Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

sieurs Urédinées hétéroïques, des recherches très appréciées sur les Ustilaginées et les Péronosporées. Le premier, M. Cornu a indiqué l'affinité qui unit les Chytridinées et les Myxomycètes.

Il a réuni dans un beau volume les observations relatives aux lésions que le Phylloxera détermine sur les tissus de la Vigne et éclairci plusieurs points importants de la biologie du parasite.

Nommé professeur de culture au Muséum en 1884, M. Cornu s'est dès lors attaché à introduire et à répandre les plantes utiles.

La plus grande part étant obtenue par voie de semis, M. Cornu a fait des graines une étude très attentive. Il les a étudiées au point de vue de leur détermination et de leur conservation et a donné les meilleurs moyens de les récolter et de les expédier. Les excédents de graines. et de plantes étaient envoyés dans celles de nos colonies où leur culture pouvait présenter des avantages.

On se souvient des communications que M. Cornu a présentées, pendant l'année où il a présidé la Société botanique, sur les genres et les espèces nouvellement introduites au Muséum.

Les ouvrages suivants sont offerts à la Société :

1o Au nom de l'auteur, les DESMIDIÉES DE FRANCE, par M. Joseph Comère.

2o Au nom de M. Émile Perrot, ACTES DU CONGRÈS INTERNATIONAL DE BOTANIQUE (Exposition universelle de Paris, 1900).

M. le Secrétaire général donne un aperçu des matières contenues dans ces deux importantes publications dont on trouvera le compte rendu dans la Revue bibliographique du Bulletin (1).

Le Secrétaire général donne lecture des Notes suivantes :

SUR LE PEUCEDANUM SCHOTTII Besser; par M. l'abbé HY.

Cette plante, qui n'est mentionnée à ma connaissance dans aucun ouvrage descriptif de notre pays, appartient-elle réellement à la flore française, et se distingue-t-elle spécifiquement du Peucedanum Chabræi Gaudin? Tels sont les deux problèmes que je n'ai pas la prétention de résoudre ici péremptoirement en quelques (1) Voyez, dans ce volume, plus haut, p. 60, et plus loin, p. 173.

lignes, mais que je soumets à l'attention de la Société avec quelques documents à l'appui, dans le but de provoquer de nouvelles recherches.

J'eus l'occasion récemment de dépouiller un herbier de Phanérogames formé il y a plus de cinquante ans, par M. l'abbé Lelièvre, ancien aumônier de la Pitié, qui avait beaucoup herborisé en Anjou, son pays d'origine, et dans plusieurs cantons du Midi, où il exerça les fonctions de précepteur avant de se fixer à Paris.

Je remarquai notamment dans une récolte faite à Sainte-Colombe (Aude), sur les lisières de la forêt de Resclause, le 11 septembre 1845, plusieurs échantillons d'un Peucedanum que l'on pouvait rapporter à première vue au P. Chabræi. Mais comment une plante des prairies basses se retrouvait-elle ainsi sur un des sommets les plus élevés de la chaîne des Corbières? Et, de fait, en consultant la Flore de cette région, œuvre posthume de TimbalLagrave éditée par notre confrère M. l'abbé Marçais, on ne voit aucune indication du Peucedanum Chabræi.

D'autre part, De Candolle, dans le Prodromus, parle d'un P. Schollii (Besser, in litt.) voisin du précédent, dont il diffère par les lobes foliaires plus divergents, les rayons de l'ombelle glabres intérieurement, les involucelles souvent nuls, et enfin par son habitation au milieu des rochers. Or tous ces caractères se vérifient aisément sur la plante de Sainte-Colombe. Enfin, j'ai pu établir la comparaison avec des spécimens authentiques de l'espèce de Besser, récoltés par Huter et Porta en Vénétie, sur le sol calcaire du mont Serva à l'altitude de 4000 pieds: la plante française est fort ressemblante, avec des divisions seulement un peu plus élargies aux feuilles, surtout celles de la base.

Autant donc que permet de conclure une étude faite sur le sec, c'est bien le Peucedanum Schottii que M. Lelièvre a découvert aux environs de Quillan dès la première moitié du siècle dernier. Il appartient maintenant à nos confrères de l'Aude de le retrouver et de vérifier sur le vif certains caractères qui ajouteraient plus de valeur à la distinction spécifique, en particulier la couleur blanche des pétales. De Candolle attribuait des fleurs jaunâtres à la plante de Besser, mais son assertion est contredite par Koch et par Nyman.

Il y aurait lieu de s'assurer également si les feuilles radicales

présentent des divisions constamment plus larges que dans le type oriental, car on devrait alors établir pour la plante des Corbières une race régionale ou une variété distincte (var. Lelievrei).

L'OUSOUNIFING (PLECTRANTHUS COPPINI Max. Cornu),

LABIÉE A TUBERCULE COMESTIBLE; par M. D. BOIS, assistant de la chaire de culture au Muséum d'histoire naturelle.

J'ai l'honneur de présenter à la Société des tubercules de cette intéressante Labiée.

L'Ousounifing a été reçu pour la première fois par M. Maxime Cornu, le regretté professeur de culture au Muséum, le 20 janvier 1894, d'un envoi de M. le D' Coppin qui avait vu cette plante cultivée par les indigènes et ses tubercules vendus sur les marchés, au Soudan.

Cinq tubercules, remis aux serres du Muséum, où la plante a toujours été cultivée depuis, permirent de propager l'espèce et de la faire parvenir à divers correspondants de notre grand Établissement national.

M. Cornu a décrit la plante comme espèce nouvelle dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences, 7 mai 1900, p. 1268, sous le nom de Plectranthus Coppini.

Dans une brochure intitulée Nos connaissances actuelles sur la géographie botanique et la flore économique du Sénégal et du Soudan, p. 24 (1), M. Aug. Chevalier cite la plante sous le nom de Oussounifin (bambara) et dit qu'elle est cultivée en haute Casamance par les Sarrakolés de Pacao et du Fouladou, et dans tout le sud du Soudan, jusqu'à Minianka, par les Bambaras, pour son tubercule noir ou blanchâtre qui, préparé comme la Pomme de terre, est recherché, dit cet auteur, même par les Européens.

Le R. P. Sébire (Plantes utiles du Sénégal, p. 213) cite cette plante comme existant au Soudan, sans en indiquer le nom scientifique et en la désignant simplement sous le nom de Coleus tubéreux comestible.

Dès 1898, des tubercules d'Ousounifing furent envoyés par M. Cornu à M. Lemarié, directeur de l'agriculture, au Tonkin, où la plante a très bien prospéré. Dans une lettre adressée à M. Cornu,

(1) Extrait du volume « Une mission au Sénégal ». Paris, 1900, A. Challamel, éditeur.

M. Lemarié dit que c'est assurément une bonne acquisition pour l'Indo-Chine ».

Les tubercules que je présente à la Société proviennent des cultures du Tonkin. Dans ce pays, selon M. Lemarié, un rameau coupé sur une plante et mis en terre au début de la saison des pluies devient rapidement une touffe énorme. Non seulement au collet de la plante, mais à tous les noeuds, sur les rameaux aériens, naissent des tubercules dont quelques-uns atteignent jusqu'à la grosseur d'un œuf.

Ceux que nous avons reçus sont ovoïdes-allongés, atténués aux deux extrémités comme l'indique la figure jointe à cette Note. Les

[graphic][graphic][subsumed][subsumed]

plus gros mesurent 55 millimètres de longueur et 25 millimètres de diamètre dans la partie la plus épaisse. Leur peau est d'une couleur brun noirâtre; leur chair est blanche.

Dans les serres du Muséum, les tubercules obtenus n'ont jamais dépassé le volume d'une grosse olive.

M. Vuillet, directeur par intérim des stations agronomiques du Niger, a cultivé l'Ousounifing à Kati. Il indique, dans la Revue des cultures coloniales du 20 mars 1901, p. 176, une méthode de culture qui lui a donné de bons résultats. Elle consiste à planter, vers le 15 décembre, des tubercules bien choisis, dans un terrain riche et profond; à entretenir le sol frais par des arrosages fréquents. Au commencement de juillet, on procède au bouturage, et les rameaux enracinés sont plantés, en les espaçant de 30 cen

timètres, sur des lignes distantes de 50 centimètres. Le sol doit être fertile et bien drainé; mais il faut se garder, dit M. Vuillet, d'arroser la plantation depuis la fin de la saison des pluies jusqu'à la récolte qui a lieu en novembre. Dans le jardin de Kati où des cultures ont été faites, ainsi qu'il vient d'être dit, le rendement a été de 47 kilogrammes de tubercules par are.

Le grand mérite de cette plante est de pouvoir être cultivée dans les pays chauds à climat vraiment tropical et d'y donner de bons résultats, tandis que, dans ces mêmes conditions, la culture de la Pomme de terre ne réussit pas.

D'après les analyses de MM. les Drs Le Dantec et Boyé, publiées dans les Annales d'hygiène et de médecine coloniales, III, 1900, n° 2, p. 286, le tubercule de l'Ousounifing renferme 15 pour 100 d'amidon et 83 pour 100 d'eau. Ces auteurs n'ont pas indiqué la teneur du tubercule en azote et autres principes.

M. le D' Heckel a signalé, dans le numéro du 20 mars 1901 de la Revue des cultures coloniales, p. 165 (1), la première floraison en Europe du Plectranthus Coppini. Elle a été obtenue au Jardin colonial de Marseille, à la fois sous bâche et en plein air, sur des pieds cultivés en pleine terre. Les fleurs, de couleur bleu pâle, appartiendraient, d'après M. Heckel, non pas au genre Plectranthus, mais au genre Coleus, et il propose d'appeler la plante Coleus Coppini. D'après ce même auteur, le nom indigène bambara de cette plante serait Ousounifing et non Ousounifi ou Oussounifin. Ce nom signifierait littéralement Petite palate noire et serait tiré de ousou, patate; ni, petite; fing, noire.

L'Ousounifing n'est pas la seule Labiée des pays chauds qui produise des tubercules comestibles. Nous avons signalé, dans Le Potager d'un curieux, 3° édition, plusieurs autres espèces appartenant aux genres Plectranthus et Coleus:

1° Le Plectranthus ternatus Sims., que nous avons reçu du Transvaal, sous le nom de Matambala. Des tubercules, remis par nous au Muséum et multipliés, permirent à M. Cornu d'en doter notre colonie du Gabon, par l'intermédiaire de M. Pierre qui, en 1888, quittait le Muséum, où il était employé, pour aller prendre la direction du Jardin colonial de Libreville. Aujourd'hui, cette

(1) Sur quelques cultures tropicales tentées en pleine terre au Jardin colonial de Marseille.

« VorigeDoorgaan »