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Hedwigia ciliata Ehrh. Stérile; sur la première plate-forme. On trouve le type à feuilles terminées par une portion incolore bien développée et la variété viridis Schimp., où cette portion décolorée est beaucoup plus réduite et presque absente. Cette dernière correspond également à une station ombragée, comme le Rhacomitrium heterostichum.

Barbula inermis C. Müll. — Fertile; trouvée sur la première plate-forme.

Barbula tortuosa W. et M. Type et var. fragilifolia Sm., stériles.

Eucladium verticillatum Br. eur.

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Gymnostomum rupestre Schw. Stérile, au fond du gouffre. Dans certains échantillons, les touffes sont encore assez denses et serrées, les tiges ont de 1 à 3 centimètres et portent des rameaux noduleux. Les feuilles sont rarement recourbées au dehors à l'état humide, planes aux bords ou à peine révolutées; la nervure épaisse atteint presque le sommet. Les cellules du tiers ou du quart inférieur sont plus claires, ont de 2 à 5 sur 1, et portent ordinairement deux papilles minces, coniques, très saillantes, ayant de 2 à 3 sur 1; la nervure porte aussi des papilles saillantes. Les cellules supérieures sont isodiamétriques ou carrées, mêlées quelquefois de cellules un peu plus longues, mais rarement. Les papilles qu'elles portent sont un peu moins saillantes que celles de la base de la feuille. Ces échantillons se rapprochent du G. rupestre Schw. et de la variété stelliferum Br. eur., plus que de tout autre, par les touffes lâches, la tige flexueuse, les feuilles étalées-arquées à l'état humide; mais elles ne sont pas crépues à l'état sec. Le substratum est d'ailleurs calcaire. D'autres échantillons, par leurs touffes lâches, leurs tiges très longues, 4-5 centimètres, ont un port de pleurocarpes. Les cellules de la base y sont plus courtes, plus opaques, occupant un espace plus restreint; les papilles y sont moins nettes et très déprimées. Le substratum est également calcaire, et la plante est submergée.

On remarquera que les Mousses du fond sont calcicoles préférentes pour la plupart, et plusieurs d'entre elles recherchent normalement les endroits ombragés. Deux espèces méditerranéennes s'y retrouvent Eurhynchium striatulum et circinatum, les

autres sont de la zone silvatique; l'une d'entre elles, le Gymnostomum rupestre, s'élève même assez haut dans les montagnes.

La première plate-forme présente surtout des espèces silicicoles: Pterogynandrum filiforme, Rhacomitrium heterostichum, Hedwigia ciliata, avec une espèce méditerranéenne calcicole: Barbula inermis.

La couleur générale est d'un beau vert, surtout au fond, avec quelquefois des portions décolorées. On y rencontre peu de ces tons mordorés ou jaune clair qui se trouvent plus volontiers en plein soleil.

Plusieurs espèces ont des rameaux effilés (Thamnium alopecurum, Eurhynchium Stokesii) indiquant une atmosphère humide. Les poils incolores qui terminent les feuilles ont une tendance à disparaître (Rhacomitrium, Hedwigia), ainsi que souvent la denticulation (Thamnium, etc.).

CONCLUSIONS.

Les recherches que nous avons faites sur les Mousses des cavernes permettent de tirer quelques conclusions intéressantes.

D'une façon générale, la flore bryologique des cavernes est formée d'un certain nombre d'espèces que l'on rencontre se développant dans les stations convenables des alentours, et par stations convenables, nous entendons les stations ombragées, fraîches ou humides, qui sous bien des rapports se rapprochent de celle des cavernes. Aussi les espèces des cavernes des régions chaudes ontelles toujours une tendance boréale plus grande que celles de la majorité de la flore environnante, comme Eurhynchium circinatum, E. striatulum, Leptodon Smithii à la Madelaine (Hérault), etc.

En ce qui concerne le substratum, on trouve plus fréquemment des Mousses saxicoles, quelquefois des espèces arboricoles, lorsque par hasard des troncs d'arbres sont tombés dans les cavités, comme par exemple Orthotrichum affine à la Feindeille : parmi les espèces des rochers, celles qui dominent sont les espèces calcicoles, les étages calcaires ayant plus généralement donné des cavernes que les étages siliceux. Mais survienne un accident siliceux, on constate aussitôt des espèces silicicoles: Pterogynan

drum filiforme, Hedwigia ciliata, Rhacomitrium heterostichum, sur la première plate-forme de Padirac.

Les suintements d'eau, les cours d'eau souterrains favorisent le développement de quelques espèces hygrophiles : Gymnostomum rupestre, Eucladium verticillatum, Rhynchostegium rusciforme, etc.

Mais le facteur le plus important à considérer est la lumière. Aucune Mousse ni aucune Hépatique n'a été rencontrée à l'obscurité absolue, c'est-à-dire dans la quatrième des zones que nous nous sommes tracées.

La troisième zone, celle où l'obscurité est partielle, montre un certain nombre d'espèces, généralement dépourvues de sporogones et profondément modifiées. La première et la deuxième zone, c'est-à-dire l'ouverture des grottes et leurs parois encore relativement bien éclairées, sont abondamment pourvues de Mousses que l'on trouve fréquemment en bon état de fructification, tout au moins les espèces qui dans les conditions ordinaires présentent le plus fréquemment des sporogones.

Il est à remarquer que les zones déterminées par l'éclairement ne sont que très indirectement en rapport avec la profondeur, et que mille circonstances physiques, parfois très accidentelles, peuvent en faire varier les limites dans une grande étendue; tout dépend de la conformation et de l'orientation des ouvertures et des galeries. Ainsi, à Padirac, les Mousses sont très abondantes et forment un véritable tapis au milieu même du fond de l'aven, à 100 mètres, aux endroits où se projette le còne lumineux qui passe par l'ouverture du puits. Mais, en dehors de ce point, elles sont beaucoup plus rares.

Les exigences des espèces par rapport à la lumière sont ici très diverses, comme d'ailleurs cela a lieu aussi à la surface du sol: tandis que certaines espèces peuvent végéter tant bien que mal dans une demi-obscurité, d'autres paraissent s'arrêter brusquement là où cesse la vive lumière, tel le Fontinalis antipyretica aux grottes de Caucalières (Tarn).

Dans plusieurs cas, les Hépatiques se sont montrées moins difficiles que les Mousses et ont mieux supporté l'obscurité (grottes de Caucalières, etc.).

Des modifications morphologiques et anatomiques sont en rapport avec cette différence dans l'éclairement, mais il faut ajouter

aussi que toujours d'autres facteurs influent sur les individus en même temps que le précédent, en particulier la chaleur, l'état hygrométrique de l'air, etc. Rien n'a été fait encore pour séparer d'une façon scientifique et expérimentale l'action de ces différents facteurs sur les Mousses. Aussi nous nous contenterons de donner les modifications en bloc, en laissant soupçonner dans certains cas la prédominance de tel ou tel facteur.

Les individus développés dans les endroits les plus obscurs sont souvent en touffes plus maigres, moins denses, plus pâles (ou même complètement décolorés) que leurs congénères développés à la lumière. Fréquemment on les trouve mêlés de ces formes mycéliennes qui rappellent certaines symbioses lichéniques. Mais, d'une façon plus générale, lorsque la lumière est un peu plus abondante, la teinte vert clair ou vert foncé domine au détriment des tons jaunes et mordorés qui sont fréquents dans les endroits ensoleillés à la surface du sol.

Dans plusieurs espèces, Thamnium alopecurum, Gymnostomum rupestre, etc., les tiges s'allongent beaucoup et s'effilent, les feuilles s'espacent en diminuant de taille et les individus. prennent l'aspect de ceux que l'on obtient en cultivant les Mousses sous cloche dans une atmosphère humide. Dans ce cas, en particulier chez le Thamnium alopecurum, les cellules des feuilles deviennent proportionnellement plus longues (si on les compare à leur largeur).

Dans les espèces à feuilles dentées, le nombre des dents diminue (Mnium undulatum), ou bien les dents s'affaiblissent, s'oblitèrent et ne représentent plus que des sinuolations légères du contour (Thamnium, Fissidens adiantoides, etc.).

Enfin, les espèces dont les feuilles sont munies d'un poil incolore terminal (Rhacomitrium, Grimmia, Hedwigia) montrent une grande réduction de cet organe.

SÉANCE DU 26 JUILLET 1901.

PRÉSIDENCE DE M. DELACOUR, TRÉSORIER.

M. Lutz, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 juillet, dont la rédaction est adoptée.

M. G. Camus, membre de la Commission de comptabilité, donne lecture du procès-verbal suivant :

PROCÈS-VERBAL DE VERIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ, POUR LES ANNÉES COMPTABLES 1892 à 1900.

La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Delacour, trésorier de la Société, pear les années comptables 1892 à 1900, et en a reconnu la complète régularité. Elle propose, en conséquence, à la Société de les déclarer approuvés et de reconnaître l'actif et consciencieux dévouement de M. Delacour en lui votant d'unanimes remerciements.

Le Président et les membres de la Commission:

BOUDIER, ED. BORNET, G. CAMUS.

Les conclusions de ce procès-verbal sont adoptées par un vote unanime.

Sur l'invitation de M. le Président, M. Lutz donne à la Société les nouvelles suivantes sur la session extraordinaire qui a été tenue en Corse aux dernières vacances de la Pentecôte :

Grâce principalement à l'infatigable activité de M. Baltié, l'un des membres du Comité local d'organisation, dont la tâche était des plus ardues, aucun détail matériel de l'excursion n'a souffert le moindre mécompte, dans un pays où l'on est exposé à de nombreuses déconvenues sous ce rapport. Partout nous avons reçu un accueil bienveillant et empressé des habitants, et l'hospitalité corse s'est largement manifestée aussi bien du côté des autorités que dans la sphère des initiatives individuelles. (SÉANCES) 17

T. XLVIII.

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