Histoire de l'industrie en France sous l'ancien régime, de classer à part, outre les sources et recueils de documents, et en dehors des ouvrages généraux, les écrits spéciaux à chacune des principales industries (draps, soies, toiles, tapisseries, dentelles, faïences et porcelaines, verreries, mines et houillères, forges et fonderies). Mais quelle singulière idée d'avoir adopté l'ordre alphabétique dans chacune de ces divisions (quitte à mettre à part les Écrits des contemporains et les Publications modernes), et comment avoir pu laisser tant d'indications sommaires ou incomplètes? N'oubliez pas que ceci est un guide pour tout le monde, et demandez-vous à quoi peuvent servir des indications comme celle-ci : « Turgan Les grandes usines (un point, c'est tout), ou encore : « Marion Machault d'Arnouville. Paris. » — Ni date, ni lieu, ni format, ni autre explication quelconque sur le sujet, c'est peu, on l'avouera, et ce n'est pas dans le programme.

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Le fascicule de M. Fr. Funck-Brentano, sur la Prise de la Bastille, caractérise une troisième catégorie de bibliographies, celles qui s'attachent à un seul fait historique, mais important et controversé. Ici

encore, c'est un vrai modèle en quelques pages, et l'on ne peut souhaiter mieux; les sources et documents sont répartis en: relations des assiégés; des assiégeants; des spectateurs; des étrangers; officielles, etc.; puis viennent les documents sur l'état de Paris à cette date; enfin, les travaux et opinions des historiens. C'est clair, précis, souverainement impartial.

Ces trois premières bibliographies suffisent déjà à indiquer l'importance et l'intérêt de l'entreprise de la Société des Études historiques. Cette Société invite d'ailleurs les collaborateurs de tous pays et de toutes langues à s'unir à elle en un commun effort, voulant faire de cette publication une œuvre internationale. Dès que la souscription à l'ensemble de ces fascicules (qui jouissent alors d'une réduction de 50 %) aura pris corps, on compte en faire paraître un très grand nombre. Déjà le nombre des travaux annoncés officiellement atteint cinquante, et c'est le cas de dire qu'il y en aura pour tous les goûts. Presque tous les domaines de l'histoire, des lettres et des arts sont touchés : ce sont les règnes de Charles IV, de Charles VI, de Charles IX, de Louis X, de Louis XI, de Louis XIV, de Philippe le Bel, de Philippe le Long; c'est l'histoire de Bordeaux, de Paris, de Valenciennes, de la Formation des villes; c'est Charles-Quint, Bismarck, la Gaule romaine, la Colonisation allemande et l'anglaise, les Pays-Bas en guerre avec l'Espagne, la Russie économique; c'est aussi la Chanson populaire, Schubert, Mozart, Schumann ; c'est encore Beaumarchais, Bourdaloue, Diderot, Flaubert, Hoffmann, Mérimée, Mirabeau, Molière, Rousseau, Vigny, le Théâtre Espagnol. Mais il faudrait tout citer, et surtout les noms des auteurs: A. Hallays, P. Lehugeur, Ch. Tourneux, H. Welschinger, A. Morel-Fatio, Marcel Dubois, L. Mirot, H. Courteault, Latour-Gayet, E. Asse, G. Monval, etc., etc. Allons, je crois qu'on peut avoir bon espoir.

Henri DE CURZON.

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ADDITIONS ET CORRECTIONS.

P. 351. M. Ch. Kohler nous signale une addition à la bibliographie d'Alfred Spont la France et l'Égypte au début du XVI° siècle (Revue de l'Orient latin, t. I, p. 445-466). Nous avions également omis de mentionner la part considérable qu'il prit à l'ouvrage de notre confrère Perret Histoire des relations de la France avec Venise (Paris, Picard, 1896, 2 vol. in-8°), qu'il compléta par de nouvelles recherches et qu'il rédigea en partie.

P. 357, après la ligne 7, ajouter ce qui suit :

Le 27 avril, la Société de l'École des chartes a procédé au renouvellement de son bureau et de ses commissions pour l'année 1899-1900. Ont été nommés: Président M. G. Raynaud.

Vice-président : M. J. Guiffrey.

Secrétaire M. H. Courteault.

Secrétaire-adjoint: M. C. de la Roncière.

Membres ordinaires de la Commission de publication MM. L. Delisle, R. de Lasteyrie, H. Omont; membres suppléants: MM. E.-G. Ledos et Noël

Valois.

Membres de la Commission de comptabilité : MM. A. de Barthélemy, A. Bruel, A. Morel-Fatio.

Archiviste-trésorier: M. E. Lefèvre-Pontalis.

Membres de la Collection des « Mémoires et documents » MM. A. Giry, F. Lot, A. Molinier, M. Prou, N. Valois.

P. 492, n. 8, 1. 5. Lisez p. 167 au lieu de p. 170.

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P. 494, n. 2, 1. 2. Supprimez: Baluze, Capitularia, t. II, c. 332.

P. 514, l. 22. Supprimez les mots : il était inédit, mais, et ajoutez à la fin de la phrase: cette ordonnance a été publiée in extenso par M. Antoine Thomas dans la Revue historique, t. XL, p. 72-76. Le même savant a édité, Ibid., p. 76 et suiv., les importantes lettres d'abolition pour Jean de la Roche (9 avril 1431) que M. Guérin pensait avoir le premier découvertes.

LISTE DES SOUSCRIPTEURS

A LA

BIBLIOTHÈQUE DE L'ÉCOLE DES CHARTES'

POUR L'ANNÉE 1899.

Bibliothèques et Sociétés.

PARIS.

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Chambre des députés.

Directeur de l'enseignement supé-
rieur, au ministère de l'Instruc-
tion publique.

École nationale des chartes (2 ex.).
École normale supérieure.
École Sainte-Geneviève.
Études religieuses.

Faculté de droit.
Fondation Thiers.
Institut catholique.

Ministère de l'Instruction publique
(55 ex.).

Ministère de la Marine.
Ordre des avocats.
Revue archéologique.
Revue historique.

Séminaire de Saint-Sulpice.
Société bibliographique.

Société historique.

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1. Ceux des souscripteurs dont les noms seraient mal orthographiés, les titres omis ou inexactement imprimés, sont instamment priés de vouloir bien adresser leurs réclamations à MM. A. PICARD et fils, libraires de la Société de l'École des chartes, rue Bonaparte, 82, à Paris, afin que les mêmes fautes ne puissent se reproduire dans la soixante-et-unième liste de nos souscripteurs, qui sera publiée, suivant l'usage, à la fin du prochain volume de la Bibliothèque.

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