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bonnes grâces du gouverneur : Quam tu intrepidè è tyrannorum faucibus, Maciliæ urbi antiquissima et potentissimæ libertate restituta, habenas Prorex mira providentia moderaris.

Antoine Constantin laisse voir dans cette épître qu'il n'était pas un auteur modeste et qu'il avait conçu de son propre mérite la plus haute idée. Il ne craint pas d'appeler son nouveau traité sublime et excellens opus; il insiste sur les efforts et la peine que ce livre lui a coûtés: fœtus quidem est summis vigiliis, pertinaci et improbo labore, variisque partus torminibus. Aussi, redoutant, comme jadis pour la Pharmacie provençale, les attaques des envieux, qu'il compare cette fois à des vautours et à des corbeaux, il confie au duc de Guise le soin de protéger cet ouvrage, qui in liberam lucem proditurus, tui augusti nominis umbra et alis, ut à vulturum rostris et corvorum croticibus tutus avolaret indigebat (1). Espérait-il que le duc de Guise le protégerait aussi contre l'oubli, d'où nous l'avons tiré pour quelques instants, et dans lequel, hélas! il est, ainsi que sa méthode, destiné à retomber?

(1) L'épître dédicatoire au duc de Guise est ainsi datée: Ex nostro museolo Lambisci tuæ dominationis, Idib. Augusti, anno 1612. » Le fief de Lambesc appartint pendant plusieurs siècles et jusqu'à la Révolution à la maison de Lorraine. Le P. Anselme donne le titre de comte de Lambesc et d'Orgon à François de Lorraine tué en 1524 à la bataille de Pavie. Plus tard Lambesc fut érigé en principauté. Les armoiries de cette petite ville sont d'azur à la croix de Lorraine d'or.

REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

PAVILLARD (J.), ÉLÉMENTS DE BIOLOGIE VÉGÉTALE. Un vol. in-8° de 589 pages, avec 332 figures dans le texte, 3 planches en couleurs. et 4 en phototypie. Paris, Société d'éditions scientifiques, et Montpellier, J. Colas, 1901.

Le livre que je vais analyser est l'exposé du cours professé à la Faculté des sciences de Montpellier par l'auteur, chargé de l'enseignement de la botanique aux élèves de l'année préparatoire aux études médicales; il se présente au public sous le patronage de M. Flahault, qui, en quelques pages d'introduction, a nettement établi les principes qui en ont dirigé la rédaction. Après avoir fait observer que, même dans les établissements secondaires, un enseignement trop scolastique, sans contact direct avec la nature, présente de sérieux inconvénients et ne remplit pas le but que doit poursuivre l'étude des sciences naturelles, notre confrère dit qu'en tout cas, dans l'enseignement supérieur, de tels errements doivent être résolument répudiés. Trois procédés doivent être employés simultanément le laboratoire pour l'analyse des organes et des fonctions; l'observation directe dans la nature, avec toutes les comparaisons qu'elle suggère; le cours, où les faits recueillis au laboratoire et dans la nature sont rapprochés, éclairés les uns par les autres, à la lumière des deux grandes lois de la division du travail et de la lutte des êtres pour l'existence. C'est ainsi que l'élève arrivera à se rendre compte des rapports complexes de l'ensemble des êtres organisés et des admirables harmonies qu'ils présentent.

En s'inspirant de ces pensées, M. Pavillard a rompu avec les errements suivis jusqu'à présent dans la rédaction d'ouvrages analogues au sien, lorsqu'il a établi le plan de ce dernier. C'est ce qui donne à son livre de l'intérêt, non seulement pour les élèves, en vue desquels il a été avant tout composé, mais pour tous ceux que préoccupent l'enseignement de la botanique ou même, en dehors des questions d'enseignement, des vues générales sur le but de cette science, et les résultats auxquels elle est arrivée. Au lieu de commencer par l'étude des organes et de leurs fonctions, indépendamment de la série des végétaux, telle qu'elle nous est révélée par les cadres de la classification naturelle, après quelques notions très générales sur la constitution et les propriétés de la matière vivante, il place l'élève devant les formes simples pour passer graduellement à celles qui sont de plus en plus élevées, exposant pour chacune

les complications de plus en plus grandes des organes et des fonctions, à mesure qu'elles se manifestent. Enfin, quand le monde végétal est ainsi connu dans ses grandes lignes, il passe à l'étude des importants problèmes posés par les relations que les végétaux ont soit entre eux, soit avec les milieux dans lesquels ils vivent.

Qu'il s'agisse de ces considérations finales ou de l'étude des organes, des faits physiologiques, des formes végétales, l'auteur a toujours, autant que possible, choisi les objets de travail parmi ceux que l'élève pouvait facilement avoir à sa disposition, plantes spontanées ou de culture très habituelle, au moins dans les jardins botaniques, ensembles végétaux placés à sa portée. Il faut dire, en passant, qu'on est, sous ce rapport, à Montpellier, placé dans des conditions exceptionnellement favorables, en pleine région méditerranéenne, à très peu de distance de la mer, à proximité aussi de montagnes importantes, avec sols calcaires ou non calcaires.

Une très brève analyse va montrer comment M. Pavillard a rempli le programme exposé plus haut. Une première partie, divisée en quatre chapitres, est consacrée aux phénomènes les plus généraux de la matière vivante, spécialement dans la cellule végétale, c'est-à-dire à son organisation, à ses propriétés, sa nutrition et sa reproduction, son irritabilité. La deuxième partie est consacrée aux Champignons, d'abord aux formes inférieures, puis aux formes supérieures, avec exposé des différenciations de plus en plus accentuées qu'elles présentent. Dans une troisième partie, consacrée aux Algues, aux Lichens, aux Characées, un premier chapitre est consacré à la chlorophylle et à la nutrition des plantes vertes; puis les trois groupes sont décrits dans leur structure, en commençant pour les Algues par les plus simples; leur reproduction et tous les phénomènes qu'elles présentent. La quatrième partie est consacrée aux Muscinées traitées d'après la même méthode que les classes précédentes. Dans la cinquième partie, l'auteur, après avoir fait remarquer l'importance de l'apparition des vaisseaux chez les plantes supérieures, le retentissement qu'elle a sur toute leur structure, et par suite sur leurs fonctions, décrit leur appareil végétatif, feuille, tige, racine; il en étudie la physiologie et montre l'influence du milieu sur ces organes végétatifs. La sixième partie est consacrée à l'étude des Cryptogames vasculaires. La septième débute par l'exposé des caractères généraux des Phanérogames, puis les deux sous-embranchements des Gymnospermes et des Angiospermes sont successivement traités, en débutant pour les seconds par les Monocotylédones, les Dicotylédones étant divisées en Apétales, Dialypétales et Gamopétales, dont les plus importantes familles sont passées en revue; un dernier chapitre est consacré à la germination et au développement de la plante. L'ouvrage se

termine par une huitième partie consacrée à l'espèce, à sa dissémination et à la géographie botanique. Dans un premier chapitre, l'auteur expose les divers modes de dissémination de la plante, l'importance qu'ils présentent pour la concurrence qu'elle établit entre les formes. végétales; de là il passe à l'espèce, se prononce pour l'évolution, mais en faisant observer les difficultés et les incertitudes auxquelles se heurtent les théories qui prétendent en expliquer la marche; il donne quelques notions de paléontologie végétale. Enfin, dans un dernier chapitre, il traite de la géographie botanique, insiste en terminant sur les grandes régions botaniques, leurs subdivisions, sur les associations d'espèces et termine par quelques considérations sur la naturalisation.

L'exposition des faits est sans cesse illustrée par des figures, très fréquemment originales, insérées dans le texte; quant aux planches, elles sont consacrées, les unes à la représentation de quelques Champignons ou Algues, ce sont celles qui sont en couleur, les autres à celle de quelques types forestiers phanérogames, soit gymnospermes (Conifères), soit angiospermes. P. FLICHE.

BONNIER (Gaston) et LECLERC DU SABLON, COURS DE BOTANIQUE. Paris, P. Dupont, 1901.

Le Cours de Botanique, dont les auteurs viennent de commencer la publication, comprendra un exposé des diverses branches de la science des plantes Morphologie et Physiologie, Géographie botanique, Paléontologie, Applications, Historique. Cet ouvrage, qui ne comportera pas moins de 2500 pages in-8°, avec environ 3000 figures, s'adresse plus spécialement, comme son titre l'indique, aux élèves des Universités, des Écoles de médecine et de pharmacie et des Écoles d'agriculture.

Le premier fascicule du tome Ier, qui vient de paraître, est subdivisé en deux Parties, consacrées, la première, à la définition des grands groupes de végétaux (1) et à une étude générale de la cellule et des tissus; la seconde, à la morphologie des membres des Angiospermes. La structure primaire et secondaire de la racine, celles de la tige et de la feuille, sont étudiées d'après un certain nombre d'exemples typiques choisis de manière à faire connaître, non seulement le type fondamental d'organisation, mais encore ses variations les plus frappantes. De nombreuses figures facilitent la lecture du texte, que les auteurs se sont du reste attachés à présenter de façon simple, en évitant, dans les descriptions anatomiques, l'emploi d'un trop grand nombre de noms techniques, qui compliquent l'étude. Les adaptations des membres sont, dans cette partie anatomique, l'objet d'un développement spécial.

(1) Ne conviendrait-il pas, à propos des embranchements, d'abandonner la définition des Cryptogames vasculaires comme plantes sans fleurs?

Ajoutons que l'ouvrage n'est pas limité à un exposé de l'état présent de la science. Chaque partie se trouve heureusement complétée par un aperçu historique, qui résume les phases successives principales par lesquelles a passé la connaissance des questions correspondantes. C'est ainsi que le premier fascicule contient l'histoire de la cellule et des tissus les points qui paraissent définitivement acquis y sont mis en lumière et bien distingués de ceux, nombreux encore, qui exigent de nouvelles recherches. Un Index bibliographique donne, en outre, à la fin de chaque Partie, une liste d'une série de Mémoires à consulter. E. BELZUNG.

LUTZ (L.), RECHERCHES SUR LA NUTRITION DES THALLOPHYTES A L'AIDE DES NITRILES (Extrait des Comptes rendus du Congrès des Sociétés savantes en 1900. Sciences). Paris, 1901, un fasc. in-8°, 7 pages.

Dans cette Note, M. Lutz complète ses recherches antérieures sur la nutrition des végétaux à l'aide des substances azotées d'origine organique.

Ces nouvelles recherches ont trait à la nutrition chez les Algues et aussi chez les Champignons.

Pour la culture des Algues, l'auteur emploie, de même que dans les essais précédents, le liquide de Molisch, dans lequel il substitue aux 09, 20 d'azotate de potassium une quantité de différents nitriles, renfermant le même poids d'azote. Les nitriles employés sont les suivants : acétonitrile, propionitrile, butyronitrile, benzonitrile, uaphtonitrile, lactonitrile, et l'on peut admettre que les Algues étudiées (Pleurococcus miniatus, Raphidium polymorphum) ont pu végéter, sans qu'il y ait eu modification préalable du milieu, seulement en présence des nitriles inférieurs de la série acyclique, les autres nitriles se montrant impropres à leur développement.

La même série d'expériences a été entreprise en s'adressant à quelques Champignons inférieurs (Aspergillus repens, A. niger, Penicillium glaucum) cultivés sur liquide de Raulin, modifié de telle façon que la composition élémentaire des milieux fut constante, quelle que soit la source d'azote employée.

Dans ces conditions, les nitriles employés se conduisent vis-à-vis des Champignons comme des substances inassimilables; le lactonitrile, seul, se conduit comme une substance toxique. E. PERROT.

HOLM (Th.), Eriocaulon decangulare L. AN ANATOMICAL STUDY (Eriocaulon decangulare L.; Étude anatomique), avec cinq figures (Botanical Gazette, vol. XXXI, janvier 1901).

L'auteur, après avoir rappelé les travaux de Van Tieghem sur la

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