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genres qu'elles renferment, on s'étonne, en jetant les yeux sur les 53 genres de vrais Gramens admis par lui, d'en trouver 14 synonymes (1) de genres établis la plupart par Linné et trois autres, Valota, Aspris, Tema, dont la signification est restée douteuse. L'auteur ne nous donne même pas les motifs qui lui ont fait rejeter tous ces noms linnéens, pour en adopter de nouveaux, procédé qui lui a tant nui aux yeux des classificateurs. Toutefois, l'Agrostographie lui doit les genres Mibora, A pera, Calamagrostis, omis dans le Genera de Jussieu.

Baillon inscrivait naguère encore, comme genres d'Adanson à rétablir par droit de priorité :

1° Capriola, de 1763, en remplacement de Cynodon L.-C. Rich. in Pers., Syn. I, 85 (1805). Mais, outre qu'une des espèces de ce genre, le gros Chiendent, figure depuis près d'un siècle, dans la plupart des traités de botanique soit scientifique, soit appliquée, sous le nom de Cynodon Dactylon, on peut lui appliquer ces quelques mots de Bentham et J. Hooker à propos du mot Fibichia Koel. (Descript. Gram. 308, de 1802): « Jure prioritatis gaudet sed jam diu ab omnibus botanicis prætermissum, nunc futile restitueretur » (Gen. plant. III, 1164). Cette appréciation ne conviendrait-elle pas encore mieux à fortiori à Capriola, que ces deux auteurs rapportent aussi en synonyme à Cynodon et qui est antérieur même à Dactilon (pour Dactylon), proposé en 1787 par Villars pour les Panicum sanguinale et Dactylon de Linné?

2° Nazia, de 1763, pour remplacer Tragus Hall. (Stirp. helv., de 1768) ou Lappago Schreb. (Beschr. der Græs. de 1769), deux noms génériques sur la priorité desquels règne la plus grande dissidence parmi les phytographes, bien qu'elle paraisse appartenir au premier.

E. HALLER, LAMARCK, A.-L. DE JUSSIEU. - Haller, d'une notoriété si grande à cette époque, devait intervenir dans l'institution des genres des Graminées. Il écrit dans sa Préface de la 2 édition de l'Agrostographia de Scheuchzer de 1774, p. vi: « Denique mentem meam de difficili stirpium classe aperire visum

(1) Ce sont : Raram (Cenchrus), Amaxytis (Dactylis), Kielboul (Aristida), Abola (Cinna), Sabsal (Paspalum), Stelephuros (Phleum), Vilfa (Agrostis), Ægicon (Ægilops), Sistopalos (Elymus), Fartis (Zizania), Schonanthus (Ischæmum), Mapira (Olyra), Senites (Zeugites), Falona (Cynosurus).

est et publice confiteri, quam parum firmitatis sit in eorum generibus, non Linnæi solius..., sed meis ». Et encore, dans l'Appendix III de graminum generibus et methodo du même ouvrage, il croit important de rechercher, à propos de ces genres, quæ naluralia, quæ artificio nata sunt, quæ videantur servari debere, quæ melius expungantur, mais sans aborder de front cette discussion, et en se bornant à renouveler sa déclaration, p. 66: « Si ergo Linnæi, summi botanici, genera mihi non videntur firmiter satis esse constituta, neque mea ipsa mihi satis placent, quid demum fuerit consilii ? »

Haller se borna à créer, en 1768, le genre Tragus pour le Cenchrus racemosus L. (Stirp. helvet. II, 203), genre dont il a été question plus haut.

On lui attribue parfois aussi, à la suite d'A.-L. de Jussieu (loc. cit., 29), le genre Digitaria, mais à tort, car Haller le rapporte (p. 244) à Heister et à Adanson, et n'en demande que la réintégration pour les deux espèces qu'il y comprend, écrivant : << Antiquum nomen et characteristicum reddo plantis nostris quæ adeo vehementius a Linnæanis Panicis abludunt, ut nullo modo eo referri possint ».

Pour Baillon (loc. cit. XII, 173), l'auteur du genre est Scopoli, tandis que celui-ci, dans son Flora carniolica, I, 52, de 1772, où figurent les deux espèces citées par Haller (D. sanguinalis et D. dactylon officinarum), en fait honneur à la fois à Heister, à Adanson et à Haller; mais, comme le veut Adanson, l'origine remonte à Heister.

Admis par Ventenat, Willdenow, Moench, Allioni, Koeler, L.-C. Richard (in Pers. Enchir. I, 84), Palisot de Beauvois, et bien d'autres, le genre Digitaria ne figure guère plus dans les ouvrages modernes traitant d'Agrostographie qu'à titre de section du genre Panicum.

En 1789, Lamarck ne porte encore le nombre des genres de Graminées ou Chiendents qu'à 48 (in Diction. bot. de l'Encyclopédie, III, 18), sans en avoir découvert un seul nouveau, tandis qu'A.-L. de Jussieu en inscrivait la même année 60 dans son Genera, sur lesquels Nastus et Luziola de sa création.

Vers cette époque pourtant quelques autres furent successivement proposés par divers phytographes, notamment par Gartner, Willdenow, Schreber, L.-C. Richard, Roth, etc. Mais, à partir de

1810, l'Agrostographie allait prendre un nouvel essor grâce à Link, Robert Brown, Palisot de Beauvois, Kunth, Trinius, Dumortier, Nees d'Esenbeck, etc., etc. Il importe enfin de noter qu'à part de très rares exceptions, les genres établis par Linné sont restés, témoignant de la merveilleuse perspicacité de leur auteur; c'est dans l'institution et la coordination de ces groupes que sa puissante main a laissé une des plus fortes traces.

SÉANCE DU 28 JUIN 1901.

PRÉSIDENCE DE M. ÉMILE BOUDIER.

M. Buchet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 10 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président présente les excuses de M. Malinvaud, secrétaire général, que d'impérieuses obligations tiennent éloigné de Paris. Il annonce ensuite à la Société qu'elle a fait une perte douloureuse dans la personne d'un de ses fondateurs, élu vice-président en décembre dernier, M. le Dr Avice, médecin-major de première classe en retraite, décédé à Paimpol le 15 de ce mois, âgé de soixante-neuf ans. Une Note nécrologique sur ce regretté confrère sera publiée dans le Bulletin (1).

M. Gagnepain fait à la Société la communication suivante :

(1) Voy. plus loin, p. 238.

REVISION DES GENRES MANTISIA ET GLOBBA (ZINGIBÉRÉES) DE L'HERBIER DU MUSEUM; par M. F. GAGNEPAIN.

MANTISIA.

1. MANTISIA SALTATORIA Sims. Cultivé dans les serres du Muséum depuis longtemps, sans indication précise d'origine. Fleurit en mai, et les feuilles n'ont acquis leur développement qu'en juillet: mai 1840 (ex herb. Houllet, jardinier des serres). Jardin de Fromont, juin 1827 (herb. A. de Jussieu, donné au Muséum).

GLOBBA.

I. Aplanthera Horaninow.

Anthères à connectif non bordé.

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1. GLOBBA ORIXENSIS Roxb. Nepaul (Herb. Ind. orient. Hooker fils et Thomson. Coll. Wallich). Khasia (même herbier, n° 15, altitude de 3000-5000 pieds. Coll. J.-D. H.). (D' Wallich, n° 6535. H. Catalog. sub nomine G. racemosa Sm. in Flor. British India).

var. racemosa Sm. (sub specie). — Plantes du Yunnan de M. Bons d'Anty, collection reçue le 19 juillet 1898. — East Himalaya (Herbarium of the late East India Company, no 5638, herbarium Griffith. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64).

Kumaon (Himalayan herbarium. R. Strachey and J.-E. Winterbottom; Habitat Dujari pass, alt. 6700 pieds). Nepau (Wallich, n° 6535, H, sub nomine G. orixensis Roxb., G. racemosa? Smith, année 1832)..

Les Globba orixensis et racemosa sont deux espèces très affines, difficiles à distinguer, qu'il faudrait ramener à une seule. Elles diffèrent principalement par l'épi plus grand dans G. racemosa qui a également une fleur plus allongée, le pétale postérieur plus longuement mucroné, l'anthère beaucoup plus longue que large et l'ovaire lisse. Mais par une observation attentive on remarque même le mélange de ces caractères à quelque degré. C'est ainsi que notre G. orixensis signalé en premier lieu possède la longue panicule, les grandes fleurs de G. racemosa, mais est plutôt un G. orixensis par la forme de l'étamine et son ovaire verruqueux. Le n° 6535 H de Wallich nommé par nous G. orixensis,

lequel est un racemosa pour le Flora of British India, a bien les capsules verruqueuses, les étamines courtes, l'inflorescence d'orixensis, mais par la longueur de ses fleurs ce serait plutôt un racemosa. Ce qu'il y a de piquant, c'est que dans le même no 6535 H de Wallich, qui est pour le Flor. of British India un racemosa, se trouve être pour nous, dans un échantillon, G. orixensis et dans l'autre G. racemosa. Ce sont deux formes à réunir en une seule espèce; la seconde devenant une variété de la première.

2. GLOBBA CLARKEI Baker. - Sikkim (Herb. Ind. Or. Hooker f. et Thomson Collect. J.-D. H., n° 9, double au type de M. Baker). East Bengal (Herbarium of the late East India Company; herb. Griffith, no 5642. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). 3. GLOBBA WALLICHI Baker? East Himalaya (Herbarium of the late East India Company, no 5639, herb. Griffith. Distributed at the Royal Gardens Kew, 1863-64). Anthère longue et étroite à large filet; corolle à sommet aigu, inflorescence plutôt courte, labelle seulement émarginé; ovaire peu verruqueux; feuilles très pâles en dessous. Difficile à distinguer de racemosa et d'orixensis.

4. Globba bulbosa Gagnep.

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Herba alta, caulis inflatus ad collum. Vaginæ infimæ aphyllæ ciliatæ. Folia ovato-lanceolata basi acuta, longe acuminata supra ciliata, subtus glauca in nervo medio pilosa. Panicula alta, stricta, ramis patentibus brevibus. Flores lutei, ciliati; calyx tridentatus, dentibus brevibus obtusis; corolla glanduloso-punctata; staminodia lanceolata, acuta; labrum latum profunde emarginatum; anthera longa attenuata usque ad apicem. Ovarium breve pilosum non verrucosum. Bulbilli 0.

Alta 1 m. Folia 20 cm. longa, 4 cm. lata. Panicula 25 cm. alta, 3 cm. lata. Flores 2 1/2 cm. longi.

Province de Kouy-Tcheou (Chine). Environs de Kouy-Yang, mont du Collège, gorges de Yang-pa. Fleurs jaunes. Rare, 20 juillet 1898. Émile Bodinier.

Ressemble beaucoup à Wallichi, mais s'en distingue par sa pilosité générale et surtout par le collet de la tige manifestement renflé. Semblable aussi à G. pendula, et l'inflorescence est très comparable; mais ici les feuilles sont plus larges, plus longues, plus glauques en dessous, plus manifestement ciliées sur les nervures, les gaines sont plus larges et la présence d'un collet napiforme à racines grêles fasciculées en fait une espèce très distincte.

5. GLOBBA HOOKERI Clarke in Flor. British Ind.

Sikkim (Herb.

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